Connaissez-vous Les Quatre Saisons de Vivaldi ? Le jeu édité par Modus Games et développé par les Belges du studio Exiin, Ary and the Secret of Seasons, vous embarque dans le monde de Valdi (coïncidence ou hommage) afin d’aider la petite Aryelle à sauver sa terre d’un fléau mystérieux. Aidés par Fishing Cactus concernant le portage consoles, les développeurs ont tenu à rendre un vibrant hommage à l’âge d’or des jeux Nintendo 64, peut-être un peu trop. Entre pouvoirs magiques liés aux saisons, rivalité et mystérieuses disparitions, le jeu nous fait tout de même de belles promesses. Voyons cela.
Conditions de test : Nous avons pu finir l’intégralité de l’histoire proposée par le titre en à peu près 8h de jeu sur PS4 Pro. Nous avons également effectué une grande partie des quêtes annexes ainsi que de la collecte d’objets en tout genre. Le jeu a été testé sur les mises à jour v1.00 et v1.01.
Sommaire
ToggleBataille de boules de neige… empoisonnées
Si l’on devait résumer l’histoire d’Ary and the Secret of Seasons, il faudrait se référer aux bons vieux jeux de plateforme de l’ère Nintendo 64/PlayStation 2, en bref tout début des années 2000. Un royaume sans aucun problème qui du jour au lendemain, se retrouve confronté à d’abominables attaques qui vont dérégler l’ordre établi des saisons. A vous donc de réunir tout ce qu’il vous faut pour ensuite affronter le responsable de cette situation et de retrouver votre frère disparu mystérieusement.
Heureusement, le jeu ne se résume pas qu’à ça et parvient à se hisser dans la masse grâce à l’ajout de gameplay dans la manipulation des saisons. Vous démarrez en prenant la place de votre frère disparu depuis quelques temps et en dérobant son attirail ainsi que celui de votre père (coucou Mulan) à l’image du cristal de l’hiver. Vous devenez ainsi la Gardienne de l’Hiver.
A vous de vous rendre au Dôme des Saisons pour convaincre les autres gardiens de vous aider à sauver votre monde de l’emprise d’un mage mystérieux répandant des cristaux rouges partout dans le monde de Valdi et qui bouleversent les saisons. On ne vous dévoilera pas la suite de l’intrigue mais sachez qu’il est fort possible que vous connaissiez d’avance ce qui va vous arriver tans le scénario est téléphoné et vu et revu.
Certains personnages sont charismatiques et il est plaisant de voir Ary évoluer au fil de l’aventure. Mais certains comme les gardiens ou le Prince sont un cliché d’eux-mêmes et ne dégagent aucune empathie ou envie de s’y attacher. Heureusement, vous ne les croiserez qu’à certains moments scriptés.
Un univers vivant
Globalement, le monde de Valdi est plutôt vaste et est constitué de multiples zones ouvertes reliées par d’interminables écrans de chargement. Vivement l’avènement des SSD… L’univers est rempli d’arbres, points d’eau, personnages non-joueurs rendant l’ensemble vivant. Mais ne cherchez pas à élargir le lore du jeu en communiquant avec les PNJ, les conversations se répèteront et tourneront vite en rond, bien que certains vous donneront des quêtes annexes à réaliser avec pour certaines la possibilité d’avancer dans la quête principale.
Pour vous freiner dans votre épopée, vous rencontrerez très souvent des hyènes, qui ont envahi le monde. Le combat est sommaire et les mécaniques se résument à attaquer, parer, contrer et verrouiller. Les mouvements en combat peuvent être brouillons mais on se rend vite compte que vous n’aurez que peu de mal à éliminer vos adversaires tant les combats sont faciles. En effet, la parade vous permettra de faire baisser drastiquement la vie des hyènes sans avoir à vous y attarder. Vos pouvoirs peuvent aussi vous aider à faire fondre des boucliers de glace notamment.
De plus, si vous courez et sautez par dessus vos ennemis, vous pourrez éviter les combats, y compris dans des zones plus resserrées et ils ne vous poursuivront pas. Si toutefois vous perdez de la vie représentée par des pommes, vous en trouverez un peu partout sans jamais trop vous soucier pour votre vie. On retient ici une composante gunfight un peu mise de côté, d’autant plus que l’IA des adversaires est tout simplement ratée.
Pour évoquer la bande-son, elle est efficace sans être mémorable. Le jeu tenant essentiellement sur l’écrit, on apprécie le travail sur les musiques. Les graphismes, eux, sont de manière générale, dépassés. Largement en retard sur ses principaux concurrents, Ary and the Secret of Seasons est capable de proposer de beaux panoramas (et malgré tout assez diversifiés) puis quelques instants plus tard, des textures aux pixels grossiers comme si le jeu n’avait pas chargé. On saluera l’effort sur le vent dans les herbes cependant.
Un gameplay timide
Le gameplay s’étoffe au fil de l’aventure sans toutefois décoller pleinement. Vous commencez avec un pouvoir, celui de l’hiver permettant de créer des blocs de glace à l’intérieur de la sphère créée. Vous possèderez ensuite les pouvoirs de l’été permettant de faire fondre la glace justement et enfin en une seule fois les deux pouvoirs des saisons restantes avec notamment le pouvoir d’effacer la gravité aquatique par exemple.
Ary and the Secret of Seasons vous aide là-aussi car quand il s’agira d’un moment où un pouvoir est utile, vous pénétrerez dans une zone « floue ». Par ailleurs, de nombreuses pierres sont parsemées un peu partout et permettent d’accroître le rayon d’action des pouvoirs de manière considérable. Une trouvaille de gameplay qui fait plaisir, qui reste fluide et agréable à utiliser même si l’ensemble souffle un peu le déjà-vu.
Et si l’on rajoute à cela le saut, le double-saut, le magnétisme et les mécaniques de combat, on a fait à peu près le tour du propriétaire. On regrettera ainsi le manque d’ajouts supplémentaires qui auraient pu amener du piment à un jeu finalement trop monotone. A noter tout de même la présence de combats de boss à la réalisation différente et une séquence de « course-poursuite ».
Globalement, bien que certains tutoriels soient disponibles au début de votre aventure dans Ary and the Secret of Seasons, il faudra par endroits réfléchir plusieurs minutes pour comprendre ce que le jeu attend de nous. Une fois arrivé dans le deuxième arc narratif du jeu, vous vous retrouvez dans de plus vastes endroits accompagnés de 2 nouveaux pouvoirs et il faudra apprendre par vous-même à comprendre leurs pouvoirs et à quels moments les utiliser. Ajoutez à cela des objectifs de quêtes parfois non validés et le tout laisse un sentiment amer.
Un jeu sorti 20 ans trop tard… mais truffé de bugs !
Heureusement, tout n’est pas à jeter dans Ary and the Secret of Seasons. L’ensemble se suit volontiers et certains passages vous feront décrocher un sourire. Les nostalgiques de l’époque des jeux de plateformes des années 2000 retrouveront leurs plaisirs d’antan mais si vous vous attendez à un jeu pré next-gen, vous vous heurterez à un mur.
Le jeu est truffé de bugs, notamment de collisions (ensevelissement sous la neige par exemple) ou d’affichage, la localisation française du jeu possède de nombreuses coquilles (d’autant plus que les dialogues se font à l’écrit), les menus sont assez mal faits (« Langage général : French ») et ne proposent même pas de vue des touches associées à tel ou tel mouvement, et les phases de plateforme sont marquées par l’absence d’ombre de l’héroïne pouvant vous faire rater vos sauts alors que vous arriviez en haut du chemin.
On saluera la composante RPG qu’ont voulu mettre en avant les développeurs d’Ary and the Secret of Seasons dans la personnalisation du personnage ou dans la collecte d’objets ou de tableaux divers ou encore dans la multiplicité des quêtes annexes. Mais le fait d’en proposer certaines dont la réalisation se trouve juste à côté et donc durant environ 30 secondes ou encore le fait que les quêtes s’affichent à l’écran de manière désordonnée en affichant la dernière rencontrée au lieu de la plus proche par exemple n’est pas très convaincant.
On aura aimé également sentir une évolution de puissance au fil du jeu avec des armes de plus en plus efficaces mais finalement, obtenir de nouvelles aptitudes ne se fera que par le biais de marchands que vous devrez payer avec des pièces obtenues dans des coffres alors même que les combats ne vous rapportent rien. Bref, autant d’éléments qui font qu’Ary and the Secret of Seasons montre qu’un énième report lui aurait été bénéfique afin d’aller au bout de toutes ses bonnes idées, surtout après 4 ans de développement.
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