Aragami s’est grandement inspiré de deux licences cules, telles que Tenchu, mais a la particularité de se doter d’un élément essentiel qu’est le pouvoir des Ombres ! Du coup, nous verrons dans ce test si Aragami a finalement sa propre identité, tout en proposant un gameplay et un jeu plus que plaisant dans l’ensemble.
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ToggleAragami, l’esprit vengeur des ombres !
La seule chose que l’on pouvait se demander avant de pouvoir lancer le soft sur Steam, c’est la teneur du scénario, qui reste finalement une bonne surprise, mais hélas tout en étant déplaisante d’un côté.
La production de Lince Works vous place d’emblée dans la peau d’un Aragami, qui n’est autre qu’un simple esprit vengeur des Ombres invoqué par une certaine Kamiko, une jeune femme malencontreusement emprisonnée dans la forteresse de Kyuryu. Bien évidemment vous vous en doutez, ce sera donc à vous de libérer cette demoiselle prisonnière de cette forteresse à cause de plusieurs objets magiques que vous devrez donc retrouver, en poutrant bien entendu les divers gardes de la confrérie de lumière avec vos pouvoirs des Ombres.
Voilà franchement comment nous pouvons vous résumer la trame scénaristique de départ pour éviter de vous spoiler et par conséquent de vous en dire beaucoup trop. Force est de constater tout de même que malgré quelques longueurs et lourdeurs aux premiers abords, le scénario est finalement relativement sympathique au fil du jeu avec des rebondissements, et nous donnant petit à petit des indices sur la véritable identité de notre Aragami, qui semble ne pas savoir qui il est réellement.
Aragami est émerveillant artistiquement parlant, et nous fait visiter un background oscillant entre le Japon Féodal et le fantastique !
Il est vrai par contre que l’histoire reste quand même prévisible sauf pour la fin, mais finalement le tout se laisse suivre, et nous offre au passage une belle finition assez convaincante. Sinon, le soft, mis à part se doter de personnages plus ou moins attachants comme notre protagoniste par exemple, bénéficie d’un background franchement bien flatteur et très inspiré du Japon Féodal qui claque sévèrement qu’on se le dise !
En effet, que dire de la direction artistique franchement bien foutue, et qui est donc un savant mélange de fantastique et de Japon Féodal – comme nous avons pu vous le faire remarquer un peu plus haut -, avec quand même une petite référence au manga Naruto.
En somme, le scénario tient la route, l’aspect artistique est vraiment réussi… Mais il faut quand même voir les autres points, notamment le gameplay d’Aragami !
Par le pouvoir des Ombres !
En jouant à Aragami, à quoi devez vous concrètement vous attendre ? Et bien, en premier lieu, nous somme forcés de constater que les p’tits gars de Lince Works se sont très clairement inspirés de la mythique licence Tenchu, qui avait fait jadis le bonheur de la PS1, PS2 et Xbox avant de se faire sévèrement oublier avec des épisodes moyens sur d’autres plateformes – soit sur PSP pour donner un exemple -.
Du coup, dans Aragami, nous sommes en face d’un jeu mélangeant de l’action mais surtout de l’infiltration, dans la mesure où vous devrez de toute façon vous la jouer discrète si vous voulez terminer les treize chapitres du soft. D’ailleurs, il est à noter que la plupart des missions vous donnent carrément la possibilité de ne tuer aucun garde et de tenter de filer droit très discrètement pour terminer ces dernières.
Sinon, pour en revenir au gameplay en lui-même directement, votre Aragami ne pourra que se faire discret en utilisant ses différents pouvoirs des ombres. Car en tant qu’esprit vengeur des ombres, notre personnage aura comme kryptonite la lumière, qui pourra lui faire baisser non seulement sa jauge lui donnant la possibilité de créer des ombres et de se téléporter dans les zones obscures, mais aussi faciliter les ennemis à vous repérer avec aisance. Ce qui fait que vous devrez passer la majeure partie du temps à naviguer dans les endroits ténébreux afin d’éviter de vous faire repérer, mais cela ne vous rend pas invisible pour autant car l’IA pourra vous voir si vous êtes un peu trop près d’elle via un indicateur qui passera du jaune – suspicieux – à rouge – il donnera l’alerte ou vous attaquera en fonction la distance qui vous sépare -.
Aragami propose de l’infiltration en s’inspirant largement de Tenchu, tout en gardant sa propre identité au niveau de son gameplay, proposant quelque chose d’original.
Cela nous fait venir à l’IA du jeu, qui vous donnera du fil à retordre car concrètement, même si le gameplay est en soi vraiment très maniable malgré quelques petites imprécisions sur votre pouvoir bond des ombres, vous permettant de naviguer dans les zones d’ombre et non illuminées, croyez-nous que vous vous casserez assez souvent les dents sur la difficulté du soft, extrêmement punitive. Pour faire simple, si vous vous faites repérer, non seulement le garde en question alertera tous ses autres copains dans la zone où vous êtes mais en plus de cela, vous mourrez instantanément si vous vous prenez un coup de lame de lumière. C’est frustrant au premier abord, mais cela donne néanmoins un peu de challenge aux joueurs qui avaient jadis pris leur pied sur la franchise Tenchu. On notera malgré tout que l’IA manque encore de peaufinage dans le pathfinding malgré tout, mais sinon dans l’ensemble, c’est plutôt honorable.
Forcément on vous parle de Tenchu, et Aragami s’est donc inspiré de cette licence pour le côté infiltration, relativement bien amené. Si vous serez dans un premier temps assez surpris de ne pas avoir la possibilité d’attaquer ou même de contrer au corps à corps lorsque vous vous faites gauler, l’infiltration quant à elle est vraiment aux petits oignons. Il faudra donc faire preuve de patience afin de connaître avec précision les rondes des gardes, mais également utiliser à bon escient vos divers pouvoir des Ombres. Mais outre les pouvoir des Ombres où nous reviendrons tout à l’heure, vous avez la possibilité tout de même d’éradiquer vos cibles par le biais d’éliminations furtives, aériennes, voire classiques quand vous êtes sur le point de vous faire voir. Ces dernières sont plus que jouissives qu’on se le dise mais le problème, c’est qu’elles manquent peut-être un petit peu de variété, bien qu’elles soient vachement stylées. Sachez également que vous pouvez attirer les gardes en agitant des clochettes, pour plus de facilité à les tuer.
Pour les pouvoir des Ombres du coup, on part sur des capacités en soi classiques, mais carrément efficaces et diablement plaisantes à utiliser sur vos ennemis, ce qui procure un sentiment de puissance sans précédent. Au programme de cela vous aurez de l’invisibilité, créer un leurre de vous-même, aveugler les ennemis, utiliser un vortex des ombres piégé pour éliminer plusieurs ennemis qui passent dessus, des kunaïs pour éliminer vos cibles en un coup, mais aussi voir les ennemis à travers les murs. Vous n’en bénéficierez pas dès le début ce qui est logique et pour les avoir, vous serez dans l’obligation de ramasser dans les niveaux des parchemins plus ou moins cachés, qui vous rapporteront des points de compétences, que vous pourrez répartir logiquement via un arbre à compétences. A noter que les pouvoirs cités ne pourront être utilisés seulement deux fois par pouvoir, et par la suite, vous serez dans l’obligation de trouver des petits temples pour les réutiliser pleinement. Enfin, et dernière chose sur vos pouvoirs, il faut savoir que vous en aurez de toute façon deux de base à savoir le bond des ombres pour vous téléporter d’un point à un autre, et la possibilité de créer des ombres pour vous rapprocher discrètement au plus près de votre cible.
Petite ombre au tableau avant de passer au multijoueur, on ne peut pas dire qu’Aragami soit habitué à la variété des objectifs, beaucoup trop répétitifs… Comme les exécutions silencieuses, les objectifs tombent dans le même panneau de la répétitivité, comme le fait que dans pratiquement toutes les missions, vous devrez désactiver des panneaux de lumière pour continuer à progresser, passer à la zone suivante, et ainsi de suite… C’est barbant, et heureusement que le gameplay tient bien la route sinon vous aurez très vite décrocher croyez-nous… Bon sinon pour terminer sur une bonne note, les divers boss à affronter restent cependant assez originaux dans la manière de les vaincre, et ce n’est pas un mal en soi finalement.
Du multijoueur vous dites ?
Alors que vous finirez les treize chapitres de Aragami en a peu près neuf heures de jeu et il faut avouer qu’au vu du prix proposé – 19.99 € – cela est plus qu’acceptable, le soft de Lince Works propose quand même un mode multijoueur coopératif en ligne, pour prolonger l’expérience d’Aragami.
Par contre, vous serez affreusement déçu d’apprendre que malheureusement, il ne s’agira que de faire le mode histoire du jeu en coopération avec un ami ou bien tout simplement un autre joueur. Alors dans l’idée, c’est une bonne chose car vous passerez très certainement du bon temps à faire les missions du mode histoire en multijoueur, mais on aurait voulu peut-être des missions supplémentaires en dehors de l’histoire pour prolonger encore plus la durée de vie du titre. En plus, il est d’ailleurs également regrettable de s’apercevoir que le mode coopératif est d’ores et déjà désert, et nous ne pourrons que vous conseiller d’y jouer avec un ami.
Graphiquement ça traîne la patte et la bande-son ça passe ?
Alors qu’artistiquement ça dépote grave, on ne peut pas dire que ce soit la joie côté technique. Si Aragami a la brillante idée de proposer une ambiance graphique Cel-Shading qui passe plus que bien, on ne pourra que regretter que cela ne serve que de cache misère dans le sens où graphiquement, ce n’est pas vraiment très folichon au niveau des détails, qui restent tout simplement trop lisses. D’ailleurs le jeu se tape en sus des retards d’affichage assez hallucinants malgré les deux dernières mises à jour qu’a subi le titre, et le jeu aura la fâcheuse tendance de se doter de quelques ralentissements passablement gavant. Cela ne terni pas pour autant l’expérience en jeu mais quand même, autant dire que cela ne fait clairement pas plaisir c’est un fait, comme certains bugs de collisions qu’il faudrait penser à corriger un jour.
Bref, au-delà de l’aspect visuel daté et son côté artistique saisissant, Aragami se dote malgré tout d’une construction des niveaux relativement bien amenée. Si nous pouvions craindre au fil des stages des décors vus, revus et totalement rébarbatifs, ce n’est pas le cas et le titre nous emmène dans la variété au niveau des décors. On passe d’un cimetière, à un palais en passant par un camp militaire, et le level-design est une réussite de ce côté là, en plus d’un aspect vertical pas piquer des hannetons.
Pour finir avec cette bande-son, on est en droit d’être déçu sur certains points mais tout n’est pas à jeter. Les musiques sont incontestablement de qualité et il est diablement difficile d’y trouver le moindre défaut tant le tout colle affreusement bien, mais en revanche les doublages, c’est étrange. On se doute qu’il devait y avoir un manque de moyen production indépendante oblige, et les doublages sont tout simplement remplacés par des espèces de marmonnements Japonais, suivi d’un texte à lire. Le budget devait donc être très limité car la synchro labiale est quant à elle également absente. On peut donc dire dommage de ce côté là, même si le reste est de haute volée.
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