Attendu depuis au moins deux ans, Anger Foot est enfin disponible depuis le 11 juillet dernier sur PC. Le titre développé par Free Lives, qui s’est laissé approcher le mois dernier, nous avait déjà convaincu rien que sur sa première moitié. Maintenant qu’il est enfin là on peut le dire sans crainte : c’est le pied de jouer à Anger Foot, même s’il y a forcément quelques écueils auxquels on pouvait s’attendre.
Conditions de test : Nous avons terminé les quatre mondes ainsi que l’épilogue d’Anger Foot en environ 5 heures de jeu. Le titre a été testé sur PC avec 32Go de RAM, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
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ToggleLa course aux sneakers
Comme évoqué dans notre preview, Anger Foot nous emmène dans la ville fictive de Merdiqueville. Nous suivons notre héros Anger Foot qui, après avoir tabassé des malfrats pour obtenir une ultime et précieuse paire de sneakers pour sa collection personnelle, se la fait subtiliser par le gang de la violence. Dans cette ville pas si recommandable, notre protagoniste va devoir éliminer les chefs de quatre gangs, et ainsi remettre la main sur ses paires de chaussures volées lui tenant tant à cœur.
Dans un premier temps, il est évident que le titre de Free Lives est ultra simpliste dans son approche narrative. Cependant, Anger Foot dénonce en quelque sorte – de manière déjantée – tous les maux du capitalisme. Le titre traite grossièrement par le biais de chaque gang de la violence, la pollution, le commerce et la débauche, et le fait vraiment très bien du début à la fin.
De même pour les dialogues qui proposent tantôt du trash, tantôt quelque chose de rigolo, tout en apportant néanmoins une réflexion profonde. Les deux fins restent également dans le ton du jeu, même si l’une d’elles n’a clairement pas une grosse cohérence. Effectivement, nous n’avons pas l’impression qu’elle colle avec les valeurs d’Anger Foot, et nous avons la sensation que cette seconde fin n’est là que pour du remplissage artificiel.
Qu’à cela ne tienne, Anger Foot se dote aussi de moments narratifs utiles. Entre certains niveaux, vous arriverez dans des zones un peu plus calmes où vous pourrez vous balader librement, et parler avec quelques personnages issus de chaque gang. Cela permet réellement d’approfondir le lore, et justement d’y voir cette dénonciation subtile du capitalisme évoquée précédemment. Qui plus est, ces phases permettent de casser le rythme intelligemment, et d’ainsi souffler un peu avant de reprendre pied au plancher.
Le pied dans la tronche, y’a que ça de vrai
Côté gameplay, Anger Foot ne fait absolument pas dans la dentelle grâce à son côté nerveux et bourrin à souhait. Chaque niveau vous demande systématiquement de fracasser des portes, éliminer des malfrats divers et variés, et ainsi progresser jusqu’à la fin du parcours. Ces niveaux sont clairement courts, prennent entre 2 et 3 minutes (voire parfois moins), mais ne sont pas de tout repos ni très faciles. Le challenge est omniprésent comme la tension des combats, et surtout la peur de mourir. Car on le rappelle, Anger Foot est un FPS à la sauce Hotline Miami où, si vous vous faites toucher une seul fois, c’est la mort avec obligation de recommencer le niveau du tout début.
D’ailleurs, la production de Free Lives dispose d’un level-design bien ficelé dans chaque monde de gangs. En effet, le studio ne s’est pas contenté de proposer des succession de pièces à enfoncer pour dézinguer des ennemis, et offre quelquefois des phases un peu plus en extérieur, dans des endroits exigus différents, voire des lieux qui se dotent d’un peu de plateformes et d’une verticalité fort appréciable. L’environnement de chaque gang est très soigné, avec des niveaux qui sont aussi intenses les uns que les autres. L’interaction avec le décor est elle aussi bien intégrée, avec la possibilité d’attraper quelques canettes de bière pour être bourré, voire des boissons énergisantes afin d’être plus rapide et réactif face aux ennemis.
Le titre arrive à se renouveler sans cesse jusqu’à la fin en matière d’ennemis et d’armes que l’on peut ramasser. Vous pourrez posséder une simple arme de poing, en passant par un lance-grenades ou encore une arbalète. Soit un arsenal classique, mais diablement jouissif à utiliser, au même titre que les coups de pieds basiques. Qui plus est, le soft ne fait pas n’importe quoi sur la difficulté en prenant le temps de monter chaque niveau crescendo dans chaque monde de gangs, pour vous familiariser avec les nouveaux adversaires et éléments qui se greffent petit à petit. Bien que ces ajouts soient clairement bienvenus, on ne pourra pas s’empêcher de voir qu’après deux petites heures, sa boucle de gameplay est très répétitive, et certains bugs viennent aussi un peu entacher l’expérience de jeu, pourtant grisante de base.
Ceci dit, et pour agrémenter le gameplay, Anger Foot se dote d’un système d’amélioration efficace, sous forme de différentes chaussures. En terminant des défis sur chaque niveau, vous gagnez des étoiles. Ces dernières vous permettent (toutes les 5 étoiles) de déverrouiller une nouvelle paire de chaussures. Au choix, vos shoes pourront vous permettre de faire plus de dégâts, vous donner une seconde chance si vous mourrez, ou bien activer un mode ralenti à chaque porte que vous défoncez, par exemple. A noter que d’autres chaussures se débloquent après avoir terrassé les boss de chaque gang. Concrètement, ces upgrades à base de godasses enrichissent le gameplay en matière de possibilités, et le déverrouillage de celles-ci contribue largement à une rejouabilité intelligente.
L’un des aspects qui pourra faire tiquer, outre sa répétitivité, c’est sa difficulté qui pourra frustrer, notamment sur les boss à combattre. En effet, étant donné que ces derniers ont chacun trois phases différentes, il sera parfois rageant de se faire vaporiser, alors que l’on était sur le point de gagner. L’équilibrage sur cet aspect est discutable, surtout lorsqu’on sait que Anger Foot a pour valeur « one hit = one death« . Les boss sont cependant sympathiques à combattre, mais ce petit point frustrant fera quand même tâche.
Graphismes caricaturaux et hardtech, combo gagnant
En termes de graphismes, Anger Foot est très loin d’être moche. Si certains crieront à la laideur des ennemis ou de la modélisation de certains PNJ, il faut bien garder en tête qu’Anger Foot n’en reste pas moins un FPS dans un univers très atypique, déjanté, et faisant de la dénonciation sur le monde dans lequel nous vivons.
Mais pour en revenir à son esthétique qui est quand même léchée, le jeu offre une belle palette de couleurs pour distinguer chaque gang, et les quelques effets graphiques qu’il propose en jettent. Anger Foot reste aussi bien optimisé dans l’ensemble, bien qu’il subsiste des soucis de fluidité sur les derniers niveaux du jeu. Un petit patch devrait certainement régler cela, mais il faut bien avouer que le titre offre un niveau de détail des plus sympathiques pour un petit FPS de sa trempe.
La bande-son est la cerise sur la gâteau tant elle est de très bonne qualité. Dans son ambiance hardtech, Anger Foot propose des thèmes musicaux vraiment énervés, qui collent super bien à l’ambiance folle du soft. Bien qu’il y ait hélas quelques thèmes qui se répètent parfois un peu trop sur certains niveaux en particulier, force est de constater que la qualité est clairement au rendez-vous, comme pour le sound design global, qui lui aussi est soigné.
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