Aperçu Tales of Kenzera: ZAU : Nous avons pu en découvrir beaucoup plus sur ce metroidvania indépendant à l’approche de sa sortie
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Rédigé par Florian
Dévoilé il y a seulement quelques mois pendant les Game Awards 2023, Tales of Kenzera: ZAU a su attirer tout de suite les regards sur lui grâce à une certaine émotion dégagée par son créateur, Abubakar Salim, lors de son annonce. Un projet de type metroidvania dans lequel un jeune garçon devra tout faire pour tenter de ramener son père disparu à la vie dans une fable onirique et autobiographique. A l’occasion d’un événement destiné à la presse en amont de la sortie du jeu prévue pour le 23 avril prochain, nous avons pu en apprendre bien plus sur la genèse du projet, ses ambitions mais aussi ses inspirations, mises en lumière par le créateur de Surgent Studio, Abubakar Salim, qui incarne Zau et Zuberi dans le jeu, mais aussi grâce à la présence d’autres membres de l’équipe comme Zi Peters, le lead designer du projet, la compositrice Nainita Desai et enfin Ackeem Durrant pour la patte artistique, mais nous avons pu également jouer quelques heures au jeu, avec nos premiers sentiments à la clé.
Sommaire
ToggleJe m’appelle Abu
Surgent Studios est un studio indépendant britannique fondé par Abubakar « Abu » Salim. Si son nom pourrait vous être encore inconnu, vous avez pourtant déjà très certainement croisé son chemin dans Assassin’s Creed Origins, dans lequel il incarnait ni plus ni moins que Bayek, le personnage principal et pour lequel il a été nommé aux BAFTA-Awards. Mais ce n’est pas tout, puisque l’homme de 31 ans a également été aperçu dans les séries Jamestown et Raised by Wolves et le sera dans la prochaine saison de House of the Dragon dans le rôle de Alyn « Oakenfist » Velaryon.
Mais c’est bel et bien la première fois que Abubakar Salim se lance dans la production d’un jeu vidéo, grâce à l’aide du label indépendant d’Electronic Arts, EA Originals qui ne cesse de proposer des expériences différentes et pour la plupart qualitatives (It Takes Two ou encore Wild Hearts, Lost in Random ou Immortals of Aveum sont des œuvres issues de ce label). Il fonde alors Surgent Studios, un studio indépendant constitué d’une trentaine de personnes originaires d’horizons différents allant du Nigeria à la Guyane en passant par Paris et évidemment le Royaume-Uni.
Avec son premier jeu, Tales of Kenzera: ZAU, Abubakar Salim veut rendre un vibrant hommage à son père, dont la disparition a conduit à une période de deuil longue et compliquée soutenue par la présence d’un carnet écrit par son père en tant qu’héritage, et souhaite ici imager le plus fidèlement possible nos émotions, qui font de nous des êtres humains.
Contes et légendes de Kenzera
Fortement inspiré des mythes et légendes Bantous (un ensemble de population occupant globalement la moitié sud du continent africain), des us et coutumes Maasaï ou Ndebele, Tales of Kenzera: ZAU prendra la forme d’un jeu uniquement solo d’action-aventure-plateforme de type metroidvania, la structure labyrinthe de ce genre d’expérience étant au cœur même de la volonté d’Abubakar Salim et ses équipes pour représenter les méandres du chagrin et de toujours aller plus loin et de l’avant pour le dépasser, l’histoire de l’évolution d’un jeune homme têtu accomplissant une sorte de rite de passage à l’âge adulte en apprenant de ses erreurs pour continuer et repartir sur la bonne voie.
Au début du jeu, nous incarnons Zuberi, vivant dans la ville d’Amani en l’an 2089. Le jeune homme venant de vivre la douloureuse perte de son père, il se fait remettre par Mama, sa mère, un recueil écrit de la main de son père, pour l’aider à traverser cette douloureuse période. Une histoire narrant l’épopée d’un jeune chaman, Zau, qui noue un pacte avec le dieu de la mort, Kalunga, pour lui permettre de retrouver l’esprit de son père disparu et tenter de le ramener dans le monde des vivants en apportant la paix à trois grands esprits ayant trompé la mort ; une histoire d’amour entre un père et son fils au cœur des terres mythiques de Kenzera, pour tenter de répondre à la question « Que suis-je prêt à sacrifier pour revoir ceux que j’aime, pour les toucher, ne serait-ce qu’une seule fois » comme nous l’a décrit Abubakar Salim durant sa présentation à la presse.
Le jeu ne se présente pas comme un rogue-lite ou un souls-like et sera plutôt facilement appréhendable par les joueurs et joueuses sans toutefois se revêtir d’un aspect trop simple en proposant un certain challenge basé sur des compétences spécifiques pour avancer, le tout entrecoupé de puzzles et énigmes environnementaux à résoudre mais aussi des combats rythmés sous forme d’une « danse des masques de la Lune et du Soleil », puisqu’il vous faudra interchanger l’utilisation de vos masques en fonction des ennemis rencontrés pour infliger davantage de dégâts, avec une bande-son virevoltante lors de ces affrontements.
Après nos premières heures sur le jeu, nous avons pu nous rendre compte que cet aspect est au coeur du gameplay de Tales of Kenzera: ZAU avec des enchaînements de mouvements parfois à la seconde près pour ne pas se prendre de coups et ne pas perdre de vie, qui au demeurant, s’amenuit extrêmement vite, rendant l’ensemble challengeant mais pour l’heure pas insubmersible. Notre personnage aura par ailleurs accès à une large palette de mouvements comme des attaques spéciales (déclenchées par l’appui simultanée des deux joysticks sur console) ou encore des lances enflammées ou glaciales pouvant soit infliger de lourds dégâts aux ennemis ou les geler sur place, mais aussi un dash (appelé ruée) ou encore un double-saut ou un saut mural. Nous reviendrons bien entendu largement sur les possibilités de gameplay lors de notre test final.
Structure et musicalité
Pour achever sa quête, notre personnage aura l’opportunité de rechercher d’autres compétences comme tout bon metroidvania. Zau aura aussi l’occasion de s’équiper de masques, celui du Soleil et celui de la Lune, mettant en valeur ses pouvoirs certes mystiques mais surtout hérités de ses ascendants. Ces masques auront bien évidemment des mécaniques opposées, permettant soit de figer les ennemis avec une assez longue portée, soit par exemple se dédier à un seul ennemi mais sur une plus courte portée.
Ces masques symbolisent finalement l’évolution en compétences de notre protagoniste mais permettant aussi des combats rythmés, le tout intégralement animé à la main dans des environnements uniques et colorés en 2.5D, formidablement mis en lumière et en musique par les équipes de Surgent Studios, comme les hauts plateaux d’Ikakaramban, les forêts de Kivulian et les terres mortes d’Itshokan, inspirés notamment des terres éthiopiennes ou kenyanes.
Une musique composée pour l’occasion par Nainita Desai, aux origines africaines par ses parents, et qui a beaucoup travaillé pour la télévision mais aussi dans des productions vidéoludiques comme Telling Lies (2019) ou Immortality (2022), et qui à l’oreille des quelques morceaux entendus, semble proposer une partition tout à fait unique et en totale adéquation avec les thèmes, situations et panoramas rencontrés, le tout enregistré aux studios Abbey Road à Londres grâce à un mélange d’instruments classiques mais aussi traditionnels issus de la Côte d’Ivoire, du Mali ou encore de la Guinée, et de musiciens d’origines diverses dont des solistes chantant en swahili. Et bonne nouvelle, cette bande originale sera disponible sur toutes les plateformes de streaming habituelles et plus tard à l’achat pour en profiter sans limitation chez soi.
Des environnements inspirés
Bien que nous ne pouvons pour l’heure vous partager d’images inédites autres que celles mises à disposition par l’éditeur, nous restons pour l’heure confiants quant à la variété des environnements proposés, et ceux que l’on a déjà pu apercevoir lors de ses différentes apparitions publiques confirment ce sentiment d’une direction artistique de toute beauté, jusque dans les combats de boss comme Impundulu ou GaGorib, symbolisant un des thèmes du chagrin que doit affronter Zau.
Et justement, il y a un élément qui a frappé de nombreuses personnes pendant l’élaboration du jeu, c’était la proportion assez importante de couleurs dans les environnements, ou encore les tenues des différents protagonistes. Mais selon Ackeem Durrant, art lead et character artist sur le jeu, selon est dû aux différences de traitement du deuil dans les cultures Bantoues par rapport aux civilisations occidentales plus habituées aux couleurs sombres et unies. Nous avons d’ailleurs pu déjà arpenter plusieurs zones du jeu, regorgeant de détails même si globalement nous avons trouvé que certaines zones pouvaient paraître vides.
Par ailleurs, chaque sentiment, chaque émotion ou étape du deuil sera représentée avec divers panoramas ou zones du royaume à traverser, en rapport avec la paix et la spiritualité (représentées par la couleur violette qui sera particulièrement mise en avant dans le jeu), mais aussi des tons plus verdoyants concernant l’anxiété en passant par la peur et ses sombres recoins ainsi que l’acceptation et la colère, toutes de rouge dépeintes. Des colorimétries que l’on pourra notamment retrouver dans diverses zones de la ville futuriste d’Amani, dans laquelle la zone de paix pourra être la chambre de notre héros par exemple. Les personnages rencontrés durant notre aventure porteront des tenues assorties à ces couleurs dominantes pour exprimer différentes étapes de leur vie ou de leur passé.
Cet événement destiné à la presse était aussi l’occasion de mettre en avant le casting vocal en version originale du jeu avec entre autres, Letoya Makhene, une actrice et chanteuse sud-africaine, qui incarnera la mère de notre héros, mais aussi d’autres acteurs comme Steve Toussaint (House of the Dragon), Tristen D. Lalla, Simona Brown, Abraham Popoola, Dominique Moore et comme précisé précédemment, Abubakar Salim pour l’incarnation du personnage principal. Rassurez-vous, bien que le jeu ne proposera pas d’autres langues audios que l’anglais et le swahili, vous pourrez choisir entre 9 langues sous-titrées dont le français.
À noter que pour toute précommande du jeu, vous disposerez d’une réduction de 10%, mais aussi de plusieurs bonus en jeu comme 2 points de chaman permettant de débloquer 2 compétences en jeu, mais aussi une variante d’effet visuel « Grâce de Kalunga » tandis qu’une BD intitulée « Soulshifters » vous sera offerte. Le jeu sera proposé dès le 23 avril prochain sur PC via Steam, PlayStation 5, Xbox Series X/S et Nintendo Switch au prix tout doux de 19,99€ et pèsera environ 30 Go d’après sa page Steam.
Notez en passant que le jeu sera offert pour les abonnés PlayStation Plus Extra et Premium dès sa sortie le 23 avril. Par ailleurs, Abubakar Salim a annoncé durant cet événement que l’histoire devrait vous prendre environ 8 à 10h pour être terminée, comptez cependant 12 à 15h pour une totale complétion, le studio ne désirant pas étirer inutilement en longueur l’expérience et proposer une aventure honnête pour le prix dépensé. Nous vérifierons cela lors de notre test complet à venir très prochainement.
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Date de sortie : 23/04/2024