Return to Castlevania – Notre avis sur le dernier DLC de Dead Cells
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Rédigé par Nathan Champion
Classique parmi les classiques du Roguelite paru en 2018, Dead Cells sera parvenu à réaliser deux exploits. Le premier, se vendre comme des petits pains, soulevant son développeur plus haut que terre avec plus de cinq millions de copies écoulées à travers le monde, un score tout simplement énorme pour un titre indépendant. Le second, tenir dans le temps, avec plusieurs extensions payantes arrivant régulièrement pour rehausser l’intérêt auprès des joueurs. Et ce, jusqu’à ce début d’année 2023, où le titre de Motion Twin cesse les faux semblants, pour nous parler brutalement d’une licence qui l’a très fortement inspiré, Castlevania.
Une riche idée, qui permet aux développeurs d’enfin nous dévoiler tout leur amour pour cette série signée Konami, disparue des radars depuis un moment, à qui Dead Cells doit énormément. De sa construction à son concept même, son aspect visuel, son ambiance ; on retrouve beaucoup de similitudes entre les deux œuvres. Ce qui n’est pas étonnant, quand on connaît les affinités des développeurs avec la franchise japonaise. Des affinités poussant Motion Twin à multiplier les clins d’œil, jusqu’à ce qu’un partenariat inespéré voit le jour. Un partenariat que nous allons aujourd’hui décortiquer juste ce qu’il faut pour vous donner envie de passer à la caisse, sans aller jusqu’à gâcher votre plaisir.
Conditions de test : Nous avons reçu un code nous donnant accès à une version complète du jeu sur Nintendo Switch, comprenant l’intégralité des DLC. Sans préambule, nous avons foncé dans l’aventure tête baissée, direction le château de Dracula, dans lequel nous avons passé près de huit heures à tabasser du squelette. Cet article est garanti sans spoiler majeur.
Sommaire
ToggleUne âme errante qui a pris du galon
Qui aurait cru, il y a cinq ans de cela, que Dead Cells dominerait le Roguelite game à ce point ? Parce que, non content de s’être excessivement bien vendu, pour un jeu indépendant, le titre de Motion Twin peut se targuer de tenir la dragée haute aux autres représentants du genre. Tels que Hades, Darkest Dungeon ou encore Slay the Spire.
Il faut dire qu’il a de solides arguments de vente à son arc. À commencer par un aspect visuel en pixel art parfaitement indémodable, se dotant par ailleurs d’animations très réussies, le tout en ne lésinant pas sur la diversité de ses décors. Et puisque l’on parle de diversité, le terme s’applique aussi à ses items, qui permettent une quantité ahurissante d’approches.
En un mot comme en cent, Dead Cells est addictif, jouissif, même s’il demeure aussi compliqué que la majeure partie de ses collègues. Quoique, avec sa fonction d’esquive sous forme de roulade, le dynamisme de son personnage, et les possibilités d’évolution fort intéressantes, le titre de Motion Twin s’apprivoise assez vite…du moins jusqu’à un certain point.
À ce sujet, Return to Castlevania n’est pas un DLC à mettre entre les mains du premier néophyte venu. Pas que son expérience change drastiquement en termes de difficulté par rapport à ce que l’on connaissait déjà du jeu. Mais il faut reconnaître que relancer une partie de zéro pour se lancer à la conquête du château de Dracula ne s’est, en ce qui nous concerne, pas aussi bien passé que prévu.
Parce que ledit château se trouve finalement juste à côté des geôles où notre protagoniste s’éveille après chaque mort. Autrement dit, au début du jeu. Or, tout nouveau joueur débarquant sur Dead Cells avec le solide espoir de foncer à l’assaut de ce DLC sera rapidement rattrapé par un challenge solide, pas évident à surmonter avant d’avoir apprivoisé comme il se doit le titre dans sa version initiale.
Ainsi, si vous faites partie de ceux que Return to Castlevania attire, mais qui n’ont jamais posé les mains sur Dead Cells, on ne peut que vous conseiller de prendre votre temps. Le jeu n’est pas facile, et sa courbe d’apprentissage est lente et douloureuse, comme chez nombre de représentants du Roguelite. Vous gagneriez à passer du temps sur son aventure de base, avant de rejoindre le château de Dracula. D’autant que celle-ci ne manque pas de qualités.
Des couloirs empreints de nostalgie
Vendu un peu moins de dix euros seul, mais étant aussi compris dans un bundle avec le jeu et ses précédents DLC, Return to Castlevania ne sera pas accessible lors de votre première run sur Dead Cells. Ce qui fait finalement écho à ce que nous vous disions un peu plus haut. Il vous faudra d’abord passer les phases de tutoriel, entre de gros guillemets, avant de pouvoir espérer toucher du doigt cet hommage vibrant à la série de Konami.
Parce que pour un hommage, ce DLC frappe très fort. Là où l’on aurait pu s’attendre à la simple apparition d’un nouveau biome, ainsi que d’une poignée de musiques, d’items et de costumes, ce qui aurait été parfaitement acceptable, Return to Castlevania fait beaucoup plus que cela. Sur la page Steam dédiée, on nous promet 51 morceaux directement empruntés à la série de Konami, et 12 réorchestrés, mais surtout un tout nouvel axe scénaristique.
Un axe qui met en scène des personnages très connus par les fans de Castlevania, de Richter Belmont à Alucard, en passant par d’autres qui parleront seulement aux plus fins connaisseurs. Que ce soit clair, nous sommes en face d’une lettre d’amour déclamée à la série et à ses fans, et ceux-ci seraient bien mal avisés de rater l’expédition sous prétexte qu’ils n’accrochent pas au Roguelite. Parce que le travail derrière Return to Castlevania est tout simplement impressionnant.
Les nouveaux biomes sont très jolis, pour commencer, et rappellent d’excellents souvenirs, même si l’on aurait apprécié qu’ils soient plus nombreux évidemment. Avec eux, c’est tout un nouveau bestiaire qui fait son apparition. Du squelette lanceur d’os, aux armures manieuses de lances, en passant par des harpies vengeresses ou des créatures aquatiques répugnantes… pas de toute, on est bien sur du Castlevania. Mais avant toute chose, il va falloir abaisser le pont levis du château de Dracula.
Ceci fait, il ne sera plus nécessaire de s’en occuper, et vous pourrez, à chaque fois que vous reviendrez en ces lieux, foncer directement en avant. En sachant que cette zone bien à part, qui a ses propres boss, PNJ et items, répond aux mêmes règles que le reste de Dead Cells. Ce qui veut dire que, bien que l’entrée du château se termine chaque fois par une tour immense à grimper, chaque run proposera une disposition nouvelle des environnements.
Plus que de nouveaux biomes ?
C’est vrai qu’en premier lieu, on serait tenté de se dire qu’à l’instar des précédents DLC de Dead Cells, Return to Castlevania n’est là que pour prolonger l’expérience, sans apporter de vraie réflexion sur son aventure. Ou de contenu véritablement neuf, finalement, bien que ce serait réducteur de dire que les précédents ajouts de Motion Twin manquent de passion et d’intérêt. D’ailleurs, si vous êtes nouveau joueur, on vous recommande chaudement la version complète du titre, embarquant tous les DLC parus à ce jour. Même si son prix pique un peu…
Et c’est vrai que pour une dizaine d’euros, le prix d’un jeu indépendant, ou de Dead Cells en promo, Return to Castlevania ne propose finalement pas un contenu si conséquent que cela. Cela étant dit, on ne parle ici que d’apparence. Parce que ce DLC saura retenir tout joueur entre cinq et dix heures, le temps de faire le tour de ses biomes, d’affronter ses nouveaux boss (dont un dernier franchement pas évident), et d’acquérir tenues et objets plutôt intéressants.
Alors évidemment, lettre d’amour à Castlevania oblige, ce DLC de Dead Cells est principalement pensé pour faire plaisir aux fans de la série de Konami. Si vous aussi vous pleurez l’absence de cette franchise culte sur la scène vidéoludique actuelle, alors vous êtes la cible de Return to Castlevania, cela va sans dire. Et nous serions bien mal placés pour vous dire de ne pas foncer vous procurer cette nouvelle aventure qui, à défaut d’être un nouveau jeu de la licence, vous offrira sans problème votre dose de nostalgie, pour tenir jusqu’à l’annonce, on l’espère, d’un épisode en bonne et due forme.
Mais si vous avez aimé Dead Cells et ses précédents DLC, et ne connaissez pas spécialement Castlevania, alors vous n’avez pas vraiment de raisons de rater ce contenu non plus, finalement. Parce que cette nouvelle aventure, si elle nous semble malgré tout un peu trop onéreuse, a de quoi prolonger l’expérience encore un peu, se dotant par ailleurs d’une bande-son exceptionnelle… et si elle peut vous pousser à vous intéresser à la franchise de Konami, qui a tout appris (ou presque) à Dead Cells, alors c’est encore mieux !
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Date de sortie : 07/08/2018