Robot Gentleman, le studio polonais, s’était fait grandement connaître en 2015 avec la sortie d’un certain 60 Seconds!. Vous pouvez d’ailleurs relire notre test, et il s’agissait tout bonnement d’un jeu de survie, où une famille devait survivre dans un bunker après une attaque nucléaire, en ayant récupéré au passage tout ce qui leur tombait sous la main juste avant le bombardement. Et deux ans plus tard, voilà qu’est annoncée sa suite spirituelle, portant le nom assez sobre de 60 Parsecs!. Finalement, ce titre orienté survie dans une navette spatiale cette fois-ci, est-il aussi bon que son prédécesseur ?
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Toggle60 secondes pour tout ramasser avant l’explosion !
Un peu à la manière de 60 Seconds!, 60 Parsecs! n’en a que faire de l’histoire, en proposant quelque chose de relativement expédié. En clair, il vous reste 60 secondes avant que la station spatiale n’explose, et c’est le temps qu’il vous reste pour prendre tout ce qui vous tombe sous la main, et embarquer dans une navette spatiale. On retrouve un peu le même contexte que son prédécesseur, sauf que nous sommes littéralement plongés en plein espace par la suite. A un certain moment du jeu, vous aurez qui plus est la possibilité d’atterrir sur une planète en particulier, qui ne sera pas forcément la même à chaque partie.
Comparé à son aîné, 60 Parsecs! ne s’amuse pas à nous resservir des modes de jeux bouche-trous sans intérêt. En effet, le soft nous plonge tout de suite dans le vif du sujet, en nous mettant justement dans cette fameuse phase de récolte avant l’explosion. On vous explique brièvement les touches, ce que vous pouvez prendre d’utile pour votre première partie comme des ressources, les mythique boîtes de soupes de la franchise, mais aussi divers objets que l’on avait vus dans le premier volet, ainsi que votre équipage.
60 Parsecs! s’offre toujours ces phases de récoltes tendues, et son humour noir totalement assumé est de retour pour notre plus grand bonheur.
D’ailleurs, les phases de récoltes sont toujours aussi tendues, et il faut mêler incontestablement rapidité et réflexes afin de prendre les bons objets et nos coéquipiers, au risque de se retrouver dans la mouise. Elles sont d’ailleurs bien plus précises que chez 60 Seconds!, définitivement. Concernant les fins, sachez qu’elles seront également plus variées. En effet, en fonction du capitaine que vous allez choisir parmi les cinq – Emmet Ellis, Meagan Mann, Tom Thomson, Baby Bronco et Deedee Dawkins – vous aurez une fin totalement différente. En somme, le nombre est un peu plus colossal que ne l’était déjà le précédent opus de base au niveau des fins. On notera au passage comme chez 60 Seconds!, ce petite humour subtil et parfois un peu noir bien senti, qui est toujours aussi efficace avec une écriture relativement bien foutue.
Il est au passage possible de terminer l’aventure en étant le seul membre d’équipage de la navette, mais ce ne sera pas facile pour autant. Notez qu’il y aura au passage trois mode de jeu à savoir cadet spatial, voyage, et survivant. Pour les deux premiers, vous devrez passer par la phase de récolte et la phase de survie. Quant au dernier mode, vous irez directement en phase de survie spatial, avec les survivants et les objets qui vous seront donnés de manière totalement aléatoire. Les modes de jeux proposés ne sont donc pas artificiels cette-fois, et n’importe quel type de joueur y trouvera son compte.
Des choix à faire, avec quelques nouveautés bienvenues
60 Parsecs! est clairement dans la continuité de son prédécesseur sur l’aspect survie, avec néanmoins quelques nouveautés plaisantes. D’ores et déjà, nous avons à disposition cette fois-ci un système de crafting. En ayant suffisamment de ressources d’énergie, chimiques ou minérales, vous pourrez donc améliorer des objets déjà en votre possession – pistolet laser, artefact, masque à gaz etc… – ou bien les réparer, les fabriquer, ou encore les recycler, afin de récupérer justement de précieuses ressources. Le système est bien foutu mais évidemment, vous ne pouvez forcément qu’effectuer une seule action par jour sur ce système de crafting. Cela permet de moins faciliter les choses qu’on se le dise.
La deuxième nouveauté, c’est l’interface qui a surtout complètement changé, dont le système d’expédition. En atterrissant sur une planète après avoir navigué dans l’espace quelques jours – il n’y en aura malheureusement que trois de différentes, en espérant que du contenu arrivera au fil du temps via des mises à jour… – vous pouvez par la suite envoyer si vous le désirez un membre d’équipage explorer les lieux. Vous pouvez choisir trois endroits de ladite planète, qui vous indiquera plus ou moins le niveau de danger, ou bien encore ce que votre futur membre d’équipage pourra y récupérer une fois son excursion terminée. Cela prendra forcément un peu de temps pour votre protagoniste de revenir dans la navette spatiale et finalement, ce système d’expédition ne sera que peu utile. Elle sera effectivement plus handicapante qu’autre chose, et vous ne vous en servirez quasiment pas sur les nombreuses parties, ou juste une ou deux fois pour récupérer quelques ressources de-ci de-là. Mais dans l’idée, vous pouvez tout à fait terminer une partie sans l’utiliser, et survivre impeccablement.
En terme de gameplay pur, 60 Parsecs! est toujours aussi simple comme bonjour. Concrètement, la partie survie se jouera uniquement à la souris, comme son prédécesseur. Vous devrez cliquer en premier lieu sur le registre stellaire vous faisant un point sur la relation avec votre équipage, leur état, et surtout ce qu’il se trame. Par la suite, il faudra faire comme toujours un choix. Il sera à faire via l’ordi central en répondant par la positive ou la négative, en utilisant un objet – si vous ne l’avez pas vous serez obligé de ne rien répondre – ou encore utiliser un membre d’équipage en fonction du contexte, et ainsi clôturer le jour. Vous aurez accessoirement la faculté si vous le désirez d’assigner de la soupe, du soin ou la fameuse chaussette de divertissement à certaines membres de votre équipage s’ils en ont besoin. On remarquera que la soif a donc été supprimée comparé à 60 Seconds!, mais la faim est toujours à gérer. Les choix tournent d’ailleurs finalement vite en rond au bout d’une dizaine de parties, mais il y a cependant un peu plus de choix que son aîné.
Les quelques nouveautés dans 60 Parsecs! sont intéressantes, mais dommage que ces dernières manquent peut-être un peu de profondeur.
En choisissant votre capitaine d’équipage en début de partie, sachez qu’il aura des attributs comme les autres membres à savoir l’agilité, l’intelligence et la force. Ces attributs seront différents en terme de statistiques pour chaque membre, et pourront être mis à contribution lors de certains choix à effectuer. D’ailleurs, sachez que le meilleur attribut du capitaine que vous aurez choisi ne sera pas toujours le bon pour se sortir de diverses situations, ou bien de tout bonnement récolter quelques soupes, objets ou ressources. Cet aspect-là est en revanche bien amené, mais on aurait cependant aimé qu’il y ait encore plus de choix sur ces attributs qui apportent des conséquences significatives, chose qui n’est pas plus poussée que cela. C’est pareil pour la gestion de la santé mentale voir la santé basique, finalement un peu trop minimaliste.
Un point relativement bien foutu cependant, c’est le fait que chaque capitaine aura son propre objectif perso, en sus de certains objectifs généraux. Il n’y a pas forcément quelque chose à gagner si vous accomplissez votre objectif perso de capitaine, mais cela a le mérite d’être là. En sus, il est intéressant de voir que l’on a enfin des objectifs généraux, afin de savoir justement quoi faire sur la finalité et arriver sur la bonne fin, c’est à dire celle où nous survivons. Là aussi, cela aurait mérité d’avoir plus de profondeur mais dans l’ensemble, l’écriture des choix est assez sympathique en l’état, et il y a comme nous l’avons évoqué plus haut, un peu plus de variété dans les situations, et l’interface est bien plus propre et lisible que le précédent volet. On pestera juste sur le fait que l’on finira par connaître par cœur certains choix qui reviennent un peu trop, les trois planètes, et le fait que le système de relation entre les personnages n’ait pas été encore plus approfondi comme l’état de santé mentale, pratiquement inexistante et qui ne baisse jamais.
Un aspect graphique soigné, au détriment d’un sound design tournant en rond
On pouvait largement reprocher à 60 Seconds! un certain manque d’interaction avec le décor. Robot Gentleman a visiblement compris ce défaut qu’il y avait sur le premier volet et sur 60 Parsecs!, il y a beaucoup plus d’interactions sur le décor fixe, mais aussi plus de détails. L’interface survie est donc forcément plus détaillée, avec des arrière-plans qui forcent le respect. On sera également ravi de voir que les phases de récoltes adoptent enfin un aspect graphique comme le côté survie, et le rendu est franchement fluide, fourmillant de détails, et surtout agréable pour la rétine. On pourra cependant reprocher quelques petites saccades lorsque nous changeons par exemple de jours mais au-delà de ça, l’habillage graphique est tout bonnement plus fin et clinquant que son prédécesseur.
Pour ce qui est enfin du sound design. On sera en droit d’être déçu. Sur 60 Seconds! c’était déjà relativement simpliste et sur 60 Parsecs!, c’est exactement la même chose. Forcément, il n’y a pas de doublages ce qui est logique pour un titre qui utilise énormément de textes, mais les musiques tournent hélas en rond, et on aura très vite envie de couper le son tant elles en deviennent agaçantes. En résumé, ce n’est surtout pas la bande sonore qui va vous attirer sur le soft, mais beaucoup plus son gameplay et son atmosphère qu’il s’y dégage.
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