Une question se pose alors : faut-il obligatoirement avoir fait SMT IV pour profiter de cette opus ? La réponse est non. Au contraire même, vous ne manquerez uniquement que quelques références ainsi qu’une méconnaissance de certains personnages, mais rien de bien primordial. D’autant que l’on a droit à des petites piqûres de rappel de temps à autre. Voyons ensemble ce que vaut Shin Megami Tensei IV : Apocalypse.
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ToggleUnder the Dome
Dans un Tokyo post-apocalyptique « protégé » par un énorme dôme de pierre, les humains ont du mal à survivre avec la guerre que se livrent les anges et l’armée des démons dirigée par Lucifer qui hante également les rues par dessus le marché. Heureusement, ils peuvent compter sur Flynn, le samouraï Hunter qui était le protagoniste de l’épisode précédent. Cette fois-ci, nous prenons la peau d’un jeune apprenti Hunter (de base nommé Nanashi) accompagné de son amie d’enfance Asahi. Ensemble, ils vont chercher à se faire prendre au sérieux par l’association afin de devenir des Hunter confirmés. Cependant, les débuts tournent mal étant donné que leurs deux mentors meurent face à de puissants démons lors d’une mission de routine. Nanashi succombe aussi laissant sa camarade dans la détresse. Toutefois, dans les limbes, il fait la connaissance de Dagda, un être mystérieux qui lui propose un marché. N’ayant pas vraiment le choix, notre jeune héros devient un Godslayer au service de son contracteur. Entre les ambitions floues de Dagda, l’humanité en détresse, et une troisième force qui vient perturber la bipolarité du conflit, vous allez avoir du pain sur la planche pour tout démêler.
Premier bon point de ce RPG made in Atlus, son histoire. Malgré le fait que l’on retrouve énormément de personnages et lieux connus de Shin Megami Tensei IV, la narration est ultra rythmée. Chaque nouvelle mission est synonyme de tournant scénaristique que l’on ne voit pas forcément arriver. Même les tâches, à priori superflues comme une simple livraison, débouchent toujours sur quelque chose d’essentiel à l’intrigue. De plus, certaines missions secondaires se révèlent parfois intéressantes avec des démons atypiques à chasser. L’ambiance sombre et la désolation fait aussi son petit effet, on évite ainsi toute la guimauve récurrente des J-RPG. En revanche, nous avons droit à énormément de PNJ offrant des dialogues insipides et sans grand intérêt disposés un peu partout pour faire du remplissage. Sachez également que, comme l’opus précédent, vous disposez de plusieurs fins ce qui est toujours une bonne nouvelle.
Welcome to the Cathedral of Shadow
En plus d’être attractif de par son scénario, Apocalyps possède des bases solides en terme de contenu. Puisque même en période de crise, on reste moderne, l’invocation de démons se fait via une application du téléphone, l’arme du Hunter par excellence que les fans de la franchise Shin Megami Tensei connaissent très bien. Se battre avec Nanashi ne suffit évidemment pas pour affronter une horde de démons sanguinaires. Il est donc nécessaire de combattre le feu par le feu en recrutant vos ennemis en plein combat pour qu’ils se battent à vos côtés. Le plus souvent, vous pouvez les soudoyer avec de l’argent ou des objets, mais la pratique reste très aléatoire. Avec des choix de dialogues multiples, c’est en quelques sortes du pile ou face, et on se retrouve très souvent à perdre un tour pour rien et subir ensuite les foudres de ses adversaires. Une fois que l’on pige le truc, on commence à se faire une belle petite collection de démons que l’on peut ensuite fusionner pour en acquérir des plus puissants. La pratique est toujours aussi addictive, on se surprend à rechercher toujours plus de démons en recrutant plusieurs fois les mêmes pour tenter de nouvelles combinaisons. Toutefois, vous ne pouvez pas recruter de démons possédant un niveau plus élevé que vous. Globalement, malgré un challenge plutôt relevé, le titre ne demandera pas des séances de farm d’expérience acharnées pour en arriver à bout d’autant que l’on dispose de trois modes de difficulté que l’on peut changer à tout moment.
Les phases d’exploration dans des environnements en 3D, sans être exceptionnelles, sont plutôt correctes. Nous avons accès à la ville de Tokyo qui prend la forme d’une mini carte en relief avec pour avatar, une sorte de pion. Plusieurs zones, représentant des quartiers célèbres de la capitale japonaise, sont remplis de coffres, de reliques à revendre, et de monstres en tout genre. Heureusement, vous disposez de plusieurs bases de Hunter histoire de souffler un peu et de faire vos emplettes. On en profite d’ailleurs pour parler du look des équipements qui sont plus ou moins farfelus. A vous les joies de l’apocalypse en costume de marin d’eau douce, de cosmonaute, ou bien de footballeur américain.
Pour le gameplay, le concept est toujours aussi propre. Entre simplicité du tour par tour, et utilisation de stratégies via l’abus des faiblesses des ennemis, nous sommes comblés. Sous peine de se faire décimer aussi rapidement qu’un bambou dans les mains d’un panda, vous devez abuser de cette pratique pour grappiller le maximum de tour bonus afin d’infliger un maximum de dégâts. Vos assaillants peuvent faire de même, il faut alors prendre aussi en compte les résistances de vos alliés. Les compétences sont très importantes, il est vital de les gérer efficacement pour bien établir son plan de jeu. Les fusions vous laissent le choix des capacités que vous voulez garder, et la prise de niveau permet à vos démons d’obtenir des sorts plus puissants. Vos compagnons sont aussi utiles en tant que seconde main. A chaque fin de tour, celui que vous aurez équipé au préalable, agit automatiquement. Ils ont tous un style différent (soins, renforcements, attaques physiques,…), tout dépend de votre style de jeu. Cette assistance dispose en plus d’une jauge qui, une fois pleine, permet de chiper un tour aux ennemis et de leur coller une bonne dose de dégâts.
Tokyo Cool
On peut lui reprocher un recyclage un peu facile sur beaucoup de points, mais au moins, on remarque que les développeurs en ont profité pour améliorer l’ergonomie globale du titre, à commencer par la carte qui est beaucoup plus lisible. La durée de vie est plus que satisfaisante surtout si vous avez l’âme d’un collectionneur et que vous êtes assez courageux pour tester toutes les fins.
Graphiquement, pas de grand changement si l’univers vous est familier. Les environnements reflètent bien la dévastation de cette ville en perdition que le soleil n’atteint plus. On a vu mieux à ce niveau-là mais le soft tient la route sur cette bonne petite 3DS avec une 3D qui peut apporter un plus. Le design des démons, que certains n’apprécieront pas forcément (femmes dénudées, symboles phalliques…), est plutôt bien rendu à l’écran. Les attaques et autres effets sont convaincants dans l’ensemble. Pour preuve, le combat contre un énorme serpent de feu est plutôt réussi. Les effets sonores sont de bonne qualité, toutefois on ne retiendra pas les musiques d’ambiance ou de combat qui mouvementent la progression. On aurait aimé un doublage japonais pour un titre se déroulant à Tokyo, mais les voix anglaises font le boulot sans fausse note. Par contre, les textes sont toujours en anglais. Les habitués des jeux Atlus connaissent la musique depuis un moment déjà il faut dire.
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