Test Alien Isolation – Notre avis sur la version Switch
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Rédigé par Nathan Champion
Il fut un temps pas si lointain où la Nintendo Switch n’était qu’un objet de rumeurs enthousiasmantes. Une console aux capacités peu surprenantes, mais au concept néanmoins accrocheur, à défaut d’être révolutionnaire. Cela fera bientôt trois ans que cette petite machine tenant au creux de la main est parue, et sans aller jusqu’à en dresser un bilan exhaustif, il s’avère qu’elle a su conquérir de très nombreux joueurs et entreprises du jeu vidéo.
Ainsi, en toute logique, il ne fallut pas longtemps pour qu’on commence à y porter tout et n’importe quoi, jusqu’à des titres de la génération précédente de consoles, et d’autres ayant fait la passerelle. C’est le cas de Alien Isolation, disponible depuis le 5 décembre dernier sur l’hybride de Nintendo.
Alien Isolation, kézako ?
Certains l’ont sans doute oublié un peu vite : le titre de The Creative Assembly, édité par Sega, est tout de même paru initialement en octobre 2014, soit il y a un long moment. À l’époque, la PlayStation 3 et la Xbox 360 achevaient lentement leur course, laissant place à la génération actuelle de machines. Ainsi, le titre avait fait la passerelle entre les deux, sortant à la fois sur l’ancienne et la nouvelle, comme d’autres avant lui. Mais là où un Call of Duty : Black Ops 3 était littéralement à vomir dans son édition 360, puisque développé pour One et PS4, Alien : Isolation survola presque intégralement ce problème. Plutôt joli, notamment grâce à un travail remarquable sur ses effets de lumières, il mettait clairement à l’amende la plupart des expériences horrifiques de l’époque, et finissait d’enterrer profondément cette honte qu’était Colonial Marines. Mais sa réalisation n’était pas son seul atout, bien heureusement.
Isolation est un FPS à visée horrifique. N’attendez donc pas que l’on vous serve sur un plateau d’argent des armes lourdes à gogo et des munitions quasi-illimitées, puisque vous n’aurez rien de tout cela. Plus proche d’un Outlast que d’un Resident Evil 5, donc, le titre joue à fond la carte de l’ambiance, plaçant continuellement le joueur dans des situations de stress pesantes où il sera invité à ne pas se défendre et à fuir tout bonnement le combat. Il faut dire que le le fameux alien vous traquera tout le long de l’aventure, et a une fâcheuse tendance à tuer au premier contact ; quant aux autres ennemis, eh bien disons simplement que vous risquez fort de gaspiller l’intégralité de vos munitions avant d’en venir à bout. Les gadgets sont d’ailleurs fort nombreux pour aider à ces tâches complexes que sont l’esquive et la fuite. Le tout pouvant être crafté le plus simplement du monde à l’aide des matériaux disséminés aux quatre coins de l’environnement.
N’y allons pas par quatre chemins, le titre de The Creative Assembly est clairement destiné aux amoureux des films, tout particulièrement Le Huitième Passager de Ridley Scott. Une œuvre qui a, certes, vieilli, au même titre que la première trilogie Star Wars, mais qui reste l’un des piliers du cinéma anxiogène. Alien Isolation embarque une quantité impressionnante de références, de la plus discrète à la plus flagrante, en passant par un fan service malheureusement pas toujours des plus élégants, mais néanmoins pas déplaisant pour quiconque se revendique fan du film original. Pour les autres, c’est quelque peu différent, puisqu’en dépit d’une technique respectable pour l’époque, le soft n’est pas exempt de défauts, notamment du coté de son level design inégal. Certains niveaux feront vibrer la corde nostalgique des fans, d’autres sentent quelque peu le manque d’inspiration voire le réchauffé. Bref, à ne pas mettre entre toutes les mains.
Cela dit, le titre a su plaire, à l’époque, grâce à son ambiance très réussie, et c’est principalement pour cette raison qu’il reste mémorable, et que son arrivée sur Nintendo Switch en a probablement enthousiasmé plus d’un. On vous renvoie à notre test de l’époque pour plus d’informations.
L’édition complète, sans bavure
Plus qu’un portage bête et méchant, cette ultime version peut être considérée comme une collection complète des contenus parus à ce jour. En effet, en plus du jeu, elle embarque tous les DLC, ce n’est pas rien. Dans L’équipage peut être sacrifié, il sera question de revenir sur le Nostromo, le vaisseau du premier film, au même titre que dans Dernière survivante. Deux chouettes morceaux d’une aventure que les fans connaissent bien, puisqu’il s’agit de la première rencontre de Ellen Ripley avec le Xénomorphe. Un grand moment de cinéma, donc, qui donne lieu à des parties de cache-cache in-game tout simplement orgasmiques, dans lesquelles nous sommes la proie d’une créature terrifiante et toute puissante.
Quant au dernier mode de jeu, sobrement intitulé Survie, il ne manque pas d’intérêt lui non plus, quoique ne dispose d’aucun fil rouge scénaristique. Il ne s’agit en effet que d’un enchaînement de niveaux, repris du jeu de base, dans lesquels il faudra s’empresser de récupérer certains objets et de réaliser des objectifs précis. Rien de bien captivant, mais de quoi gonfler encore un peu une durée de vie tout bonnement colossale pour un titre du genre. Comptez entre vingt et trente heures pour faire le tour exhaustif de tout le contenu de cette version Switch, rien que ça. Le tout à un prix relativement attractif, puisque fixé à 34,99 euros sur l’eShop. Notez cependant que l’hybride de Big N n’a pas eu droit à son édition physique.
Mais ce qui nous intéresse surtout dans un cas comme celui-ci, c’est la question du vieillissement du jeu. 2014 ce n’est peut-être pas si éloigné que cela, pourtant les évolutions techniques ont été impressionnantes depuis, et la Switch n’y est pas totalement étrangère. La console hybride nous a tout de même offert de très beaux décors, avec Breath of the Wild ou encore Super Mario Odyssey, mais a aussi eu droit à ses ratés. Et parmi eux, on retiendra tout particulièrement les portages, puisque c’est le sujet qui nous intéresse présentement bien sûr ! Bonne nouvelle, celui-ci n’est pas bâclé, loin de là, et l’ambiance est toujours aussi prenante sur cette nouvelle mouture qui ne fait en rien baisser la qualité graphique de l’original. Pas de ralentissements supplémentaires, aucun bug à souligner, et des temps de chargement toujours aussi nombreux mais pas plus longuets qu’avant. Bref, du bon travail.
On retiendra néanmoins une poignée d’efforts remarquables, notamment concernant la taille du jeu qui excède de peu les 18GO, rentrant sans problème sur le disque dur interne de la console. Bien sûr, on fait face une nouvelle fois à la taille trop menue de celui-ci (32GO sans compter le système d’exploitation), mais nous étions prévenus depuis bien longtemps, n’est-ce pas ? Le gameplay a quant à lui été fort bien adapté à ce nouveau support, sans grande surprise. Mais les plus pointilleux, et surtout les fans les plus énervés, remarqueront d’emblée un changement de taille : cette version est la seule à embarquer les doublages en VO, qui intègrent la totalité du casting du film original, avec notamment la voix de l’incroyable Sigourney Weaver alias Ellen Ripley. De quoi offrir une bonne raison aux médisants d’il y a six ans de se plonger, ce coup-ci, dans cette aventure fort prenante.
En parlant d’ambiance, il n’est plus à déterminer si une console portable est un lieu convenable pour un jeu horrifique. Des titres comme Dementium : The Ward ou encore Silent Hill : Origins ont, depuis longtemps, répondu à cette question par l’affirmative. Ainsi, s’il est tout à fait plaisant de parcourir les couloirs ensanglantés de la station Sevastopol sur un téléviseur, le mode portable de la Switch offre un nouveau souffle à Alien Isolation. Bien sûr, on ne saura que trop vous déconseiller d’entamer une partie dans les transports, le maître mot étant l’immersion pour profiter pleinement de cette aventure. Nonobstant, être traqué par un xénomorphe chaudement installé sous sa couette, casque sur les oreilles, ça fait son petit effet, soyez en sûrs ! D’autant que le travail sur le son est toujours un délice, tout particulièrement avec la VO.
Porter Alien Isolation sur Switch en 2019 n’était pas dénué de risques. Heureusement, le titre de The Creative Assembly a étonnamment bien vieilli, et embarque dans cette édition la totalité du contenu payant des précédentes. Le tout pour un tarif plutôt doux, et avec une petite surprise supplémentaire : l’apparition des doublages en VO. Par ailleurs, jouer en mode portable est un vrai plaisir, à condition de se donner les moyens de rentrer pleinement dans cette aventure horrifique, faisant la part belle à l’infiltration. Si vous êtes fan des films, plus particulièrement le premier, et que vous n’avez pas eu l’occasion d’y toucher à l’époque, alors on ne peut que vous conseiller d’investir, il y a peu de chances pour que vous le regrettiez !
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Date de sortie : 07/10/2014