Vertigo Games n’est pas très étranger aux jeux de zombies. Bien avant After the Fall, le studio s’était déjà illustré avec le sympathique jeu VR qu’est Arizona Sushine. Bien qu’imparfait sur pas mal de points comme vous pourrez le constater en lisant notre test, il n’en restait pas moins un délire zombiesque plutôt bien ficelé et efficace.
Pour continuer sur sa lancée donc, Vertigo Games a sorti depuis le 9 décembre dernier After the Fall sur PlayStation VR, Oculus et HTC Vive. Le soft veut clairement s’imposer comme LE Left 4 Dead en VR à faire absolument. Pour autant, le bébé de Vertigo Games est-il supérieur à celui de Valve ?
Conditions de test : Nous avons terminé tous les niveaux de After the Fall en environ 6h de jeu. Ensuite, nous avons pu nous essayer au mode PvP du jeu. Le test a été effectué sur Oculus Quest 2.
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Toggle16 ans plus tard après la chute…
Un peu comme tous les jeux qui veulent se la jouer Left 4 Dead, les narrations de ces derniers ne sont bien souvent que peu transcendantes, et c’est bien le cas d’After the Fall. Se situant 16 ans après « la chute » (autrement dit, après l’infection), vous incarnez un personnage déboulant dans un endroit sécurisé jusqu’à ce que vous receviez un appel radio d’un survivant. Le bougre vous demande de le rejoindre dans un endroit où cet individu doit y récupérer un autre survivant nommé Johnny.
A partir de là, et après une intro où vous êtes aux prises avec des zombies glacials nommés les Snowbreed et dont vous découvrez le corps glacé de ce fameux Johnny, vous serez sauvé par ce mystérieux inconnu qui vous emmènera à The Line. Il s’agit d’un métro peuplé de survivants où campe une certaine Luna Gonzales, la matriarche de ce miteux endroit pour vous protéger des snowbreed. Concrètement, avec des personnages relativement creux et une narration pauvre et ne révélant pas vraiment l’origine de l’arrivée des snowbreed, la trame ne peut jamais prétendre à mieux.
Une chose regrettable mais on s’y attendait, dans la mesure où les jeux de zombies à la Left 4 Dead ne font jamais dans une narration forte (exceptés les personnages du premier Left 4 Dead, mais After the Fall n’arrive jamais à ce niveau là). Pour le reste, la direction artistique du soft est hélas générique. En dépit de décors neigeux assez sympathiques et de quelques bonnes idées avec de la verticalité dans certains niveaux, After the Fall a un mal fou à se renouveler significativement.
Voilà un autre point décevant. Toutefois, l’immersion en VR fait le boulot, et c’est tout ce que l’on demande à la réalité virtuelle de manière générale pour que la mayonnaise prenne bien. Décidément, même en VR, After the Fall va malheureusement souffrir longuement de la comparaison avec Left 4 Dead.
Left 4 Fall
Et la comparaison avec le titre de Valve ne s’arrête pas là, car la progression dans chaque niveau vous sera bien familière, et surtout répétitive de surcroit. Grosso modo, vous devrez systématiquement dézinguer des hordes de Snowbreed vous arrivant dessus. Vous devrez parfois éliminer toute une horde dans une zone bloquée, pour ensuite progresser à nouveau. Le cheminement est donc toujours le même jusqu’à trouver un abri. Vous pourrez ici y acheter des seringues de soins, bombe à tuyaux – dont le design ressemble à celui de Left 4 Dead, encore… – ainsi qu’une charge de missiles, agrippé à votre main droite.
Bien entendu, tout ceci s’achète avec de l’essence de Snowbreed, qui se récupère sur ces derniers en les éliminant au fil de chaque mission. A la longue, le titre devient vite redondant et répétitif, avec un final qui reste systématiquement peu différent. En effet, le titre tente quelquefois des choses en essayant de varier les situations d’assaut des hordes de zombies via des infectés spéciaux ressemblant au bestiaire du jeu de Valve mais rien n’y fait, l’inventivité ne se ressent jamais sur le titre de Vertigo Games.
Reste que le gameplay, malgré tout, est en définitive d’assez bonne facture en VR. Les options d’accessibilité sont assez complètes au niveau de la calibration, de la façon de recharger (automatique ou manuelle en mimant le geste), voire des déplacements (en téléportation ou en avançant simplement). Rien qu’avec ça, le titre est déjà assez bien foutu comme la jouabilité globale, directement fun, et avec une visée très efficace ainsi que des sensations de tir et de recul qui font le café.
Le plaisir d’éliminer ces infectés glacials est donc purement jouissif. Les quelques ombres au tableau proviendront par contre de la possibilité de ne porter que deux armes seulement, et deux objets dans chaque main (bombe tuyau ou seringue de santé). Il y aura aussi l’absence du corps à corps, ce qui entraine par moments des hitbox étranges face aux Snowbreed. Visiblement, la feature d’attaque aux corps à corps était prévue à la base, mais pour on ne sait quelle raison, elle n’a pas été incorporée par les développeurs. Ceci est pourtant une chose assez primordiale sur un titre VR, et ce n’est guère présent, écornant un peu l’immersion.
Entre idées mal exploitées et maladresses
En supplément, on peut aussi être dépité par l’aspect personnalisation des armes, assez peu poussée. Effectivement, en arrivant à The Line qui est votre QG, vous avez une section où upgrader vos révolvers ou fusils. Ces améliorations pour ces derniers ne se débloquent qu’en récupérant des disquettes dans les niveaux. Il faudra évidemment réussir ces niveaux sous peine de perdre la disquette, et le déblocage des upgrades qui vont avec. C’est la partie frustrante du soft comme le déblocage des armes, qui ne se fait visiblement qu’en finissant chaque niveau avec brio. L’échec n’est ainsi absolument pas autorisé.
En somme, ces personnalisations d’armes à incruster par nous-même sur nos pétoires après l’achat moyennant de l’essence de snowbreed via la borne d’arcade à disposition, ne sont clairement pas exploitées à leur summum. De plus, l’absence d’arbres à compétences pour notre personnage est aussi surprenant, car cela aurait pu permettre de donner un sentiment de montée en puissance, ce qui ne sera jamais le cas. On se contentera ainsi de quatre modes de difficulté présents qui vous permettront de dégoter dans chaque niveau des disquettes plus ou moins intéressantes en fonction de la difficulté sélectionnée, donnant à vos armes des personnalisations plus efficaces.
A boire et à manger donc, et nous aurons aussi de quoi être déçu par l’IA. Assez inhérente aux jeux à la Left 4 Dead, nos survivants contrôlés par les bots quand vous ne trouvez pas de joueurs sont totalement stupides. Ils peinent à réagir ou à venir vous sauver, et font pâle figure face aux Snowbreed spéciaux. Ne comptez donc pas trop sur eux. Rassurez-vous en revanche, le titre est quand même rempli de joueurs, et le multi et d’ailleurs jouable en cross-plateforme. Cela signifie que les joueurs possédant le PlayStation VR ou l’Oculus Quest 2 peuvent se rencontrer, et donner lieu à des parties pour le moins coordonnées et super intéressantes, malgré les défauts que se traîne le titre.
D’ailleurs, le gros positif dans After the Fall est l’implémentation du PvP avec le mode Warehouse, en sus du mode course de récolte qui est quant à lui la campagne du soft. Seulement jouable sur deux cartes, les joueurs peuvent se mettre sur le nez, sans forcément avoir de Snowbreed aux alentours. C’est assez classique mais bougrement efficace pour le coup, même si on aurait aimé un peu plus de folie avec un mode versus à la Left 4 Dead. Ce n’est hélas pas le cas, et sachez que le mode campagne se finit en 6h tout au plus en traînant un peu. Qui plus est, le jeu est chiche en contenu avec seulement six cartes et et six armes différentes sans compter les trois accessoires (bombe à tuyaux, seringue de soin et la charge des missiles)…
Une immersion aux petits oignons ?
Au moins, After the Fall reste dans les standards sur Oculus Quest 2, techniquement parlant. Sans non plus transcender la rétine, le bébé de Vertigo Games a le mérite de proposer des graphismes décents pour de la VR, et quelques jolis effets de démembrements sur les Snowbreed. Le design de ces derniers est finalement aussi réussi qu’effrayant, et avec quelques petits effets graphiques pas vraiment hideux pour autant. En somme, on se contentera de ce que After the Fall a à offrir, sans nous en mettre plein la vue graphiquement même si l’immersion est plus ou moins réussie, s’il n’y avait pas ces bugs de collisions affreux qui entachent un peu l’expérience.
Côté aspect sonore, on est sur quelque chose de relativement partagé. Si la qualité de la musique électro que propose le soft est de bonne facture et tente de faire monter la tension à chaque instant, nous avons parfois l’impression que ces musiques là prêteraient plus à un jeu à ambiance cyberpunk qu’autre chose. On pouvait s’attendre à mieux de la part du studio qui semble avoir fait fausse route, et heureusement d’ailleurs que la V.O. est de qualité.
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