Après les deux premiers épisodes de la licence, Frictional Games nous avait présenté un certain SOMA qui avait reçu un accueil positif auprès de son public. Cependant, 7 ans après le second épisode d’Amnesia, la licence phare du studio revient avec Amnesia : Rebirth.
Peu avant la sortie du jeu, les développeurs nous avait fait parvenir plusieurs communiqués et vidéos sur les différents aspects du jeu et affirmaient avoir appris de leurs précédents titres pour délivrer une expérience horrifique marquante. Voilà alors notre test pour savoir si c’est effectivement le cas ou pas.
Condition de test : Nous avons joué à Amnesia Rebirth sur PC via GOG, grâce à une version commerciale. Le test a été réalisé avec un peu plus de 8 heures de jeu ce qui nous a permis de finir une première fois le titre et de boucler la campagne. Le jeu a été testé sur un PC avec 16 Go de RAM, une RX Vega 56 et un AMD Ryzen 5 2600 cadencé à 3,40 GHz avec les paramètres graphiques ajustés au maximum.
Sommaire
ToggleUn p’tit crash d’avion pour bien commencer
Une chose est sûre dans ce jeu, on ne démarre pas dans les meilleures conditions possibles. Après que toute une équipe ait subi un crash d’avion dans le désert algérien, Tasi se réveille seule au beau milieu de ces étendues de sable sans aucune trace des membres restants de l’équipage.
Tasi part donc à la recherche de ses collègues mais se remémore alors qu’elle a auparavant déjà traversé les quelques vestiges et grottes qui peuplent ce désert. Il lui reste alors de savoir quand et pourquoi. Malheureusement pour elle, des créatures plus qu’agressives rôdent dans le décor et on découvre également qu’en plus d’être atteinte d’une maladie mentale, notre chère protagoniste porte un enfant…
Cet épisode nous offre alors une expérience narrative renforcée et une histoire intéressante à suivre. Les connaisseurs de la licence ne seront cependant pas dépaysés car cette nouvelle entrée emprunte beaucoup aux anciens Amnesia. On aura ainsi une lanterne pour s’éclairer, des documents disséminés un peu partout pour en apprendre plus sur les lieux et les personnages, une santé mentale etc.
Du neuf et du vieux
Toutefois, plus de sept ans après le deuxième épisode, il aurait été dommage de ne pas avoir quelques innovations dans la recette. Amnesia Rebirth offre alors quelques mécaniques intéressantes comme les allumettes qui permettent de raviver d’autres sources de lumière. De plus, le rythme narratif dans ce Amnesia Rebirth a vraiment été revu à la hausse grâce aux flashbacks de Tasi, à la présence de son enfant, à l’utilisation des portails qui entraîne parfois un changement brusque d’environnement, mais aussi grâce à des mises à scène qui sont plutôt impressionnantes.
On remarque aussi que la santé mentale de la protagoniste a été plus réfléchie dans cet épisode. Ainsi, les « Game Over » ont un poids plus grand et plus visible sur notre chère Tasi et sa maladie. Pour apaiser cette dernière, plusieurs moyens sont mis à disposition du joueur comme le fait de parler à l’enfant que porte notre protagoniste. Autrement dit, la santé mentale du personnage reste au centre des préoccupations du joueur avec des effets un peu plus approfondis qu’avant.
On aurait cependant aimé que cet épisode aille plus loin dans son coup de neuf. La saisie des objets a du mal à être rapide, précise et parfois intuitive, l’utilisation et la prise en main des objets dans l’inventaire aurait également pu être bonifiée afin d’éviter les quelques allers-retours dans le menu. Car si cela permet de ressentir le côté un peu old school de la licence, il aurait sûrement été possible de préserver ce sentiment avec quelque chose de plus efficace.
De la même manière, Amnesia Rebirth offre quelques options pour l’affichage des sous-titres et textes. Cependant, si vous n’avez pas un bon niveau en anglais, il faudra au choix faire avec les sous-titres des voix off qui lisent les différents textes du jeu, ou lire vous-même des fenêtres de traduction noires avec police de caractère blanche. Dans le deuxième cas, cela empêche un peu de se plonger totalement dans l’ambiance du titre. On aurait aimé une traduction directement sur les documents en jeu d’autant plus que notre chère Tasi est française ! On serait alors bien resté dans le thème du jeu ! Mais bon cela relève plus d’un petit caprice que d’une vraie nécessité.
La peur au rendez-vous ?
On parlait précédemment de rythme dans le jeu. Et difficile de ne pas associer cela aux différents événements scriptés qui prennent place pendant l’aventure et qui ne laissent pas le temps au joueur de s’ennuyer. Et cela devient encore plus le cas lors de la deuxième moitié de la campagne pendant laquelle les phases en jeu sont trop souvent interrompues par divers événements scriptés et narratifs.
Dans le même genre, le fait qu’Amari, le bébé que porte Tasi, puisse forcer la communication avec sa mère dans le but de l’apaiser est une bonne idée. La seule problématique est que l’enfant est constamment en train d’essayer d’entamer une discussion avec Tasi, ce qui devient assez vite agaçant.
Le bilan reste tout de même positif, Amnesia Rebirth nous fait traverser plein de couloirs sinueux ou de passages sombres qui font bonnes impressions. De plus, le titre nous sert pas mal de frissons et d’angoisses dans ses 7 à 9 heures de durée de vie, et nous confronte à des situations tantôt calmes et angoissantes, tantôt nerveuses et stressantes. Et pour arriver à ce résultat, il est aussi nécessaire de parler des décors du jeu.
En effet, le soin et le réalisme désormais apportés aux lieux représentent un véritable bond en avant par rapport aux anciens épisodes de la série. Cela aide alors à apporter plus de poids et de crédibilité au titre. On aurait alors aimé que ce gap esthétique franchit dans ce nouvel épisode se reflète aussi dans certaines modélisations des personnages qui ne sont parfois pas à la hauteur, même si cela reste très minime.
Pour finir sur une note positive, accordons du crédit au sound design qui le mérite. En effet, celui-ci renforce et immerge encore plus le joueur dans l’ambiance du titre. Que ce soit lors de simples phases d’exploration ou lors de scènes d’action un peu plus crispantes, le sound design s’inscrit parfaitement dans le moment présent et permet aussi de souligner fortement l’aspect horrifique et inquiétant du titre.
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