Sorti le 3 décembre dernier sur PC, PS4, One, PS5, Xbox Series et Swtich, Antonblast est un jeu de plateforme qui est finalement passé un peu inaperçu. Sûrement parce que d’une part sa communication n’a pas été aussi énorme, et d’autre part car le studio Summitsphere n’est qu’un indépendant qui hélas a dû s’autoéditer pour sortir sa production, faute d’éditeurs intéressés. Mais qu’à cela ne tienne, ce studio international a quand même sorti jadis de petits jeux d’abord dans l’univers d’Antonblast avec le jeu flash Antonball, puis Antonball Deluxe, un petit jeu d’arcade sans prétention.
Voilà donc cette nouvelle production qui est semble-t-il, le fruit d’un travail acharné de proposer ici un jeu de plateforme sous forme de lettre d’amour aux divers platformers. En s’inspirant de l’excellente franchise Wario Land (avec un Wario Land 4 qui reste à notre sens véritablement sous-côté), les petits gars de Summitsphere nous donnent ici un jeu de plateformes bourrin, malin, diversifié et avant tout, développé avec amour et passion.
Conditions de test : Nous avons terminé tous les niveaux d’Antonblast en 7 heures de jeu. Le jeu a testé sur PC principalement à la manette avec 32Go de Ram, une RTX 3070 et un 15 12-400 (2.50 Ghz).
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ToggleAntoine et le diable : Qui est le plus rouge ?
Aussi simpliste soit-elle, Antonblast dispose quand même d’un semblant d’histoire. Le diable, demandant à son miroir magique du fin fond des enfers s’il est le plus rouge, se voit répondre que non. Il y a sur terre un certain Dynamite Anton (Antoine pour les intimes) qui l’est plus que lui. Fou de rage, le maitre des enfers fait alors appel à ses sbires pour lui voler tous ses biens qui lui sont chers dans son propre appartement. Anton, en compagnie de sa dulcinée Annie, découvre avec colère que ses affaires ont disparu. Nos deux héros auront donc pour quête de retrouver leurs biens et, accessoirement affronter le diable rouge en personne.
Vous êtes prévenu, Antonblast ne brillera pas par sa narration, mais néanmoins par sa passion dans sa mise en scène géniale, et ses différents clins d’œil. En plus de bénéficier de mises en situation à la Wario Land, le titre s’amuse de temps à autres à citer ou à montrer quelques références bien senties, dont une au premier jeu flash du studio avec Antonball, et son esthétique similaire à Super Mario Land qui fait plaisir. Autant dire que ces easter eggs auront de quoi faire frétiller les plus nostalgiques d’entre nous, comme les fans de Wario Land 4, qui est l’une des grosses inspirations du studio Summitsphere.
Tout est clairement bien ficelé jusque dans sa direction artistique. Avec un habillage rétro des plus clinquant et soigné. Il s’agit là de l’un des plus gros points fort de la production de Summitsphere. En supplément d’animations à la sauce arcade, jouissives à souhait, la diversité des décors est elle aussi plutôt dingue. D’une jungle, en passant par des égouts voire un niveau en mode pinball, il faut dire que le studio a mis tout son amour dans les environnements, qui dépotent visuellement. Le tout, avec une fluidité impeccable qui nous immerge dans un chaos indescriptible offrant un plaisir de jeu instantané. Il faut bien l’avouer, le titre, avec son ambiance rétro, flatte notre rétine, notamment avec ses rares cinématiques, faisant penser aux platformers d’antan.
It’s Happy Hour !
Antonblast est pour ainsi dire un jeu de plateformes ultra plaisant à jouer dès la première prise en main. Comme évoqué plus haut, on y retrouve des contrôles fluides répondant au doigt et à l’œil, et un Anton qui n’en finit plus d’être aussi frénétique que véloce. En plus de faire des sauts répétés via son énorme marteau afin d’atteindre certaines plateformes inaccessibles, le bougre peut aussi charger à tout va, afin de tout défoncer sur son passage. Ici, on retrouverait presque un mélange entre du Sonic pour le côté rapide dans l’enchainement des tableaux, mais aussi du Wario Land 4 pour le côté extrêmement nerveux, chaotique et jubilatoire qu’il propose.
Il faut également saluer un renouvellement constant dans le gameplay. Car si le soft propose systématiquement de progresser dans les niveaux en trouvant et en faisant sauter des barrières ornées de symboles pour ensuite activer un timer et sortir avant la fin du temps imparti, les variations de gameplay n’en finissent plus. En effet, tous les niveaux vont à chaque fois se faire un malin plaisir de proposer des séquences où Anton ou Annie vont changer d’état, un peu à la manière d’un Wario Land là encore.
Pour faire simple, attendez-vous à voir l’un de vos deux protagonistes se transformer en bombe devant sauter tout en faisant tout exploser sur son passage, voire rentrer dans une balle et se la jouer flipper géant pour notre bon plaisir. Pour ainsi dire, Antonblast ne cesse jamais de se renouveler en proposant quelques nouvelles mécaniques de jeu grisantes. Nous pourrions juste reprocher un gameplay similaire entre Annie et Anton, qui auraient pu proposer une légère différence.
En dehors de ça, le level-design est un pur bonheur, même s’il y a quelques couacs. En plus d’environnements qui ne se répètent jamais, ce sera la construction qui sera grisante. Avec certes ces barrages à faire exploser en trouvant les détonateurs, Anton va devoir quelquefois se creuser les méninges sur certains niveaux via des mini énigmes à résoudre. Elles sont pour la plupart relativement simples, et permettent de diversifier la boucle de gameplay plutôt que de faire uniquement de la plateforme, et de répéter un même schéma de progression. C’est très réussi, bien que l’on puisse pester sur quelques errements dans la progression, parfois un poil confuse pour un rien. Cela dit, on appréciera la plupart des passages secrets bien cachés, histoire de récupérer quelques collectables.
Des boss fous, un hub sympas, une bande-son au top… Le jackpot !
Les boss d’Antonblast sont tous intéressants à combattre. Il n’y a jamais de répétitivité, et il faudra toujours redoubler d’ingéniosité afin de venir à bout de ces menaces. Avec des boss faisant références à certains titres comme Wario Land 3 et bien d’autres, il faut bien avouer que c’est aussi la mise en scène de ces affrontements et les mécaniques à utiliser qui font largement le café pour que l’on prenne un pied monstre. Il n’y a pas à dire, Summitsphere a su soigner cet aspect qui est une pure réussite et sur lequel il y a vraiment peu de choses à redire étant donné que le soft est bien calibré, même sur sa difficulté.
Au-delà des boss géniaux à combattre, le soft va vous balader dans un hub de sélection. Ici, vous allez tout d’abord débloquer petit à petit plusieurs nouvelles zones contenant des niveaux classiques ou des boss. De plus, vous pourrez également y trouver un barman qui vous permettra d’acheter de la vie supplémentaire ou des collectables, moyennant des jetons que vous pouvez ramasser tout au long des niveaux que vous allez parcourir. Enfin, notez que vous pouvez également changer votre personnage en choisissant Anton ou Annie. Il reste plaisant de vadrouiller dans ce hub, bien que ce dernier soit un poil austère, on ne va pas se mentir.
On finit avec sa bande-son, à mi-chemin entre rétro 16bits et modernité. En plus de retrouver des choses un poil similaires à Wario Land 4 (pour ne citer que lui, encore), force est d’admettre que le titre excelle dans ses thèmes musicaux. En plus de doublages fort bien ficelés, la composition musicale de Tony Grayson (qui s’occupe aussi des doublages) est clairement divine. Le titre arrive sans problème à proposer des musiques marquantes, et collant parfaitement avec le thème de chaque niveau ou boss. Il n’y a pas à dire, pour une première, le compositeur a fait fort, et fera forcément plaisir aux hardcore gamers comme aux néophytes.
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