Des expériences atypiques, le jeu vidéo n’en manque pas. Avec 140, ce qui est proposé au joueur est de passer outre différents niveaux en se basant sur la musique, qui vous rappellera, de par son tempo et son rythme régulier, de toujours prêter une oreille attentive afin d‘éviter les nombreux pièges.
Un rond est un carré, un carré est un triangle…
140 ne se perd pas en fioriture et autre introduction grandiloquente. Non, dans ce jeu minimaliste, vous débutez une partie et vous êtes lâché dans la nature, sans aucune autre indication. Il faudra donc comprendre très tôt que pour ce titre, l’apprentissage de ses codes se veut être, en premier lieu, visuel et expérimental. Carré à la base, l’entité qui sert d’avatar se mue en ellipse lors des déplacements et en triangle lorsqu’il saute. On avance, on tâtonne, on remarque que l’on peut se déplacer à gauche, à droite, et sauter : c’est un bon début !
Puis, pas beaucoup plus tard, nous tombons sur une sorte d’orbe. Une fois collecté, celui-ci se met à nous suivre et, toujours sans indice, nous devons deviner qu’il faut l’emmener sur un endroit précis afin de pouvoir progresser, en l’occurrence une sphère un peu particulière qui ne passe pas inaperçue. Dès lors, on y est, tout se mélange, les couleurs changent, et la musique se lance. Pour le moment timide voire discrète, les percussions nous guident sur la manière d’appréhender les premiers pièges.
140 joue avec les sens et s’amuse à brouiller la coordination « audition/vision » !
On saute en rythme, on passe l’épreuve et on continue jusqu’à l’orbe suivant qui, lui, débloquera une nouvelle sonorité qui viendra se greffer à la musique de départ et, par la même occasion, débloquer de nouveaux casse-têtes un poil plus retors. Ainsi, nous avons-là la progression de 140. À savoir une musique électro qui vient s’étoffer au fur et à mesure de notre avancée, et dont le rythme et le tempo servent de fil conducteur afin de mieux nous guider.
En plus d’une bonne oreille, il faudra donc avoir de plus en plus de réflexes et, très souvent, cette coordination « audition/vision » vous posera quelques soucis et c’est bien là tout le sel du jeu. En effet, si les mécanismes et autres obstacles se déplacent régulièrement sur le rythme de la musique, cela implique que votre personnage, lui, se déplacera donc à contretemps, et je vous assure que ce n’est pas si simple qu’il n’y paraît.
Une expérience à part !
En effet, les morts seront fréquentes (si tant est que l’on puisse parler de mort) et la frustration commencera à grimper, petit à petit. Toutefois, avec un brin de patience, d’écoute et de self-control, rien ne vous empêchera d’avancer en toute tranquillité. Vous pourrez même vous surprendre à anticiper la musique et ainsi évoluer au sein des niveaux comme si vous glissiez sur du papier à musique.
Une fois le « gros » du niveau terminé, vous tombez sur un Boss. Ce qui est fort appréciable dans 140, c’est que ceux-ci ont toujours une mécanique d’affrontement différente, ce n’est donc jamais redondant de les affronter. Encore une fois, il faudra se baser sur le rythme pour espérer les vaincre, mais cela ne fera pas tout, car il faudra également passer par une phase d’observation de pattern afin de savoir comment les battre efficacement.
L’aspect expérimental du titre pourra en rebuter certains !
Toutefois, si les Boss sont une petite surprise pour le titre, force est d’admettre que « l’imprévisibilité » des phases de combat (le joueur reste sur le qui-vive et bouge en permanence) rend l’utilité des musiques obsolètes par moment, car trop brouillon. On constate alors que, parfois, c’est surtout le feeling et un peu la chance nous font sortir victorieux des joutes.
Côté direction artistique, et comme cité plus haut, 140 prône le minimalisme pur et dur, tant au niveau des graphismes que des musiques. Cela ne sera probablement pas au goût de tous, ce que je comprends, surtout au vu du côté « expérimental » du soft. Quand je vous dis que l’OST est principalement basé sur de l’électro, n’allez surtout pas imaginer vos artistes favoris, lâchés dans une grosse playlist aléatoire. Ici c’est sobre, percussif et, à un autre niveau, contemplatif. Il y a donc à boire et à manger, et il est difficile de statuer dessus. Pour ma part, le mélange a fonctionné, mais rien ne garantit que ce soit le cas de tout le monde.
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