Les Vikings constituent un peuple souvent défini comme étrange, encore méconnu du grand public bien que récemment mis à l’honneur dans la série éponyme. Alors, quand les rumeurs ont émané qu’un nouvel épisode canonique à la licence phare d’Ubisoft, Assassin’s Creed, se déroulerait dans cet univers aux couleurs nordiques, la curiosité a fait son travail jusqu’à sa révélation officielle en avril dernier sous le nom de Assassin’s Creed Valhalla.
Aux manettes de ce nouvel opus sortant deux ans après un précédent Odyssey apprécié par les joueurs malgré quelques tares (notamment une IA encore trop modeste et une répétitivité parfois trop visible), on retrouve le studio d’Ubisoft Montréal (accompagné de 14 autres studios, contre 10 au total pour Odyssey) dont les équipes ont déjà été à l’honneur pour le renouveau de la licence en 2017 avec l’opus Origins, salvateur et prometteur. C’est ainsi qu’après une impasse en 2019, la licence clé de l’éditeur français fait son retour pour tenter de nous en mettre plein la vue. En tout cas, ce sont les promesses d’un studio qui connaît son sujet et qui veut nous le faire savoir.
Conditions de test : Nous avons pu parcourir l’ensemble des régions composant cet Assassin’s Creed Valhalla en accomplissant une très grande partie du scénario principal mais aussi en touchant à tous les types d’activités diverses proposées, pour une durée totale de jeu avoisinant les 40h en difficulté normale sur PlayStation 4 Pro.
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Tel est le crédo de la campagne publicitaire autour du jeu. Jouer à Assassin’s Creed Valhalla doit vous faire sentir dans la peau d’un Viking. Autant répondre à cette problématique d’emblée : c’est un pari gagné pour l’éditeur français. Eivor, féminin comme masculin, se démarque par sa prestance et son allure, dure, forte, rude, mais terriblement authentique. Car même pour un peuple fier, courageux et austère que sont les Vikings, la nécessité de rester en vie à la fin du IXe siècle (nous sommes en l’an 873) n’est pas une mince affaire. Alors, au travers de conversations et autres réminiscences, vous commencerez à vous attacher à ce peuple festif, un peu brut de décoffrage mais tellement attachant.
Nul doute que les équipes d’Ubisoft Montréal ont accompli un travail d’orfèvre pour reproduire, quasi chirurgicalement, ce que l’on s’imagine être le quotidien de ce peuple nordique. Connu comme étant de véritables barbares terrassant tout sur leur passage, les Vikings nous montrent ici un autre visage, celui d’un peuple n’ayant pas le choix d’avancer dans des terres adverses afin de s’implanter pour survivre, ni plus ni moins, et vous rencontrerez d’épiques figures historiques.
Cette impression se renforce avec la nécessité pour votre équipe de Vikings de fonder un foyer humain, solidaire et autonome. Pour cela, après environ 4h de jeu, vous débarquerez en Angleterre et il vous sera demandé de créer votre colonie du nom de Ravensthorpe, venant de « corbeau » en anglais. Avec un vrai système connu des jeux de simulation, vous devrez créer des bâtiments, grâce à des ressources amassées dans des monastères ou sur le terrain, afin de faire prospérer votre hameau en un véritable royaume (avec une boulangerie, une forge, un salon de tatouage, une écurie pour former votre cheval, un chantier naval etc.) où chaque habitant trouve sa place.
La colonie fait donc son grand retour après une première couche dans Assassin’s Creed III. Et bien qu’au début on pourrait croire que ce n’est qu’accessoire, vous vous rendrez rapidement compte qu’il ne vous faudra pas négliger cet aspect central du titre, si ce n’est la composante majeure de votre évolution. Vous pourriez ainsi passer aisément à côté de certains aspects (notamment mystiques ou d’autres qui font leur retour sans rentrer dans les détails) ou conversations si vous ne rentrez jamais à la maison dépenser vos ressources amassées (les matières premières essentiellement).
Bien entendu, vous n’arrivez pas sur les côtes anglaises par hasard. Mais pour ne pas vous divulgâcher le scénario, nous omettrons les raisons qui vous ont conduits à rejoindre ces territoires éloignés de votre foyer originel, la Norvège. Vous apprendrez alors rapidement qu’Eivor n’a pas eu un destin facile et est voué.e à servir les dieux et notamment Odin, le Tout-Puissant.
Eivor, L’Ami.e-des-Loups
Si l’on en vient à parler du personnage principal de ce nouvel opus, Eivor, nous aurions pas mal de choses à dire. D’abord, sachez que vous pourrez choisir – et changer quand vous le souhaitez – le sexe de votre personnage. Mais vous pouvez aussi décider de laisser l’Animus choisir pour vous en fonction des fragments d’ADN les plus exploitables en fonction de chaque scène. Du moins, c’est comme cela que la justification est donnée.
A noter que l’évolution de votre équipement (composé de 5 éléments) est différente de ce qui se faisait lors des précédents opus. Finie la pelletée d’équipements à revendre, jeter ou démonter car on trouve mieux sur le terrain. Cette fois, vous pouvez garder le même élément du début à la fin du jeu si vous le souhaitez, en le faisant progresser via des améliorations disponibles en ramassant des matériaux comme du fer. Ce système reste très intéressant car l’on se rend tout de suite compte de l’évolution progressive de notre personnage, que l’on va bichonner du début à la fin du jeu. Ubisoft a enfin amélioré cet aspect de loot intensif qui se prêtait plus à du tri qu’à véritablement profiter d’un équipement.
On pourra bien entendu ramasser sur le terrain des équipements de tenues légendaires qui agrémenteront notre plastique, tout comme nous pourrons pour la première fois associer des runes ramassées dans des coffres afin d’agrémenter une supériorité à notre équipement comme une résistance accrue aux chocs, mais aussi une augmentation de notre force d’attaque.
Que vous choisissiez d’incarner un homme ou une femme, les répliques seront les mêmes bien qu’accordées en fonction. On notera le caractère bien trempé de ce protagoniste qui possède un certain charisme et qui en impose dans de nombreuses situations (notamment quand il s’agit d’affronter ou de provoquer des adversaires avant un affrontement).
Une claque même sur old-gen ?
Sur PlayStation 4 Pro, rares ont été les moments où la console ne se met tout simplement pas à souffler tout ce qu’elle peut dans un vacarme de ventilation (mais bon, on en a l’habitude). Le jeu n’a pas souffert de gros lags handicapants pendant notre test, le jeu était plutôt fluide et répondait bien, mais nous n’avons pas pu nous empêcher d’être déçus par la quantité de bugs, objets flottant dans l’espace, collisions (parfois devant relancer le jeu pour se débloquer), quêtes bloquées, cheval en lévitation, mauvais mixage audio, drakkar bloqué etc., qui nous sautent aux yeux (et aux oreilles) et cassent l’immersion.
Bien qu’il s’agissait encore d’une version pré-lancement et que de nombreux bugs ont été résolus depuis, on s’attendait à un polissage un peu plus efficace. Malheureusement dans certaines cinématiques encore, des éléments apparaissent et s’affinent en quelques secondes et ce même au premier plan. Globalement, toute une portion du jeu une fois la colonie débloquée est clairement la moins achevée et mérite un dernier coup de polish, même si on commence à avoir l’habitude dans les derniers jeux de l’éditeur français.
De plus, et ce n’est pas une nouveauté dans les jeux Assassin’s Creed, la modélisation des visages (du moins sur PS4 Pro) laisse encore à désirer, surtout en cette fin de génération. Les visages sont encore parfois trop rigides et les animations faciales et synchronisations labiales imprécises. Il faut néanmoins avouer que dans quelques cinématiques très importantes, cela a tendance à gagner en qualité.
Nous n’avons pas forcément remarqué de personnages secondaires se ressemblant à outrance, montrant qu’Ubisoft a fait des efforts pour donner vie à votre colonie ou aux régions que vous allez visiter. Mention spéciale aux forêts et aux vallées enneigées, vraiment réalistes et à la diversité de la faune, vivante et autonome. Il vous est même possible de caresser les chiens présents dans votre colonie pour un moment chaleureux.
Si par contre on peut saluer quelque chose, c’est la qualité des éclairages offerts dans de très nombreuses scènes. On pense notamment à notre pays de départ, la Norvège où le soleil frôle quasi en permanence l’horizon dans une lueur très prononcée, ou encore le passage des rayons du Soleil au travers des feuilles des forêts peuplant l’Angleterre profonde. De même pour la réalisation des domaines d’Asgard et de Jötunheim, les zones mystiques et mythologiques du jeu, totalement saisissantes de beauté. Véritable pan à part de l’histoire principale, vous incarnerez et côtoierez des personnages mythiques en proie à des difficultés pour maintenir l’ordre dans le royaume des dieux.
Bon, on passera sur les interminables temps de chargement très présents au lancement d’une quête, lors de chaque mort mais aussi lors des déplacements « rapides » entre vos points de synchronisation, pouvant durer plusieurs dizaines de secondes tout de même.
Les voix originales, elles, sont posées et très convaincantes. Nous n’avons eu accès aux voix françaises que quelques jours avant la sortie de ce test et nous avons pu alors nous rendre compte d’une qualité moyenne dans le choix de celles-ci, alors que l’écriture des textes est plus qualitative que dans les derniers Assassin’s Creed. On préférera alors la version originale, mieux synchronisée également. L’ambiance sonore est, elle, totalement en adéquation avec l’univers avec une multitude de sons ou musiques spécifiques à certaines actions ou lieux, chapeau bas.
Et enfin, le jeu bénéficie une fois de plus d’un mode photo, assez sommaire avec l’ajout de quelques filtres mais qui n’égale pas celui d’un Ghost of Tsushima. Reste que faire un arrêt sur image d’une course à cheval au soleil couchant est totalement jouissif.
Un gameplay ultra-complet
Que serait un jeu Assassin’s Creed sans toutes ses possibilités de gameplay offertes et utilisables à la discrétion du joueur ? Depuis le retour de la licence en force avec l’épisode Origins, le gameplay s’est considérablement étoffé pour coller aux codes des Action-RPG. Histoire de boucler la boucle, cet épisode proposera des nouveautés mais aussi le retour d’anciennes mécaniques bien connues des joueurs de la première heure.
Si vous vous posiez la question quant à un éventuel retour des choix dans les dialogues, sachez qu’ils sont bien présents et de manière plus décisive que dans certains pans de l’opus précédent. Là où il ne s’agissait que de tournures différentes dans Assassin’s Creed Odyssey, ici, de véritables choix entraîneront des conséquences (surtout à court terme). Nous n’avons pas encore pu voir si cela pouvait affecter le end-game mais en tout cas les promesses sont tenues.
Sachez qu’il existe une multitude de possibilités en ce qui concerne l’abord d’une situation et notamment pour pénétrer dans une enceinte gardée : infiltration, payer un habitant, foncer dans le tas, le jeu nous laisse vraiment le choix et c’est plutôt plaisant. Bien entendu, l’infiltration est le propre des assassins, et on peut célébrer le retour de la capuche sur votre cape pour vous fondre dans le décor bien que cela reste optionnel car dans la plupart des cas, foncer dans le tas sera bien plus efficace, d’autant plus que de nombreuses hordes vous attaqueront.
On en vient alors à l’intelligence artificielle, si on peut la qualifier ainsi. On le sait, les jeux Ubisoft (et les open-world) ne sont pas réputés pour posséder une IA des plus efficaces. Et ce nouvel opus ne fait pas exception. En effet, dans un nombre incalculable de fois, vos ennemis ne réagiront pas de façon naturelle. On pense notamment aux situations où vos adversaires feront la queue pour vous affronter, ou encore quand il suffit de vous accroupir dans l’herbe pour disparaître aux yeux d’ennemis pourtant alertés.
Contrebalancez cela avec des situations où, pourtant en infiltration, avec une capuche et en marchant doucement, très loin d’eux, certains ne manqueront pas de vous repérer et lancer l’affrontement. A vous de cesser toute tentative de déclenchement d’alerte en utilisant par exemple votre lame secrète, qui fait son retour dans cet épisode après une impasse dans Odyssey, bien qu’amenée ici par de grosses ficelles scénaristiques.
Qui dit lame secrète, dit confrérie des assassins ou plutôt Ceux qu’on ne voit pas. Vous pourrez leur fabriquer un bureau dans votre colonie pour répondre à leurs demandes de contrat et d’assassinats de membres de l’Ordre des anciens de retour dans cet opus en très grand nombre, un peu partout sur la carte. Un système d’indices dispersés permettent de les localiser et il vous suffira de les assassiner pour valider leur meurtre, de manière un peu trop simple à notre goût, suivis des séquences dans l’Au-delà.
Si jamais les ennemis ont réussi à donner l’alerte ou si vous débarquez en drakkar devant un monastère par exemple, vous pourrez à tout moment déclencher le déchaînement de votre horde de guerriers en les mobilisant grâce à une corne de brume sonnant l’avènement d’un raid. En effet, dans ce nouvel opus, vous avez la possibilité de recruter des Vikings afin de vous aider à piller les zones alentours pour récolter des ressources afin d’accroître le confort et les huttes disponibles dans votre village.
Quand on parle d’attaque de masse, on s’attend à être accompagné.e d’un second. Vous pourrez recruter votre Jomsviking dès que vous aurez créé votre caserne à Ravensthorpe. Après l’avoir personnalisé, ce personnage vous suivra dans tous vos raids et vous secondera. Mais il pourra également vous être emprunté par un autre joueur en ligne pour accomplir des missions et ainsi vous rapporter de l’argent à ramasser à son retour, bien que cet aspect reste gadget.
Parmi les mouvements qui font leur retour dans ce nouveau jeu, on retrouvera les Sauts de la foi, suite à une synchronisation sur des hauteurs. On aime toujours autant l’animation de chute pour tomber dans la paille ou des feuilles mais on regrettera une incohérence assez importante. En effet, vous pourrez dès le début du jeu utiliser et effectuer ces sauts alors même que c’est un des membres de Ceux qu’on ne voit pas qui vous l’enseignera en vous prenant sous son aile au bout de plusieurs heures de jeu. On comprend l’intention d’immiscer ce passage dans le scénario mais pour nous, il s’agit d’un raté.
Alors que le reste des déplacements se feront à pied ou à cheval, d’ailleurs plutôt agréable à contrôler, les traversées en bateau sont sympathiques, agrémentées de chants nordiques ou d’histoires savoureuses. Pourtant, il faut bien avouer que la navigation n’est pas tout le temps rose. Les rivières traversant les régions d’Assassin’s Creed Valhalla sont assez étroites et jurent avec les énormes étendues d’eau du précédent volet. Dès lors, les demi-tours mais aussi les changements de direction peuvent s’avérer compliqués voire handicapants quand il s’agit de fuir rapidement une zone truffée d’ennemis assoiffés.
Vous pourrez ainsi user de vos connaissances acquises grâce aux points de compétences pour les vaincre. Dans ce nouvel opus, 3 arbres différents sont disponibles : le corbeau (techniques d’assassins), l’ours (techniques du guerrier) et le loup (techniques du chasseur). Le système d’évolution de votre personnage évolue grandement dans Assassin’s Creed Valhalla et il faut l’avouer, ce nouveau système nous a considérablement séduits. Voilà la force de ce jeu qui sait se réinventer sans bousculer les codes bien connus des joueurs.
En effet, exit les montées de niveau grâce aux points d’expérience. Ici, il vous faudra acquérir de l’expérience pour gagner des points de compétences à dépenser dans les arbres associés, reliés entre eux et se dévoilant au fur et à mesure. Avec un total avoisinant très probablement les 300 items, le jeu pulvérise ce qui était disponible précédemment. Il faut tout de même nuancer en précisant qu’il ne s’agit pas exclusivement de nouveaux mouvements ou attaques mais également de boost de santé, de dégâts d’attaques, de résistance aux coups etc.
Ce qui est le plus réussi et qui ajoute une composante non négligeable dans ce nouveau type de progression, c’est la possibilité de pouvoir enlever une compétence acquise et la remplacer par une autre à n’importe quel moment, voire même de tout vider pour tout recommencer sur un autre chemin. Gros point fort pour les développeurs qui ont su renouveler les compétences et l’augmentation de niveaux maintenant alliés à une puissance, identifiée dans chacune des régions du jeu pour vous indiquer si vous êtes prêt.e ou non à vous y rendre.
Le jeu réussit d’une très belle façon à varier les plaisirs en vous imposant d’affronter de manière presque aléatoire les types d’ennemis, allant de l’archer à la grosse brute imposante. Pour les affronter, vous aurez accès à d’autres capacités en appuyant sur la touche directionnelle bas (sur PS4 toujours) pour utiliser notamment une torche, appeler votre monture, votre navire, lancer une attaque de raid, lancer une ligne de pêche, méditer etc. Sinon, les mouvements de base sont de retour, à savoir frappe légère, frappe lourde, esquive, parade, sifflements etc. Le gameplay de base est plutôt classique mais pas forcément évident à prendre en main les premières heures.
Des nouveautés par petites touches
Heureusement, le gameplay va s’étoffer au fil des heures de jeu pour atteindre un paroxysme aux alentours des 20h de jeu, suffisantes pour avoir fait le tour de ce que propose l’opus en terme de gameplay. Outre les raids mais aussi les assauts permettant de délivrer un domaine de son emprise en enfonçant portes, barrières et en éradiquant tous les ennemis, les barres de vie et d’adrénaline sont bien entendu de retour et sont toujours aussi capitales pour déclencher notamment les attaques des aptitudes.
Les aptitudes sont un ensemble de coups, d’attaques et autres enchaînements que vous pourrez déclencher avec votre adrénaline. Cette jauge se remplit en donnant des coups aux adversaires ou en mangeant des champignons destinés à cela. Ces aptitudes – à utiliser avec parcimonie car disponibles en fonction de cette jauge – vont d’une ruée vers l’adversaire en le renversant, à une flèche dirigeable, en passant par le déploiement d’un loup (oui, oui) ou encore de flèches empoisonnées.
D’ailleurs, les mises en scène de mise à mort accompagnées de démembrements, encastrements et autres décapitations sont saisissantes, vives, admirablement orchestrées et terriblement authentiques. Globalement, le jeu est dur, mature, très violent, sanglant et ne laisse aucune pitié aux âmes sensibles.
Ces aptitudes (environ au nombre de 20) se trouvent via des livres du savoir, bien cachés dans des villes ou des grottes. Vous pouvez en affecter 8 en tout en permutant quand vous le souhaitez entre d’autres aptitudes. Déjà connues des joueurs, ces aptitudes apportent malgré tout du sang frais quant au renouvellement de l’expérience joueur. D’ailleurs, ce ne sont pas les seules choses que vous trouverez dans ces lieux : artéfacts, richesses et autres éléments de tenue sont tout autant de choses à retrouver par centaines. D’ailleurs, ces objets sont maintenant localisés par des points lumineux de couleur sur la carte sans précision, obligeant à vous y déplacer.
Ces points de couleurs peuvent également cacher des items romains à retrouver, des duels de beuverie, des cairns (empilement de pierres), des anomalies de l’animes, des joutes verbales, des bêtes légendaires ou autres masques maudits. Autant d’activités énergivores qui gonflent très fortement une durée de vie déjà très honnête.
A de nombreuses reprises, l’ATH d’Assassin’s Creed Valhalla vous donnera des indices pour localiser la zone ou la personne voulue là où tout était très dirigé et précis dans les précédents opus. Sensation renforcée avec l’incarnation de votre guide, le corbeau Synin, remplaçant l’aigle des précédents titres. Toujours aussi utile, le corbeau ne vous indiquera dorénavant qu’une zone limitée où continuer vos recherches alors qu’avant, la localisation d’adversaires ou d’objectifs se faisaient via la vue aérienne.
S’il faut être tout à fait honnête, même si l’on comprend la démarche d’Ubisoft pour rendre son jeu moins dirigiste et laisser plus d’importance au joueur, l’ancien système de recherche aérienne nous paraissait être satisfaisant et devenant ici finalement que peu utile car pouvant très bien être mis de côté tant la vision d’Odin, elle, est franchement utile. D’un simple appui long sur la touche R3 (sur PS4), le joueur peut apercevoir en transparence, adversaires, coffres et objectifs de quête sans broncher.
A noter que ces paramètres peuvent être modifiés pour faciliter ou durcir votre épopée en séparant les combats mais aussi l’exploration. A une époque où l’accessibilité est enfin mise en avant dans les jeux vidéo, nous saluons Ubisoft d’y avoir contribué sur de nombreux points (sous-titres, mode daltonien, aides contextuelles à l’écran etc.).
Une autre nouveauté de gameplay intervient dans ce nouvel opus, la possibilité de se battre avec 2 armes en main. Nous avons testé les trois possibilités et nous devons avouer qu’avoir une arme forte en arme principale et une autre arme en secondaire a été notre préférence. Il vous est également possible de choisir de placer un bouclier en arme secondaire pour parer les attaques mais aussi pourquoi pas de vous battre avec deux boucliers, même si cela reste nettement moins efficace.
Cela peut donner lieu à des sacrés performances tant le gameplay demande de s’adapter et d’utiliser tous les boutons possibles et inimaginables associés à des coups ou attaques spéciales. Avec une progression très lente, maîtriser le gameplay et toutes ses particularités demandera énormément de temps et nul doute que vous n’obtiendrez que pleinement satisfaction de votre style de jeu avant un bon bout de temps.
Et le scénario dans tout cela ?
La licence Assassin’s Creed est appréciée des joueurs pour son sens de l’Histoire, racontant des pans historiques agrémentés d’ajouts fictionnels. Si l’on peut saluer un aspect de cette nouvelle itération, c’est l’ambiance générale du jeu. On se sent Viking et on devient Viking. On se prendra rapidement d’affection pour un.e Eivor, dont la malchance et la vie en général en aurait fait craquer plus d’un.e.
Alors que sa destinée se révèle bien plus grande que ce qu’il n’y paraît, Eivor va se retrouver confronté.e à la réalité du terrain d’une population contrainte de s’exiler car ne se sentant plus chez soi en Norvège. Sans l’exprimer explicitement, le jeu aborde des thèmes comme la différence, l’amour mais aussi la résilience et la fraternité. Autant de thèmes qui font quand même chaud au cœur dans ces périodes si perturbées que l’on vit actuellement. Bien entendu, cela n’enlève pas la violence, mais comme elle n’est jamais gratuite et qu’elle colle parfaitement à l’univers des Vikings tels qu’on les imagine, le rendu est impeccable de justesse et d’honnêteté.
Le studio d’Ubisoft Montréal semble avoir appris de ses erreurs passées et nous propose ici un scénario, plus convenu, plus linéaire mais aussi plus dense et dynamique que dans Odyssey. Finies les fioritures et les déviances dans énormément de directions sans savoir où donner de la tête, le jeu est bien plus contenu et nous embarque dans une épopée à la recherche d’alliés pour renfoncer notre empreinte dans un territoire totalement inconnu, mais très vaste, sûrement bien plus que son prédécesseur Odyssey.
La notion de quêtes annexes disparaît également pour laisser place aux activités telles que les joutes verbales, les événements de monde ouvert ou encore les banquets, jeux de dés, recherches de bêtes légendaires et autres aides aux habitants. On remarquera également le retour de Reda, le petit garçon donneur de quêtes quotidiennes et que l’on peut retrouver dans notre colonie.
Pour choisir vos quêtes, vous pourrez faire appel à Randvi, qui depuis sa table des alliances vous guidera sur les régions disponibles à prospecter, notamment en fonction de votre niveau de puissance. Une fois toutes les quêtes d’une région terminées, vous les rallierez à votre cause une bonne fois pour toutes. Si de prime abord cela peut paraître déstabilisant car étant trop habitué.e.s au système quêtes principales/quêtes annexes, on se rend vite compte qu’un tel système gagne en lisibilité et gagne d’autant plus notre attention que nous ne sommes plus en train de chercher quelle quête est la plus proche de nous à tel moment.
Mais ne croyez pas que le jeu est plus petit pour autant. Avec un contenu ultra-riche et plusieurs centaines de lieux à visiter, comptez 4h pour apercevoir l’écran-titre quand plusieurs dizaines d’heures de jeu seront nécessaires pour tout visiter en avoisinant probablement les 100h de jeu pour tout récolter, et ce, sans compter les extensions à venir d’ici fin 2021. De plus, Ubisoft a fait de gros efforts en ce qui concerne l’aspect GPS omniprésent auparavant et nettement diminué ici nous forçant à lever les yeux et admirer les somptueux paysages dépeints devant nous.
Outre les quêtes principales d’Eivor au royaume d’Angleterre, vous pourrez accessoirement retourner en Norvège au cours du jeu avant un retour bien plus tard dans la partie. Mais ce qui ne vous étonnera pas, c’est que le présent est bien de retour dans cet épisode clôturant une trilogie mythologique, dans les traces de Layla Hassan que les joueurs connaissent bien, mais en proies à de violents remords suite aux événements d’Assassin’s Creed Odyssey, le tout lié à des changements d’humeur à cause du puissant sceptre en sa possession. Layla est donc de retour et enquête sur la présence d’ossements appartenant à notre héros/héroïne, Eivor, sur le sol américain.
Plusieurs fois dans le jeu, vous reviendrez dans le présent et vous retrouverez notamment d’anciens personnages bien connus des joueurs dont nous vous tairons le nom pour ne pas vous gâcher la surprise. A souligner que l’on peut retrouver Layla à de multiples reprises dans les souvenirs d’Eivor via des anomalies de l’Animus où vous incarnerez Layla empruntant un chemin initiatique de parkour où vous récolterez des données mystérieuses.
Bien que le scénario soit solide, il ne va pas du tout révolutionner ce à quoi nous sommes habitués. La faute à une série déjà éprouvée par le poids des années et qui montre quand même un essoufflement après 3 jeux dans la même trame narrative (notamment du présent). On pourra notamment reprocher que certaines quêtes traînent un peu en longueur et que le jeu mette vraiment plusieurs heures avant de montrer ses merveilleux atouts. La licence doit absolument se renouveler dans les prochaines années si les développeurs ne veulent pas perdre les fans de la première heure et les nouveaux arrivants.
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