Suite du premier opus sorti il y a maintenant un an et demi, AO Tennis 2 est disponible sur PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch et PC depuis le 9 janvier dernier. Edité par BigBen Interactive et développé par les Australiens de Big Ant Studios, le jeu avait beaucoup de travail pour remonter le niveau très moyen de son prédécesseur. Alors, le jeu parvient-il à se hisser à la hauteur d’un Top Spin 4 qui fait encore l’unanimité dans le domaine, ou réalise-t-il une performance encore moins bien que celle son aîné ?
Conditions de test : Nous avons testé l’intégralité des modes de jeu proposés par le titre pour un total d’une douzaine d’heures de jeu. Le mode Carrière a été avancé à un niveau élevé. Le test a été réalisé sur PlayStation 4 Pro.
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ToggleFaire carrière, c’est de la balle
AO Tennis 2 se compose de multiples modes de jeu différents : un mode Carrière, un mode jeu rapide, un mode en ligne, un mode Open d’Australie, un mode Académie, un mode scénarios et j’en passe. Au risque de s’y perdre, nous avons essayé chaque mode les uns après les autres histoire d’avoir une vision d’ensemble de ce que propose cette simulation de tennis. Contrairement au premier volet où le mode Carrière était vraiment vide, AO Tennis 2 propose ce coup-ci un mode étoffé et vraiment long si l’on se prête au jeu.
Même s’il n’y a pas vraiment d’Histoire à proprement parler, le mode Carrière vous proposera de vous mettre dans la peau soit d’une star émérite, soit d’un tout nouveau joueur qu’il vous faudra entièrement personnaliser avant de le jeter dans la fosse aux lions des tournois et autres entraînements. L’outil de personnalisation est effectivement vraiment complet et vous pouvez toucher jusqu’au moindre détail de votre joueur (homme ou femme), allant même jusqu’à lui affecter un look loufoque ou personnaliser le sac qui contient ses raquettes avec divers logos ou couleurs. Vous pouvez même personnaliser vos matchs avec vos propres règles.
Une fois prêt à vous lancer dans l’action, AO Tennis 2 nous livre une de ses premières surprises : des cut-scènes prenant place à divers moments clés de votre carrière afin de vous immerger encore plus dans la peau de votre personnage. Les animations réussies tranchent avec un doublage moyen. Vous êtes alors équipé d’une tablette tactile qui vous permettra d’abord de gérer votre emploi du temps à la semaine puis dans l’avenir, de gérer les sponsors, votre argent ou encore les voyages. L’ajout des conférences de presse d’après-match avec des choix de réponses à faire aurait pu être une bonne idée, si seulement les choix avaient réellement une incidence sur votre progression future.
Ainsi, là où AO Tennis 2 marque des points c’est sur son très réaliste mode Carrière qui fait tout pour vous immerger dans la peau de votre personnage. On regrettera cependant le courbe de progression qui reste à notre sens trop abrupte pour être perçue comme une progression naturelle.
Vous vous ferez en effet à coup sûr démolir par vos adversaires pendant vos premiers matchs, vous poussant à vous entraîner ou réaliser de multiples tournois pour gagner en expérience et en technique de jeu. Nous aurions ainsi préféré une progression plus linéaire qui ne nous donne pas l’impression de survoler tous les matchs une fois notre carrière bien avancée. D’autant plus que l’IA est ultra-performante, faisant des fautes dans de rares cas.
Un gameplay en guise de double-faute
Le gameplay est un élément phare dans un jeu de ce type. En effet, sans une bonne configuration des commandes et une manipulation intuitive des touches, l’expérience peut-être vite gâchée. Et malheureusement, Big Ant n’a pas beaucoup amélioré sa formule depuis le premier opus. En effet, entre certains déplacements longuets de votre personnage (quelques téléportations), des manqués de balles pourtant à votre portée et en ayant activé la touche ou encore des tirs en volée au filet réalistes mais trop simples à effectuer, AO Tennis 2 nous frustre à de nombreuses reprises.
Un autre point négatif, propre à la licence AO est la capacité que demandent les développeurs de se concentrer non pas sur la réussite ou la puissance de votre coup, mais plutôt sur votre capacité à bien viser pour ne pas faire sortir la balle hors des limites du terrain. Et donc là où vous pourriez prendre votre pied à profiter du jeu (plutôt fluide pour le coup) entre les joueurs, vous passez votre temps à garder un oeil sur le réticule rond symbolisant la visée dans le terrain adversaire et votre courbe de puissance pour laquelle il faudra lâcher la touche au bon moment pour que le voyant soit au vert (la courbe varie entre rouge-orange-vert-orange-rouge).
Il faudra cependant noter quelques points positifs comme l’amélioration des effets de balles liftées ou slicées, ou encore la possibilité de réagir instantanément aux balles échangées en bien ou en mal, au risque de vous faire aduler ou détester par le public et de ternir votre réputation. Dans le reste de l’ambiance match, la réalisation est digne d’une diffusion télévisée, avec des ralentis, des gros plans etc., avec un rendu efficace.
Mais par contre, le public ainsi que l’ambiance sonore restent encore trop austères et robotiques pour s’y fondre totalement. Cela lié au manque de différenciation de déplacement de la balle et des joueurs en fonction des types de terrains rencontrés (terre battue, herbe, sol plat), la simulation perd de son réalisme tant recherché.
Et c’est toujours sans compter sur les glissades sur terre battue par exemple, enlevant encore un peu à l’aspect simulation. Il faut tout de même souligner les bruits de chaussures crissant sur les sols en résine vraiment réalistes. Le reste de la bande-son est sans originalité avec une succession de musiques dans les menus et quelques bruits de fond en match.
La mode des modes
Comme indiqué au début de notre test, le jeu propose une multitude de modes différents, de quoi vous occuper pendant de très nombreuses heures. Le mode en ligne est une vraie bonne idée mais a souffert de quelques latences entre les coups, et le fait de devoir attendre que le joueur soit également prêt fait quelques fois patiner dans la semoule un moteur graphique un peu faiblard. On a l’impression que celui-ci est au maximum de ses capacités et cela se remarque même au niveau des animations faciles, aïe aïe aïe.
En effet, même si la modélisation des joueurs reste correcte, lorsqu’il s’agit de gros plans, nous remarquons une animation faciale vraiment limite pour un jeu sortant en 2020. Certains joueurs ne ressemblent d’ailleurs pas tellement à leur modèle réel. On pense notamment à Rafael Nadal qui n’a pas eu de chance en passant entre les mains des graphistes. D’ailleurs, au rayon des « stars », celles-ci manquent cruellement à l’appel.
Bien que vous puissiez contrôler en plus de Nadal, Monfils, Wawrinka ou Goffin, les autres joueurs présents ne sont pas vraiment des têtes de série (pour un total de 25 joueurs professionnels). Et nous pourrons reprocher à AO Tennis 2 son manque d’ambition (ou de moyens) pour faire venir d’autres joueurs de légende dans leurs rangs. Nous pensons là à Djokovic, Federer, Murray ou encore Serena Williams chez les femmes. Ce qui fait penser qu’AO Tennis a encore vraiment du chemin à parcourir pour accéder à la notoriété.
L’Académie, ou comment faire faire aux autres
Rapidement, les autres modes vous promettent plus ou moins de bons moments à passer. Le mode Académie est de retour dans ce volet avec toujours autant de possibilités de création de joueurs (permettant de reproduire des joueurs connus), de terrains absents du titre, de logos, de scénarios personnalisés etc.. Le mode est efficace et permet une réelle adaptation à vos envies. Le jeu possède aussi un mode Didacticiels indispensable pour tous les nouveaux arrivants sur la licence.
Vous pouvez même retrouver les créations d’autres joueurs, classées par évaluation, que vous pourrez télécharger afin de les utiliser à votre tour. Ainsi, on a l’impression que les développeurs comptent sur leur communauté pour enrichir un jeu qu’ils n’ont pas terminé question de timing, de moyens ou simplement par choix pour se concentrer sur le tournoi australien, pour le coup vraiment mis en avant.
Nous n’avons pas pu tester le mode multijoueur (matchs en double) avec des amis en local ou en ligne avec la possibilité de faire des matchs mixtes, ce qui est plutôt bienvenue dans un sport où tout est catégorisé. Enfin, le mode scénario vous permet de programmer toute une série de critères afin de corser les challenges (du style un nombre précis d’aces pour gagner un match, ou ne pas faire de faute, ne pas perdre de jeu etc.), qui multiplient d’autant plus les possibilités de jeu afin de prolonger l’expérience, qui permet globalement de passer un bon moment.
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