Disponible depuis l’année dernière sur PC, A Short Hike était annoncé il y a peu sur Switch, via un direct dédié au jeu indé. Le plus surprenant, quoi qu’il faudrait peut-être s’y faire avec la firme nippone, c’est que le titre était disponible sur l’eShop seulement quelques heures plus tard. Nous avons sauté sur cette occasion pour nous essayer à son concept pour le moins alléchant.
Conditions du test : Nous avons joué près de cinq heures au titre, principalement en mode docké. Ce fut suffisant pour boucler l’objectif principal, et faire un tour pratiquement exhaustif de la map.
L’aventure avec un petit a
Dans A Short Hike, vous incarnez Claire, une jeune oiselle partie quelques jours en vacances dans un parc naturel, situé au pied d’une énorme montagne au milieu de l’océan. À peine arrivée, l’héroïne voudrait déjà repartir, ou du moins pouvoir s’évader sur son téléphone cellulaire. L’ennui, c’est qu’il n’y a pas de réseau sur cette petite île. Sa tante lui conseille alors de tenter la montée du mont Hawk Peak. Il paraîtrait en effet que le seul endroit où il est possible de capter quoi que ce soit dans les parages se trouve au sommet de celui-ci.
Seulement voilà, la montée est loin d’être une simple promenade de santé. Le joueur est lâché dans cet environnement ouvert avec pour seul objectif de gravir Hawk Peak, ce qui est impossible dans un premier temps. Pour y parvenir, il va falloir mettre la main sur différentes plumes dorées, des outils symbolisant, pour faire court, l’endurance de Claire. Chose que l’oiselle n’apprendra qu’en allant à la rencontre des différents personnages peuplant l’île. Des protagonistes bariolés, qui ont tous une histoire bien singulière à nous conter.
La première force de A Short Hike, c’est qu’il nous laisse déambuler comme bon nous semble dans son environnement, et ce dès les premières secondes de jeu. De quoi déstabiliser quelque peu, il est vrai, lorsque l’on se rend compte qu’il est impossible de gravir la montagne sans aide. Le but étant de pousser à aller à la rencontre des personnalités disséminées sur l’île. Autre point fort, puisque les dialogues sont diablement bien écrits et que les personnages parviennent souvent à être drôles, voire même touchants à plusieurs reprises.
Mais la plus grande qualité de ce jeu indépendant développé pratiquement entièrement par Adam Robinson-Yu, précisons-le, reste l’architecture de son monde ouvert, mais surtout son aspect graphique. Non content de faire de cette île un lieu de douceur poussant sans cesse à l’exploration et la découverte, le développeur lui a offert un habillage tout bonnement sublime. Des graphismes old-school, avec une caméra prédéfinie, et un délire de pixels paramétrable. Oui oui, paramétrable : il est possible de choisir la taille des pixels, autrement dit la netteté du jeu.
Un détail qui pourrait simplement passer inaperçu au milieu d’un menu option dans lequel nous n’avons, a priori, aucune raison de passer. Mais cela entre en résonance avec le soin apporté au titre. Adam Robinson-Yu n’a rien laissé au hasard, autant dans la conception de son île regorgeant de choses à faire et à voir, que de ses mécaniques et de son écriture. Tout coule de source, comme si A Short Hike avait pour ambition de montrer aux créateurs en herbe comment s’y prendre pour faire un sans faute dans leur première création vidéoludique.
De belles inspirations
Difficile de définir précisément le genre de ce surprenant jeu indépendant. Mais s’il fallait le comparer à d’autres œuvres pour se faire, alors les deux premiers titres venant immédiatement en tête seraient probablement Animal Crossing : Wild World et The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Deux licences qui n’ont rien à voir, je vous l’accorde, en dehors de leur appartenance au géant Nintendo. Pourtant, A Short Hike réussit le pari de mêler les deux, et le pire c’est qu’il le fait si bien qu’on en viendrait presque à se demander pourquoi ce compromis n’a pas été imaginé plus tôt.
De Animal Crossing : Wild World, A Short Hike emprunte certaines mécaniques de jeu : on est encouragé à discuter avec tous les PNJ, à échanger avec eux afin, le plus souvent, de recevoir une récompense de leur part lorsqu’on les aura aidés. Par ailleurs, on récupère différents outils, notamment une pelle et un seau, qui nous permettront de venir à bout de différentes énigmes sur l’île. Et aussi, pourquoi pas, de découvrir des trésors cachés. Mais je n’ai pas choisi cet épisode de la série de Nintendo au hasard, puisque l’autre grosse concordance se situe au niveau des graphismes.
Bien qu’il soit possible de rendre le jeu net, il nous fut bien vendu comme regorgeant de pixels lors de son premier trailer, idem à l’occasion de son annonce sur Switch. Et à bien y regarder, le style visuel rappelle beaucoup les plus belles heures de la Nintendo DS, lorsque l’on coche la case gros pixels tout du moins. Une options que l’on ne peut que vous inviter à choisir, cela dit, puisque cela apporte un cachet tout particulier à cette aventure, qui semble encore plus suspendue dans le temps de cette manière. Encore une fois, une prouesse visuelle réalisée avec des moyens réduits, que l’on ne peut qu’applaudir.
Enfin c’est dans sa manière d’aborder l’exploration que le titre de Adam Robinson-Yu ressemble, d’une certaine façon, à Breath of the Wild. Un épisode qui se dotait d’un monde ouvert, mais aussi de mécaniques affiliées, notamment l’escalade, et l’utilisation de l’endurance… que l’on retrouve tous deux dans A Short Hike. Quant à la Paravoile, l’item disparaît peut-être, mais pas l’esprit. En effet, on ne joue pas une oiselle pour rien : il est possible de planer, et même de battre des ailes pour aller plus haut, ce qui occupe une place importante dans le soft. Notez qu’il n’y a rien à redire sur le gameplay, qui est autant instinctif qu’adapté à merveille au support.
Décrire plus en détail cet OVNI vidéoludique serait criminel, tant sa découverte a quelque chose de galvanisant. Sachez seulement que son aventure ne demandera qu’une poignée d’heures pour être bouclée, mais sera accompagnée par une bande-son d’une douceur extraordinaire, et surtout sans fausse note. Par ailleurs, on ne s’ennuie pas dans A Short Hike, les phases de jeu étant suffisamment variées. Mais surtout, on sort de son aventure peu onéreuse (moins de 7 euros) avec une envie de poser son téléphone et de partir à la découverte de la nature, et ça, c’est chouette !
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