Anno est une série de jeux éditée par Ubisoft et développée tout d’abord par les p’tits gars de chez Max Design puis de chez Related Designs. Aux prémices de cette licence, les studios nous envoyaient virevolter au Moyen-Âge et à l’époque médiévale jusqu’au dernier épisode, Anno 2070, où les développeurs ont décidé de faire volte-face et de nous envoyer dans l’avenir. Anno 2205 tente alors de réitérer l’expérience en proposant une époque encore plus… futuriste.
T’es encore dans la lune toi
Après un pari plus que réussi avec la dernière mouture, le studio souhaite aller encore plus loin et poursuivre dans cette nouvelle voie qu’est la gestion futuriste.
Permettant une plus grande liberté au niveau des prises de risques et d’éviter les contraintes historiques, s’orienter vers une époque encore inconnue permet également de faire jouer son imagination et proposer tout un tas de procédés et de nouveautés que l’on n’aurait pas pu se permettre avec une autre conjecture.
Marre de notre bonne vieille planète ? Le topo est le suivant, coloniser et établir de nouvelles bases sur la Lune pour s’implanter sur un terrain vierge et encore inexploité afin de satisfaire les lourds besoins de la Terre, ces derniers n’étant plus assouvis par les ressources naturelles. Evidemment, on est loin de toutes ces spéculations scientifiques puisque cela fait un p’tit moment que cette idée de s’implanter sur d’autres planètes germent dans nos esprits et celui des astronautes. Et cette idée de s’installer sur la Lune part ainsi d’un avenir probable pour l’humanité – sans doute pas le notre mais peut-être celui des générations à venir.
Vous devrez ainsi jongler entre la Terre et son satellite tout en profitant de deux univers différents, en commençant au plus bas en tant que start-up dans le but d’étendre et de faire grandir votre organisation. Mais allons-y, préparons tout d’abord notre base lunaire et partons à la conquête de la Lune.
C’est un petit pas pour l’homme mais un bond de géant pour l’humanité.
Prêt à vous envoler vers de nouveaux horizons, le jeu se lance et vous propose de configurer votre partie. De ce fait, vous aurez la possibilité de créer votre corporation en définissant son nom, son logo mais surtout, sa zone d’implantation, chacune ayant ses propres caractéristiques et sa propre signature. Trois secteurs sont par exemple ainsi proposés, un bassin, un cap et une baie, l’un tantôt axé sur l’exploitation des matériaux rares, l’autre riche sur les ressources minérales, la dernière plutôt vaste et propice à la création d’un projet décoratif de grand ampleur.
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Evidemment, on passera sur ce qui fait les bases d’un jeu de gestion/stratégie et il n’est pas sans vous rappeler que le début commence toujours de la même manière : vous implantez vos premières bâtiments, vous gérez vos habitants et vos ouvriers, vous débuter à lancer diverses usines et entrepôts tout en jetant un œil attentif à vos ressources et à leur collecte.
Votre mission sera alors de trouver le juste milieu entre croissance économique, développement industriel et besoins de votre population, tant sur le plan culturel que nécessité vitale. Le tout étant en temps réel, vous devrez anticiper votre balance et bien faire attention à ne pas passer dans le rouge, marquant généralement, le début .. de la fin, pouvant signer une fin de partie un peu trop précoce.
Qu’elle est belle, ta lune
L’une des premières choses qui m’a frappé en lançant le soft, c’est le design général, les graphismes de haute volée et la patte artistique dont a fait preuve l’équipe de développement. Mon dieu que c’est beau. L’aspect spatio-futuriste du titre nous envoie directement au cœur même de l’intrigue, et c’est quasiment un sentiment de dépaysement que l’on ressent à créer et développer sa corporation. Pire encore, la plupart des décors nous font de l’œil et que ce soit l’esthétique des bâtiments, les courbes des constructions ou tout simplement le style général, on se rapproche presque du sans faute artistiquement parlant.
Je tiens également à donner une mention spéciale (spatiale ?) aux différents jeux de lumière. Le soft dispose d’un cycle jour/nuit, influençant à la fois sur le gameplay et le visuel, et joue parfaitement la note de la transition ensoleillé/obscurité, les effets de luminosité étant vraiment agréables dès lors qu’il fait nuit. On ne se lassera pas de regarder les bâtiments enjolivés par la lumière et qui ressortent de la pénombre lunaire, cet engouement grandissant forcément au fil de votre expansion.
Tant que l’on reste du côté artistique, on notera une bande-son convaincante et qui suit bien l’univers de Anno 2205. Les musiques de fond collent bien et les différents bruitages sont bien travaillés. Cependant, le gros point noir réside dans la voix-off des personnages.
Bien que le doublage français est correct, sans pour autant être exceptionnel, les répliques, quoique bien écrites, reviennent sans cesse, à tel point que certaines phrases deviennent agaçantes. A défaut de couper le son, on éviterait presque de faire telle ou telle action de peur d’entendre toujours la même mélodie revenir.
De plus, les missions sont fortement appuyées par les PNJ qui nous rappellent sans cesse que des objectifs sont en cours, un peu comme si nous étions la seule corporation disponible et sur laquelle ils pouvaient compter.
M’enfin, c’est sans aucun doute due à la profondeur scénaristique du titre assez… limitée. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Même si le genre n’est pas propice aux grandes histoires, on dénote une trame principale plutôt en demi-teinte et sans grande valeur. On fera face à une organisation qui souhaite l’indépendance de la Lune, mais surtout, en être un peu, les seuls commanditaires. S’en suit alors un déroulement des plus classiques avec quelques missions, des affrontements maritimes et des prises de positions de telle ou telle partie, le tout soutenu par un grand méchant peu convaincant.
La communauté de l’Anno
Comme dit précédemment, la partie gestion du soft est plutôt complète. Une fois votre base lunaire mise en place sur Terre et après avoir fait vos premiers pas sur la lune, vous devrez régulièrement faire des allers-retours entre notre bonne vieille planète et son satellite, ce dernier n’ayant généralement pas assez de sous et de ressources financières pour subvenir à tous les besoins, à contrario de notre Terre qui elle, a besoin de ressources naturelles.
Les échanges commerciaux sont quant à eux bien élaborés et permettent un véritable suivi, nous donnant l’envie de participer activement à toute cette partie. De plus, un juste équilibre se fait plutôt bien ressentir entre l’industrialisation de votre corporation, ses dépenses, ses besoins, ses revenus et sa population. De quoi anticiper (un peu trop ?) facilement l’avenir de votre foisonnante cité.
Et c’est peu pour le dire, Anno 2205 manque cruellement de challenge. Même si changer la difficulté permettra aux plus férus d’entre vous de vous adonner aux joies du soft avec quelques complexités, tout est abordable sans pour autant buter sur tel ou tel événement. De plus, le manque de modes escarmouche, bac à sable et multijoueur vient clairement chagriner les joueurs et fans de la licence, ces derniers représentant un énorme point à ne pas lésiner. Mais soit, passons. C’est dommage parce que le titre en reste très bon, mais l’on restera rapidement sur sa faim, surtout pour un jeu vendu initialement à 60€.
