Si les adaptations de films en jeux vidéo s’avèrent souvent décevantes, la saga Alien a démontré il y a quelques années, avec Alien Isolation, qu’il était tout à fait possible de concilier qualité et licence lucrative. Mais la nouvelle production signée Cold Iron Studios basée sur l’œuvre de Ridley Scott emprunte-t-elle la même voie ?
Conditions de test : Test réalisé sur PlayStation 5 principalement mais aussi PlayStation 4 sur une partie d’environ 12 heures de jeu.
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ToggleQuel contexte ?
Aliens : Fireteam Elite prend place après la trilogie originale de la saga éponyme. Au contrôle d’un marine épaulé par deux partenaires, vous débutez votre aventure en infiltrant une raffinerie spatiale en proie aux xénomorphes. Suite à cela, vous serez amené à parcourir différents endroits dans la galaxie afin d’en apprendre plus sur les aliens. Si le scénario tient globalement sur un bout de papier, il faut avouer que le fait d’avoir une scénarisation permanente (des PNJ communiquent en permanence avec vous) apporte un petit plus et maintient l’intérêt tout au long des 4 campagnes qui composent l’histoire. Les fans devraient également être ravis des nombreux clins d’œil et références à la saga dans son entièreté.
Dans l’espace, personne ne vous entendra tirer
Aliens : Fireteam Elite dit adieu au genre du survival horror utilisé pour Isolation et embrasse une orientation shooter à la troisième personne en coopération. Si un xénomorphe sorti de nul part pourra vous causer un petit sursaut par-ci par-là, ne vous attendez pas à vivre une expérience horrifique mais bel et bien une aventure 100% orientée vers l’action souvent démesurée.
Concrètement, le soft est un TPS avec système de couverture. Si ce dernier peut sembler totalement inadapté au départ, il n’en est finalement rien. Que ce soit pour faire face à des xénomorphes cracheurs ou à des synthétiques armés jusqu’aux dents, la possibilité de se mettre à couvert devient en réalité une nécessité absolue pour survivre.
A côté de cela, il vous est évidemment possible de tirer, viser avec précision et d’effectuer des roulades pour vous sortir du pétrin. Une attaque au corps-à-corps est aussi présente mais peu recommandée sauf en cas d’extrême nécessité. En effet, les xénomorphes libèrent de l’acide en mourant et marcher dans leur sang vous infligera des dégâts.
A côté de tout cela, vous aurez la possibilité d’utiliser deux compétences qui dépendront de votre classe (que vous pouvez changer n’importe quand entre deux missions). Au nombre de 5, ces classes vous permettent de vous spécialiser dans les dégâts de zone, le contrôle des foules ou encore le soin via des gadgets tels qu’une station de régénération ou une tourelle fixe par exemple. Enfin, des objets à récupérer dans les niveaux pourront être utilisés avant l’arrivée d’une énorme vague d’ennemis afin de défendre au mieux une position. On trouve ainsi des tourelles, des mines, des drones ou encore des munitions incendiaires.
Tous ces systèmes s’imbriquent très bien les uns aux autres et il en résulte une expérience vraiment jouissive lors des affrontements contre des centaines d’ennemis. Il faut l’avouer, les sensations sont au rendez-vous et le challenge assez relevé du jeu, même en normal, vous demandera de ne pas trop cligner des yeux pour vous en sortir. C’est d’autant plus grisant que les différents types de xénomorphes apportent un réel plus et que le fait qu’ils puissent se déplacer sur les murs et les plafonds procure une approche légèrement différente aux sessions de tirs.
Seul bémol du côté des missions : le level design. Malheureusement, les couloirs ont tendance à tous se ressembler et l’exploration est plus que limitée (ne vous attendez pas à dénicher des pièces cachées ou des routes alternatives). La structure en souffre énormément au bout de plusieurs heures de jeu et une certaine lassitude finit par s’installer lors de nos pérégrinations entre deux énormes salves de monstres.
Clôturons cette partie en soulignant un point important : Aliens : Fireteam Elite est un jeu pensé pour la coopération. N’espérez pas venir à bout des difficultés les plus élevées en combattant aux côtés des bots. De toute façon, il faut dire ce qui est, jouer seul à ce jeu n’a littéralement aucun intérêt.
Un système de progression intéressant
De retour au QG, vous pourrez vous préparer pour vos prochains assauts. Chaque classe possède son propre niveau et chaque level up donnera accès à de nouvelles compétences passives ou améliorations d’anciennes capacités. Il faudra néanmoins faire des choix puisque vos emplacements pour ces dernières sont limités, ce qui vous forcera à créer un build qui convient à votre façon de jouer.
La base sera aussi l’occasion de personnaliser vos armes. Chargeur étendu, viseur amélioré, nouveau type de canon… Le choix est plutôt vaste et chaque objet possède des passifs qui impacteront vos performances au combat. Ces équipements s’obtiennent de façon aléatoire après chaque mission ou en trouvant une caisse cachée dans chaque niveau.
Il sera aussi possible, à de rares occasions, de récupérer des cartes de défis. Celles-ci viennent pimenter vos parties puisqu’elles altèrent le déroulement de la mission dans laquelle vous les utilisez. Par exemple, vous pouvez augmenter le taux d’apparition de xénomorphes spéciaux mais gagner, en contrepartie, bien plus de crédits. Les variations sont assez nombreuses et maintiennent l’intérêt sur le long terme.
Enfin, votre apparence ne sera pas en reste puisque des skins d’armes et de personnages seront à débloquer en jouant (le jeu n’inclut aucune microtransaction). Ces éléments cosmétiques nous ont semblé plutôt bien intégrés à l’univers en évitant des fantaisies trop criardes comme on peut en voir dans Fortnite.
Et le reste ?
Bien que le titre ne soit pas un AAA, l’aspect graphique et technique est plutôt réussi. Si les modèles de personnages sont assez sommaires, les modélisations et animations des différents xénomorphes sont très réussies et on a droit à des textures correctes enrobées de jolis effets de lumières et particules. C’est peut-être un poil moins vrai sur consoles de génération précédente mais rien de choquant. Le sound design est une réussite et les musiques collent bien à l’univers la plupart du temps.
Niveau framerate par contre, si nos sessions de jeu sur PlayStation 5 sont restées stables de bout en bout, la version PlayStation 4 (« fat ») s’est avérée moins bien lotie avec quelques chutes lors des combats les plus intenses. De plus, les temps de chargements se trouvent évidemment grandement réduits sur PS5. Dommage que les retours haptiques ne soient pas de la partie.
Précisons que le online, s’il fonctionne entre Xbox One et Xbox Series X ainsi qu’entre PlayStation 4 et 5, ne permet pas le cross-play entre des plateformes de constructeurs différents ou avec le PC. Enfin, parlons rapidement durée de vie : la campagne vous demandera environ 6 heures pour être bouclée en difficulté standard. Evidemment, reparcourir le jeu dans des difficultés supérieures fait partie du genre, d’autant plus qu’il y a un tas de choses à débloquer. Un mode horde est aussi présent. Enfin, les développeurs ont annoncé un système de saisons qui devrait ajouter du contenu régulièrement.
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