Respawn Entertainment : la renaissance d’un studio victime de son succès
Publié le :
1 commentaire
Rédigé par Dubz
Récemment, un nouveau jeu dans l’univers de Star Wars a été présenté lors de la Star Wars Célébration. C’est en réalité un événement dédié à la saga mythique, comme chaque année. Vous n’êtes pas sans savoir que la licence n’aura pas toujours connu les meilleures adaptations dans l’univers du jeu vidéo. Cette fois-ci, les joueurs auront le droit à un épisode uniquement jouable en solo. Cette nouvelle ravira les fans, qui pourront découvrir un nouveau morceau de l’histoire, encore très peu abordé, grâce à ce jeu prévu pour le 15 novembre 2019.
Pour cette occasion, nous avons décidé de retracer l’histoire du studio derrière ce projet tant attendu. Une équipe de développement qui aura finalement connu la gloire avant de passer par pas mal de rebondissements. Respawn Entertainment, c’est l’histoire d’un groupe de développeurs qui cherche avant tout à garder sa liberté de création dans une industrie où il est finalement difficile de survivre. Pour comprendre une oeuvre, il est important de connaître ses auteurs et c’est ce que nous allons tenter de vous faire découvrir.
Sommaire
ToggleLes origines
Tout a commencé au sein d’un studio créé en 1998 par Tom Kurdika. L’entreprise se nomme alors 2015 Inc, elle a commencé par développer quelques titres pas vraiment marquants jusqu’en 2002 où elle s’occupe alors d’un certain Medal of Honor : Débarquement Allié, titre exclusivement destiné à la plateforme PC et édité par EA Games. C’est sur ce jeu que deux personnes très importantes ont apporté leur pierre à l’édifice, à savoir Vince Zampella et Jason West. Les deux hommes, qui sont à l’origine d’Infinity Ward et plus tard de Respawn Entertainment, travaillent ensemble depuis de longues années.
Lors du développement, EA aurait tout fait pour s’accaparer complètement le projet. C’est ce qui poussera les deux associés à rapidement créer leur propre studio afin de garder les pleins pouvoirs sur leurs futures créations. Suite à ces événements, la licence Call of Duty est née, comme une sorte de réponse à l’éditeur apparemment bien trop gourmand.
La même année, Jason West et Vince Zampella, accompagné de 23 autres membres du studio ont décidé de fonder la très célèbre entreprise Infinity Ward. Celle-ci sera par ailleurs à l’origine de nombreux épisodes Call of Duty et n’aura finalement développé que cette licence pendant de nombreuses années. Peu de temps après sa création, c’est en 2003 qu’Activision rachète le studio avant même la publication de leur premier jeu.
Le titre est évidemment une réussite là où la concurrence est pourtant déjà en place avec notamment la présence de la licence Medal of Honor. Mais c’est surtout avec l’arrivée du second épisode que la nouvelle licence d’Infinity Ward va connaître un franc succès. Sorti sur PC puis Xbox 360, il sera notamment l’un des tout premiers FPS sur consoles de salon de sa génération.
Là où le studio a vraiment su jouer sa meilleure carte, c’est avec la série Modern Warfare. Les développeurs ont décidé de quitter le cadre de la Seconde Guerre mondiale pour des affrontements plus modernes. Ce qui restait finalement rare encore à cette époque et les nombreuses qualités du titre auront su mettre tout le monde d’accord rapidement. Le jeu reçoit un accueil critique de la presse tout simplement incroyable et il en sera de même auprès des joueurs.
Même si les chiffres de ventes étaient jusque-là très encourageants avec notamment la réussite commerciale de Call of Duty 2, ils ont connu une évolution hallucinante à partir du premier épisode de la série Modern Warfare. C’est allé du simple au double en dépassant largement la barre des 20 millions d’unités vendues. À cette époque, ces statistiques était tout simplement impensables. La série pulvérise complètement le marché des jeux consoles durant plusieurs années. Les chiffres n’auront fait que grimper au fil des épisodes. La série Call of Duty finira même par devenir l’un des produits culturels les plus vendus dans le monde.
Conflit avec Activision
Nous sommes en mars 2010, lorsque l’on apprend via un rapport d’Activision, que Jason West (directeur de création) et Vince Zampella (directeur général) sont licenciés. Alors qu’ils occupaient actuellement les deux postes les plus importants du studio, ils se retrouvent finalement à la porte du jour au lendemain. L’éditeur reproche aux deux hommes à la suite d’une enquête de ne pas respecter leur contrat et même d’être insubordonnés.
S’ensuit alors une guerre juridique entre les deux parties durant plusieurs mois. L’une souhaitant se séparer des deux cadres en gardant les pleins droits sur la licence, tandis que Vince et Jason réclament leur argent en voulant eux aussi garder la série Modern Warfare ainsi que l’entreprise Infinity Ward sous leurs ailes. Un mois plus tard, une forme d’unité prend place et c’est désormais plusieurs employés du studio qui se rassemble sous l’appellation « Infinity Ward Employee Group » pour porter plainte contre l’éditeur. Des années et des années de procès ont finalement abouti à un accord entre les deux parties. Activision restera unique propriétaire de la licence et du studio avec certainement une imposante somme d’argent versée aux ex-employés.
L’histoire est loin d’être terminé car Activision accuse par la suite les deux hommes, grâce à des écoutes téléphoniques, de souhaiter rejoindre EA. Ce serait John Schappert, directeur de l’exploitation d’EA à ce moment-là, qui aurait contacté West et Zampella afin d’organiser une rencontre pour parler d’une éventuelle collaboration. Ce qui est interdit quand on sait que les deux hommes étaient encore sous contrat pendant minimum 2 ans.
L’éditeur semble penser qu’ils vont créer leur propre studio afin de rejoindre leur plus gros concurrent. Cela ne loupe pas, car c’est quelques jours plus tard qu’est annoncé Respawn Entertainment en partenariat avec EA sous le signe d’EA Partners. Simple coïncidence ? A vous de juger… Dans la foulée, ce n’est pas moins d’une vingtaine d’employés d’Infinity Ward qui quittent le navire en direction du tout nouveau studio récemment créé. Parmi eux, on y retrouve notamment Jon Shiring, programmeur depuis 6 années chez IW, ou même le designer en chef Mackey McCandlish. Lors de leur arrivée, Jason West avait confié les raisons de ce choix au micro d’IGN :
Cela dépend vraiment de savoir qui va respecter notre culture, nous donner la liberté de faire ce que nous voulons, et nous laisser posséder la propriété intellectuelle afin que nous puissions assurer la qualité, et EA Partners l’a fait pour nous.
Les nombreuses réussites de la licence Call of Duty auront finalement donné le tournis aux deux mastodontes de l’industrie du jeu vidéo. Il faut bien comprendre le gabarit d’une telle équipe de développement, à ce moment-là, possède une aura incroyable. Les négociations avec EA auront permis au studio de poser de nombreuses conditions lors de l’accord. L’équipe ne souhaite clairement pas reproduire les erreurs du passé et décide désormais de se couvrir en imposant de nombreuses conditions. L’éditeur assurera la distribution des jeux Respawn Entertainment, cependant le studio gardera son indépendance ainsi qu’un contrôle total sur ses créations.
Ces conditions sont vraiment très importantes pour la suite et cela permet de comprendre de nombreux événements plus récents. EA possède dans sa manche des studios comme DICE ou BioWare par exemple, et ceux-là ne disposent pas du tout du même statut. DICE, pour rappel, est aux commandes de la licence Battlefield, à savoir les plus gros concurrents à cette époque de Call of Duty. Ce qui signifie en réalité que l’éditeur possède actuellement les deux équipes de développement les plus prestigieuses de ces dernières années sur le genre FPS.
De retour chez EA
Vous l’aurez donc compris, Respawn Entertainment dispose désormais d’une certaine liberté créative comparé aux autres studios du groupe. Contrairement à BioWare par exemple, le studio n’a aucune obligation sur le moteur graphique ou même sur les directions à prendre pour leur production. Le développement catastrophique d’Anthem en fait un parfait exemple récemment. EA semble avoir une confiance aveugle en Respawn, ce qui reste compréhensible sortant d’une telle réussite commerciale avec la série Call of Duty.
Malheureusement pour eux, tout ne va pas se passer comme sur des roulettes pour la suite de sa nouvelle aventure. Après avoir annoncé la création du studio en 2010, il se sera passé 4 années avant de voir l’arrivée d’une première licence. C’est donc en 2013 que Titanfall est annoncé au cours de l’E3 lors de la conférence Microsoft, pour une sortie un an plus tard. Le titre sera une exclusivité Microsoft, à savoir sur PC, Xbox 360 et Xbox One. On notera la démission furtive de Jason West en mars 2013, pour des raisons personnelles.
Première création du studio sous son nouvel étendard et le titre reçoit un accueil plutôt positif de la part des joueurs et de la presse. À noter, que ce premier épisode ne proposera pas de campagne solo. Cependant, le savoir-faire du studio est là. Les gunfights sont nerveux, le jeu utilise avec finesse la verticalité et implante le concept de Titans. Pour le reste, c’est relativement classique avec différents modes de jeux autour desquels deux équipes s’affrontent.
Les ventes décollent et Titanfall premier du nom squatte les premières places des ventes à sa sortie. Peu de temps après son lancement, EA donne le feu vert pour une suite. Les ventes se situeraient entre 5 et 6 millions d’unités vendues, ce qui reste un très bon résultat pour une exclusivité sur une console qui peine tout de même à démarrer. Par la suite, le studio a même déclaré avoir dépassé les 10 millions de joueurs connectés au jeu via un tweet.
Tout semble aller pour le mieux, car en mai 2016, un nouveau jeu Star Wars est annoncé et sera développé par Respawn Entertainment. La suite de Titanfall est en développement et les effectifs sont même renforcés de plus de 30%. Seulement, un grain de sable va venir enrayer la machine dans peu de temps. Nous sommes en octobre 2016 quand Titanfall 2 sort sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Désormais, le jeu inclut une campagne narrative et place le joueur dans la peau de Jack Cooper. Cette aventure est une réussite dans l’ensemble et son multijoueur reste toujours aussi compétitif et plaisant.
La presse signe de bon retour mais le projet ne connaît finalement pas un franc succès auprès des joueurs. En effet, le jeu subit un démarrage difficile en terme de ventes et ne dépassera pas les 4 millions d’unités vendues sur le long terme. C’est donc bien en dessous du précédent volet. La faute à une date de sortie bien trop rapproché entre les deux mastodontes du genre (Call of Duty Infinite Warfare et Battlefield 1).
Aucune organisation stratégique ne semble émerger du calendrier d’EA. Les deux studios semblent fonctionner totalement indépendamment et peu importe l’emploi du temps de l’autre. La situation prend une forme de cannibalisation en quelque sorte. Elle n’évoluera pas quelques années plus tard avec la sortie d’Apex Legends venant tacler celle du Battle Royale de Battlefield V. Concernant les dates rapprochées, le producteur Drew McCoy avait déclaré que c’était une décision prise il y a longtemps :
En fait, je ne sais pas d’où vient la décision. Je sais juste que cela a été verrouillé il y a longtemps et qu’il était impossible de la modifier.
Respawn Entertainment, un studio plein de ressources
Reste à savoir si les différentes situations étaient voulues ou si EA pensait que la licence Titanfall aurait les épaules pour tenir face aux plus costauds. C’est en novembre 2017, qu’EA rachète à la surprise générale le studio créé par Vince Zampella et Jason West. Le but étant de renforcer la collaboration entre les deux partenaires. Cette opération rapportera tout de même plus de 300 millions d’euros au studio à l’origine de Titanfall. C’est assez surprenant quand on connaît l’attachement qu’avaient les deux hommes à vouloir rester indépendants. Les résultats financiers plutôt mitigés de Titantfall 2 y sont sûrement pour beaucoup.
Lors du rachat d’EA, Vince Zampella a déclaré : « Nous avons lancé Respawn avec le but de créer un studio qui réunirait certains des meilleurs talents de l’industrie, et serait au sommet de l’innovation en matière de développement de jeux. Nous avons senti qu’il était désormais temps de rejoindre l’un des leaders de l’industrie qui nous apportera les ressources et le support dont nous avons besoin pour un succès sur le long-terme, tout en gardant notre culture et notre liberté créative. EA a été un grand partenaire depuis toutes ces années avec Titanfall et Titanfall 2, et nous sommes excités à l’idée de combiner nos forces. C’est la prochaine grande étape pour Respawn, EA, et nos joueurs. »
C’est à l’E3 2018 que le projet autour d’un nouveau jeu Star Wars se précise. Vince Zampella lui-même annoncera lors de la conférence EA Play que le jeu se nommera Star Wars : Jedi Fallen Order. Il enchaîne avec quelques informations comme le fait que le jeu sera finalement un jeu d’action à la troisième personne. Le joueur incarnera un Jedi traqué par l’Empire, l’histoire se situant entre les épisodes III et IV. Pour finir, une fenêtre de sortie est alors dévoilée et ce sera pour la fin d’année 2019.
J’ai attendu toute la journée pour vous raconter cette folie… Apex vient d’atteindre 25 millions de joueurs ce matin. […] Souvenez-vous que la Saison 1 débute en mars et d’autres surprises arrivent.
En attendant, c’est dans l’ombre que quelques rumeurs fleurissent autour d’un possible Battle Royale au sein de l’univers de Titanfall. Sûrement pris de court par l’engouement actuel des joueurs autour de ce mode devenu un incontournable, les créateurs de la licence Call of Duty ne pouvaient laisser une occasion pareil leur filer sous le nez. C’est dans la plus grande des discrétions que le studio s’attaque à l’un des genres les plus bouchés de ces dernières années.
Avec des concurrents comme Fortnite et PUBG, nombreux sont ceux à y avoir laissé des plumes. La communication mise en place par les développeurs aura été très intéressantes et même une véritable réussite. Aucun trailer ni même annonce n’a filtré avant l’arrivée d’un mystérieux live organisé par les développeurs eux-même. Le jeu sera finalement disponible dans la foulée et les streamers les plus influents du monde lâchent Fortnite pour ce nouveau terrain de jeu.
Apex Legends sera finalement un véritable succès commercial ayant rapidement dépassé les 10 millions de joueurs connectés dont 2 millions en simultané. Le nouveau BR de Respawn Entertainment squatte la première place des jeux les plus regardés sur Twitch durant plusieurs semaines, avant d’atteindre la barre des 50 millions de joueurs uniques, annoncé par le compte Twitter officiel du jeu.
Néanmoins, c’est tout récemment que le dernier jeu du studio semble accuser une violente baisse en matière de vues sur Twitch. En effet, StreamElements dévoile des chiffres assez alertant pour les équipes d’Apex. On peut y voir au travers d’un graphique que la courbe chute rapidement depuis maintenant quelques semaines.
Les viewers semblent bien moins intéressés par le titre quelques mois seulement après sa sortie. Même si ces chiffres ne concernent pas directement les joueurs connectés au sein même des serveurs du jeu. Cela pourrait tout de même donner un fort indice quant à l’intérêt des joueurs pour le titre. Cette tendance s’explique surement par le biais d’un premier pass de combat pas vraiment intéressant. Les équipes de Respawn Entertainment devront rapidement réagir afin de proposer du contenu bien plus gratifiant par la suite, ayant pour but de maintenir dans la durée sa communauté.
Un avenir prometteur ?
Quoi qu’il en soit, Respawn Entertainment reprend son souffle depuis la sortie inattendu d’Apex Legends. Cette réussite semble même bénéfique pour la licence Titanfall qui voit son second épisode ressortir du placard. En effet, l’affluence des joueurs sur le titre augmente depuis l’arrivée du Battle Royale. Beaucoup de joueurs étant passé à côté de sa sortie semble vouloir tenter l’aventure à bord des méchas.
Cette nouvelle fera sans aucun doute un grand bien aux équipes actuellement en grande pompe sur le prochain Star Wars. Le studio est désormais attendu et le grand public commence à reprendre confiance quant à la possibilité de voir un bon jeu sur la guerre des étoiles. Tous les feux sont au vert et l’éditeur joue gros sur ce coup avec même peut-être la possibilité de voir la marque, désormais aux mains de Disney, leur filer entre les doigts.
EA aura été incapable de produire un bon jeu Star Wars durant plusieurs années de suite, notamment avec Battlefront II qui n’est pas si mauvais, mais qui aura subi de plein fouet la gestion financière catastrophique abordée dans cet opus. On oubliera pas non plus l’annulation d’un jeu menant à la fermeture de Visceral Games. En bref, Respawn Entertainment semble abattre les dernières cartes du groupe pour espérer garder la licence chez EA.
Le studio de Vince Zampella profitera par ailleurs de l’engouement autour du film en parallèle pour espérer obtenir les louanges des joueurs. Star Wars : L’ascension de Skywalker sortira dans les salles obscures aux alentours du 18 décembre 2019, soit un mois après le jeu vidéo. Seul bémol dans toute cette histoire, c’est que les équipes de Respawn Entertainment n’ont jamais vraiment développé un jeu solo en vue à la troisième personne.
Plutôt réputé pour son talent dans les affrontements en ligne en vue FPS, les développeurs vont devoir faire preuve de grande maîtrise dans ce tout nouvel exercice. Même si leurs jeux ont en grande partie possédé une campagne solo, cela n’a jamais été le cœur du jeu. Il sera donc très intéressant de voir comment ce Star Wars : Jedi Fallen Order sera abordé.
Pour cela, le studio s’est entouré de personnes compétentes comme Chris Avellone (Kotor II/ Fallout New Vegas) pour aider sur la narration. Tout récemment on a même pu voir via un trailer, la présence du talentueux jeune acteur Cameron Monaghan. On le connait notamment pour avoir joué à la perfection le Joker dans la série Gotham par exemple.
En parallèle, la présence d’un Titanfall 3 ne semble plus d’actualité pour le moment. Les équipes se concentrent uniquement sur ce jeu Star Wars. Mais aussi le suivi d’Apex Legends, qui semble bien difficile pour le moment. Pour finir, c’est tout récemment que l’on apprend que Jason West, le compagnon de longue date de Vince Zampella, vient de rejoindre Epic Games. Après avoir quitté l’industrie du jeu vidéo en 2013, l’homme revient sur le devant de la scène dans un rôle pour le moins encore flou.
Tout reste à faire pour Respawn Entertainment qui décidément n’aura pas encore connu les beaux jours d’Infinity Ward à son époque. Même si le studio peine à s’imposer, il semble protégé dans l’éco-système EA. Et les récentes performances d’Apex Legends suivi d’un possible succès avec Star Wars : Jedi Fallen Order pourraient enfin catapulter les équipes de Vince Zampella sur le devant de la scène.
Cet article peut contenir des liens affiliés
Date de sortie : 13/03/2014