Disparu depuis 12 ans des écrans radars, si l’on exclut quelques spin-offs, Ace Combat revient enfin pour un 7e épisode canonique sous-titré Skies Unknown. Se brûlera-t-il les ailes en s’approchant trop près du soleil ? Réponse.
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ToggleT’es sûr qu’il est révisé ton coucou ?
Ace Combat 7, par sa nature de jeu d’avion suffisamment simulation pour contenter les aficionados mais volontairement arcade pour ne frustrer personne, est difficile à décrire. Il nous suffirait pourtant de donner la manette à notre voisin de canapé pour le convaincre qu’il s’agit d’un jeu instantanément fun et facile de prise en main. Le but du jeu étant naturellement de trouver le meilleur angle d’attaque pour dézinguer les adversaires tout en esquivant les balles et les missiles ennemis. Un concept basique qui promet néanmoins des échauffourées de plus en plus épiques à mesure que l’on maîtrise son avion, les sensations de vol et de vitesse étant au rendez-vous.
Disposant de deux configurations (normal et expert) qui changent drastiquement la manière dont on envisage les virages et les figures aériennes, on reprochera néanmoins à Ace Combat 7 de ne proposer ni lexique ni tutoriel pour se faire la main. Et si le mode campagne et ses 20 missions n’empêchent pas les néophytes d’enchaîner les acrobaties pour venir à bout de l’IA, il faudra se faire violence avec la maniabilité avancée pour, à terme, s’en sortir lors des joutes multijoueurs. Celles-ci ne proposent par ailleurs que deux modes de jeu, respectivement en deathmatch à 8 joueurs ou en équipe en opposant deux groupes de 4 joueurs.
Pas foufou, certes, mais solide comme disent les jeunes. Il est donc possible de choisir son avion et de le personnaliser avec des pièces améliorant la puissance ou la maniabilité de notre coucou par exemple. Tous ces bonus s’obtiendront via un arbre de “talents”, rappelant nos bons vieux RPG, dont la partie haute sera commune au solo et au multi (et contiendra donc les différents modèles d’avions à débloquer) tandis que le bas nous permettra d’obtenir des pièces uniques au mode en ligne. Pas toujours très lisible, notamment quand il s’agit de comparer l’efficacité de deux oiseaux de métal, il procure néanmoins un véritable sentiment de progression surtout quand on obtient enfin l’avion tant désiré après avoir cumulé les bons résultats en ligne ou en solo.
Pirouette Cacahuète
Évidemment, après autant de temps cloué au sol, c’est la première fois qu’Ace Combat peut voler sur PS4, One et sur des PC de la NASA. Et là-dessus, la performance est à la hauteur des attentes, les configurations actuelles rendent grâce aux avions dont le design oscille entre reproductions fidèles et créations originales. Il faudra toutefois se retenir de trop pester contre des textures baveuses et des modèles 3D qui ne tiennent pas la comparaison quand on s’approche du sol alors qu’il suffit de lever les yeux au ciel pour observer les plus beaux nuages qu’on ait jamais vus, sublimés par les rayons et les reflets du soleil.
Organiques, on pourra se lover à loisir dans ce coton céleste pour échapper aux missiles ou aux radars ennemis, si tant est que l’on ne se crashe pas en sortie à cause d’un éclair qui aurait frappé la carlingue, ou tout simplement à cause de la condensation qui s’accumule sur notre cockpit, tout autant d’effets visuels aussi réussis qu’ils influent sur le gameplay.
Il nous suffirait pourtant de donner la manette à notre voisin de canapé pour le convaincre qu’il s’agit d’un jeu instantanément fun
Malheureusement, si certaines missions offrent des conditions climatiques uniques (orages donc, mais aussi tempêtes de sable par exemple), principales nouveautés de ce 7e opus, les objectifs peinent à se renouveler. La plupart du temps, il s’agira d’éliminer en temps limité un certain nombre d’ennemis, ou de protéger telle base ou tel véhicule civil. Certaines missions tombent même carrément dans le jeu d’arcade pur et dur en nous demandant de scorer un maximum en 15 parfois 20 minutes, nous obligeant au passage à bombarder sans sommation des unités terrestres, définitivement les passages les moins intéressants de ce Ace Combat 7.
Et pourtant, comment ne pas être cramponné à son pad lorsqu’au soleil couchant, la musique s’arrête, un avion apparaît au loin en scindant l’horizon alors que dans nos oreilles résonnent les premières notes d’un chœur d’abbaye. Si les moments d’anthologie se comptent finalement sur les doigts d’une main, leur mise en scène fait que l’on s’en souvient même la manette reposée. On peut remercier pour ça la bande-son qui, même si elle est le plus souvent enfouie sous une tonne d’avertissements sonores, rapport aux missiles qui cherchent à gâcher la fête, réussit une nouvelle fois à se hisser auprès des plus grands. Évidemment, le sound design n’est pas en reste et participe grandement à l’expérience, qu’on vous recommande de vivre le casque vissé sur la tête.
Better a pig than a fascist
Si mécaniquement, ce Ace Combat 7 témoigne de la passion de l’équipe en charge, on pourrait lui reprocher de ne pas avoir su prendre de risques. Mais d’un autre côté, quand on est aussi attendu par les fans et absent depuis aussi longtemps, comment lui en vouloir ? C’est finalement la narration qui en pâtira le plus. On suivra l’histoire du point de vu de Trigger, un As du pilotage, qui combattra le continent d’Erusea pour le compte d’Osea. Si ces noms sont bien connus des habitués, les petits nouveaux se perdront bien vite, voire oublieront de quel côté sont leurs alliés. En effet, la majeure partie du scénario sera raconté au fil d’échanges radios (doublés en japonais ou en anglais au choix) pendant les missions : et autant dire qu’ils en ont des choses à raconter. Le souci, c’est qu’on ne peut décemment pas se concentrer sur notre objectif, sur l’esquive et sur du texte en même temps. Qui plus est, notre héros ne prononcera jamais un seul mot, alors qu’on lui confiera rapidement le commandement d’une section, rendant donc certains dialogues risibles. Et même en étant parfaitement bilingue, la qualité audio somme toute relative d’une communication radio rendra compliqué la compréhension générale de la chose. A côté de ça, les scènes cinématiques qui séparent les missions paraissent bien plus légères. On se laisse bercer par cette narration à échelle humaine d’un conflit pourtant mondial, en alternant les points de vue et les voix des deux côtés de la frontière.
Note sur la VR : si Ace Combat 7 est sorti sur ONE, PC et PS4, c’est pourtant cette dernière qui détient l’exclusivité de missions en réalité virtuelle. Malheureusement nous n’avons pas pu tester ce mode. Nous nous plions donc aujourd’hui à l’avis général qui cite une expérience très réussie mais trop courte (entre 2 et 3h pour finir les 3 missions inédites) qui ne justifie probablement pas l’achat du jeu complet “juste” pour s’y essayer. En espérant pour les joueurs VR que dans le futur le reste de la campagne soit compatible avec les casques VR (et ne se limite donc plus au PSVR) ou qu’un prochain épisode se concentre un peu plus sur cet aspect tant l’immersion est déjà réussie sur un écran de télé en jouabilité “classique”.
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