Quel jeu de cartes à jouer et à collectionner (ou TCG) commencer en 2025 ?
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Rédigé par Nathan Champion
Si comme une bonne partie de notre équipe vous avez la trentaine ou un peu plus, alors vous n’avez pas pu passer à côté, dans votre enfance, des cartes à jouer et à collectionner. Pokémon en tête, bien sûr, véritable raz-de-marée industriel devenu la franchise la plus lucrative existante. Mais aussi et surtout Magic et Yu-Gi-Oh!, deux mastodontes qui ont réinventé le jeu de société à leur sortie, et continuent de réitérer l’exploit de manière régulière depuis en imaginant de nouvelles mécaniques. Tout est basé sur la collectionnite, ce besoin qu’a l’humain de tout posséder, mais aussi et surtout sur une vision singulière de la stratégie, mêlée à une forte dose d’aléatoire. La recette d’un succès qui a poussé de nombreux concurrents à tenter leur chance.
Au point que, cette année, c’est carrément le géant Riot Games, détenteur du rouleau compresseur League of Legends ou encore de Legends of Runneterra, concurrent sérieux à Hearthstone, qui se lance dans l’aventure des TCG, pour Trading Card Games. Un nouveau challenger de taille ? Cela reste à voir, car trop nombreux sont ceux à s’être brûlé les ailes en voulant s’approcher trop près de Magic the Gathering, fondateur de cette recette lucrative et durable. Mais un challenger malgré tout, avec ses forces et faiblesses, comme tout TCG, que l’on découvrira en temps voulu. Contrairement à certains de ses concurrents en tout cas, le jeu de cartes de Riot Games se veut accueillant pour les nouveaux venus. Aspect qui fait défaut à nombre de TCG aujourd’hui.
Pourtant, de nouveaux joueurs débutent leur aventure chaque jour, sur chacun des trois mastodontes que nous évoquions plus haut, ou d’autres moins populaires. Un état de fait immuable, les TCG connaissant un regain de visibilité certain depuis quelques temps, aidés par l’apparition de nouvelles têtes parlant plus aux jeunes joueurs et aux amoureux de culture nippone par exemple, avec Lorcana, imaginé par Disney, et un jeu One Piece chez Bandai. Jeu qui sait motiver sa communauté d’ailleurs, avec des gains assez impressionnants au niveau du compétitif. Pas évident de faire le tri dans tout ce merchandising et toutes ces règles, quand bien même on est attiré par le concept du TCG. Alors aujourd’hui, on va essayer de vous aider à y voir plus clair, et peut-être à déterminer le jeu vous correspond le plus.
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ToggleUne assemblée pour les gouverner toutes
Magic the Gathering, que l’on peut traduire par Magic L’assemblée dans la langue de Molière, c’est donc un pionnier du TCG, dont la longévité surprend autant qu’elle l’honore. Un jeu qui possède un système de ressource facile à comprendre, basé sur le Mana, mais une variété de stratégies et de règles spécifiques qui peut donner le vertige. On serait tenté de croire que seul un noyau dur de fans de la première heure subsiste, et que les néophytes plient en entrapercevant les possibilités offertes par ce jeu massif, complexe, s’étalant sur une quantité ahurissante d’extensions, et proposant nombre de formats différents. Comment s’y retrouver dans plus de 20 000 cartes, après tout, lorsqu’on débute ? Or, les créateurs de Magic ont rapidement pris conscience des forces de leur jeu, mais aussi de ses faiblesses. La première de ces faiblesses étant assurément cette vaste bibliothèque de cartes.
Magic the Gathering a donc rapidement mis en place un mode de jeu dit Standard, qui représente une grande majorité de ce que proposent les tournois officiels ou officieux aujourd’hui. Dans ce format, il n’est possible de jouer que des extensions très récentes, vieilles de deux ans ou moins. Un bon moyen d’empêcher les joueurs vétérans de truster les premières places, de dominer le jeu sur la durée. Tout le monde peut commencer Magic aujourd’hui et avoir deux ans pour se servir de ses cartes pour former un deck compétitif viable, avant de l’utiliser ou non en conditions réelles. Heureusement pour ceux que la compétition n’intéresse guère, il reste toujours quantité d’autres formats. Parfois plus complexes, comme le type Limité qui demande à deux joueurs de confectionner leur deck en quelques minutes, en se servant exclusivement de cartes qui leur ont été attribuées. Difficile de faire moins néophyte friendly.
À côté de cela, le jeu propose aussi le format Commander, probablement la meilleure porte d’entrée dans son univers et ses mécaniques. Dans ce mode, il n’est possible de jouer qu’avec un seul exemplaire de chaque carte, et le joueur choisi un commandant parmi ses monstres légendaires. C’est un format qui dure plus longtemps, dans lequel les joueurs mettent en place de vastes stratégies. Ce qui est autant dû à la taille de chaque deck, comprenant exactement 100 cartes (contre 60 en Standard), qu’au nombre de points de vie (40 contre 20 en Standard). Reste que vous pouvez finalement jouer ce que vous souhaitez, entre amis, ou en dehors des tournois. Les joueurs de Magic ont souvent leur format favori, mais lorsqu’on commence à collectionner les cartes jeune, alors on finit par avoir ce qu’il faut pour jouer à des formats plus excentriques passé un certain stade. Rien ne vous empêche de jouer en Vintage en regroupant des cartes pouvant faire partie de n’importe quelle extension du jeu, depuis sa sortie.
Une variété d’approches qui honore le jeu de Wizards of the Coast. Ce dernier, conscient des différents profils pouvant s’intéresser à Magic, propose par ailleurs un grand nombre de produits différents pour permettre à chacun de s’y retrouver. Les vétérans opteront pour des boosters de cartes classiques ou premium, contenant un pourcentage défini de cartes rares, ou se tourneront vers des decks pré-construits pour en tirer des archétypes à consolider avec d’autres cartes. Les néophytes auront quant à eux la possibilité de s’acheter des decks Commander pré-construits, jouables de suite, ou d’opter pour des packs dédiés aux nouveaux venus, proposant un dé, un tapis de jeu et quelques boosters. Il y en a pour tout le monde, même si, bien sûr, le budget nécessaire pour jouer demeure important. Un point qu’on retrouve chez tous les TCG, mais qui prend une certaine place chez Magic, les bonnes cartes rares étant rapidement revendues assez cher. Si ce TCG vous intrigue, on vous recommande chaudement de vous pencher, en premier lieu, sur Magic Arena, le simulateur officiel et totalement gratuit, jouable sur PC et smartphone.
Du manga au phénomène mondial
Yu-Gi-Oh! c’est le premier véritable concurrent à Magic, ayant réussi à perdurer sans défaillir depuis sa première extension parue en 1999. Basé sur l’esthétique du manga de Kazuki Takahashi, mais surtout sur l’animé qui en découlera, ce jeu de carte se différencie de celui de Wizards of the Coast de plusieurs façons. La première, c’est la disparition de tout système de ressource. Pas de Mana ou de mécanique similaire chez Yu-Gi-Oh!. Seules les cartes peuvent être considérées comme des ressources. Le jeu de Konami met toutefois plus l’accent sur le sacrifice de monstres, permettant d’invoquer de plus puissantes créatures aux effets dévastateurs. Au début, il s’agissait d’un jeu de carte complet et complexe, mais facile à prendre en main. Aujourd’hui, le nombre de variantes possibles est tout simplement vertigineux, et les nouveaux venus se perdent rapidement dans les différents types d’invocations disponibles.
Mais surtout, contrairement à Magic, Yu-Gi-Oh! n’a longtemps proposé qu’un seul format, permettant de jouer des cartes de toutes les extensions disponibles, avec pour seule restriction une liste de cartes bannies ou limitées en exemplaires. Chaque deck doit contenir entre 40 et 60 cartes, et il est possible de posséder ce que l’on appelle un extra-deck, à part, dans lequel ranger certains types de monstres que l’on invoque selon des procédés spécifiques. Par exemple, les XYZ vous demandent généralement de positionner deux cartes monstres du même niveau, autrement dit possédant le même nombre d’étoiles, sur le terrain. En invoquant cette XYZ, on place lesdits monstres dessous. Ils serviront alors de matériels jetables, permettant d’utiliser les effets de la carte les surplombant. Vous trouvez cela compliqué ? Nous n’avons pourtant pas encore parlé des pendules, des liens ou des synchros…
Yu-Gi-Oh! est un jeu d’une richesse ahurissante, et on distingue rapidement un joueur vétéran d’un néophyte, tant les différences de niveau sont vastes. Observer une partie lorsque l’on ne connaît pas, ou peu, a toutes les chances de faire peur, de décourager durablement. Autant parce que les joueurs engagés donnent souvent l’impression de tout connaître du jeu, que parce que cela va extrêmement vite. On entend souvent dire qu’au premier tour, certains decks basés sur des combos précis peuvent remplir le terrain de monstres surpuissants, en plus de positionner des pièges pour les protéger. Et ça n’a rien de caricatural. Sans aller jusqu’à parler du haut niveau, il est vrai que le jeu est basé sur les combos, et que même les decks de structure, des produits considérés comme « de base », visent cet objectif. Là encore, pas évident de s’y retrouver.
L’idéal, avec Yu-Gi-Oh!, c’est de débuter avec d’autres joueurs. Des amis, de préférence. Dans un espace sain, où vous ne risquez pas de vous faire rétamer en deux tours, ou du moins pas sans des explications compréhensibles, le tout dans un esprit bon enfant. Comme beaucoup d’autres jeux élitistes, parmi lesquels on serait tenté de citer League of Legends, Counter Strike et Tekken, la communauté est un brin toxique vis-à-vis des nouveaux venus. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne vous recommande pas de vous essayer à Yu-Gi-Oh!, loin s’en faut ! Mais on a toutefois conscience de combien il est difficile d’y rentrer aujourd’hui. D’autant que, contrairement à Magic et Pokémon qui connaissent une rotation dans les extensions jouables, il n’y a jamais vraiment de bon moment pour commencer. En matière de produits, mieux vaut se tourner vers des decks de structure, comprenant des combos assez simples à mettre en place. Et bien sûr, on recommande vivement Yu-Gi-Oh! Master Duel, la simulation gratuite en ligne, qui possède tout un contenu solo permettant d’apprendre tout ce qu’il faut connaître.
La plus grosse franchise de tous les temps
Pokémon c’est vraiment un cas à part. Non seulement il s’agit d’un produit qui semble s’étaler dans toutes les directions, avec autant de jeux vidéo que de peluches et autres dessins animés, mais en plus il existe une véritable bulle spéculative autour des cartes. Un état de fait qui a grandement participé à une modification majeure dans la manière de consommer ce TCG. Parce que les cartes Pokémon peuvent bien se jouer, entendons nous bien, mais qu’une majorité de personnes les achète plutôt pour la collection, voire dans un espoir de revente. C’est dommage, d’une part parce que cela arrache une grosse part de magie à cet univers coloré que nous sommes nombreux à avoir aimé au premier contact, étant jeunes. D’autre part parce que le jeu en lui-même ne manque pas d’intérêt, et que comme dit plus tôt, la rotation dans les extensions jouables lui permet d’être toujours assez accueillant pour les nouveaux joueurs.
Si vous connaissez les jeux vidéo, alors certaines choses vous parleront, comme le fait de ne pouvoir combattre qu’avec une carte Pokémon à la fois, le système de points de vie, ou bien les évolutions. Toutefois, ne prenez pas votre expérience sur consoles pour acquise en vous lançant dans le TCG, parce que beaucoup de choses diffèrent. Par exemple, les cartes Pokémon ne sont pas toujours du même type que les Pokémon sur console. Un Simiabraz, de type Feu / Combat dans les jeux, pourra être de type Feu ou de type Combat en carte, par exemple. On retrouve toutefois tout un système d’affinités à connaître, avec des attaques qui feront plus ou moins de dégâts en fonction des créatures qui les lancent et les reçoivent. La base en matière de stratégie, comme sur les jeux vidéo, c’est donc de se former une équipe (et donc un deck) pouvant parer au maximum de possibilités, et donc de types.
Une variété de compositions qui honore le jeu de cartes, en lui offrant par dessus le marché une profondeur difficilement décelable au premier coup d’œil. C’est vrai qu’avec un univers qu’on associe facilement aux enfants, on s’attend à des mécaniques simplistes et des règles faciles à comprendre. Mais le fait est que le TCG Pokémon se révèle beaucoup plus riche et complexe qu’escompté. Moins difficile à apprendre qu’un Yu-Gi-Oh! néanmoins, mais cela n’empêche pas le jeu de donner le vertige aux premiers contacts. Notamment parce que le livret de règles, disponible gratuitement sur le site officiel, fait tout de même 42 pages. Peut-être que seulement une poignée d’extensions sont jouables en format classique, mais cela n’empêche pas les possibilités d’être ahurissantes. Il est toutefois possible de s’amuser assez vite sur Pokémon, en s’y adonnant entre amis ou entre débutants, voire dans des sessions bienveillantes en boutique.
Pokémon est plus accueillant que ne peuvent l’être nombre de ses concurrents, et la communauté est assez bienveillante par ailleurs, chérissant ceux qui veulent jouer plutôt que ceux qui souhaitent faire de l’argent. Reste qu’une bonne quantité de formats sont disponibles, en parallèle du standard, pour permettre à tous de s’amuser, notamment ceux qui collectionnent depuis longtemps. Si vous débutez en achetant un lot de cartes plus anciennes, alors vous pourrez par exemple vous essayer au format étendu, qui reprend les extensions à partir de Noir & Blanc. Et si vous n’avez pas peur de tomber contre certaines cartes un peu cassées des premières années, vous pouvez même vous lancer dans le format illimité, qui permet concrètement de jouer toute extension parue depuis la première. Un bon moyen de contenter tout le monde. Bien sûr, une liste de cartes bannies demeure pour permettre à chacun de ces formats de demeurer jouable. L’idéal demeure de s’essayer au jeu gratuitement, via l’application Pokémon TCG Live, pour se faire une idée.
Une multitude d’autres concurrents
Maintenant que nous avons abordé les trois mastodontes du TCG que sont Magic, Yu-Gi-Oh! et Pokémon, que reste-t-il ? Eh bien, pas mal de concurrents moins populaires, mais parfois tout aussi intéressants. Dans le désordre, on retiendra par exemple Star Wars : Unlimited, un jeu assez simple à apprendre et dont les parties se révèlent souvent assez courtes pour le genre ; Dragon Ball Super, dont la richesse n’est plus à prouver, et dont les cartes suscitent un vif intérêt mercantile là encore ; One Piece, petit nouveau créé en 2022 pour célébrer les 25 ans du manga : Lorcana, lancé par Disney il y a moins de deux ans et qui connaît une montée en puissance assez fulgurante, due en bonne partie à la nostalgie que suscitent ses univers et personnages ; Digimon, concurrent historique (25 ans dans le passé tout du moins) de Pokémon, à qui il emprunte étrangement quelques mécaniques (même si le premier a la préférence de l’auteur de cet article, notamment en raison d’un aspect visuel très travaillé). Et nous n’avons pas fini, puisque non seulement il en reste encore à sortir des extensions régulièrement, mais en plus de nouveaux challengers vont continuer à débarquer régulièrement.
Alors que choisir parmi cette multitude ? Eh bien tout dépend de vous, finalement. On serait tenté de vous diriger d’office vers Magic the Gathering, puisque c’est le pionnier du genre et qu’il compte énormément de joueurs, ou même de formats afin de contenter tout le monde. Et aussi parce qu’il ne manque pas d’attiser la curiosité avec certaines extensions plus excentriques que d’autres, avec récemment Fallout ou Doctor Who à l’honneur par exemple, et bientôt Final Fantasy. Mais d’un autre côté, on serait bien mal avisé de ne pas vous enjoindre à choisir en fonction de vos goûts personnels. Vous avez peut-être grandi avec Dragon Ball ou Pokémon, alors pourquoi ne pas plutôt vous essayer à l’un de ces deux TCG ? Digimon est un très bon concurrent lui aussi, même s’il vous sera plus difficile de trouver du monde pour jouer dans la vraie vie, à moins d’habiter la capitale. Restent des concurrents sérieux comme Star Wars : Unlimited et One Piece, pas trop compliqués à apprendre. Ou Lorcana, qui connaît une belle montée en puissance. Il est encore temps de prendre le train en marche, moins de deux ans après la sortie du TCG de Disney.
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