Attendue depuis de longues années par les fans de l’auteur Alan Wake, la suite de ses aventures se fait toujours attendre. Tandis que le studio aux commandes de ce jeu culte, Remedy Entertainment, a sorti entre temps Control, un autre jeu très apprécié par la communauté, il y a quelques mois, le studio a annoncé travailler sur une remasterisation de son jeu phare aux côtés d’Epic Games Publishing, la nouvelle filiale du géant Epic Games et de D3T, une société basée au Royaume-Uni et spécialisée dans les remasterisations.
Alors que le studio a annoncé des modélisations 3D retravaillées ainsi qu’un rendu en 4K toujours plus fluide sur les consoles de nouvelle génération, Alan Wake Remastered est depuis sorti le 5 octobre 2021 sur PC exclusivement via l’Epic Games Store, Xbox One, Xbox Series X|S et pour la première fois sur les consoles PlayStation 4 et PlayStation 5. Alors qu’Halloween vient de passer, faisons la lumière sur ce que nous propose cet énième remaster de 2021.
Conditions de test : Nous avons terminé l’aventure principale en environ 12h de jeu avant de passer une poignée d’heures supplémentaires sur les 2 DLC proposés, le tout sur PlayStation 5.
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ToggleTu sais où on a rangé les piles ?
Si vous n’avez jamais touché à Alan Wake à l’époque de sa sortie sur Xbox 360 il y a un peu plus de 10 ans, soit parce que vous ne possédiez pas de plateforme compatible à l’époque, soit parce que vous étiez passé à côté, sachez que le jeu narre l’histoire d’un écrivain en perdition, Alan Wake, atteint du syndrome de la page blanche depuis 2 ans, sortie de son dernier succès. Alors que son agent Garry et sa femme Alice sont persuadés que partir en vacances lui ferait du bien, le voilà débarqué avec Alice à Bright Falls, petite ville où tout se sait et où tout le monde se connait.
Partant de ce postulat, des événements étranges vont conduire à la disparition d’Alice et grâce à l’aide de plusieurs personnes mais surtout grâce à lui même, son arme et sa lampe torche iconique, Alan Wake va devoir traverser les différentes parties de la ville et affronter les ombres et ténèbres menaçantes pour élucider le mystère régnant autour de son tout nouveau manuscrit que tout le monde semble vouloir à tout prix alors que lui même ne se souvient pas de l’avoir écrit, et dont vous ramasserez les pages tout au long de l’aventure.
Nous n’en dirons pas beaucoup plus sur le scénario pour ne pas spoiler l’histoire mais le personnage va passer par différentes phases et lieux, allant d’une ferme abandonnée à une station radio ou encore une clinique psychiatrique, le faisant passer par plusieurs états émotionnels comme la colère, la peur ou encore en frôlant la folie par moments, le tout dans une ambiance pesante et horrifique où l’on a du mal à discerner la réalité du monde onirique.
Si vous avez déjà poncé Alan Wake à l’époque, vous ne serez pas déstabilisé lors de votre partie de cette version remasterisée. En effet, rien du contenu original n’a été modifié et cette version contient également les deux DLC qui ont suivi à savoir « Le Signal » et « L’écrivain » bénéficiant de la même remasterisation, bien que l’on se doit de regretter l’absence du spin-off sorti en 2012 et nommé « American Nightmare » par ailleurs présent actuellement dans le Xbox Game Pass depuis peu.
Découpée en 6 épisodes à l’instar d’une série télévisée, l’histoire principale d’Alan Wake Remastered vous occupera environ 10-12h en fonction de la difficulté choisie (le jeu proposant un mode facile et normal avant de vous proposer un mode cauchemardesque une fois le jeu terminé une fois) et de votre capacité à trancher des possédés tapis dans l’ombre. Une histoire toujours aussi efficace que ce soit pour les fans de l’époque ou pour ceux qui veulent découvrir pour la première fois l’épopée de l’écrivain.
Quand le gameplay ne Remedy pas à la monotonie
Si vous ne connaissez pas le gameplay du titre de Remedy, sachez qu’en bon vieux jeu solo narratif, il vous sera possible de marcher, courir, sauter, esquiver, viser et tirer. Aucun changement ou amélioration n’a été effectué par les développeurs pour ce Alan Wake Remastered, même au niveau de la lourdeur des déplacements d’Alan parfois, surtout lorsqu’il s’essouffle en fin de sprint, surement pour ne pas dénaturer l’œuvre originelle. Idem pour les déplacements à véhicules, un peu lourds mais qui restent très agréables. Les QR Code à scanner pour voir des visions d’Alan font également leur retour et permettent de comprendre un peu plus la psyché de notre personnage.
Armé d’armes diverses (pistolet, fusil à pompe, fusil de chasse, carabine, lance fusée, feu à main etc.) et de votre torche qui nécessitera d’être réalimentée en piles régulièrement, vous devrez terrasser les ombres menaçantes équipées de haches et autres outils contendants non autorisés. Heureusement, munitions et piles sont facilement trouvables sur le terrain ou dans des boites à munitions, même s’il faudra faire gaffe à ne pas être trop dépensier sous peine de se retrouver à cours de balles. A noter que votre super-torche, améliorable au cours de l’aventure, permettra d’affaiblir vos ennemis en les rendant vulnérables à vos balles si vous les visez assez longtemps avec elle, d’où l’importance des piles pour alimenter ce faisceau lumineux accru.
D’ailleurs, sachez qu’à chaque début de chapitre, vous repartirez les mains vides (pour diverses raisons), et il vous faudra convenablement exploiter vos environs pour vous équiper rapidement et ainsi affronter vos ennemis sous peine d’être rapidement bloqué. Par exemple, durant notre partie, il nous est même arrivé de devoir relancer un chapitre depuis le début car nous n’avions pas suffisamment exploré et étions ainsi passés à côté des armes et munitions nécessaires pour passer certaines phases plus ardues, notamment lors du chapitre 2.
Ainsi, malgré le (très) peu de changements apportés au gameplay pour ce Alan Wake Remastered, on ne peut que reconnaître d’emblée d’un autre côté le soin apporté à cette nouvelle sortie du jeu narratif d’horreur-épouvante, notamment en ce qui concerne le lissage des textures et le passage à la 4K, même si tout n’est pas parfait.
Un lifting et c’est reparti pour un tour
Quand on apprend l’arrivée d’un remaster d’un jeu aussi apprécié lors de sa sortie initiale, on s’attend à un réel gap graphique à la sauce presque « next-gen ». Le jeu sortant sur à peu près toutes les plateformes, il ne faudra pas s’attendre à des textures impeccables sur tous les points. Le jeu n’étant pas non plus un remake, l’aspect 2010 des décors et des personnages reste encore parfaitement visible et ce n’est pas forcément pour nous déplaire, mais le savoir permet de mesurer ses attentes concernant les améliorations graphiques.
Sachez tout de même qu’il est assez regrettable qu’Alan Wake Remastered ne propose pas de HDR (ou High Dynamic Range), cette technique permettant d’accentuer les contrastes avec des noirs plus profonds et des couleurs plus éclatantes. C’est un ajout que l’on aurait aimé présent surtout en 2021 et surtout dans un jeu qui joue autant sur ce qui se déroule dans la pénombre. Heureusement, la modélisation des personnages a été revue pour un rendu 3D beaucoup plus convaincant et plus travaillé que dans la version initiale, sans que l’on puisse en dire autant pour les cinématiques, un peu ternes et subissant quelques ralentissements.
On regrettera tout de même quelques expressions de visage grossières, notamment chez les personnages secondaires, et quelques décors beaucoup moins travaillés. On pense notamment à certains passages en forêt où quelques arbustes font office de densité sur un sol plutôt plat, même si dans l’ensemble, les textures désormais en 4K ont ainsi été lissées et affinées pour notre plus grand plaisir, avec un 60 FPS constant et des effets de lumière saisissants ou la volumétrie du brouillard remarquable. On notera tout de même la présence d’animations ratées (on pense à la montée d’escalier à la Clinique dans le Chapitre 4 notamment, attention aux yeux) ou encore de bugs de collision dans les bords de zones à explorer.
Le jeu ayant été testé sur PlayStation 5, il nous faut aborder les nouveautés apportées par la console de Sony, qui accueille pour la première fois le jeu Alan Wake dans son catalogue. Oui les retours haptiques sont présents, mais en tout petit nombre et dans de rares cas, pas de quoi en faire un game changer. Les gâchettes adaptatives sont également utilisées pour un rendu lors des tirs assez convaincant mais qui existe déjà dans bon nombre de jeux aujourd’hui, tout comme le SSD qui fait le job que l’on attend de lui alors que le jeu n’exploite pas du tout le haut-parleur de la manette.
A noter qu’au rayon des nouveautés apportées dans ce Alan Wake Remastered, il y a la possibilité d’activer des commentaires audio en VOSTFR de Sam Lake (le Directeur Créatif du jeu), qui apparaissent dans le coin inférieur gauche de votre écran pour vous apporter des détails sur la conception du jeu, une feature bienvenue mais qui participe à un effondrement de l’ambiance horrifique voulue. En tout cas, cette nouvelle interprétation de l’œuvre des développeurs de Remedy Entertainment est vendue au prix de 30€ (sans « pubs » in-game désormais) ce qui en fait un prix tout doux pour l’aventure proposée et pour les émotions que ce jeu culte saura vous conférer, surtout en cette période d’Halloween.
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