L’année 2024 est pour l’instant assez maigre chez Nintendo. Alors que de nombreux bruits de couloir suggèrent l’annonce d’une nouvelle console, on imagine mal un autre scénario tant le constructeur recycle ses fonds de tiroir en ce début d’année (en dehors de Princess Peach). L’annonce d’une compilation pour la série Another Code a ainsi été une véritable surprise. On ne pensait pas la revoir de sitôt étant donné que l’ancien studio japonais à l’origine de cette licence, Cing (également connu pour le jeu Hotel Dusk Room 215 sur DS), a fermé ses portes en 2010.
Another Code: Recollection regroupe ainsi les remake des deux jeux originaux respectivement sortis sur DS en 2005 et sur Wii en 2009 : Another Code: Mémoires Doubles et Another Code: R – Les portes de la mémoire. Une démo gratuite est également disponible sur le Nintendo eShop.
Conditions de test : Nous avons terminé les deux jeux sur Switch OLED en oscillant entre le mode portable et le mode docké.
Another Remake ?
Les remakes offrent souvent une excellente occasion de découvrir des jeux ou des séries avec le confort des technologies modernes. Another Code ne figure peut-être pas en tête de liste des remakes les plus réclamés par les communautés de fans, mais il a le potentiel d’ouvrir la voie à une redécouverte de la licence, surtout si le succès est au rendez-vous.
Bien que les deux opus originaux aient été bien accueillis, ils n’ont pas atteint des sommets dans leur genre. Il est vrai qu’en matière de Visual Novel, d’aventure et d’énigmes sur DS, la série Ace Attorney de Capcom dominait largement (ou encore les Professeurs Layton si on les range dans cette catégorie). Cependant, cette compilation représente un excellent point de départ pour ceux qui s’initient au genre, avec une trame captivante et des mécaniques de jeu assez simples pour garantir un divertissement agréable. Toutefois, les joueurs plus expérimentés risquent de trouver le jeu trop superficiel et simpliste.
Les jeux se concentrent autour de Ashley Mizuki Robbins à l’âge de 13 ans dans Another Code: Mémoires Doubles et deux ans plus tard dans Another Code: R – Les portes de la mémoire. Dans le premier titre, Ashley se rend sur l’île de Blood Edward à la recherche de son père qu’elle croyait mort. Sur place, elle fait la rencontre d’un fantôme appelé « D » qu’elle est la seule à voir. Ils décident de faire équipe afin d’en savoir plus sur les mystères entourant le passé de « D » et le mystérieux projet scientifique des parents d’Ashley appelé « Another ».
Dans la suite, le père d’Ashley l’invite à camper au lac Juliet, un lieu visité autrefois par sa mère défunte, Sayoko Robbins. D’abord réticente, Ashley prend finalement le bus pour s’y rendre. Durant son voyage, elle rencontre Matthew Crusoe, un garçon à la recherche de son père. Durant cette aventure, elle va en apprendre plus sur les circonstances autour du meurtre de sa mère.
Ashley la bricole
L’élément le plus frappant de ces remakes est sans doute l’admirable travail de refonte graphique, particulièrement évident lorsqu’on compare avec les versions originales sur DS et Wii. Bien que les graphismes en 3D sur Switch ne soient pas spectaculaires, le résultat reste suffisamment agréable pour une expérience de jeu plaisante, que ce soit en mode portable ou docké. On ne peut nier les efforts étant donné que tout a été refait de A à Z, que ce soit l’exploration ou les énigmes. Les modèles de personnages sont également bien plus propres, les nouvelles musiques et les réarrangements enrichissent l’ambiance, et le choix entre doublage anglais et japonais est appréciable. Ce dernier étant recommandé en raison d’une qualité inégale du doublage anglais.
Ces remakes modernisent également certains aspects, comme le DAS, un appareil sophistiqué confié à Ashley par son père, qui prend la forme d’une Nintendo Switch (contre une DS dans les titres originaux). Ce dispositif permet de prendre des photos pour résoudre certaines énigmes ou consulter les profils des personnages rencontrés. Le plus appréciable est que les deux jeux possèdent désormais un même squelette, ce qui permet une transition fluide entre Another Code: Mémoires Doubles et Another Code: R – Les portes de la mémoire.
Cependant, le jeu souffre de problèmes de constance et de rythme. Prenons l’exemple du premier opus : malgré une exploration en 3D, la progression est extrêmement linéaire (alors que l’on dispose d’un manoir entier qui se débloque au fur et à mesure), et les énigmes manquent de complexité. Bien que le jeu introduise des mécaniques spécifiques, comme la combinaison d’objets ou différents types d’énigmes, leur utilisation reste très limitée. De plus, le fait que l’histoire se déroule en une seule journée crée une narration précipitée, mais qui, paradoxalement, possède de grosses lenteurs.
Le second opus offre plus de contenu, mais souffre des mêmes problèmes de rythme, exacerbés par des temps de chargement longs, particulièrement pénibles lors des nombreux allers-retours. Néanmoins, Ashley demeure un personnage attachant, et l’intrigue, malgré certaines révélations prévisibles, réussit à maintenir notre intérêt.
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