La licence Arizona Sunshine a 8 ans. Histoire de redonner un coup de jeune au premier volet et le rendre accessible au plus grand nombre, voilà que débarque Arizona Sunshine Remake. Premier opus de la franchise, le soft a plus ou moins été à l’époque l’une des pierres angulaires du shooter à base de zombies en réalité virtuelle. Et le studio Vertigo a trouvé qu’il s’agissait du bon moment pour ressortir une version mieux maitrisée. Incontestablement, le résultat est autant généreux que réussi.
Conditions de test : Nous avons terminé la campagne d’Arizona Sunshine Remake et ses DLC en 4 heures de jeu. Nous avons ensuite essayé son mode horde, toujours en solo. Un mode coopération est disponible, mais nous n’avons pas pu l’essayer. Le titre a été testé sur PlayStation VR2.
Sommaire
ToggleTrois histoires en une
Arizona Sunshine Remake a inclus la campagne principale et les deux DLC du jeu original, apportant plus d’épaisseur au lore. Tout d’abord, le titre nous entraine dans la peau d’un personnage se réveillant dans une mine, avec comme routine de buter des zombies qu’il appelle Fred. Sa vie change lorsqu’il reçoit un signal via une radio, lui redonnant l’espoir de trouver de la vie, et peut être s’échapper enfin du canyon étouffant d’Arizona Sunshine. Le premier DLC nous fera quant à lui incarner un soldat aux ordres d’une commandante avec l’objectif simple de rétablir la communication en activant des générateurs. Quant à la dernière histoire, vous serez dans la peau d’un militaire nommé Dockson, avec pour objectif de lancer un missile nucléaire et tenter d’éradiquer l’infection en cours.
Ces trois histoires, qui n’ont pas foncièrement bougé en matière de narration, restent toujours complémentaires, et permettent plus ou moins de mieux comprendre ce qu’il se passe tout du long à Arizona Sunshine. D’un côté nous avons un protagoniste un peu simplet et faisant des blagues pour se rassurer comme il peut, tout en butant des Fred à la pelle, tandis que les autres personnages sont au service de l’armée, et doivent faire le sale boulot des supérieurs, au risque d’y laisser leur vie. Ce contraste proposé dans Arizona Sunshine Remake est vraiment bien amené dans l’ensemble. De plus, ces trois histoires distinctes nous permettent de nous attacher aux divers personnages, avec une finalité aussi heureuse que dramatique pour certains.
Incontestablement, ces histoire se complètent très bien, même s’il persiste encore des zones d’ombres. Toutefois, il faut bien admettre que ce remake apporte logiquement un gap intéressant avec le moteur graphique déjà utilisé dans Arizona Sunshine 2. La mise en scène est plus soignée, et le sentiment oppressant de certains niveaux marche du feu de dieu. Si l’on peut pester sur certains mini-jumpscares répétitifs, à base de zombies qui défoncent soudainement une porte pour nous surprendre, force est de constater que le résultat proposé ici permet de mieux nous immerger dans le premier volet de cette franchise qui a désormais un peu plus de 8 ans. Il n’y a pas à dire, les fans du jeu original devraient être émerveillés par cette refonte qui fonctionne très bien, même si la durée de vie du soft est très courte, comme elle l’était déjà en 2016.
Du dézingage de Fred plus abouti
Pour vous donner une idée globale du gameplay, sachez qu’Arizona Sunshine Remake reprend logiquement le feeling et les mécaniques de jeu agréables introduites dans Arizona Sunshine 2. Tout d’abord, sachez qu’il est tout à fait possible de calibrer vos armes et votre ceinture de munitions, ainsi que le rechargement de vos pétoires que vous pouvez faire en mode rapide ou manuel (soit en mimant les gestes). De plus, le corps en corps, initié dans la suite de la licence, est lui aussi implémenté dans le remake. Un peu trop expérimentale à notre goût dans le second volet, cette mécanique de jeu est désormais infiniment mieux maitrisée, et offre une fluidité très intéressante dans les séquences de baston face aux hordes de zombies qui n’en finissent plus. Les décapitations sont assez impressionnantes, c’est jouissif, et les armes blanches se cassent à force d’usure pour renforcer le réalisme.
Cette mécanique est bien huilée, au même titre que les gunfights qui ont pris une montée en puissance intéressante. Le plaisir d’éclater la tête des divers putréfiés est ultra jouissif avec l’utilisation des armes de poing ou blanches, et la jouabilité en général est nerveuse et réactive. On retrouve par ailleurs un aspect survie avec les moindres voitures et recoins à fouiller, afin de trouver de la nourriture permettant de récupérer de la santé, ou suffisamment de munitions, voire de nouvelles armes. A noter que le rechargement manuel apporte une tension supplémentaire au gameplay, offrant le choix entre user de pétoires ou d’explosifs, comme des grenades, ou même d’armes de corps à corps en dernier recours afin de se donner un peu d’air, et ainsi progresser sereinement.
C’est là que l’on retrouve tout cet aspect tactique du jeu original qui fonctionne bien. Le titre est même curieusement encore plus fun et jouissif, et avec une réelle refonte sur les armes et le bestiaire. Effectivement, vous serez de nouveau en face de divers types de zombies présents aussi dans Arizona Sunshine 2 avec des putréfiés basiques mais variés, d’autres ornés d’un casque et donc difficiles à éliminer du premier coup, mais aussi des infectés plus résistants, imposants et pouvant faire un peu plus de dégâts. Tout ceci apporte un rafraichissement bienvenu à ce premier volet, qui s’offre également son lot de nouvelles armes, et une diversité assez intéressante que ce soit sur l’histoire principale comme les deux extensions incluses dans ce remake. Il faut le dire, Vertigo Games a fait un boulot monstre et offre là une version du premier volet qui parvient à dépasser sa suite, ce qui n’est pas rien.
Bien entendu, tout n’est pas parfait car la structure du jeu est répétitive, et souffre de quelques couacs. En dehors des phases de castagne, le soft va s’entêter à des passages où il faudra trouver au choix une carte magnétique, une clé ou d’autres éléments afin de continuer à progresser dans les niveaux. Une poignée de chapitres demandent un peu de réflexion pour trouver ces objets, tandis que d’autres arrivent sous votre nez, sans avoir besoin de fouiller. Si certaines séquences sont réussies, dont celles de la mine dans l’histoire principale, force est de constater que le level-design du jeu au global est beaucoup trop sage, tout en ayant tendance à se répéter un poil trop.
On aurait aimé un peu plus de la verticalité que l’on retrouve dans le second opus. Nous aurions aimé une refonte sur le level-design même si le résultat pour ce remake est bluffant, et arrive à coller aux standards des jeux VR d’aujourd’hui, ce qui est déjà fort. On regrettera en revanche l’absence du système de crafting instauré dans Arizona Sunshine 2, qui n’a pas été mis en place sur ce remake. C’est dommage, d’autant que trouver des explosifs pour se sauver la peau est très rare même dans son mode normal, qui reste malgré tout doté d’une difficulté mieux équilibrée que le jeu original. Au delà de quelques collisions encore hasardeuses, le soft est un pur bonheur à jouer, se maniant sans fioriture sur PlayStation VR 2. D’ailleurs, jouer au titre en coopération sur le mode campagne voire le mode horde sera sans doute amusant, et il est regrettable que du contenu supplémentaire n’ait pas été rajouté…
Une technique plus que maitrisée
En ce qui concerne la technique, oui, Arizona Sunshine Remake a pris un sacré gallon. Beaucoup plus d’interactivité avec le décor et des textures bien plus jolies, ainsi qu’une très belle modélisation : le remake de Vertigo Games surpasse sur bien des points le jeu original. C’est plus détaillé, les démembrements en jettent, et la plupart des panoramas revisités offrent des effets particulièrement réussis. Si nous avons eu quelques légers ralentissements à certains endroits, l’expérience est malgré tout immersive, fluide et parfaitement optimale tout le long. C’est un sans faute pour le jeu, qui embelli ce premier opus déjà sympa à l’époque.
Pour la bande-son enfin, l’ensemble est d’assez bonne facture. Avec des doublages entièrement en français de bonne facture, ainsi que des musiques qui arrivent à nous faire ressentir cette ambiance assez pesante qui règne sur le soft même en plein jour, l’ADN du jeu original a été parfaitement conservé. Même les bruitages remixés fonctionnent, et contribuent sans problème à l’immersion.
Cet article peut contenir des liens affiliés