Après avoir conquis le genre horrifique au cinéma, la licence Sans un bruit (A Quiet Place) débarque en jeu vidéo avec une toute nouvelle histoire originale dans cet univers, A Quiet Place: The Road Ahead. Développé par Stormind Games et édité par Saber Interactive, A Quiet Place: The Road Ahead vient se positionner dans le marché des jeux horrifiques à la première personne, avec une mécanique de gameplay très populaire en ce moment : ne faire aucun bruit. Sauf qu’ici, le soft arrive à exploiter convenablement cette idée de gameplay en amenant des choix originaux et créatifs pour ne pas attirer l’attention des vilaines créatures venues de l’espace, avec cependant, quelques longueurs et une répétition accrue sur le long terme.
Conditions de Test : Nous avons joué pendant huit heure afin de venir à bout du jeu et atteindre les crédits, sur un PC équipé d’une RTX 3060, 32GB RAM et un AMD Ryzen 7 5800x, à partir d’une version envoyée par l’éditeur.
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ToggleL’extinction totale du son
A Quiet Place: The Road Ahead nous plonge dans cet univers post apocalyptique, dans un gameplay à la première personne où le joueur, ou la joueuse, doit continuellement faire attention au moindre bruit que pourrait commettre le décor autour de lui, afin de ne pas attirer ces créatures venues d’ailleurs qui, bien qu’elles soient aveugles, disposent d’une ouïe très développée.
De fait, le soft nous raconte l’histoire d’Alex, une étudiante américaine qui a vécu l’arrivée des extraterrestres aux côtés de son petit ami, Martin, et ensemble ils vont tout faire pour survivre dans ce nouveau monde hostile. Malheureusement pour Alex, elle va devoir faire face à un événement tragique, en plus de son asthme très avancé. Notre protagoniste va perdre son petit ami sous ses yeux, totalement impuissante face à la cruauté de ces êtres démoniaques. Alors qu’elle venait de lui annoncer l’heureuse nouvelle qu’elle attend son enfant, Alex va finalement devoir se débrouiller seule pour rester en vie, elle, et son futur bébé.
Dans sa globalité, le scénario est tout à fait classique pour le genre avec un protagoniste qui perd une personne proche, élément déclencheur qui lui permet de trouver un but pour sa survie. Ici, Alex survivait jusqu’alors sans réel objectif, mais dès la perte de Martin, notre protagoniste se trouve un nouveau but, celui de s’échapper en direction du port pour quitter le pays en bateau. Un scénario qui peut faire écho à celui du dernier film « Day One ».
Une écriture sur le papier très “bateau”, mais les quelques rebondissements qui surviennent tout au long de l’aventure permettent de nous tenir en haleine pendant ces huit heures aux côtés d’Alex. Malheureusement, l’écriture tire en longueur et aurait probablement mérité d’enlever une ou deux bonnes heures pour rendre le soft moins indigeste en ayant, de facto, un meilleur rythme.
Tout comme son histoire, le gameplay de A Quiet Place: The Road Ahead est ingénieux par moment, mais également imprécis à d’autres, en plus de tirer sur la corde de sa propre boucle de gameplay, à en devenir trop schématique dans l’approche de son level design.
Le moindre bruit et c’est la mort
Pour se construire autour du scénario, la structure du passe par des niveaux qui nous emmènent d’un point A à un point B, avec un ou deux événements coupés par des cinématiques, qui entraînent une phase de gameplay en infiltration contre les monstres. Des séquences de jeu où le moindre bruit peut être fatal. Mais heureusement nous avons un détecteur qui permet de déterminer la puissance des sons produits par l’environnement, et les bruits que fait Alex, par exemple quand elle ouvre une porte, un tiroir, ou lorsqu’elle marche tout simplement sur les différentes matières qui composent le sol.
De ce fait, il faut absolument faire attention au décor et à ce qui nous entoure, piège, sable, verre, gravier, bois, métal, flaque d’eau, marche rapide ou lente, et la physique des petits objets au sol qui font évidemment du bruit lorsque nous leur donnons maladroitement un coup de pied. Cette mécanique, ou plutôt cette boucle de gameplay, est bien intégrée mais nous force également à avancer extrêmement doucement pour ne pas faire apparaître magiquement un monstre, ce qui donne à certains moments des phases horriblement longues.
De même pour la mécanique de l’asthme, où notre héroïne semble avoir développé une variante de la maladie qui empêche de récupérer son souffle sans user de Ventoline. Effectivement, à chaque fois que vous effectuez une action comme monter sur une caisse ou descendre une échelle, cela consomme notre jauge d’endurance qui, une fois arrivée dans le rouge, déclenche une crise d’asthme chez Alex, faisant ainsi du bruit ce qui attire naturellement les monstres. Une mécanique sur le papier bien pensée, mais qui malheureusement tourne en rond et devient tristement ridicule, puisqu’il est impossible de récupérer notre souffle sur le long terme sans utiliser des pilules ou des inhalateurs…
De plus, une fois arrivés à un certain stade du jeu, nous avons la possibilité de prendre un sac de sable qui facilite grandement la réduction du bruit. On a également la détection du micro qui fonctionne extrêmement bien, même si cette fonctionnalité sera probablement principalement utilisée par les streamers et vidéastes, et n’aura que très peu d’utilité si vous jouez tout seul dans votre coin.
Des monstres loin de l’Alien
Concernant le côté visuel, le soft est relativement joli, surtout pour un projet de cette envergure, mais sans être transcendant non plus. Nous sommes loin d’un Resident Evil 7 ou Village, mais au vu du petit studio qu’est Stormind Games, nous ne pouvons que saluer l’effort donné pour rendre le tout le plus immersif possible. Cela passe également par les graphismes qui, comme nous le disions, sont plus que corrects, avec des animations faciales plutôt réussies.
De plus, le titre est bien optimisé, sur PC du moins. Nous n’avons pas subi de grosses chutes de FPS durant notre partie, même si certaines zones, surtout vers la fin, en ont causé de petites. Ensuite, il y a de cela dix longues années, un certain Alien Isolation sortait avec une intelligence artificielle en avance sur son temps pour ce qui concerne la manière d’agir de son antagoniste. Malheureusement, ce dernier conserve toujours une avance colossale car, ici, les monstres agissent de manière totalement aléatoire.
En effet, A Quiet Place: The Road Ahead reste dans la facilité avec l’IA de ses monstres, car ces derniers vont parfois magiquement vous voir et se diriger automatiquement vers vous de manière totalement scriptée, sans forcément avoir perçu du bruit préalablement, alors qu’à d’autres moments, vous allez être relativement bruyant sans que les monstres ne vous détectent.
A noter qu’il est possible de courir, cependant, nous ne comprenons pas trop à quoi sert cette option, puisque dès que vous commencez votre course, vous êtes automatiquement détectés par le monstre. Et même si vous arrivez à avoir une longueur d’avance sur ce dernier en réussissant à atteindre la sortie, le monstre arrive magiquement à vous attraper par téléportation.
Et enfin, en ce qui concerne la durée de vie de A Quiet Place: The Road Ahead, nous sommes sur un point plutôt solide pour le genre, avec ses huit heures pour le finir en ligne droite, même si comme dit en amont, le soft traîne en longueur à quelques passages et aurait mérité peut-être une heure de moins. Cela dit, pour un prix de 29,99€, le jeu est extrêmement généreux au vu de ses nombreuses qualités. Or le prix reste un facteur important à souligner à notre époque.
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