Super Mario RPG : On y a joué, nos premières impressions sur ce remake
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Rédigé par Nathan Champion
Ce n’est un secret pour personne, la Nintendo Switch est en fin de vie. On le devine, d’une part, en lisant l’actualité, avec les nouveaux brevets déposés par le constructeur, ou les petites bourdes qui laissent entendre que ça sent le sapin pour la console hybride. Mais c’est surtout le catalogue de sorties qui indique clairement que l’inventivité n’est plus de mise, et que les grosses têtes pensantes planchent déjà sur la prochaine génération. Faut-il voir cet état de fait d’un mauvais œil ? Pas si sûr, si cela peut permettre à certains titres de revenir sur le devant de la scène, à commencer par Super Mario RPG, qui n’avait jamais vu le jour en Europe.
Bonne nouvelle pour les fans du plombier moustachu, cette année il ne connaît pas une, mais bien deux aventures sur Nintendo Switch. Il est de notoriété publique que Super Mario Wonder est une franche réussite, autant sur le plan visuel que sur celui des idées, puisqu’il se révèle plutôt imaginatif. On vous renvoie à notre test si vous n’êtes pas convaincus. Mais qu’en est-il du remake de Super Mario RPG ? Et puis, après tout, peut-on véritablement parler de remake, dans la mesure où seul l’aspect graphique semble avoir été retouché ? Que de bonnes questions, qui ne trouveront que partiellement réponses aujourd’hui.
En effet, nous avons eu la chance d’accéder en avance à la première partie de Super Mario RPG, et donc de découvrir les prémices de son histoire, mais aussi d’entrevoir les subtilités de son système de jeu. Une expérience qui ne fut pas dénuée de fous rires, mais à laquelle on reproche, avant même la sortie finale, quelques petites maladresses. Mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir dûment tué. Et laissez-nous vous livrer, en quelques lignes, nos premières impressions sur le dernier jeu First Party made in Nintendo de l’année.
Conditions d’aperçu : Nous avons reçu un accès au jeu complet, et il nous a été permis de jouer jusqu’à un certain point pour écrire cet article. Notre partie s’est quasi-exclusivement déroulée sur TV. Cet article est garanti sans spoiler majeur.
Super Famicom Lover
La première chose qu’il convient de noter, c’est que Super Mario RPG, dans cette version Switch, est beau comme un charme… du moins au premier regard. Les personnages sont très agréables à l’œil, extrêmement mignons, et la profusion de couleurs rend très bien, même si on lui reprochera parfois un aspect un peu trop pétant, presque saturé, sur une TV OLED. Même le bestiaire marche très bien, se révélant assez surprenant pour la licence, bien qu’il ne semble pas échapper à quelques immondices du genre d’un bête caillou ramassé sur le bord de la route. Cela étant, si certains décors nous ont profondément convaincus, d’autres manquent cruellement de détails, et se révèlent trop génériques.
Un constat qui touche aussi les combats au tour par tour, gros morceau de ce jeu de rôle old school, qui prennent place sur des plateaux vides et sans la moindre inspiration. Alors peut-on vraiment parler de remake ? Eh bien, sur cette seule base, on aurait tendance à dire que non. Que Super Mario RPG n’est, finalement, qu’un remaster avec un joli budget marketing. Un peu comme le Shadow of the Colossus de la PlayStation 4, ou The Last of Us Part I.
Mais l’exemple le plus parlant demeure sans aucun doute l’excellent Metroid Prime Remastered. Une version beaucoup plus jolie que l’originale, revigorée grâce à un framerate étrangement constant, et des textures d’une finesse rarement atteinte sur le support, si ce n’est jamais. Et avec cela, des petites sucreries que personne n’attendait vraiment, comme la présence de contrôles entièrement en Motion Gaming, comme sur Wii, mais en mieux. On n’aura jamais fini de dire du bien de cette nouvelle édition !
Tout cela pour dire que, à première vue, Super Mario RPG ne joue pas dans la même cour, et ne fait pas le moindre effort pour cacher ses origines, tout en se révélant beaucoup moins généreux. Le jeu date tout de même de 1996, sur une Super Famicom sous respirateur artificiel, et il va sans dire qu’un simple coup de chiffon sur l’aspect graphique n’est pas suffisant pour permettre au public actuel, pas loin de 28 ans plus tard, de l’apprécier à sa juste valeur. Faut-il le délaisser pour autant ? Loin s’en faut !
L’avant Paper Mario
Parce qu’au-delà de son aspect graphique qui souffle le chaud et le froid, tantôt très joli, tantôt relativement austère, Super Mario RPG demeure une petite curiosité dans le paysage vidéoludique. Un titre aux mécaniques à part, qui ont inspiré ce que deviendront les Paper Mario, notamment. Un bon moyen de découvrir les prémices de l’extraordinaire La Porte Millénaire, qui connaîtra lui aussi son remaster l’année prochaine (décidément !).
Avec pour commencer toute une mécanique d’actions contextuelles en combat. En appuyant au bon moment, vous pouvez parer une attaque adverse, ou décupler les dégâts des vôtres (comme chez le récent Sea of Stars, du reste). Système qui fonctionne à merveille, permettant de ne jamais rester inactif en combat, et octroyant à ces derniers un intérêt rehaussé. Intérêt qui, on l’espère, saura perdurer, ce qu’on croit deviner en observant la petite galerie de combattants qui rejoindront nos rangs, chacun ayant ses spécificités propres.
Spécificités que l’on a pu entrevoir avec les trois personnages disponibles sur notre session, à savoir ce bon vieux Mario, Mallow le têtard moins vrai que nature, et Geno l’étrange marionnette. Chacun d’entre eux a droit à ses propres attaques, avec un timing différent au niveau des actions contextuelles, et ses propres statistiques. Par exemple, la première capacité spéciale de Geno se charge, comme celle de Zale dans Sea of Stars. Tandis que Mario, avec son Super Saut, peut rebondir plusieurs fois sur les adversaires. Et ça ne paraît pas, dit ainsi, mais cela permet une complexité en combat tout à fait appréciable.
Notre petite session de jeu nous a d’ailleurs permis de prendre conscience que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le titre n’est pas dénué de challenge. Et il nous est arrivé à plusieurs reprises de passer l’arme à gauche à cause d’une inattention, d’un nombre d’ennemis anormalement élevé, ou face à des boss qui se sont révélés plutôt intéressants. Bon point, d’autant que le jeu propose, en parallèle, un mode facile pour les néophytes, ou ceux qui veulent simplement découvrir l’histoire sans prise de tête. Notez par ailleurs qu’il est possible de changer de difficulté à tout moment, hors des combats, via le menu pause.
Quant à l’histoire, elle ne s’annonce pas renversante, mais a le mérite de s’armer de protagonistes hauts en couleur, qui savent par ailleurs se révéler amusants. Super Mario RPG ne se prend jamais au sérieux, et c’est un très bon point : on sourit souvent, et quelques gags fonctionnent à merveille. L’ensemble reste très bon enfant, cela dit. Et les connaisseurs se rendront vite compte que cette version Switch connaît une minuscule censure, héritée de l’édition Super Nintendo américaine. Mais rien de grave, rassurez-vous, juste une histoire de culottes qui disparaît.
Terminons sur une note mitigée. On ressent un peu trop l’origine 16 Bits de ce Super Mario RPG. Et si ce ne serait pas un problème chez d’autres, ici la vue isométrique est un brin agaçante, puisqu’elle confine à des phases de plateforme (dont le nombre est maigre en début de jeu, mais tout de même) qui manquent cruellement de précision. Quant aux musiques, si la réorchestration est appréciable, on constate qu’elles tournent un peu trop en boucle. On apprécie toutefois de pouvoir passer de la version moderne à l’originale à tout moment, via le menu pause là encore.
Petite douceur adressée aux amoureux du plombier moustachu et de jeu de rôle, en particulier européens, Super Mario RPG s’annonce sympathique. On ne peut nier avoir passé un très agréable moment sur ce premier morceau de l’aventure, et n’avoir pas posé la manette avant la fin du segment autorisé. Néanmoins, il faut reconnaître que l’aspect graphique souffle le chaud et le froid, que la bande-son est bonne mais tourne vite en rond, et que de manière générale, les origines 16 Bits du titre se ressentent un peu trop. Dommage, pour un « remake » se vendant au prix fort. Néanmoins, si nos premières impressions auraient pu être plus positives, nous en ressortons avec une irrépressible envie de poursuivre l’aventure. C’est tout de même bon signe !
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Date de sortie : 17/11/2023