Développé par le petit studio Elden Pixels, Alwa’s Awakening est un projet qui prend ses racines en 2014, avec l’envie de créer un jeu d’aventure à l’aspect rétro revendiquant un héritage directement issu de la Nintendo NES. L’objectif du studio suédois est alors de procurer les mêmes sensations que ces jeux d’aventure old school que l’on pouvait retrouver sur la première console de salon de Nintendo. Les tentatives du genre sont nombreuses et pas toujours concluantes, mais les vidéos du soft pouvaient clairement nous pousser à être optimistes. Alwa’s Awakening est finalement sorti sur Steam aujourd’hui même. Alors, le pari est-il réussi ? On voit ça tout de suite dans le test.
Le royaume d’Alwa a besoin d’une sauveuse !
Jusque dans son scénario très simple, Alwa’s Awakening tire son héritage des jeux d’aventures typiques de la NES. On incarne Zoe, une jeune fille qui adore jouer aux jeux vidéo et qui, un soir, se retrouve transportée dans le jeu auquel elle jouait. Elle atterrit alors dans le monde d’Alwa, un monde où régnait autrefois paix et prospérité, mais aujourd’hui asservi et corrompu par un mage maléfique nommé le Vicaire, accompagné de quatre sous-fifres, les Protecteurs. Celui-ci s’est approprié quatre pierres magiques que les habitants d’Alwa protégeaient, lui offrant désormais une puissance considérable. Bref, comme vous le voyez, on reste dans le grand classique.
Mais tout ceci n’est qu’un prétexte pour nous offrir une aventure old school que l’on peut aisément associer au genre du Metroidvania. Pour faire simple, Zoe se retrouve en début de jeu dans un monde relativement vaste, ce que l’on remarque d’emblée sur la vaste carte encore vide, accessible dans le menu du jeu.
La jeune fille est équipée d’un bâton magique avec lequel elle peut seulement frapper, du moins au début. Au tout départ, nous sommes guidés par quelques personnages non-joueurs afin de savoir où nous rendre pour obtenir notre première capacité qui permettra de progresser. De là, le but sera d’obtenir les deux autres grandes capacités du jeu, donnant accès à de nouvelles zones inaccessibles jusqu’alors, afin de défaire les quatre Protecteurs, récupérer leur pierre et finalement affronter le Vicaire.
Les capacités de Zoe offrent des possibilités intéressantes sans pour autant être particulièrement originales. Sans trop en dire, la première permet de créer un cube vert que l’on peut pousser et se servir pour différentes occasions, comme accéder à des endroits surélevés, ou même pour se protéger de certaines attaques ennemies ou encore des pièges dans les différents donjons. Une autre capacité permet de créer une bulle qui s’élève dans les airs et sur laquelle il est possible de se poser, encore une fois pour atteindre des endroits difficiles d’accès. La dernière capacité permet enfin de lancer des éclairs avec le bâton pour occasionner des dégâts aux ennemis ou encore déclencher certains mécanismes.
Bref, le joueur doit alors savoir utiliser les bonnes capacités au bon moment et surtout savoir les combiner pour passer les nombreuses séquences de plateforme et qui devraient donner du fil à retordre à la majorité des joueurs. Notre personnage dispose aussi d’une barre de magie qui se vide à chaque sort lancé, mais elle mettra plus ou moins de temps pour se régénérer selon la capacité utilisée. Si au premier abord l’on pourrait reprocher au jeu d’être avare dans le nombre de capacités proposées, il faut tout de même préciser que celles-ci sont destinées à être améliorées au cours de l’aventure, ce qui sera indispensable pour en venir à bout. De plus, ces améliorations offriront de nouvelles possibilités de progression, variant l’expérience et offrant un second souffle au périple.
L’autre particularité du titre est d’amener le joueur à bien réfléchir pour avancer. Certains passages nécessitent en effet de prendre le temps de s’arrêter, et surtout d’observer attentivement le level-design – fort bien conçu d’ailleurs – afin de comprendre comment avancer, par où passer pour atteindre tel ou tel mécanisme, etc. Comme tout bon Metroidvania, il est bien entendu nécessaire de faire des allers-retours, puisque l’on constate de nombreuses fois que l’on n’a pas encore la capacité adéquate pour ouvrir certains passages. Il faut donc retenir au maximum à quels endroits revenir plus tard.
Bien que certains passages soient facultatifs et présents que pour récupérer des perles bleues au nombre total de 100 (et permettant d’augmenter sa puissance), d’autres permettront de débloquer sa progression dans l’aventure. Il faut également prêter attention aux décors car nombreux sont les passages secrets, composés de faux murs au travers desquels l’on peut passer, ou encore les fausses piques permettant d’accéder à une zone cachée. Les secrets sont relativement nombreux et c’est une chose que l’on a particulièrement apprécié pour l’enrichissement de l’expérience de jeu.
Une expérience agréable et riche
Par contre, si Alwa’s Awakening peut paraître très facile, sachez qu’il n’en est rien. Bien sûr, l’aventure n’a rien d’impossible, loin de là, mais la mort survient de nombreuses fois, et le compteur de morts à chaque game over est là pour vous le rappeler. Zoe dispose de trois cœurs qui lui permettent d’être touchée deux fois sans mourir, par un ennemi ou un piège, la troisième fois est quant à elle fatale. Néanmoins, quelques éléments peuvent aussi amener notre personnage à mourir instantanément, comme certains pièges ou encore l’eau. De fait, il faut se préparer à mourir relativement souvent.
Néanmoins, pour peu que vous soyez attentifs et observateurs (tout mon contraire), vous aurez toutes les chances d’éviter de nombreuses morts inutiles. A chaque game over, Zoe réapparaît au dernier checkpoint activé. Ces points sont placés à des endroits stratégiques de la carte qui sont suffisamment nombreux et bien placés, il n’y a rien à dire de ce point de vue.
Globalement, la maniabilité d’Alwa’s Awakening est tout à fait correcte et reste fidèle à ce que l’on pouvait trouver dans les jeux d’aventures de la NES, dans le bon comme dans le mauvais. Ses sauts sont certes un peu lents mais ils restent précis et suffisamment simples à appréhender. Il est par ailleurs possible et même nécessaire de doser les sauts du personnage en appuyant plus ou moins fort sur la touche prévue à cet effet.
Il n’est effectivement pas rare de se retrouver dans des lieux entourés de piques et qui vous tuent instantanément au moindre contact. C’est à ce moment qu’il faut du doigté et de la maitrise, ce que les sauts offrent sans mal. On regrettera juste un petit manque de réactivité à certains moments, ce qui nous vaut quelques fois de tomber dans les pièges sans même avoir pu esquisser un saut. Heureusement, ces mauvais moments sont relativement rares et pas suffisamment frustrants pour ternir l’expérience générale.
Concernant les boss, les affrontements sont plutôt agréables et ne sont pas bien compliqués. Ne serait-ce que dans l’apparition de nos ennemis, la mise en scène et l’apparition de leur barre de vie, les combats rappelleront sans doute ceux de Mega-Man aux plus perspicaces, ce qui est plutôt agréable.
La référence paraît bien évidemment volontaire puisque ce n’est d’ailleurs pas la seule dans le jeu, et on aime ça ! Même s’il faut quelques tentatives pour appréhender pleinement la bonne technique afin d’en venir à bout des boss, on arrive assez rapidement à les faire tomber, pour le peu que l’on prenne le temps de réfléchir et de tirer profit de toutes les capacités à notre disposition. Certains regretteront même peut-être un manque de challenge, mais dans l’ensemble leur difficulté reste plutôt bien dosée sans paraître beaucoup trop facile ou même frustrante. C’est par ailleurs le ressenti général qui ressort du titre : le jeu nous résiste sans pour autant devenir frustrant et se montre suffisamment gratifiant dans sa progression pour nous pousser à terminer l’aventure qui peut aisément tenir occupé entre huit et dix heures.
Du point de vue de la réalisation, Alwa’s Awakening est clairement de bonne facture et son contrat est parfaitement rempli : le jeu aurait pu tourner sans mal sur une Nintendo NES ! Graphiquement on est donc dans une 2D de l’époque, et c’est fort joli. Les animations sont agréables et fluides, juste ce qu’il faut afin de rester fidèle aux modèles du genre. Dans le même style visuel, on pense d’ailleurs directement à un très bon exemple récent et qui n’est autre que l’excellent Shovel Knight. C’est d’ailleurs la même histoire du côté des musiques, proprement géniales !
Les sonorités 8-bit de la NES sont présentes et les compositions de chaque niveau sont agréables et collent chaque fois à la situation (calmes et animées quand il le faut). On atteint quasiment le niveau d’excellence de Shovel Knight de ce point de vue, et ça fait plaisir ! Seul bémol mais qui sera peut-être corrigé par les développeurs, le titre souffre parfois de gros freeze à des moments complètement aléatoires et pouvant plomber certaines phases de jeu… étrange pour un titre techniquement modeste !
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