Puyo Puyo Champions marque enfin le retour (en solo) de la série de Compile, reprise depuis par Sega et sa Sonic Team. Malgré des dizaines d’épisodes, elle n’était plus sortie du Japon depuis Puyo Puyo Fever en 2004. On avait tout de même eu droit au crossover avec Tetris, mais seulement grâce à la sortie de la Switch. Puyo Puyo Tetris était en effet disponible depuis plus de trois ans dans son pays d’origine quand il est enfin arrivé chez nous. Ce nouvel épisode s’appelle Puyo Puyo eSports au Japon et semble un peu afficher ses ambitions avec son prix de 9,99 €.
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ToggleLe Professeur Sédétruk va vous parler de l’eSport japonais
Pour comprendre Puyo Puyo Champions et son but, il faut d’abord se pencher sur son contexte très particulier. Au Japon, le développement de l’eSport a beaucoup de mal, notamment à cause de lois sur les jeux d’argent. Pour encadrer proprement le tout, les éditeurs ont donc créé la Japan eSport Union (JeSU). Il s’agit d’un organisme chargé, en autres, d’approuver ou non les jeux pour la compétition pro. Ce qui explique le fait que Puyo Puyo soit le premier jeu avec une scène compétitive officielle, c’est que le président actuel de la JeSU se trouve être Hideki Okamura. Okamura est également le grand patron de Sega.
La série Puyo Puyo était donc la candidate idéale chez Sega pour inaugurer le système. C’est un jeu de réflexion (donc pas de violence) et qui a déjà des joueurs de haut niveau. C’est également le cas de Catherine mais on comprend évidemment pourquoi c’est l’univers très coloré qui a été préféré pour rassurer les familles. De plus, c’est assez simple à développer et donc rapide à sortir. Il ne faut donc pas chercher en ce Puyo Puyo Champions un jeu classique mais bien une expérience dans le domaine de l’eSport.
Rédacteur-en-chef de Gamekult Simulator
Si la première partie de cette critique se permet d’autant remettre en contexte Puyo Puyo Champions, c’est pour deux raisons. La première, c’est parce que c’est toujours utile de connaître l’intention d’un jeu. Et la seconde, c’est parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à dire sur le jeu lui-même. Dans son gameplay de base, on reste sur du Puyo Puyo classique. Des groupes de blobs colorés descendent et c’est au joueur de les faire disparaître en faisant des groupes d’au moins quatre Puyos de même couleur.
La difficulté vient surtout des autres participants puisqu’il s’agit de matchs de deux à quatre joueurs. La réussite des uns va générer des Puyos neutres chez les autres. Le but est donc d’accumuler les Puyos dans l’espoir de faire les plus gros combos. Dans Champions, on peut utiliser les règles de Puyo Puyo 2 ou de Puyo Puyo Fever. Dans le premier cas, cela signifie que les Puyos apparaissent par deux et qu’éliminer des grappes de Puyos permet d’en envoyer chez les autres.
Avec Fever, les Puyos peuvent tomber par deux ou trois et même être géants (l’équivalent d’un groupe de quatre). Eh bien jouer fait grimper une jauge qui une fois remplie active une séquence de Puyos prédéterminée selon le personnage joué. Les Puyos gris vont s’accumuler pour tous tomber d’un coup et souvent mettre K-O la pauvre victime. On compte d’ailleurs dans cet épisode 24 héros jouables.
Online direct, sans passer par la case Entraînement
Tout dans Puyo Puyo Champions donne l’impression d’avoir été directement repris d’anciens épisodes. On note quand même l’exception de la bande-son qui reprend, certes, des morceaux connus mais réarrangés pour l’occasion par Jun Senoue. Pas de mode Histoire dans cette version allégée, ce qui n’aurait pas été de refus pour apprendre les bases aux débutants. Aucun tutoriel ou mode défi non plus. Rien n’est fait pour être accueillant. Pour progresser, il faudra forcément faire des matchs ou visionner des replays trouvés dans la section en ligne.
Les modes sont très limités. En solo, on a droit à des matchs d’entraînement contre des IA ou des parties d’endurance. Mais il s’agit juste d’affronter plusieurs IA à la suite, pas de mode véritablement seul où il faut simplement scorer (une option pourtant présente dans la version japonaise). Pour le multijoueur, il peut se faire en local ou en ligne. Dans la même pièce, il est possible de profiter de la fonction Tournoi disponible jusqu’à huit participants. Sachez d’ailleurs que sur Switch, on peut jouer sur le même écran ou chacun sur sa console avec un système de lobby.
Pour le online, on retrouve des parties amicales mais c’est surtout le classé Puyo Puyo League qui nous intéresse. Rien de surprenant mais c’est forcément grisant de monter de rang et de voir grimper son classement mondial (ou au moins régional si le talent vous fait défaut comme moi). Comme Puyo Puyo Champions est un jeu un peu niche, on peut tout de même craindre que les serveurs soient uniquement peuplés de pros japonais dans peu de temps.
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