Développé et édité par Angry Demon Studio, Apsulov : End of Gods dépeint un monde empreint de la mythologie viking mais profondément ancré dans la science-fiction. Ce mélange unique des genres a su attirer la curiosité d’un bon public et ce dernier est arrivé à se démarquer dans la scène indépendante lors de sa sortie en août 2019.
Cette bonne critique lui a valu l’opportunité de s’exporter sur le marché console avec une sortie sur les consoles de Microsoft et Sony anciennes et nouvelles générations. Avec l’arrivée prochaine du jeu sur ces plateformes, il est normal de se demander si Apsulov : End of Gods est bien la pépite qu’il paraît être.
Condition de test : Nous avons joué à Apsulov : End of Gods sur PC sur Steam grâce à une version commerciale. Le test a été réalisé après 5 heures et demi de jeu ce qui nous a permis de terminer l’histoire principale du titre. Apsulov : End of Gods a été testé sur un PC avec 32 Go de RAM, une RTX 3080 et un i7-10700k cadencé à 3,80 GHz. Nous avons testé le jeu en affichage optimal avec tous les réglages graphiques au maximum.
Sommaire
ToggleUn monde unique et captivant ?
Ce mélange un peu unique des genres est bien évidemment un des caractères attrayants du jeu. Pour fournir un contexte, Apsulov : End of Gods vous plonge dans un complexe souterrain à l’intérieur duquel se sont effectuées des fouilles amenant à la découverte d’artefacts tirés de la mythologie nordique. Malheureusement, parmi ces découvertes une sombre créature s’est réveillée et plonge le complexe ainsi que le monde extérieur en plein cauchemar.
C’est dans ce contexte et ce complexe que le joueur évolue. Et il faut avouer que le tout est bien inspiré et respecte le mélange des genres unique qu’Apsulov promettait. Les quelques mises en scène et cinématiques convainquent et arrivent même, quand le ton s’y prête, à refiler quelques frissons. Toutefois, l’exploitation de ce côté horrifique se fait principalement à travers l’ambiance sonore du titre. On note quelques percées musicales sympathiques mais c’est surtout le sound design du jeu qui se révèle convaincant.
Malheureusement, mis à part au travers de son ambiance sonore, le côté horrifique Apsulov est peu présent. Les différents monstres et menaces qui peuplent les lieux n’impressionnent pas. Ces derniers surprennent dans un premier temps mais ils finissent par décevoir faute d’une IA pas très vivante, d’une dangerosité médiocre et d’un design parfois sommaire comparé aux personnages humains du titre. Notons toutefois que les personnages humains ont des modèles 3D plus convaincants. On finit alors par s’immerger plus dans le récit qui nous est délivré que dans le côté horrifique du titre.
Cette intrigue vous emmènera d’ailleurs dans plusieurs royaumes monde d’Yggdrasil pour récupérer des artefacts. En effet, la mythologie nordique est une véritable composante du jeu qui est exploitée tout le long de celui-ci. Bien sûr, cet aspect est aussi accessible au néophyte et il ne faut pas être un fin connaisseur dans le domaine pour comprendre les références. Toutefois, les éléments de cette mythologie sont ici placés dans le contexte de la science-fiction et sont exploités de façon originale et intéressante.
À l’inverse, si le complexe souterrain qui sert de lieu principal et récurrent de l’histoire est détaillé, inspiré et crédible, les différents mondes que l’on arpente via les racines d’Yggdrasil manquent, souvent, de profondeur. Ce qui est fortement dommage car ces nouveaux royaumes sont le berceau de belles mises en scène reflétant l’immensité et l’inconnu des lieux. Malheureusement, dès qu’il s’agit de lieux plus naturels et en extérieur, ces derniers se révèlent sommaires et manquent de détails. Fort heureusement, les dialogues du jeu rattrapent le coup grâce à un bon doublage et une écriture des dialogues satisfaisante.
La jouabilité, plaisante ou horrifiante ?
Perdu dans un complexe, vous ne serez toutefois pas sans défense puisqu’un gant mécanique vous permettra, via une mécanique de projection d’énergie, d’agir sur différents appareils électriques tout en possédant la fonction de vous défendre contre vos ennemis. De plus, votre personnage pourra activer un pouvoir permettant de scanner l’environnement pour repérer les monstres terrés dans le noir et les machines avec lesquels il est possible d’interagir.
La méthode reste assez similaire à chaque fois, il suffit de viser et de canaliser l’énergie plus ou moins longtemps avant de la relâcher. Sous cette apparence simpliste se cache toutefois une mécanique parfois peu intuitive. Tout d’abord, le zoom de la visée ne parait pas naturel et n’est pas vraiment plaisant à utiliser. Ensuite, certaines mécaniques manquent de simplicité. On peut citer le déverrouillage de porte ou le timing pour canaliser son énergie au maximum et la relâcher au bon moment pour tuer une créature.
Bien sûr, on finit par prendre le coup de main. Mais c’est dommage que le tout ne se révèle pas plus simple. On peut aussi déplorer certains choix dans le gameplay du jeu. En effet, pour recharger le gant ou savoir combien d’énergie il reste dans celui-ci, on est malheureusement obligé de passer par le menu. Pour finir, on peut également parler de la barre d’énergie en haut de l’écran qui limite l’utilisation de la seconde vision du personnage. On a du mal à voir la raison qui vient justifier une telle limitation dans l’utilisation de ce pouvoir.
Une narration réfléchie et un bon level design
Toutefois, tout n’est pas noir dans ce constat et une fois ces défauts appréhendés, le jeu se parcourt plutôt bien. Le titre dispose d’enregistrements audio qui racontent un récit antérieur à l’histoire du jeu. À défaut d’être originaux, ces enregistrements sont bien utilisés car ils font directement référence aux décors et environnements que le joueur peut directement apercevoir lorsqu’il récupère l’item. Ce qui permet de facilement se projeter dans l’expédition passée qui nous est narrée.
De plus, l’aspect mystique et surnaturel du monde d’Apsulov est aussi bien exploité. En effet, les lieux traversés par le joueur arrivent à transmettre cette sensation d’inconnue et de danger où même la mort de la protagoniste a du sens. Il est plaisant de suivre cette histoire de bout en bout afin de comprendre la place du personnage et les liens qui unissent cette dernière au monde d’Apsulov.
Finalement, on peut aussi compter sur le level design du complexe souterrain qui fait que, malgré la complexité des lieux, on arrive toujours à se repérer et à savoir où aller. Il est alors plaisant de découvrir de nouvelles salles dans ce complexe souterrain qui semble s’étirer indéfiniment. On revient plusieurs fois sur nos pas en prenant conscience que ce souterrain d’acier est grand, vaste mais vraiment bien fichu.
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