Le constructeur japonais aime chérir ses licences et n’en propose finalement que très peu de nouvelles. Si l’on peut compter sur Splatoon qui reviendra notamment avec un second opus, c’est du côté de ARMS que l’on se tourne cette fois-ci. La première véritable nouveauté de la Switch depuis son lancement était attendue de pieds fermes et semble proposer à la console, une exclusivité convaincante.
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TogglePas de bras, pas de chocolat
Depuis plus de dix ans maintenant, les consoles Nintendo souhaitent mettre en avant le motion-gaming en utilisant la technologie de contrôle des mouvements. Celle-ci a considérablement évolué depuis la Wii et le constructeur nippon ne lâche pas l’idée en l’implantant sur sa dernière machine en date. ARMS reprendra énormément le concept même du motion-gaming pour les affrontements mais avant de se plonger sur celui-ci, tournons-nous sur les spécificités du système de combat.
ARMS est un jeu de combat tout ce qu’il y a de plus basique au premier abord. Mais rapidement, on comprendra que le soft vous demandera plus que de simplement donner des coups de poing à vos assaillants. L’élément clé pour le rythme de vos affrontements sera la distance et bien que les combats rapprochés soient possibles, cette possibilité de taper à distance apporte une dimension tactique loin d’être négligeable.
Pour faire court, les différents héros que vous aurez à disposition taperont à l’aide de gants de boxe extensibles. Les affrontements se déroulent donc dans un premier temps aux quatre coins des arènes, avant bien évidemment de comprendre toutes les subtilités du soft. Grosso-modo, vous avez là tout ce qu’il y à savoir sur la particularité de ARMS. Mais c’est là que la nouvelle licence de Nintendo arrive à se démarquer. En proposant une alternative aux combats rapprochés, mais tout en gardant cet esprit de joutes aux poings, ARMS se dote à la fois de la nervosité de la proximité tout en trouvant de l’originalité à l’aide de ses poings à rallonge.
Lorsque vous commencerez un combat, vous aurez la possibilité de choisir entre trois armes alternatives pour chaque main. Ainsi, par exemple Spring Man, l’un des combattants de base, pourra choisir entre le Toaster, le Boomerang ou le Trident, et ce, pour chaque quenotte. Cette diversité de choix d’armes, couplée aux spécificités de chaque combattant, permet clairement d’apporter un large éventail de possibilités. Le joueur aura le choix de changer de stratégie entre chaque round et il est donc difficilement concevable d’anticiper les coups des ennemis. Si vous comptez bien, les possibilités sont assez nombreuses et l’on peut adopter un style de combat bien particulier par combattant puis un second style par choix d’armes, ce qui fait de ARMS un jeu très tactique.
Et bim, dans ta face !
La liste des coups de base est assez classique. Il est possible de faire un crochet droit, un crochet gauche, de réaliser une garde, de chopper son adversaire, de sauter et d’esquiver. Une jauge de super attaque se remplit avec le temps et permet d’asséner un enchaînement de coups puissants à son utilisation. C’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir. Jouable avec les fonctionnalités des Joy-Con, c’est assurément assez bien fichu puisque il vous suffira de donner un coup, manette en main, pour que votre personnage donne une baffe à votre assaillant. Il faudra par exemple incliner les contrôleurs vers vous pour vous mettre en position de défense et comme il est possible de réajuster vos coups, vous aurez le choix entre donner un coup de poing linéaire ou faire un arc de cercle avec vos bras. Les poings sont extensibles et vont donc prendre une certaine direction en fonction de vos mouvements. Si en tapant directement, le poing ira en ligne droite, il est possible de légèrement varier cette direction et donc de partir plus vers la droite ou vers la gauche.
ARMS joue énormément sur l’anticipation. Avec la distance entre les personnages, il y a un petit temps de réaction qui permettra de bloquer ou d’esquiver mais celui-ci est assez moindre pour mettre à rude épreuve votre attention. On tâtonne un peu les premiers combats, qui sont généralement brouillons et l’on finit par comprendre comment l’on doit réagir vis-à-vis de son adversaire. Finalement, le soft arrive à être très accessible et la prise en main est presque immédiate. On se cherche lors des premiers affrontements où les impacts sont hasardeux mais le sentiment de perdition laisse place à une émotion de puissance une fois que l’on a enchaîné son adversaire. Rapidement, on remarque que ARMS est dans la même veine qu’un Mario Kart : abordable et pour tout public de prime abord, difficilement maîtrisable de but en blanc lorsque l’on souhaite se perfectionner.
Comme dit précédemment, chaque personnage disposera de trois combinaisons de gants possibles à chaque main. Tout amateur de jeux de combat le sait, la compétition se fait aussi via l’apprentissage des faiblesses de chaque personnage, la prise en main des différents combos et sa capacité à anticiper les mouvements. Nul doute que la nouvelle licence de Nintendo arrivera à captiver les deux types de joueurs. Que vous soyez joueurs occasionnels juste là pour vous éclatez ou que vous êtes à la recherche d’un peu de défi, ARMS arrive à s’entretenir avec les deux. Parce que oui, finalement, il faudra forcément enchaîner les combats pour prendre en main chaque technique de chaque personnage avec chacune de ses combinaisons.
Il faut assimiler toutes ces spécificités et les différences se joueront sur un trio anticipation/connaissance/rapidité. Ce triptyque prend en compte la vitesse et la trajectoire de chaque gant, la distance à laquelle vous êtes de votre opposant, votre capacité à anticiper les réactions de vos adversaires mais aussi, la connaissance de chacune des armes et des techniques des personnages. C’est à travers ce compromis que vous saurez alors utiliser le bon dash avec un contre bien placé au moment opportun et prendre l’ascendant sur votre assaillant.
Les arènes proposées incluent aussi quelques particularités à connaître. L’une d’entre elles apparente à un ring, disposera de tremplin sur les côtés, vous permettant de sauter plus haut ou de rebondir dessus. D’autres stages ajouteront des plateformes surélevées ou qui bougent en fonction de votre emplacement. Que ce soit le petit stade ou une arène toute en longueur, ARMS arrive à varier pas mal les plaisirs et chaque lieu dispose de ses propres caractéristiques. Si à première vue, il n’y a pas beaucoup d’arènes disponibles – et c’est également la même sensation avec le casting des personnages, force est de constater que le tout est extrêmement varié.
Chaque arène, chaque personnage est un archétype à lui-même et nécessitera un bon moment avant de comprendre toutes les ficelles de son gameplay. C’est vrai, on peut regretter un peu l’absence de contenu à ce niveau-là puisque même si cela est largement suffisant au lancement si l’on prend en compte le temps d’adaptation pour chaque personnage, les joueurs occasionnels qui ne souhaitent pas se perfectionner auront vite fait le tour. Précisons que les développeurs ont déjà annoncé du contenu régulier sur le temps à travers des mises à jour gratuites.
Au programme, dix personnages jouables à savoir :
- Spring Man
- Ribbon Girl
- Ninjara
- Master Mummy
- Min Min
- Mechanica
- Twintelle
- Byte & Barq
- Kid Cobra
- Helix
La plupart sont déjà bien connus grâce aux différentes bandes-annonces. En plus d’un look bien particulier, les combattants ont leur propre technique. Ninjara se téléporte à une courte distante pour le dash alors que Byte sera accompagné de Barq, un autre petit robot qui tapera de temps en temps. Le roster est plutôt bien équilibré mais là où cela en devient intéressant, c’est du côté des faiblesses de chacun.
Put your hands up in the air
En fait, chaque gant dispose, en plus de ses caractéristiques de base comme les dégâts ou son élongation, un élément. Foudre, feu, vent, cela aura aussi une incidence sur votre ennemi puisqu’en toute logique, certains éléments auront le dessus sur l’autre. Cela rajoute une nouvelle fois une dimension tactique supplémentaire au jeu de baston. Par ailleurs, ces gants, bien que vous en aurez déjà trois prédéfinis pour chaque personnage, peuvent être achetés à travers une sorte de boutique en jeu.
A chaque combat remporté, vous gagnez une certaine somme de dollars. Plus le niveau de difficulté est élevé, au mieux votre porte-monnaie grossira. Ce sera l’occasion d’accéder à l’arsenal et de trouver des dizaines d’autres gants à débloquer. Assurément, il faudra des dizaines et des dizaines d’heures de jeu pour tout débloquer puisque chaque personnage dispose de sa propre feuille à collecter. Malheureusement, en solo, le jeu tourne rapidement en rond et l’on se contentera d’enchaîner bêtement les matchs pour débloquer ces fameux objets, seul prétexte à refaire les différents modes. Il faut une trentaine de piécettes pour commencer à acheter un gant, que l’on obtient d’ailleurs à travers un mini-jeu. Un peu inutile certes mais cela permet de rajouter un peu d’originalité dans l’acquisition de ces gants.
ARMS met en avant le motion-gaming. Avec l’utilisation des Joy-Con, la Switch se dote d’une nouvelle licence particulièrement intéressante puisqu’il suffira de mimer un coup de poing pour asséner un coup à votre adversaire. Si l’on regrette un tant soit peu le manque de précision selon vos placements, cela n’en reste pas moins ultra-fun lors de soirées entre amis ou en famille. Évitez bien sûr de jouer de face pour mettre un coup à vos collègues. Mais quoiqu’il en advienne, la prise en main est assez facile et c’est là qu’une nouvelle fois, le concept de la Switch plait : on la prend avec nous, on joue en mode nomade dans les transports, on arrive chez un ami, on détache les Joy-Con et c’est parti pour l’affrontement de la soirée.
Par ailleurs, le soft est jouable dans toutes les configurations possibles. Si l’on se tournera tout d’abord vers les Joy-Con, on se tournera ensuite vers le mode manette pour les sessions plus longues. Non pas que cela fatigue énormément, les déplacements restent simples, mais les joueurs plus perfectionnistes demanderont forcément d’être plus précis au niveau des coups – chose qui n’est pas toujours évidente, Joy-Con en main. Le mode tablette est très bon aussi puisqu’on pourra y jouer solo peu importe où et même détacher les Joy-Con pour jouer où vous le souhaitez. Mais encore une fois, on vous voit mal jouer avec les Joy-Con dans un train ou dans un espace confiné. Assurément, le Pro Controller satisfera les joueurs les plus exigeants et qui ne demandent qu’à s’améliorer. Par ailleurs, c’est une très bonne assignation des touches et c’est un régal que de jouer avec cette dernière.
A poings fermés
Il est possible de jouer quasiment l’intégralité des modes à deux joueurs et que dire, c’est un régal que de parcourir le soft en local. On y retrouve un mode Grand Prix, qui demande de remporter dix matchs d’affilée à la difficulté variable, de 1 à 7. Si le plus facile est clairement abordable par tous les joueurs, dès lors que vous dépassez la moyenne, vous commencerez à comprendre que le titre demande à vous perfectionner. Un mode Versus rejoint la partie sans grande surprise, où il sera possible de jouer jusqu’à quatre joueurs dans les différents affrontements proposés.
Parmi ces derniers, on peut compter sur l’éternel Combat simple, où l’on jouera contre l’IA ou un ami. Une variante, en équipes, où cette fois-ci, quatre joueurs s’affrontent en duo. Mais l’originalité résidera dans les autres modes alternatifs à savoir le Volley, le Basket (pas vraiment besoin de vous préciser les règles de ces deux derniers), le Cibles Mouvantes (où il faudra taper le plus de cibles possibles) et le mode survie, jouable cette fois-ci uniquement en solo, où l’objectif ultime est de réaliser le plus de vagues possibles. Un mode Training fait également office de rendez-vous pour prendre en main les différentes techniques et tester les nombreux poings à disposition.
Du côté multijoueur, ARMS intègre bien évidemment des services en ligne. Lors de notre test, les serveurs nous semblaient particulièrement stable et le matchmaking plutôt rapide. Nous sommes rapidement rentrés dans les différents salons et les affrontements se sont enchaînés avec plaisir. Précisons tout de même que nous avons joué avant la sortie du titre et que cela pourra altérer avec le monde au lancement. Bien que, précisons-le, les Global Testpunch semblaient plutôt stables avec l’afflux de monde. Et enfin, comptons sur la possibilité de jouer en local mais avec plusieurs Switch. Il suffira de se créer un salon et l’on pourra alors se faire des parties à plusieurs dans la même pièce, sur plusieurs consoles.
Ah oui, si le quatre joueurs reste bonifiant pour la production, c’est tout de même particulièrement brouillon et pour le peu que vous jouez sur petit écran, vous ne verrez absolument rien. C’est pareil pour ce qui est de jouer avec un seul Joy-Con en main. C’est un peu la solution de secours quand des joueurs supplémentaires débarquent mais pas du tout viable sur d’intenses sessions.
La bande-son est sans conteste un régal. De toute façon, que ce soit au niveau du cachet visuel ou des musiques du jeu, on se retrouve tout de même avec un style similaire à ce que l’on a avec Splatoon. Que ce soit la langue alternative de certains personnages, l’effet cartoon qui fait indéniablement mouche et l’ambiance sonore réussie, on ne peut qu’être enjoué devant pareille composante.
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