Premier titre du studio The Wandering Band LLC, Airborne Kingdom avait de quoi charmer avec son allure exotique et sa direction artistique particulière. Mélange de city-builder et de jeu d’exploration, ce titre indépendant vous laisse sillonner en toute liberté le désert à bord d’une forteresse volante de votre fabrication.
Il est alors temps de voir si cette surprise de fin d’année 2020 en est une bonne ou si, à l’inverse, l’expérience ne se révèle pas aussi plaisante qu’on l’aurait souhaitée.
Condition de test : Nous avons joué à Airborne Kingdom sur PC sur la boutique d’Epic Games grâce à une version éditeur. Le test a été réalisé en une dizaine d’heures de jeu ce qui nous a permis de terminer la campagne en prenant bien notre temps. Airborne Kingdom a été testé sur un PC avec 16 Go de RAM, une RX Vega 56 et un AMD Ryzen 5 2600 cadencé à 3,40 GHz avec les paramètres graphiques ajustés au maximum.
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ToggleUn voyage onirique plein de charme
Inutile de tourner autour du port et abordons ce qui saute aux yeux : la direction artistique est bien évidemment au niveau et offre une expérience exotique qui stimule l’âme exploratrice du joueur. Le monde sous forme de damier qui dévoile des reliefs montagneux et des bords au allures d’une carte que l’on déroule, les interfaces aux designs épurés et cohérents, le cycle jour et nuit, tout ceci communique de façon agréable.
Il devient donc difficile de se lasser de cette enveloppe visuelle séduisante même après plusieurs heures. Les musiques qui accompagnent le joueur pendant toute la campagne se font plus ou moins discrètes mais restent en général d’assez bonne qualité. On peut cependant noter un sound design occasionnellement trop discret.
En effet, durant les séquences de jeu, surviennent certains moments, lorsque la musique est un peu plus absente, où le sound design se fait trop timide et où on peut ressentir un silence un peu déroutant. Néanmoins, ce travers n’entache pas de beaucoup l’aventure. Le charme du jeu se fait tout de même ressentir à chaque instant. Il est donc difficile de ne pas dresser un bilan positif sur ce point.
Enfin, dans les abonnés absents, ou du moins peu présents, on peut aussi lister l’histoire et la narration du titre. Cet aspect du jeu est vraiment mis en retrait au point qu’il est même facile d’être tenté de passer les rares dialogues avec les royaumes terrestres qui représentent pourtant la quasi totalité de la narration du titre. Le constat est un peu dommage de ce côté puisque cela aurait bénéficié au jeu en ajoutant un peu plus de profondeur à ce dernier. En bref, on est plus intéressé par l’aventure que par les enjeux qui ont entraîné cette dernière.
Entre aventure contemplative et city-builder
Vous l’aurez compris, Airborne Kingdom propose au joueur de traverser des terres désertiques à bord d’une forteresse volante qu’il doit construire et développer au fur et à mesure de l’aventure. Plus qu’un simple city-builder, le titre veut offrir une expérience contemplative forte et n’hésite alors pas à compromettre et simplifier les mécaniques propres aux jeux de gestion afin de rendre son contenu facilement accessible auprès d’un large public.
L’aspect créatif est toujours bien présent et il est très plaisant de construire sa propre forteresse volante. Néanmoins, les outils de création ne sont pas non plus légions et si l’on excepte les quelques bâtiments que l’on débloque pendant la campagne, le jeu ne se renouvelle pas tellement pendant l’aventure. En bref, l’œuvre de The Wandering Band LLC mise plus sur une expérience accessible, sensorielle et contemplative que sur un gameplay riche et varié.
Malheureusement, le manque de contenu varié se fait tout de même ressentir. Un des exemples les plus fragrants concerne les différentes quêtes proposées pendant les négociations avec les 12 différents Royaumes terrestres du jeu. Celles-ci manquent cruellement de diversité. De plus, les activités offertes aux joueurs ne sont pas non plus très nombreuses, et si l’on couple ça aux outils de création qui sont également peu diversifiés, on comprend vite que cela représente un des gros points noirs du jeu.
Toutefois, bien que les outils ne soient pas nombreux, ils restent tout de même bien ficelés. En effet, le titre tire à minima profit de sa mécanique de forteresse volante en incorporant quelques mécaniques spécifiques comme, par exemple, devoir faire attention à ne pas déséquilibrer la structure en construisant trop d’un seul côté. On peut également énoncer l’attention que doit porter le joueur aux élévateurs et propulseurs du Royaume pour que celui-ci puisse garder une forte altitude tout en avançant à une allure raisonnable.
On aurait alors aimé que ces mécaniques uniques soient poussées encore un peu plus loin pour appuyer l’identité singulière du jeu. Bien sûr, ce ne sont pas les seuls enjeux auxquels il faudra faire face pendant la campagne. La plupart des contraintes du joueur sont en effet liées aux différents besoins des habitants du royaume. Ainsi, au fur et à mesure de la campagne, ces derniers exigeront par exemple des routes qui soient éclairées et bien d’autres choses.
En conséquence, dans le cas où le joueur n’arriverait plus à satisfaire ces demandes, certains résidents décideront de faire bande à part en quittant la construction du joueur. Les difficultés rencontrées au cour de l’aventure sont cependant minces. En effet, même si l’on retrouve des outils propres aux jeux de gestion comme les recherches et l’acquisition de plans de nouveaux bâtiments, il n’existe aucun vrai danger présent dans le jeu et le game over est pour ainsi dire impossible.
Une expérience personnelle d’une grande liberté
Enfin abordons un point tout de même essentiel et qui rend l’expérience d’Airborne Kingdom vraiment plaisante : la liberté offerte au joueur. En effet, dans ce titre, on est invité à parcourir un monde ouvert et ce, de façon peu dirigiste. On peut choisir de négocier avec les différents royaumes dans l’ordre que l’on souhaite, de développer sa cité volante comme on l’entend. Il est possible alors de parcourir au plus vite le monde afin de finir l’histoire plutôt rapidement, ou bien on peut vagabonder et prendre son temps en faisant diverses recherches pour augmenter les capacités de son royaume.
Au vu de la durée de vie du titre, le deuxième choix reste cependant préférable. De plus, la navigation sur la carte aurait certainement pu être améliorée afin de faciliter l’orientation du joueur et d’afficher quelques options supplémentaires comme la présence d’un zoom par exemple. De plus, même si le jeu offre une assez grande liberté, on aurait aimé que la gestion des effectifs au sein de la citadelle flottante soit moins contraignante.
En effet, mis à part le déploiement d’habitants dans les zones de ressources situées en contrebas, vous n’aurez pas votre mot à dire sur l’affectation des tâches de vos résidents. Si, par exemple, vous construisez une usine pour fabriquer du charbon à partir de bois, quelques personnes seront automatiquement affectées à l’usine et vous ne pourrez pas les placer ailleurs. Ceux-ci ne s’arrêteront de travailler que si l’usine est désassemblée, puisque dans le cas inverse, ils y resteront même si votre ressource de bois et vide et que votre usine n’a dans l’immédiat aucune utilité.
On est alors obligé de faire attention au nombre de citoyens inactifs avant de créer certains types de bâtiments. Cela aurait pu être un bon point puisque cela encourage le joueur à construire de nouveaux bâtiments avec parcimonie, mais on aurait aimé avoir cette information lors du lancement de construction de bâtiments afin de savoir combien de personnes sont mobilisées et combien. Pour finir, Airborne Kingdom a eu la bonne idée de se doter d’un mode photo plutôt travaillé qui présente pas mal d’options. Chacun peut donc faire part de sa création en habillant cette dernière avec un joli panorama. Cela amène alors un petit côté communautaire au jeu bien sympathique !
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