STALKER 2 : Repousser le jeu une dernière fois était impossible pour le studio, déjà au bord de l’épuisement
On excusera toujours les reports étant donné qu’ils permettent de peaufiner des expériences encore incomplètes, mais on pardonne encore plus le retard accumulé de STALKER 2: Heart of Chornobyl. Ce dernier a été développé dans des conditions particulièrement difficiles et le fait de voir le jeu être disponible aujourd’hui, malgré tous les bugs encore présents, est un petit miracle. Pour autant, aurait-il bénéficié d’un nouveau report pour corriger quelques détails supplémentaires avant son lancement ? Sans doute, mais c’était sans compter le niveau d’épuisement de GSC Game World.
Une équipe à bout de souffle
Sans la guerre en Ukraine, GSC Game World aurait connu une période de développement plus tranquille sur STALKER 2, même si le projet a demandé plusieurs longues années de travail. Avec toute l’insécurité amenée par le conflit, les reports se sont accumulés au sein du studio, amenant le PDG de GSC Game World (Ievgen Grygorovych) à comparer cela à des marathons successifs qui ont complètement épuisé les équipes. Voici ce qu’il déclare à ce propos chez Eurogamer :
« C’est très difficile d’expliquer votre état lorsque vous êtes dans un processus de travail très intensif pendant plusieurs mois jusqu’à la sortie, et que vous travaillez encore et encore sur ce que vous pouvez faire en temps normal dans la période de stress la plus grande possible. Vous n’avez plus aucune énergie et vous vous vous demandez « devrions-nous faire un marathon de plus ? ». Vous ne pouvez pas simplement dire oui, faisons un marathon de plus, parce que vous êtes déjà épuisé. »
La sortie en novembre était en quelque sorte le maximum que GSC Game World pouvait offrir, le studio ayant décidé de sortir la meilleure version possible du titre en se fixant à cette date.
Apporter un peu de joie aux Ukrainiens
Grygorovych est également revenu sur le contexte particulier de sortir un tel jeu en temps de guerre. On l’a vu, le gouvernement russe fait tout pour bloquer l’accès au titre, tandis qu’en Ukraine, le fait de voir le jeu sortir est une petite célébration :
« Cela a touché tout le monde dans le pays, mais après la sortie de ce jeu, cela a un peu justifié le fait que nous avons quitté notre pays et décidé de ne pas y rester, mais que nous avons quand même créé quelque chose qui pourrait aider l’Ukraine d’une manière ou d’une autre. Nous sommes des artistes, nous sommes des gens créatifs, c’était notre façon d’apporter de la valeur à notre pays. Lorsque vous terminez le projet, vous le sortez et vous montrez que c’est un bon jeu. Tout le monde ne l’aimera pas, ce n’est pas grave, mais pour les gens qui l’aiment, nous les avons rendus plus heureux. »
Car au-delà de l’aspect ludique, STALKER 2 véhicule forcément un message à propos de ce qui se passe en Ukraine, ce qui était aussi important que le reste pour le studio :
« D’une part, nous créons le jeu et nous voulons divertir les gens et en faire un jeu aussi bon que possible. D’autre part, nous voulons savoir ce que nous pouvons faire pour notre pays, car nous traversons une situation difficile. J’aimerais rester dans mon pays, y vivre et y créer des jeux, mais c’est presque impossible maintenant. »
La directrice créative du jeu, Mariia Grygorovych ajoute :
« Pour nous et notre équipe, ce qui est le plus important, c’est que certaines personnes en Ukraine se sentent un peu plus heureuses qu’avant la sortie. Nous avons fait quelque chose pour notre pays d’origine, quelque chose de bien pour eux. Ce n’est pas parfait, nous devons encore corriger des choses, et il y a des problèmes techniques. Mais c’est un jeu ! C’est un jeu avec une âme, avec des sentiments, avec de l’amour. Même les problèmes, vous ne pouvez pas les résoudre si vous n’avez pas de jeu. »
Pour en savoir plus sur STALKER 2 Heart of Chornobyl, n’hésitez pas à consulter notre test.
Cet article peut contenir des liens affiliés
Date de sortie : 20/11/2024