Intitulé Cendres: A Survival Journey lors de sa toute première apparition pendant la Gamescom 2020 avant de changer de nom en janvier dernier, Ashwalkers: A Survival Journey sort aujourd’hui sur PC. Edité par Dear Villagers et conçu par une petite équipe de sept personnes au sein du studio toulousain Nameless XIII fondé par Hervé Bonin, le co-créateur de Life is Strange, ce projet étudiant devenu une vraie production vidéoludique à part entière mérite-t-il notre attention ? Réponse dans ce test.
Conditions de test : Test réalisé sur un PC possédant une mémoire vive de 8 Go de RAM et équipé d’un processeur Intel Core i5-9400F (2,9 GHz) et d’une NVIDIA GeForce RTX 2060. Le titre a tourné en configuration Ultra en 1080p durant toute la phase d’essai. Celle-ci a duré environ 15h, temps nécessaire pour débloquer la moitié des fins proposées par le jeu en effectuant trois parties complètes et en recommençant plusieurs fois certains chapitres. Presque tous les collectibles ont également été récupérés. Cet article est garanti sans spoilers.
Sommaire
ToggleLa Section, dernier espoir du Bastion
Ashwalkers: A Survival Journey est un jeu d’aventure et de survie narratif se déroulant 200 ans après les premières catastrophes géologiques qui ont transformé la Terre en un monde apocalyptique. L’écosystème de la planète étant complètement déréglé, une partie de l’Humanité s’est réfugiée dans des dômes construits un peu partout à la surface.
Malheureusement, celui du Bastion ne peut plus protéger la population qu’il abrite. Les dirigeants du lieu décident donc d’envoyer la Section, un groupe composé de quatre personnes, la capitaine Petra, le guerrier Sinh, la diplomate Kali et l’éclaireur Nadir, en quête du légendaire Dôme des Dômes, un endroit censé pouvoir accueillir et assurer la pérennité des habitants du Bastion.
Porté par une direction artistique sombre en noir et blanc et une bonne cinquantaine de collectibles contenant des informations intéressantes, l’univers dans lequel on évolue a été particulièrement bien travaillé. Même si les graphismes et la mise en scène sont simplistes, que les animations sont scolaires et que le level-design se veut faussement ouvert (coucou les murs invisibles !), on prend du plaisir à découvrir le monde dévasté chaotique qui s’offre à nous.
En revanche, on regrette que les développeurs n’ait pas mis autant de cœur à l’ouvrage en ce qui concerne le peaufinage. En plus d’avoir affaire à un léger problème d’équilibre de la balance luminosité/contraste qui peut nuire à la lisibilité générale dans les environnements les plus sombres, le jeu souffre de bugs de textures et de clipping ainsi que de quelques soucis de placement de la caméra venant constamment gâcher l’immersion.
Notez que le fichier réunissant les nombreuses statistiques liées à notre profil est également en partie bugué. C’est dommage, d’autant plus que tous ces défauts ne font pas partie de la liste de ceux qui doivent être corrigés par le patch day one.
Une fin n’est que le début du voyage
Proposant un scénario de départ intriguant, l’écriture est la principale qualité d’Ashwalkers: A Survival Journey. Bien qu’un périple ne dure environ que deux petites heures, ce qui n’aide pas vraiment à nous attacher aux personnages, il n’en demeure pas moins intense grâce aux nombreuses décisions à prendre durant la partie.
Nameless XIII a pris un malin plaisir à échafauder un système subtilement huilé où chaque choix effectué a des répercussions sur votre aventure. Cela vous ouvrira parfois un chemin tout en en fermant un autre, rendra la survie du groupe plus ou moins difficile, aspect sur lequel nous reviendrons plus tard, ou modifiera l’état d’esprit de la Section et, par conséquent, l’épilogue de votre histoire puisque la personnalité des protagonistes reflète aussi celle de la population du Bastion.
Vous l’aurez compris, l’autre grande force du titre réside dans sa rejouabilité. En 15h, nous n’avons réussi à débloquer « que » 17 fins sur les 34 imaginées par le studio français et, même si ça pouvait se jouer à une ou deux lignes de texte près comme sur des paragraphes entiers, elles étaient toutes différentes les unes des autres.
Certains joueurs et joueuses auraient sans doute préféré que la durée de vie d’une partie soit un peu plus longue, quitte à réduire le nombre de dénouements afin d’assurer un même degré de diversité entre elles, mais, dans les faits, la promesse ambitieuse de vouloir créer une expérience qui change à chaque fois qu’on la lance semble tenue.
Cependant, il faut bien avouer que les complétistes auront du pain sur la planche pour accéder à toutes les fins du titre car, même si un récapitulatif basique de votre parcours s’affiche au terme de chaque chapitre, il n’est pas aussi complet, précis et détaillé que celui qu’on peut avoir dans, par exemple, un certain Detroit: Become Human.
Il faudra donc noter soigneusement les conséquences narratives des décisions que vous avez prises car, rappelons-le, l’état d’esprit de la Section a une vraie influence sur la fin de votre scénario et il y a une dizaine de traits de caractère différents à votre disposition. Autant dire que la tâche s’annonce longue et fastidieuse et, clairement, on aurait apprécié que les développeurs donnent aux joueurs et aux joueuses un petit coup de pouce supplémentaire pour leur permettre d’aller chercher le 100%.
Pour choisir, il faut survivre
Si Ashwalkers: A Survival Journey propose un gameplay essentiellement axé sur la narration, il ne faut pas oublier que les choix effectués pendant l’aventure ont également une incidence sur la survie de la Section. Pour arriver au bout de son voyage, celle-ci doit avancer en affrontant une météo souvent capricieuse qui change en fonction de l’environnement dans lequel elle évolue.
Pour l’aider à y faire face, vous devrez gérer la santé, la faim, la chaleur corporelle, la fatigue et l’espoir des protagonistes en récupérant du bois, de la nourriture et des médicaments, tout en faisant attention à ne pas trop vous surcharger car un paquetage trop lourd les épuisera plus vite, ou en prenant les meilleures décisions possibles durant votre quête.
Sachez que vous pouvez aussi établir des campements pendant votre périple. Cela vous donnera l’opportunité de consommer ce que contient votre inventaire, de consulter votre encyclopédie réunissant tout ce qu’il faut savoir sur le lore et votre progression, ainsi que planifier diverses actions comme monter la garde, se reposer, discuter pour restaurer une partie de l’espoir du groupe et explorer les environs afin d’essayer d’obtenir des ressources supplémentaires (taux de réussite basé sur un jet de dés de 100 façon jeu de rôle). Mais attention, plus vous restez longtemps à un endroit, plus vous risquez de déclencher un événement aléatoire qui aura un effet négatif sur le groupe.
Trouver le bon équilibre entre les choix narratifs et la survie est donc primordial pour parvenir à vos fins, d’autant plus que, s’il est possible de terminer une partie avec deux ou trois membres encore en vie (en cas de troisième décès, c’est game over), la perte d’un personnage vous empêchera d’avoir accès à certains dénouements.
Autrement dit, le gameplay est simple mais terriblement efficace et s’avère suffisamment bien huilé et pensé pour offrir un minimum de challenge aux joueurs et aux joueuses, chose plutôt rare pour le genre auquel le titre appartient. C’est plutôt sympa.
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