Sony devient le plus gros actionnaire de Kadokawa (From Software), les deux entreprises forment une « alliance commerciale »
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Rédigé par Jordan
Le feuilleton Sony/Kadokawa prend fin après quelques semaines de discussions. On apprenait il y a peu la volonté de Sony de racheter une partie du groupe propriétaire de studios comme From Softwaire, Acquire ou encore Spike Chunsoft, tandis que Kadokawa souhaitait quant à lui être racheté en intégralité (donc en comptant sa division anime, manga, TV…). Un terrain d’entente semblait être sur le point d’être trouvé étant donné que les deux entreprises ont communiqué sur leurs intentions de manière publiques, après les fuites dans la presse. Ce n’est finalement pas un rachat complet qui a été décidé, même si Sony prend un peu de pouvoir.
La meilleure solution possible ?
Sony ne deviendra donc pas propriétaire de Kadokawa, du moins pas pour le moment. Pour autant, les deux entreprises ont trouvé un moyen de renforcer leur partenariat via ce qui est appelé une « alliance commerciale » sur la base d’un « capital stratégique ».
Ce qui faut comprendre ici, c’est que Sony a racheté plus de 12 millions de parts de l’entreprise pour un coût aux alentours de 50 milliards de yens, soit environ 306 millions d’euros, ce qui lui permet de posséder 10% des parts de Kadokawa. Auparavant, Sony n’en possédait que 2% (en plus de ses 14,09% chez From Software). Cela lui permet ainsi de devenir le plus large actionnaire de Kadokawa.
Voici ce que le communiqué de presse indique sur cette entente :
« Kadokawa et Sony ont historiquement collaboré sur divers projets et, grâce à cette alliance financière et commerciale, ils entendent renforcer davantage leur collaboration afin de maximiser la valeur de la propriété intellectuelle des deux entreprises à l’échelle mondiale et de faciliter une collaboration plus large et plus approfondie, comme des investissements conjoints potentiels dans le domaine du contenu […] À l’avenir, les deux entreprises prévoient de discuter d’initiatives spécifiques de collaboration, telles que des initiatives visant à adapter la propriété intellectuelle de Kadokawa en films et en séries télévisées, à coproduire des œuvres d’animation, à étendre la distribution mondiale des œuvres d’animation de Kadokawa par l’intermédiaire du groupe Sony, à étendre davantage l’édition des jeux de Kadokawa et à développer les ressources humaines pour promouvoir et étendre la production virtuelle. »
Une manière de dire que ce partenariat est loin de se limiter au secteur du jeu vidéo. On pourrait aussi imaginer que dorénavant, Sony et Kadokawa pourraient très bien s’entendre pour produire des adaptations de jeux au cinéma ou à la télévision (qui a dit Elden Ring ?), Sony étant bien installé dans ce domaine.
Hiroki Totoki, PDG de Sony, rajoute :
« Grâce à cette alliance financière et commerciale, nous deviendrons le principal actionnaire de Kadokawa, qui crée régulièrement une grande variété de licences, notamment via des publications et des livres, tels que des light novels et des mangas, ainsi que des jeux et des animes. En combinant le vaste écosystème de licences et de création de Kadokawa avec les atouts de Sony, qui a favorisé l’expansion mondiale d’une large gamme de divertissements, notamment des animes et des jeux, nous prévoyons de travailler en étroite collaboration pour réaliser la stratégie « Global Media Mix » de Kadokawa, visant à maximiser la valeur de ses licences, et la vision à long terme de Sony, « Creative Entertainment Vision ». »
Le partenariat va donc bénéficier à Kadokawa dans la mesure où ses licences vont plus facilement s’exporter dans le monde. Au Japon, l’entreprise possède un petit empire, mais celui-ci n’a pas la même ampleur en dehors des frontières du pays, ce à quoi Sony compte remédier.
Pas d’achat complet en vue donc, tout en évitant peut-être une OPA hostile de la part d’autres groupes intéressés par Kadokawa, comme Tencent (qui possède également une partie de From Software). Ce qui est sans doute le meilleur compromis pour les deux entreprises, Sony ne voulant pas racheter l’entièreté du groupe et Kadokawa n’étant pas complétement absorbé (ce qui évitera sans doute des licenciements).
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