Aperçu : Xenoblade Chronicles 2 – Premier gros J-RPG de la Switch
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Rédigé par Quentin

Depuis sa sortie, la Switch est victime de son succès grâce, notamment, aux grosses licences de Nintendo si bien qu’il devient objectivement de plus en plus intéressant d’acquérir cette console au fur et à mesure que les bons jeux s’ajoutent au catalogue. Avec de bons titres multijoueurs comme Mario Kart 8 ou Splatoon 2 et les jeux solos tels que Zelda : The Breath of The Wild et bien évidemment Super Mario Odyssey, l’arrivée de Xenoblade Chronicles 2 peut éventuellement donner un nouvel argument de poids à la Switch. Avoir un J-RPG exclusif pur et dur a de quoi donner des frissons aux fans du genre.
Sommaire
ToggleQuid du scénario ?
Pour être clair d’emblée, nous ne spoilerons pas le scénario, à aucun moment. Par contre, on ne se gênera pas pour donner nos premières évaluations quant à la qualité de ce dernier. Xenoblade Chronicles était vraiment très bon dans tous les domaines, mais son histoire et son univers étaient particulièrement réussis pour un J-RPG, un genre où il est difficile de surprendre sans trop bombarder de clichés. De plus, ce point avait particulièrement déçu dans Xenoblade Chronicles X. Toutefois, ce choix de moins se concentrer sur la narration et la profondeur des personnages était voulu par les développeurs. Se rendant compte par la suite que les joueurs y accordaient beaucoup d’importance, ils sont revenus sur quelque chose se rapprochant beaucoup plus de leur succès sur Wii. Pour cette preview, nous avons complété les quatre premiers chapitres.
Dans Xenoblade Chronicles 2, nous suivons donc Rex, un récupérateur qui rêve d’atteindre Elysium, un paradis perdu d’après les légendes. Pour notre héros, ce serait surtout un lieu salvateur qui pourrait sauver l’humanité de la chute inexorable des titans que l’on peut comparer à des continents terrestres dans une immense mer de nuages. Il devient par la suite un pilote en accueillant Pyra, une lame qui lui permet de combattre. Comme toujours, l’univers et le contexte sont réussis et intriguant. Etant donné que l’exploration est une composante majeure de la licence, Monolith Soft soigne particulièrement ces points pour nous donner furieusement envie de parcourir toutes ces contrées mystérieuses.
Pour revenir à l’histoire, on peut dire que Xenoblade Chronicles 2 cache bien son jeu si l’on peut dire. En clair, on pense d’abord avoir affaire à des personnages tout ce qu’il y a de plus classiques si l’on est un habitué des productions japonaises de la même mouvance, mais petit à petit notre impression devient plus nuancée. Avec son jeune âge, Rex nous fait penser à tous ces protagonistes un peu naïfs et trop optimistes. Pourtant, en progressant dans le jeu, on se rend compte qu’il est beaucoup plus mature et moins simpliste qu’il ne le laisse paraître. On imagine que c’est le cas avec les autres personnages, on commence à les apprécier seulement en en sachant plus sur eux, et non de par les premières interactions où l’on observe les fameux clichés. L’intrigue, qui repose sur une base simple, s’étoffe de plus en plus et l’on se pose toujours plus de questions lorsque l’on obtient certaines réponses. Le tout est rythmé par des moments de sérieux absolus, d’émotions, mais surtout de beaucoup plus d’humour avec des interludes qui ne passent pas toujours très bien. A voir par la suite comment cela évolue mais malgré un démarrage plutôt lent, nous sommes happés dans l’aventure.
Une longue introduction
Les deux premiers chapitres font presque office d’introduction. Le studio aime démarrer les choses en douceur pour ensuite passer à la vitesse de croisière. Comme pour la narration, le gameplay et les autres fonctionnalités mettent du temps à pleinement s’exprimer, mais on peut dire que c’est également la marque des grands RPG. On se rassure quand on voit qu’à partir du chapitre 4, on se retrouve avec une tonne de choses à faire tout en ne sachant plus où donner de la tête, et on imagine que ce n’est pas fini. Comme à l’accoutumé, nous se sommes donc pas déçu en matière d’exploration qui, en plus de nous offrir des panoramas toujours aussi splendides, regorge de choses en tout genre. Dans la plaine de Gormott, on nous introduit même un système de marrée qui débloque certains accès quand elle est basse ou haute puisque dans le dernier cas de figure, il possible de nager dans les nuages.
La nouveauté qui vient bousculer un peu les habitudes est le système de lames qui intervient dans toutes les facettes du jeu. On ne peut en assigner que deux par pilotes dans les premiers chapitres pour atteindre le maximum au chapitre 4, autrement dit trois. En exploration, elles permettent, grâce à la leurs capacités uniques, d’ouvrir certains coffres, de débloquer certains accès ou de récupérer plus de ressources dans les points de récolte. Par exemple, la maîtrise du feu de Pyra peut brûler les bûches qui bloquent le chemin. Non seulement il faut la capacité adéquate mais aussi le bon niveau. C’est là qu’intervient le sociogramme qui remplace ceux des précédents opus. Pour faire court, l’entente entre les lames et les pilotes débloque de nouvelles possibilités mais permet aussi d’être plus puissant en combat.
Ces derniers sont toujours aussi stratégiques avec le système d’arts qu’il faut enchaîner de manière ingénieuse. Les lames triplent les possibilités puisque l’on peut switcher entre elles en plein combat (avec un petit temps d’attente entre les changements tout de même). Chaque lame dispose d’un rôle (attaquant, soigneur, tank), d’un élément (feu, terre, eau, lumière…), d’une arme (katana, marteau, lance…) et d’un genre (brute, bête, femelle, mâle). Ce potentiel inouï nous donne sans arrêt la faculté de s’adapter en prenant un élément contraire à notre ennemi pour lui infliger plus de dégâts ou pour provoquer des statuts avantageux pour nous en suivant un cheminement bien précis : un art pour déséquilibrer l’adversaire, un autre pour le faire chuter, un autre pour le projeter… Le positionnement et le sens du timing sont toujours aussi importants, et les attaques spectaculaires ne manquent pas grâce aux combos de lames.
Collectionner les lames sera un des petits plaisirs du soft puisque le moyen de les acquérir s’effectue par l’activation de cristaux. Des Kinder surprises qui peuvent nous donner tout et n’importe quoi mais surtout des lames rares, dont certaines déjà dévoilées au compte goutte par Nintendo au fil des news. Artistiquement, on ne peut qu’être comblé puisque l’on assiste à un festival de chara-designer japonais venus apporter leurs petites touches personnelles.
Inquiétudes et certitudes
Tout n’est pas rose évidemment, et l’on a constaté quelques petits points noirs qui ne sont toutefois pas déterminant pour l’instant. Premièrement, la personnalisation est beaucoup moins importante. L’équipement a été réduit à quelque chose de plus basique au profit des lames et de leurs sociogrammes. En outre, l’ergonomie n’est pas des plus intuitifs et on note un cruel manque d’informations basiques comme un récapitulatif des didacticiels, et un bestiaire. Les Xenoblade ont toujours mis les consoles qui l’ont hébergé à rude épreuve et c’est de nouveau le cas pour la Switch. En effet, le titre souffre d’un clipping presque systématique entre chaque voyage rapide, mais aussi de quelques rares chutes de FPS quand il y a un grand nombre d’effets à l’écran.
Ces défauts ne pèsent pourtant pas très lourds comparé aux nombreuses qualités que possèdes le J-RPG de Monolith Soft. Pour finir en beauté, on peut d’ores et déjà dire que Xenoblade Chronicles 2 possède une bande son absolument magistrale, et nous ne sommes qu’au chapitre 4 c’est pour dire. On atteint potentiellement le même niveau que l’opus Wii. Sachant que les voix japonaises seront disponibles à la sortie du jeu, nous avons pu pleinement profiter du doublage anglais assez inégal il faut l’avouer. Les acteurs qui interprètent Rex ou Vandham par exemple sont excellents, en revanche d’autres sont moins convaincants comme Nia. Certaines scènes ne sont pas dans le ton, mais c’est surtout l’accent ultra British des comédiens qui met un gros coup à l’immersion.