Conscients du désir des joueurs de retrouver les sensations associées aux légendaires F-Zero, WipEout ou encore Star Wars Episode I : Racer, les studios à taille plus modeste nous ont proposé divers projets de secours ces dernières années. Redout, Formula Fusion ou encore Onrush et, plus récemment, Antigraviator ont envahi le store de Valve. Ce nouveau prétendant est-il à la hauteur de ses concurrents ?
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ToggleCoup d’œil sous le capot
Antigraviator propose un petit nombre de modes. La Campagne vous fera enchaîner des coupes de quatre courses de différents types. Les courses simples consistent naturellement à arriver le mieux classé possible. La course à la mort met les huit concurrents au défi de survivre le plus longtemps possible jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Enfin, l’événement Compte à Rebours nous fait concourir sur des pistes découpées en check points qu’il faut atteindre avant l’arrivée du chronomètre à zéro.
Le mode course libre permet de concourir sur l’un des quinze tracés selon les règles que vous préférez et ce, de un à quatre joueurs en local. À noter qu’une version miroir des circuits est également disponible. Le online, quant à lui, est censé rassembler huit joueurs d’horizons différents ou nous permettre de défier des amis. Malheureusement désert, il semble impossible de rejoindre une partie à ce jour.
Enfin, le garage sera le lieu attitré pour débloquer de nouveaux vaisseaux et de nouvelles pièces afin de les customiser, tant en matière de performances que de cosmétique. On ne peut compter que trois engins et neuf pièces répartis en trois catégories. Par conséquent, le contenu paraît un poil léger pour les 22.99€ réclamés… Aucun DLC n’a été confirmé à ce jour.
L’habit ne fait pas le moine
Première chose qui saute aux yeux, le jeu de Cybernetic Walrus est techniquement soigné. Si bien qu’il vous faudra une véritable machine de guerre pour le faire tourner en configuration maximale. Le choix du moteur, à savoir Unity, est contestable. On sent toutefois que l’équipe a su tirer parti de sa puissance et optimiser convenablement leur bébé.
Mais derrière cette jolie façade se cache une direction artistique finalement peu inspirée, voire quelconque pour un jeu de courses futuristes. Les environnements et le level design, malgré l’existence de différents embranchements, manquent de personnalité. Le design sonore paraît assez cheap et les musiques, tirant vers de l’électro générique, ont tendance à agir tel un marteau-piqueur dans le crâne du joueur.
Les choix ergonomiques qui composent l’interface s’inspirent largement de Redout. En effet, votre position, vitesse, tour de piste et niveau d’énergie sont placés à l’arrière du vaisseau. Cela évite ainsi de devoir quitter notre machine des yeux. Plus étonnant, la jauge de santé est absente. Il faudra vous fier à la teinte rougeâtre des bords de votre écran se manifestant en cas d’état critique. Enfin, la partie supérieure de l’interface est agrémentée d’une ligne horizontale affichant la position des concurrents ainsi que celle des pièges, sur lesquels nous reviendrons.
Attention, sol glissant !
La prise en main est déconcertante. En effet, la physique d’Antigraviator donne une impression de glissade difficile à apprivoiser, malgré le peu de boutons à employer. On gardera la sensation de patiner sur une plaque de verglas géante une petite poignée d’heures avant de s’y accoutumer. Qui plus est, la caméra pivote fortement suivant l’inclinaison du vaisseau dans les virages, ce qui limite la lisibilité lorsque vous y foncez à toute vitesse. Les passages en montée ont également tendance à obstruer la vue.
Afin d’atteindre une vitesse optimale, il est crucial de passer sur le plus de boosters possibles. Des capsules d’énergie sont, de même, dispersées çà et là. Avec deux unités d’énergie, il est possible de booster au moment de notre choix ou d’activer des pièges positionnés à des emplacements fixes. Ceux-ci s’activent en amont pour que les adversaires qui nous devancent soient ralentis voire éliminés. Leur implémentation s’avère toutefois particulièrement frustrante, punitive et souvent imprévisible.
Dans l’espace, personne ne vous entend rager
On en compte quinze différents et certains n’apparaissent que sur des circuits en particulier. Sont au rendez-vous : des missiles, des lasers désintégrant votre machine sur le coup, des gaz floutant intégralement votre écran, des mines qui vous explosent dessus… Ces dernières ont par ailleurs la fâcheuse tendance de popper au moment précis où vous atteignez leur localité, les rendant impossibles à esquiver. De plus, elles sont capables de projeter votre vaisseau en arrière, bien que vous soyez lancés à 1000km/h. De quoi faire grincer bien des dents.
Il existe également une soufflerie qui vous repoussera vers le bord de la piste opposée. Un autre piège vous fera perdre le contrôle complet de votre véhicule, pour mieux l’exploser contre un rebord. Vous aurez également affaire à des chutes de rochers ou de cubes sur la route, affectant considérablement votre vélocité en cas de collision. Certains guets-apens, à l’instar des missiles à tête chercheuse, peuvent être esquivés en boostant ou en effectuant une vrille au bon moment, pour peu que vous le trouviez. Car certes, un panneau rouge clignote à droite de votre machine lorsqu’un piège est en approche. Mais dans le cas du missile, rien ne nous indique l’instant précis où il faut tenter l’évasion.
L’autre solution consiste à utiliser le maximum de pièges. En effet, chacune de leurs activations vous rendra temporairement invulnérable… du moins en théorie. Passer à travers les rochers ou les cubes lâchés sur le trajet vous ralentira moins, mais vous ralentira tout de même. Rageant. Enfin, si vous êtes en tête, vous n’aurez plus l’opportunité d’utiliser les pièges, seulement de les subir. Bien que leur utilisation soit différente de celle d’un Wipeout, leurs effets demeurent complètement abusifs en comparaison. Le fun en pâtit durement et la colère peut monter en flèche face au sentiment d’injustice.
L’intelligence artificielle est l’un des énormes points noirs d’Antigraviator. Les voitures futuristes contrôlées par l’ordinateur semblent incapables d’anticiper ou de prendre en compte la trajectoire du joueur. Certains vous rentreront occasionnellement dedans, d’autres préféreront se coller à vous. Inutile de vous dire à quel point cela peut s’avérer gênant.
Le jeu apporte également son lot de pics de difficulté inexplicables. L’IA a tendance à se réveiller soudainement au troisième tour. Une meute de vaisseaux vous passe ainsi devant alors même que votre célérité est optimale. Et ce n’est pas une attaque vrillée sur les rivaux qui arrangera les choses. En effet, cette option vous ralentit sensiblement, tout particulièrement dans les virages puisque cela fait perdre de la prise. De même, il est parfaitement possible de finir premier sur les trois premières courses d’une coupe, pour finir avant-dernier sur la quatrième. Non pas parce que le circuit est plus complexe, mais parce que les concurrents deviennent brusquement sur-vitaminés.
Un bug dans le système
Des bugs surviennent de temps en temps, notamment des crashs, lorsque l’on passe d’un événement à un autre en mode Campagne. Fort heureusement, cela n’a pas d’impact très handicapant, votre avancée étant sauvegardée malgré tout.
Dans le catalogue des choix de game design improbables, on trouve des frais d’entrée de plus en plus pharamineux pour accéder aux coupes. On atteint des montants ridiculement élevés, à l’instar du million de crédits réclamé pour la ligue Platine. Par conséquent, si vous ne triomphez pas d’une troisième place à minima, vous perdez définitivement cette somme. Ceci est d’autant plus frustrant que le mode Campagne est le seul où l’on peut se renflouer. On se trouve donc parfois dans l’obligation de refaire les ligues précédentes à répétition afin de rassembler le pactole demandé.
En prime, on peut mentionner l’impossibilité de diriger verticalement le véhicule durant les sauts pour optimiser sa réception. Par ailleurs, plusieurs joueurs, y compris nous, ont constaté des framedrops occasionnels. En l’état, Antigraviator est un véritable festival de failles cruciales. Il sera nécessaire de corriger ces défauts si les développeurs souhaitent se faire une place dans le domaine de la course futuriste sur PC.
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