Si vous n’aviez pas encore entendu parler des créateurs d’Alt Frequencies soit Accidental Queens, alors nous allons vous rafraîchir la mémoire. Il s’agit notamment d’un studio français qui avait auparavant œuvré sur les excellents A Normal Lost Phone, ainsi que Another Lost Phone : Laura’s Story. Le studio revient donc aujourd’hui avec une nouvelle production en collaboration avec ARTE France, Alt Frequencies. Nous plongeant dans une atmosphère toute particulière sous fond de manipulations, mensonges et j’en passe, le soft est-il finalement une véritable perle, ou un titre qui aurait mérité mieux ?
Notre test a été réalisé sur la version PC et Android. Les images du test ont été tirées de la version PC, et la qualité graphique reste cependant la même sur mobiles.
Entre mensonges, manipulations et conspirations
Concrètement, il est assez tarabiscoté d’expliquer l’histoire de Alt Frequencies dans les grandes lignes. Le soft vous place en tant que personnage principal, et où vous devrez en fait utiliser une radio, et ainsi révéler des vérités qui dérangent à propos d’une mystérieuse boucle temporelle. Accidental Queen a vraiment essayé de faire de Alt Frequencies, un jeu d’enquête audio qui sort des sentiers battus. On retrouve énormément de clichés vus et revus de diverses ondes radios d’aujourd’hui avec des fréquences radio d’informations sérieuses, des animateurs un peu excentriques, ou bien des chaînes de radios musicales.
La société moderne d’aujourd’hui est en somme bien représentée qu’on se le dise. Le studio Accidental Queens tente aussi de passer un message fort à travers sa production. Effectivement, et comme dans ses derniers titres entre autres, Alt Frequencies nous offre un thème abordé qui reflète très clairement le monde réel. Entre mensonges, manipulations à tout va et diverses théories du complot, tout y passe dans le titre, avec notamment un léger petit côté fiction et surnaturel. Cela donne incontestablement une ambiance spéciale et unique à Alt Frequencies, mais nous aurions apprécié que le thème soit abordé encore plus en profondeur, ce qui n’est pas le cas au final.
D’ailleurs, on peut aussi constater que la fin du jeu reste en soi décevante. Quand un A Normal Lost Phone ou un Another Lost Phone : Laura’s Story abordaient ses thèmes jusqu’au bout avec une finalité bien amenée, nous restons finalement sur notre faim dans Alt Frequencies. Certes, il est effectivement possible de terminer le soft de deux manières en transmettant tels ou tels messages à certains endroits, mais une fois le générique de fin atteint, nous ressentons en définitive un certain goût d’inachevé assez désagréable. Dommage donc, car Alt Frequencies arrive bien à nous immerger d’une part, mais à nous décevoir sur sa fin un peu précipitée d’autre part.
Alt Frequencies, ou une radio pour révéler la vérité aux yeux de tous
A contrario des précédentes productions du studio, Alt Frequencies a franchement le mérité de proposer un concept tout aussi singulier qu’innovant. Après un didacticiel franchement bien expliqué, on prend très vite en main son gameplay, simpliste et intuitif. Pour avancer dans le jeu, vous devrez systématiquement écouter un peu tout ce qu’il se dit dans les différentes stations de radio. Une fois que vous avez trouvé le message adéquat à utiliser, vous devrez simplement l’enregistrer, passer par exemple sur une autre chaîne radio, et retransmettre le message précédemment enregistré. Cela permettra entre autres de vous débloquer quelques dialogues supplémentaires, et de vous donner en l’occurrence de sérieuses indications sur quel message retransmettre, afin de passer au chapitre suivant. Notez que la version PC reste très jouable au clavier souris avec des touches simples, tandis que les versions mobiles adoptent logiquement le tout tactile, qui reste aussi diablement intuitif.
Dans le fond, le gameplay est complètement original pour le coup, certes. Mais le véritable problème de cette jouabilité finalement, c’est que l’on fait toujours la même chose, et à aucun moment l’expérience de jeu ne se renouvelle au niveau des énigmes. Les fameuses énigmes sont au passage parfois pas si évidentes que ça, et ce n’est pas les indices peu clairs qui vont en définitive vous aider à progresser qu’on soit clair là-dessus. En fait, nous avons la sensation que les développeurs ont beaucoup plus pensé ce titre pour les versions mobiles, et c’est bien dommage, car il y avait véritablement moyen de pousser le concept un peu plus loin. Vous l’aurez compris, on retrouve plus une expérimentation, qu’un gameplay poussé à son paroxysme, et qui en devient vite redondant.
Niveau durée de vie par ailleurs, on ne peut pas dire que cela soit la joie. Comptez grand maximum 2h pour voir le bout des 5 chapitres de Alt Frequencies. Mais pour le reste, à part si vous voulez débloquer tous les succès sur Steam par exemple, la rejouabilié du soft est quasiment nulle. En effet, vous pouvez de toute manière sélectionner de nouveau le dernier chapitre pour expérimenter l’autre fin, qui change peu qui plus est. Pour un jeu tarifé à 7,99 €, c’est un poil cher pour une telle expérience, surtout lorsqu’on sait qu’un A Normal Lost Phone et un Another Lost Phone : Laura’s Story valaient respectivement 2,99 € seulement à leur sortie.
Le gameplay est innovant, immersif même, mais devient très répétitif, avec zéro variété sur les énigmes…
Côté graphismes une fois encore, c’est tout aussi difficile de juger cet aspect sur un titre expérimental comme Alt Frequencies. Très honnêtement, on ne le sait que trop bien que le soft a été développé en priorité sur mobiles, et cela se ressent indéniablement. Tout le jeu vous retrouverez le même arrière-plan dessiné façon gouache ou aquarelle. Cependant, on appréciera cet aspect fréquence radio qui arrive à nous immerger concrètement sur le titre. Soit dit en passant, on sera concrètement satisfait de voir que les versions mobiles, comme la version PC, sont relativement bien optimisées. Ce n’est pas véritablement une surprise, dans la mesure où leurs précédentes productions l’étaient tout autant. La seule grosse ombre au tableau en fait, ce sera effectivement le peu de variation en guise d’arrière-plans car nous aurons pratiquement toujours le même, et cela deviendra redondant et répétitif, tout comme le gameplay en lui-même en somme.
Pour terminer en revanche sur une bonne note, le sound design est quant à lui diablement réussi. Les doublages français composés de quelques personnalités connues comme Marion Séclin (Studio Bagel), Taous Merakchi (Mortel), Julien Goetz (#DATAGUEULE), ou encore Justine le Pottier (Le Visiteur du futur, Golden Moustache), fait déjà globalement mouche, et apporte une immersion sonore plus que jamais significative. Nous avons vraiment l’impression d’écouter diverses stations de radio, qui arrivent à nous immerger instantanément, même s’il y a parfois quelques fausses notes. Cependant dans l’ensemble, c’est convaincant.
Cet article peut contenir des liens affiliés