En dehors de Mario Kart, les bons combat racers ne courent pas les rues. Si Sega s’est mis à l’essai avec brio avec Sonic & All-Stars Racing Transformed, on ne peut pas en dire autant de chaque prétendant indie. All-Star Fruit Racing vient donc tenter sa chance dans un secteur où Nintendo règne en maître. 3DClouds, studio à l’origine de ce nouveau concurrent, a du cran… mais cela en valait-il la peine ?
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ToggleCinq fruits et légumes par jour
Il est vraisemblablement impossible de passer à côté de la direction artistique d’All-Star Fruit Racing. Comme son nom l’indique, les courses se déroulent dans des environnements emplis de fruits, de légumes, de pépins, de graines ou encore d’animaux végétalisés. Mais aussi, plus globalement, dans des localisations tropicales, montagneuses et exotiques. On reconnaît par ailleurs certaines destinations apparentées aux nôtres comme l’Asie ou le Maghreb. Au total, ce ne sont pas moins de 21 circuits séparés en 5 mondes sur lesquels il est possible de se défier.
La mise en scène est très festive et c’est une explosion de couleurs qui s’offre au joueur. Malgré l’abondance d’éléments décoratifs et visuels, les choix artistiques ne se mettent jamais en travers de la lisibilité de l’action et du tracé. Ces derniers sont parfois ponctués par des événements. Un dinosaure émergera du décor pour partir à la poursuite des coureurs, des tonneaux ou des boules de neige géantes manqueront de vous rouler dessus, etc. Les circuits sont également vivants grâce à leur construction : loopings, côtes, virages défiant la gravité, ponts, tremplins, cylindres, tunnels et raccourcis sont au rendez-vous. Toutefois, les différents revêtements de sol n’ont aucune incidence sur la conduite. Que vous rouliez dans l’herbe, dans la neige ou dans la boue, votre kart fonctionnera de la même façon.
Vous l’avez compris, le bébé de 3DClouds table bien plus sur son univers que sur la prouesse technique pure. L’avantage direct est que le soft tournera même sur des configurations modestes sur PC. Par ailleurs, le combat racer est fluide en toutes circonstances, que ce soit en solo ou à plusieurs en local. Quant au mode online, il est difficile de se prononcer. La communauté est encore maigrichonne et il demeure très difficile de trouver ne serait-ce qu’un seul partenaire étranger.
Le tout bénéficie d’une ambiance sonore guillerette. On ressent parfaitement les influences des développeurs, et il n’est pas rare de les associer à des jeux Sega ou Nintendo. Certains morceaux évoquent Super Mario Sunshine, Samba de Amigo ou encore Mario Kart : Double Dash. Un bon point malheureusement terni par des bruitages assez cheap, devenant rapidement agaçants. Enfin, les temps de chargement donnent lieu à des « fun facts » sur les fruits. Saviez-vous vous que la pomme flotte dans l’eau car elle est composée à 25% d’air ?
Smoothie Simulator
All-Star Fruit Racing n’est pas généreux qu’en vitamines ! Ce ne sont pas moins de 5 types de courses différents qui s’offrent à vous. Le plus évident reste celui où l’on concourt sur des circuits en ramassant divers items, permettant d’attaquer les adversaires ou de se défendre, dans l’espoir de franchir la ligne d’arrivée en premier. Jusque-là, rien de neuf me direz-vous. Mais le soft ose une approche dissemblable à celle de son cousin Mario Kart, en attribuant l’objectif d’amasser une quantité spécifique de fruits disséminés çà et là et de les mixer.
Chaque fruit correspond à une arme et pour en faire usage, vous devrez remplir son réservoir associé. Votre véhicule en dispose de quatre au total, que vous pouvez armer ou désarmer. En effet, en mélangeant deux à quatre fruits, vous obtiendrez encore d’autres objets. Par exemple, il vous faudra collecter des cerises et des kiwis pour obtenir un booster. Les combinaisons sont nombreuses. Par conséquent, il s’avère difficile de toutes les mémoriser. Cela laisse toutefois une empreinte de stratégie. Il ne sera pas toujours bon d’utiliser la première arme vous étant accessible. Garnir un ou plusieurs réservoirs supplémentaires se révèlera utile si vous êtes en quête d’un power-up bien particulier. Ce système a de quoi dérouter en premier lieu, mais l’on s’y fait rapidement à force d’expérimenter.
D’autres modes demeurent présents, à l’instar du Dragster où les réservoirs se remplissent automatiquement avec le temps, sans avoir à récolter les fruits. On trouve également des courses ponctuées par des comptes à rebours retentissant régulièrement. Ceux-ci ont pour effet d’éliminer le personnage en dernière position. Le dernier en lice est le vainqueur.
Concernant les modes de jeu, All-Star Fruit Racing livre un mode carrière rassemblant 11 coupes divisées en trois difficultés. Avec celles-ci monte également la célérité des karts. Cependant, elle s’avère modeste dans l’ensemble, si ce n’est un peu trop. Une fois l’IA distancée, il n’est pas rare de se maintenir en pole position durant le reste du circuit. Ceci est, heureusement, moins valable en hard. Les étapes sont variées et regroupent des épreuves à 3 tours, ainsi que des épreuves d’endurance de 5 tours et des sprints.
Le time attack est évidemment de la partie et les objectifs de temps sont également fractionnés en trois difficultés. Néanmoins, beaucoup de médailles d’or se décrochent facilement. On constate quelques inégalités de difficulté dans le lot, mais rien de compromettant. Il est recommandé de déraper tout le long des circuits pour enchaîner les turbos et grappiller de précieuses seconde. Plus vous driftez longtemps, plus le boost sera puissant. Attention tout de même à ne pas maintenir votre dérapage trop longtemps, ou le moteur surchauffera. Vous seriez ainsi considérablement ralenti. Dans l’ensemble, le kart se manœuvre aisément, exception faite d’une légère tendance à déraper dans le sens inverse à celui que vous tentez d’exécuter.
Meccano Junior
L’une des forces majeures du titre de 3DClouds réside donc dans son contenu abondant. Tous les modes de jeu présents permettent de débloquer de nouveaux personnages et des pièces de karts afin de concevoir le vôtre. Il existe de multiples façons d’en obtenir et il y en a véritablement pour tous les goûts et couleurs. Roues, motif des pneus, jantes, carrosserie, antenne, livrée, rendu mat ou brillant, peinture, klaxon, face avant… Tous ces éléments sont personnalisables à souhait.
Malheureusement, à l’inverse d’un Mario Kart 8, ils ne disposent pas de statistiques particulières et n’ont aucune incidence sur la conduite. C’est là, paradoxalement, que le bât blesse : tous les véhicules sont égaux. Si l’on peut y percevoir le désir des développeurs de mettre les joueurs sur un pied d’égalité quelque soit leur niveau, l’incidence réside en un manque de technicité du gameplay. Néanmoins, les personnages disposent chacun d’un item spécial. À noter que certains sont strictement identiques dans leur fonctionnement malgré leur différence cosmétique.
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