Resident Evil : Des Zombies et des Hommes – Notre avis sur le volume 1 de chez Third Editions
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Rédigé par Nathan Champion
En 2021, cela fera 25 ans que la série Resident Evil a vu le jour. Bien qu’elle ait connu des hauts et des bas, avec quelques épisodes que l’on retiendra moins que les autres (notamment le cinq et le six), elle reste malgré tout l’un des piliers du paysage vidéoludique. C’était vrai il y a quinze ans, c’est vrai aujourd’hui, et ça le sera probablement encore pour son quarantième anniversaire. Mieux encore, quoique, la licence est l’une des premières à se lancer sur la voie du transmédia, et ce avec un certain succès.
Alors évidemment, après près de 25 ans d’une histoire aussi touffue, il est temps de faire le point. Projet sur lequel se sont lancés trois passionnés, Nicolas Courcier, Mehdi El Kanafi et Bruno Provezza, pour le compte de Third Éditions. Le résultat de cette synthèse réside dans un joli petit ouvrage intitulé Resident Evil : Des Zombies et des Hommes, qui étend ses recherches et sa réflexion jusqu’à l’épisode 6. Précisons tout de même qu’il s’agit d’un premier volume sur une série dont on ne sait pas encore combien elle comprendra de numéros.
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Lancé en 1996 sur PlayStation et Saturn (on a tendance à trop souvent oublier la console de Sega), Resident Evil découle d’une envie initiale de Capcom de donner suite à un titre paru sur Nintendo Nes (ou Famicom) des années plus tôt. Ce titre, c’est Sweet Home, un jeu de rôle orienté horreur jamais paru par chez nous, dans lequel Mikami et son équipe sont allés piocher de nombreuses features. Malgré tout, le bestiaire coloré et bizarre de l’original disparaît au profit de morts-vivants, bien plus à la mode, mais aussi de chiens infectés, de Hunters et autres atrocités.
Ce qu’il faut retenir, c’est que Sweet Home part d’un postulat assez similaire à celui de Resident Evil : une équipe de tournage se retrouve bloquée dans un manoir perdu au fin fond des bois et assaillie par des créatures assoiffées de sang. Remplacez « équipe de tournage » par « membres de la police locale » et vous obtenez globalement le scénario de base de l’œuvre de Shinji Mikami. Et bien que le projet ait finalement pris une toute autre tournure à mesure qu’il progressait, devenant une licence à part entière, son créateur n’a jamais caché son inspiration première.
Ce qu’il a mis du temps à reconnaître, néanmoins, c’est le rôle qu’a pu jouer Alone in the Dark dans la conception de Resident Evil premier du nom. Pendant de nombreuses années, et malgré les similitudes évidentes entre les deux titres, Shinji Mikami s’évertue à affirmer n’avoir jamais entendu parler du soft de Frédérick Raynal avant la sortie de Biohazard (nom japonais de la série de Capcom). Le créateur, bien qu’il ne soit pas reconnu pour son travail avant la sortie mondiale de son chef-d’œuvre en 1996, reste malgré tout attaché à sa fierté.
Aspect de son caractère qu’il doit peut-être à son enfance difficile, puisque Mikami était régulièrement battu par son père qui exigeait de lui l’excellence. Au point de le faire courir pieds nus dehors, en pleine nuit, sur six kilomètres, sous le simple prétexte que le jeune Shinji avait oublié de faire ses devoirs. On peut dire que depuis ses débuts difficiles, ce créateur désormais reconnu a fait du chemin, arrivant aujourd’hui à faire partie intégrante du paysage vidéoludique, à la manière d’un Shigeru Miyamoto ou d’un Hideo Kojima. Il sévit même désormais sur ses propres projets, en dehors de chez Capcom, avec notamment l’effrayant The Evil Within ou l’énigmatique Ghostwire Tokyo qui devrait débarquer l’année prochaine sur PS5 et Xbox Series X.
Ce qui est génial, c’est qu’il n’a pas fallu vingt pages à Resident Evil : Des Zombies et des Hommes – Volume 1 pour me livrer toutes ces informations. Alors bien sûr, une certaine partie d’entre elles sont très connues, notamment le fait que Mikami ait longtemps refusé de parler de l’influence de Alone in the Dark sur son bébé. Mais ces vingt premières pages reflètent à la perfection le contenu des deux-cents qui suivent : les trois auteurs ont réalisé un travail remarquable, autant de documentation que de mise en concordance, dans cette œuvre pour le moins touffue.
Véritable Wiki-Biohazard
En plus d’être joliment habillé, ce volume est donc une véritable bible pour tout amoureux de la série. Outre les secrets de fabrication des six premiers jeux, on y apprend de nombreux détails sur les équipes, leurs intentions, et le cheminement du développement. Resident Evil : Des Zombies et des Hommes va même voir du coté des produits dérivés et du cinéma, concluant à un certain point que la licence de Mikami compte parmi les premières à se lancer dans le bain du transmédia, mais surtout à y réussir du feu de Dieu.
Et comme si ce regard macroscopique ne suffisait pas, les trois passionnés ayant planché sur ce premier tome en ont profité pour revenir sur l’histoire et l’univers dépeints par les jeux. Cette partie très ordonnée part de la découverte d’une simple plante endémique à une enclave perdue sur le continent africain, bien avant le début des hostilités vidéoludiques, et s’étend jusqu’aux événements du sixième volet de la série. Le tout est d’ailleurs tellement documenté qu’il se pourrait bien que même les fans de la première heure aient des choses à y apprendre.
D’ailleurs, autant être clair et concis sur le sujet, Resident Evil : Des Zombies et des Hommes – Volume 1 ne s’adresse pas à n’importe qui. Il faut évidemment se lancer dans une démarche particulière pour se procurer un livre faisant référence sur une série vidéoludique. D’autant plus si on ne connaît pas ladite série. Ainsi, il y a peu de chance pour qu’un joueur désirant découvrir la licence de Capcom par ce biais décide de se le procurer. Et d’une certaine manière c’est tant mieux, puisqu’il n’est pas du tout conçu dans cette optique.
Comprenez bien que ce chouette livre est conçu avec une certaine justesse et représente un travail considérable, avec notamment le démarchage du réalisateur du film REC qui a accepté d’écrire une courte préface plutôt inspirante. Mais dans sa volonté de devenir un véritable ouvrage de référence pour tout ce qui touche à la série, il se ferme des portes, devenant imbuvable pour le néophyte. L’information est dense et suit un cheminement compréhensible par les connaisseurs, moins par les autres. Et puis d’un autre coté, aussi beau soit-il extérieurement, ce livre ne contient que du texte, pas un seul artwork ou autre image.
Faut-il se procurer ce premier volume de Resident Evil : Des zombies et des hommes ?
Resident Evil : Des Zombies et des Hommes coûte près de 25 euros sur le site de Third Éditions. Un tarif assez onéreux pour un livre, bien qu’il tourne dans la moyenne des produits proposés par l’éditeur. En cela, et parce qu’il s’adresse sans s’en cacher aux connaisseurs de la licence de Shinji Mikami et de Capcom, on ne peut décemment le conseiller aux néophytes, ceux qui désireraient découvrir l’univers de Biohazard par le biais de la lecture.
Acheter Resident Evil : Des zombies et des hommes sur AmazonNéanmoins, et malgré son tarif que certains trouveront peut-être trop élevé, tout fan de Resident Evil peut sans hésiter se jeter sur ce volume, dans la mesure où il regorge d’anecdotes fascinantes, mais aussi où sa synthèse de l’univers est parfaitement juste. Aussi connaisseur que vous le soyez, il y a de très grandes chances pour que vous ayez beaucoup à apprendre au travers de ses 200 pages de contenu dense, qui ne manquent finalement que d’une petite illustration çà et là.
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