Premier jeu d’Acme Gamestudio, Asterigos : Curse of the Stars vient tout juste de sortir. Se déroulant dans un univers inspiré de la mythologie gréco-romaine, le soft arbore une esthétique qui peut rappeler un certain Immortals Fenyx Rising, pour la touche animation qui s’en dégage. Le titre édité par tinyBuild Games est un action-RPG fortement influencé par les Souls de FromSoftware.
Une énième tentative sur ce terrain, du AA notamment, dont on ne compte plus les représentants. Reprenant des idées à droite et à gauche, Asterigos compte bien se positionner comme une alternative potentiellement plus accessible que la concurrence.
Condition de test. Comptez facilement de 12 à 15 heures de jeu pour en voir le bout. Nous avons réalisé une bonne partie des quêtes secondaires et pris la peine de fouiller un peu les zones, à la recherche de coffres et collectables, dans ce lapse de temps. La durée de vie dépendra en partie de vos skills.
Sommaire
ToggleConquérants héroïques
C’est donc entouré d’architectures issues de la Grèce et de la Rome antique que nous débutons notre aventure. On incarne Hilda, une brave et téméraire guerrière appartenant à la Légion du Vent du Nord. Elle recherche son père disparu et pénètre dans la cité d’Aphes. Durant sa quête, elle en apprendra plus sur le monde qui l’entoure, et sera aux premières loges d’un bouleversement historique qui déterminera le destin du royaume. Bercé par de très belles mélodies raccords avec l’univers proposé, on arpente divers lieux assez vastes en prenant soin de réaliser les missions qui nous sont confiées par une femme énigmatique. Si l’histoire se laisse apprécier, la manière dont elle nous est divulguée, et à quel rythme, complique un peu son appréhension et appréciation.
Souhaitant jouer sur une approche relativement cryptique, à l’instar d’un Bloodborne, entre autre, Asterigos multiplie les données manuscrites à lire pour approfondir le lore. Et les dialogues sont légions. De plus, il est possible de trouver des échos narrant des évènements sans que l’on comprenne toujours qui sont les personnages concernés. En fait, ce problème se pose assez vite dans le jeu. Une fois le HUB découvert, qu’il faudra sans cesse revisiter pour valider une quête et entamer une nouvelle, nous sommes assaillit de pléthores de noms et de termes. Au point de nous faire perdre le fil. Et ce n’est pas faute d’être attentif. Bien sûr, le récit reste appréciable et compréhensible concernant les enjeux, mais pas mal de données entrent par une oreille pour ressortir de l’autre.
Après tout, dans un titre qui se veut proche d’un FromSoftware, c’est logique. Et on fini par s’en accommoder. Néanmoins, on sent dans Asterigos : Curse of the Stars un désir de mettre la narration plus en avant. Ce qui est louable, d’autant que l’on a le droit à des doublages qualitatifs, ceci étant, le résultat en jeu est assez discutable. Cela est visible aussi dans les quelques choix narratifs que nous pouvons faire en cours d’aventure mais qui, au fond, n’ont pas d’impact réel sur le déroulé de l’intrigue. Ni même de la scène en question vous demandant le dit choix. C’est un constat que l’on a souvent eu au cours de notre périple.
Hilda, la rebelle
Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un double AA, mais on a l’impression que les studios ont, peut-être, vu un peu trop grand. Déjà, vis-à-vis de la map et de la structure du soft. Proposant des lieux interconnectés avec quelques raccourcis à dénicher, le tout étant parsemé de stèles de repos, remplaçant les traditionnels feux de camp, l’étendue des zones et leur agencement est relativement gênant. Asterigos ne lésine pas sur les embranchements et n’hésite pas à jouer un peu sur la verticalité. Le souci, c’est qu’en l’absence de map et de toute indication pour trouver son chemin, il est aisé de se perdre. Dans le bourg principal déjà, mais surtout dans les mines bien galères à parcourir.
Et si cela pouvait fonctionner sur des licences FromSoftware, ici, pour nous, ce n’est pas convaincant. Le level design laisse un peu à désirer et les environnements sont peu engageants. Le jeu ne brille d’ailleurs pas par sa technique ni ses graphismes. Ce n’est pas très beau, mais n’en est pas foncièrement moche pour autant. En particulier grâce à sa patte graphique un peu cartoon, si l’on peut dire, donnant un petit quelque chose en plus. En revanche, quand bien même quelques lieux sympathiques et des architectures plus travaillées que dans un Valkyrie Elysium, qui nous a grandement déçu, l’ensemble manque tout de même de vie.
Trop peu de détails présents pour donner suffisamment de consistance à l’univers d’Asterigos qui ne nous a jamais vraiment impliqué, accentuant la lourdeur du voyage et de nos déambulations sur la map. De surcroît, nous l’avons mentionné plus haut, les allers-retours seront nombreux et tout système de téléportation ne sera pas accessible avant un bon nombre d’heures. Parcourir le monde d’Asterigos peut vraiment devenir fastidieux. Qui plus est quand l’héroïne trottine. Et ce n’est pas les sprints qui crament de l’endurance qui arrangeront la chose. Surtout qu’il n’y a pas vraiment de moyen pour augmenter la taille de cette jauge.
Si l’on additionne ces points, on a vite la drôle d’impression d’être en face d’un Beat’Em All, voire du Hack’n Slash plus qu’à un titre censé nous happer dans son univers et nous inviter à l’expédition. Sur ce dernier élément, on est encore fasse à un léger aveux de faiblesse, tant nos recherches ne seront pas récompensées comme il se doit. Trop peu de collectables valent véritablement le coup. Il s’agira le plus souvent de potions ou de matériaux pour l’amélioration des armes. Cela conviendra sans doute à des gens, mais pour nous ça ne suit pas nos attentes, et en partie des promesses faites par la proposition du jeu.
Le Destin d’Aphes
Il y a au moins les affrontements pour rattraper le coche et faire d’Asterigos un soft disposant de bonnes idées. Si l’on regrette que l’ensemble des armes soit un peu vite disponible dans notre inventaire, on apprécie leur diversité et leur complémentarité. Double-dagues, épée avec bouclier, bâton magique ou gant à impulsion explosive, il y a de quoi varier les plaisirs. Le petit plus, c’est que nous pouvons équiper deux armes simultanément pour effectuer des combos spécifiques. Si la profondeur est limitée, il y a tout de même assez de possibilités pour ne pas s’ennuyer. Puis, chaque arme possède aussi une spécialité. Il s’agit d’une sorte de capacité spéciale qui s’active en échange d’endurance. Vous pourrez ainsi obtenir un dash amélioré, une parade, une mine, etc.
Ce n’est pas tout, puisque grâce à l’arbre de compétence vous débloquerez de nouvelles capacités pour vos armes, dont certaines valent vraiment le coup (lancé de bouclier, grappin, etc). Le gameplay ne cesse de s’enrichir au fil de l’aventure et offre des combats plaisants. A vous de tester votre couple d’arme préférée pour terrasser un bestiaire bien fourni. N’oublions pas la présence de compétences spéciales s’apparentant à des magies ou encore la luciole permettant d’infuser vos armes d’un élément. Sachez que dans Asterigos : Curse of the Stars vos attaques ne dépendent pas de l’endurance. Seul les sprints, spécialités d’armes et les esquives en dépenseront. Un choix qui privilégie l’action et le dynamisme, toujours dans la veine d’un Bloodborne. Dans une moindre mesure.
Sur l’action, les développeurs s’en sortent très bien. Un patch ne serait quand même pas de trop, afin de corriger les quelques soucis d’hitbox et les moments où la technique chute un peu. Car les morts injustes sont monnaies courantes, et ce pour diverses raisons techniques et de finitions. On ne parlera pas de la lenteur des animations lors de l’usage d’une potion, très problématique à notre goût. Enfin, les sensations de combats ne sont pas désagréables, les feedbacks sont corrects, bien qu’on est en droit d’en attendre plus, et le challenge reste abordable malgré les imprécisions. Le jeu propose d’ailleurs trois niveaux de difficulté pour satisfaire tout le monde, ainsi qu’un New Game +. Puis, le bestiaire est assez diversifié, puisant dans la mythologie gréco-romaine, de même que les boss.
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