Pas moins de sept ans tout pile après le premier opus, Arizona Sunshine 2 sort enfin, et compte bien faire mieux que son prédécesseur. Le soft est officiellement disponible depuis le 7 décembre dernier sur le PlayStation VR2, Meta Quest 2|3 et Pico 4. Dans un univers typé apocalypse zombie et avec un protagoniste rongé par la solitude sortant de l’humour noir à tout va tout en dézinguant des zombies qu’il prénomme Fred, la licence a su tirer son épingle du jeu à l’époque. Toujours développé par Vertigo qui s’est occupé du premier opus, force est d’admettre que cette suite suit le chemin de son aîné, tout en faisant tout juste mieux.
Conditions de test : Nous avons fini le mode campagne d’Arizona Sunshine 2 en 5h30. Nous avons ensuite fait une poignée de parties sur le mode horde. Le jeu a été testé sur Meta Quest 2.
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ToggleSur les traces du patient zéro au pays des Fred
Arizona Sunshine 2 nous emmène dans une trame des plus plaisantes se situant plusieurs années après le premier jeu. Nous incarnons le même protagoniste qui, après une méchante cuite dans sa caravane lui servant désormais de refuge, aperçoit soudainement un hélicoptère. Une aubaine pour notre héros qui va décider de le suivre, mais va arriver trop tard. Cependant, c’est à partir de là que notre personnage fera la connaissance de Buddy, un chien en cage dans cet hélico écrasé. Ensemble, ils devront partir à la recherche du patient zéro, qui pourrait bien sauver l’humanité de cette apocalypse zombie qui perdure encore et toujours.
Dans l’absolu, force est de constater que la narration est classique dans l’exécution, certes. Toutefois, le soft arrive à tirer son épingle du jeu en proposant une relation réellement touchante entre notre protagoniste et Buddy. La boule de poil qui accompagne notre protagoniste serait presque un remède contre sa solitude qui lui fait perdre la tête peu à peu, jusqu’à justement faire du copinage avec les putréfiés qu’il appelle « Fred » systématiquement. Qui plus est, l’humour noir teinté de quelques références bien senties fait plaisir, même si l’écriture manque cruellement de subtilité à certains moments, adoptant des répliques trop crues et directes.
Il y aura donc à boire à manger sur le fil rouge du soft, bien qu’il y ait des rebondissements que l’on ne voit pas forcément venir. Cela permet de pimenter un petit peu Arizona Sunshine 2, qui en vient même à nous expliquer plus ou moins pourquoi le protagoniste appelle les zombies Fred. Par contre, il y aura de quoi pester sur cette fin ouverte qui nous laisse un peu trop sur notre faim. On se doute qu’il y aura sûrement des DLC pour épaissir le lore du jeu. Sachez que l’on notera quand même l’absence de vrais méchants, chose qui était aussi valable sur le premier jeu…
Jouissif avec ses nouveautés…
La production de Vertigo Games s’offre une petite poignée de nouveautés réjouissantes. Tout d’abord, Buddy vous accompagnera tout au long de votre périple. Il sera par exemple possible d’ordonner à notre toutou d’attaquer les zombies. Qui plus est, notre boule de poil pourra aussi accéder à des endroits inaccessibles pour notre héros, par exemple pour récupérer des objets plus ou moins importants pour la suite de la progression. Cet ajout de gameplay offre un plus non négligeable, et vous fera à minima vous sentir moins seul lors des affrontements, en plus de l’utilité sans faille de Buddy qui peut vous permettre de transporter sur lui même deux pétoires supplémentaires. En sachant que vous pouvez transporter seulement deux flingues sur vous en plus de deux autres emplacements pour tout ce qui est explosifs, nourriture pour la santé et armes blanches, c’est plutôt pratique.
Un aspect crafting apporte un léger plus, sans qu’il ne soit hélas plus exploité que ça. En récupérant dans les 19 niveaux du titre des ressources comme de l’alcool, de la ferraille ou encore de la colle, vous serez à même de confectionner, via des petites valises, divers projectiles comme des grenades à fragmentation ou à manche, des mines voire des cocktails molotov. Si la recherche de ressources est justifiée et offre un petit aspect exploration sympathique ainsi qu’une belle interactivité avec le décor, elle est malheureusement trop rudimentaire et sous-exploitée. Nous aurions vu d’un bon œil la possibilité de crafter aussi des munitions, voire d’améliorer nos armes…
De nouvelles armes sont également de la partie pour poutrer du zombie. S’il est difficile de quantifier le nombre d’armes, sachez qu’il y en a bien plus que sur le premier opus. De fusils d’assaut, en passant par un canon scié, un fusil à pompe, un lance-flamme ou lance-grenades, une mitrailleuse, un Desert Eagle ou bien de simples armes de poings, autant dire que vous aurez l’embarras du choix dans l’exécution des putréfiés. Il est aussi à noter que le corps à corps est beaucoup plus présent que dans Arizona Sunshine premier du nom. Vous aurez tout le loisir d’éclater la tête des zombies à base de machette, hache ou encore pied de biche. Si le corps à corps se révèle jouissif, on regrette une interaction limitée avec les zombies, comme dans The Walking Dead: Saints & Sinners, en plus d’animations pas forcément folichonnes. Ce n’est pas mauvais, mais le soft pouvait mieux faire.
… poussif dans sa progression
Pour le reste, Arizona Sunshine 2 repose sur des mécaniques assez traditionnelles pour un FPS en VR. Avec des déplacements laissant le choix entre la marche et la téléportation, vous devrez en règle général tuer tous les zombies sur votre chemin, rechercher des clés pour ouvrir des portes ou activer bêtement des mécanismes, résoudre de micros énigmes peu intéressantes, activer des générateurs, ou bien faire quelques phases de grimpettes. Dans ce programme, il y a un minimum de diversité à première vue, même si le tout tourne trop vite en rond. De plus, si les sensations de tir sont aussi bluffantes que sur le corps à corps, il faut admettre que Vertigo est retombé dans ses travers en proposant le même style de progression que le premier opus.
Ce qui est franchement dommage dans le fond, vu qu’il s’agissait des gros défauts du premier opus. Cela dit, les phases de plateforme apportent un léger plus, mais tout est vite éclipsé par un level-design trop simpliste. Nous pouvons comprendre parfaitement la volonté de Vertigo de jouer la carte du fun et de l’accessible, mais un peu plus de folie sur la construction des niveaux n’aurait franchement pas été de trop. Néanmoins, nous apprécions quand même le système de recharge manuelle qui apporte une certaine tension dans les affrontements, surtout face à des vagues de zombies à n’en plus finir. Se la jouer tactique ne sera pas de trop pour en sortir vivant.
Là où le jeu va par contre se prendre les pieds dans le tapis, c’est au niveau de son manque de diversité flagrant en matière de décors. Bien qu’il y ait des efforts de faits sur le nombre de zombies différents à dézinguer, on regrettera un certain recyclage sur la plupart des environnements. Attendez vous parfois à revenir dans des précédents niveaux, voire à visiter à outrance des égouts qui se suivent et se ressemblent en matière d’assets. On sent un manque d’inspiration de la part de Vertigo à certains moments, hormis les derniers niveaux qui proposent un minimum de folie. Et comme nous l’avions souligné plus haut, la progression tourne finalement en boucle, et n’arrive jamais à se renouveler comme on l’aurait voulu.
La durée de vie reste quant à elle un peu légère. Comptez 5h30 pour venir à bout des 19 chapitres d’Arizona Sunshine 2 dans sa difficulté normale. C’est le double de ce que proposait Arizona Sunshine premier du nom, mais cela reste encore insuffisant. Il y aura néanmoins de la coopération à deux joueurs sur le mode campagne voire le mode horde pour prolonger l’expérience. Mais il y a fort à parier que vous n’y restiez pas longtemps, dans la mesure où celui-ci ne dispose que de deux cartes pour l’heure…
Graphismes, bande-son… ça a du chien ?
Comme le premier opus, Arizona Sunshine 2 tourne sous Unity. Si à première vue le jeu est réellement joli avec une physique et des textures qui sont soignées pour de la VR, il y aura de quoi vite déchanter. Quelques bugs viendront s’immiscer dans le jeu avec des soucis d’optimisation sur le Meta Quest 2, ainsi que des arrière-plans parfois même pas finis et qui font de la peine. Rassurez vous, le titre n’est pas tout le long comme ça, car il arrive quand même à rester stable, et à proposer des graphismes un minimum de qualité pour une expérience VR, même si une inégalité subsiste. Toutefois, il faut noter son côté immersif clairement au top.
Enfin, le Sound Design n’est pas folichon. Malgré des doublages en VO qui forcent le respect, la plupart des musiques sont quelconques et assez peu marquantes. Néanmoins, ces dernières contribuent parfois à offrir une petite ambiance oppressante dans certains niveaux, mais ce sera tout. Au moins, le bruitage des pétoires et quant à lui honnête.
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