Bien connu par toutes les générations, l’univers des célèbres Gaulois est de retour dans un nouvel épisode intitulé Astérix et Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal. Le jeu développé par OSome Studio et édité par Microïds est sorti le 21 novembre dernier sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch. Alors le village résiste-t-il encore et toujours à l’envahisseur ?
Conditions de test : Nous avons terminé l’histoire principale du jeu, ainsi qu’une très grande majorité des quêtes annexes proposées, pour un total d’une quinzaine d’heures de jeu sur PlayStation 4 Pro. Nous avons pu tester le jeu en mode solo et en mode coop à 2 joueurs sur un même écran, dans tous les modes de difficulté.
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ToggleUn village peuplé d’irréductibles Gaulois
Votre épopée commence par une belle journée calme dans le village des plus moustachus des Gaulois. De retour d’une chasse aux sangliers fructueuse, vous êtes interpellés par le druide Panoramix, inquiet après avoir reçu une lettre d’une grande prêtresse, Hella Finidrir (prononcez rapidement) de l’île de Thulé (notre Islande d’aujourd’hui), enlevée par l’horrible Jules César. Vous êtes chargés de partir, accompagné d’Idéfix, récupérer les éclats d’un menhir magique qui vous permettra de retrouver la trace de sa créatrice, Hella.
Autant vous le dire tout de suite, votre route sera semée de (très) nombreuses embûches et de quelques centaines de vos ennemis romains. Le scénario, bien que simple et prévisible, vous promet des surprises et autres détours qui vous feront perdre de nombreuses minutes sur un objectif que vous pensiez acquis à la prochaine porte passée. Le jeu vous emmènera à travers 5 lieux différents, chacun étendu et partagé entre camps de Romains à nettoyer, puzzles à résoudre ou particularités de gameplay.
Et pour constamment vous surprendre, le jeu va enchaîner différentes expériences de jeu : entre la plage où l’on ne doit pas se faire repérer sous peine de recommencer du début, le chantier plein de Romains armés jusqu’aux dents qu’il faudra traverser sur des plateformes surélevées, aux grands bâtiments aux portes multiples et labyrinthiques, nous sommes constamment perturbés dans la maîtrise de notre environnement et de nos personnages, et là-dessus, XXL 3 fait du bon travail.
Les graphismes sont une vraie réussite à plusieurs points de vue : une très grande fidélité par rapport aux récents films d’animation de la licence grâce à la modélisation parfaite des personnages emblématiques ou des environnements variés et colorés. Même si l’on pourrait reprocher l’absence d’un peu plus de synchronisation labiale qui casse un peu l’expérience dans les dialogues. Dialogues qui, il faut le souligner, sont remplis de notes d’humour fidèles à l’esprit de Goscinny et d’Uderzo, les créateurs de nos Gaulois nationaux, notamment par le biais de nombreux jeux de mots.
Il faudra tout de même signaler plusieurs bugs de collisions notamment en cas de chutes des personnages ou d’éléments du décors entravant votre progression et provoquant des freezes de votre personnage quelques secondes jusqu’à que vous vous débloquiez ou que vous changiez de personnage. Oui parce qu’Astérix et Obélix XXL 3 est un jeu jouable en coopération locale à 2 joueurs sur le même écran, bien qu’étant intégralement terminable en solo. Le choix promet un équilibre mais celui-ci reste tout de même perfectible.
Romains, sangliers et… menhir
En effet, si vous décidez de vous lancer dans l’aventure en solo, l’ordinateur commandera automatiquement le personnage que vous avez décidé de laisser de côté, tout en sachant que vous pouvez passer de l’un à l’autre à la vitesse de l’éclair, permettant un dynamisme dans vos nombreux combats face aux Romains. Hélas, de ce point de vue, c’est parfois la douche froide.
Oui car bien que l’ordinateur assure son rôle aussi bien qu’il le puisse, l’IA subit quelques fois le moment et vous laisse gérer quasiment seul(e) l’action se déroulant devant vos yeux, vous laissant intervertir vos personnages afin de réaliser toutes les tâches nécessaires à la progression, quitte à rapatrier comme par magie votre compère laissé à l’abandon et n’ayant pas suivi le mouvement.
Nous reprochons donc ici le manque de finesse de l’IA qui parfois n’attaquera même pas les ennemis présents juste devant lui (mais n’oubliant quasiment aucun casque à ramasser constituant la monnaie du jeu), hormis une attaque directe qui lui permettra de se défendre. Et encore faudra-t-il que vos ennemis s’attaquent équitablement aux deux personnages, chose rarement réalisée puisque comme attirés vers vous, joueur réel.
Mais si vous vous décidez de vous lancer dans l’aventure en duo, le jeu prendra une toute autre dimension car les deux personnages sont ainsi à 100 % de leurs capacités car dirigés chacun par un joueur réel. Ainsi, vous pourrez vous répartir les tâches et ainsi user de vos compétences spéciales pour éliminer tous les ennemis et ce à tout moment de la partie en seulement quelques secondes.
En effet, chacun des deux compères possède des attaques plus puissantes comme faire voler un Romain en l’air ou le faire tournoyer autour de lui. Ceci combiné aux effets du menhir de cristal ou à la potion magique d’Astérix font que vos combos peuvent être destructeurs si bien utilisés. Car vous ne possédez pas de barre d’énergie illimitée. Celle-ci se remplira quand vous aurez adressé de nombreuses baffes à vos chers ennemis Romains ou si vous ramassez des éclairs d’énergie.
La montée en puissance de la Gaule
L’aspect amélioration des compétences des personnages s’exprime par l’achat de compétences dans le magasin de votre compatriote Epidemaïs afin d’accroître la portée et la force de vos attaques mais aussi votre jauge d’énergie ou encore votre santé. Santé qui se réduit comme peau de chagrin en cas d’attaque d’ennemis si vous n’êtes pas organisé. Des sangliers ou des paniers garnis vous permettront de régénérer la barre de vie et de ne pas mourir… sous peine de recommencer au dernier point de passage, de quoi irriter quelques fois tant leur position laisse à désirer.
Car ce qu’il faut savoir, c’est qu’une douzaine de camps jonchent votre route. Certains obligatoires, vous devrez être constamment sur vos gardes et user d’une méthode précise pour ne pas mourir et ainsi recommencer tout le camp en entier. Une fois le coup de main pris, votre efficacité vous permettra de triompher de ces épreuves. Dans ce cas, la coopération entre vos personnages sera principalement de mise et votre communication aussi.
Tout comme lors de la résolution des puzzles et énigmes où, parfois, vous devrez intervertir vos personnages très régulièrement pour les résoudre. Et là où nous pourrions penser qu’un personnage serait plus souvent utile que l’autre, le jeu est finalement très bien équilibré pour nécessiter aussi bien Astérix que Obélix. Nous regrettons finalement qu’Idéfix ne soit cantonné qu’à son statut de chien d’attaque (qu’il n’est pourtant pas vraiment) en vous aidant à blesser ou éliminer des adversaires (si vous pensez à l’envoyer à l’attaque) ou encore à chercher des os qui apparaissent au bout de nombreuses minutes (vraiment).
Heureux qui comme Obélix
Néanmoins, lors de notre test, nous avons eu l’impression qu’Obélix était légèrement plus vulnérable que son meilleur ami. Pas assez rapide pour contrer les attaques des ennemis à longues lances et ne possédant pas la capacité d’un « saut » entre deux plateformes aussi important qu’Astérix, Obélix ne tire son épingle du jeu que par le gameplay diversifié de son menhir de cristal, que lui seul peut commander dans la partie.
En effet, plusieurs fois, vous devrez passer d’un pouvoir à un autre (glace, feu, magnétisme ou pierre) afin soit de détruire des tours de guets, soit geler et ralentir vos adversaires, ou attirer des adversaires loin de vous ou des structures magnétiques afin de faire progresser votre équipe. Par ce biais, Obélix gagne en profondeur et occupe le centre de la place au même titre qu’un Astérix pourtant possesseur d’une potion magique dévastatrice et aux effets de combat vraiment jolis.
Par contre, un gros point noir vient souligner toutes ses nouveautés de gameplay : la gestion de la caméra. Le précédent volet possédait une caméra à gérer par le joueur avec de nombreux désagréments. Cet épisode ne réitère pas cette erreur… mais en produit d’autres. En effet, la caméra est gérée automatiquement par le système et donc rend beaucoup plus accessible le jeu pour les joueurs non initiés. Sachant qu’en coopération, si l’un de vous meurt, l’autre peut continuer de jouer jusqu’à la réapparition du premier.
Malheureusement, de nombreux inconvénients viennent ternir l’expérience. En effet, si vous disparaissez derrière un bâtiment, votre personnage apparaît en transparence et donc vous permet de le situer. Vous mais pas vos ennemis, que vous devez donc attaquer à l’aveugle. Parfois, de nombreuses phases de plateformes nous ont demandé de nombreux essais du fait d’un placement imprécis à cause d’une caméra lointaine ou au contraire trop proche. Un débrayage manuel de la caméra aurait été appréciable.
Venons en aux derniers points de ce test. Le titre approche une durée de vie de 10h environ concernant l’histoire principale, durée de vie qui peut être doublée en cas de réussite de tous les camps (qui peuvent être refaits pour améliorer le score) et de toutes les quêtes annexes (dont quelques unes répétitives). Nous déplorons néanmoins quelques raccourcis dans le scénario du jeu, notamment les voyages en bateau sans combat réel ou encore des cinématiques qui suffiront parfois à trouver l’éclat de menhir recherché sans gros challenge donc.
Le jeu possède également une bande-son originale et très adaptée à l’univers du jeu. Tout en sachant rester discrète par moments (concentration ou pénombre), elle sait exploser en cas de combat ou d’utilisation de la potion magique par exemple avec des sons très remarquables notamment pour votre coéquipier. Coopération qui remporte la palme d’or dans ce jeu qui vous fera tout de même passer de bons moments et ce pour tous les goûts car possédant 3 niveaux de difficulté.
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