Fraîchement présent au sein de l’actualité BD avec la sortie en octobre dernier de l’album Astérix et le Griffon, notre cher gaulois accompagné d’Obélix et son fidèle compagnon Idéfix reviennent également sur le devant de la scène vidéoludique dans Astérix & Obélix : Baffez-les Tous !. Une bonne nouvelle pour tous les fans de la licence et un motif d’espoir concernant son rayonnement sur le marché du jeu vidéo. Car après un dépoussiérage de la saga XXL soldant un troisième épisode en demi-teinte et un remaster de Astérix & Obélix XXL premier du nom gâché, nos deux compères avaient besoin d’un nouveau départ.
Microids et Mr. Nutz Studio ont eu la bonne idée, sur le papier, de proposer un beat’em up old school pour cet opus. Tant au niveau du gameplay, en souhaitant se rapprocher de Streets of Rage, dont la recette a montré qu’elle est toujours efficace de nos jours, qu’au niveau visuel, troquant la 3D des épisodes XXL pour un style graphique qui s’inspire grandement de la BD.
Dans l’idée donc, l’équipe autour de Astérix & Obélix : Baffez-les Tous ! semble avoir trouvé de quoi réconcilier les joueurs avec la licence. Direction le village d’irréductibles gaulois pour vérifier si cette bonne volonté se concrétise.
Conditions de Test : Nous avons principalement testé Astérix & Obélix : Baffez-les Tous ! sur PlayStation 4 Pro. Une petite partie du temps de jeu a quant à elle été effectuée sur PlayStation 5. Le mode Aventure a été complété en difficulté Normal au bout de 5 heures de jeu et quelques niveaux en difficulté Facile, Difficile et Très Difficile ont été lancés en Mode Libre.
Sommaire
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Au terme de la traditionnelle introduction on ne peut plus familière narrée par Serge Biavan, nous retrouvons le fameux village gaulois où réside nos deux héros et dont l’occupation demeure tant bien que mal désirée par l’Empire romain. Plus précisément, c’est en forêt que l’action démarre, aux commandes d’Astérix ou Obélix, selon le choix préalable du joueur.
Rapidement, le ton est donné avec l’arrivée quasi-immédiate de soldats romains à votre encontre et, à l’issue du premier niveau du mode Aventure, vous voilà prêt. L’intégralité du temps de jeu va être consacrée à la spécialité gauloise par excellence : la distribution de baffes. Une discipline qu’Astérix et Obélix vont pratiquer tout au long des 6 actes proposés par le soft, décomposés en plusieurs stages.
Chacun de ces stages se présente sous une structure très simple, typique des beat’em up 2D. Le héros progresse jusqu’à ce qu’une vague d’ennemis vous empêche d’aller plus loin puis, dès leur élimination, celui-ci peut alors continuer, et ainsi de suite jusqu’à la fin du niveau. Au cours de chaque combat, les ennemis vaincus lâchent des pièces ou des bourses qui, une fois collectées, améliorent votre score, à la manière d’un bon vieux jeu d’arcade.
Les combats n’ont pas le monopole du scoring, puisque lors des séquences calmes et en farfouillant un petit peu partout, il est possible de tomber sur des chemins optionnels qui conduisent vers des tonneaux contenant là aussi de l’argent. Outre la monnaie, qui de fait reste anecdotique du point de vue du gameplay, on trouve aussi de la nourriture à l’intérieur de ces tonneaux.
Astérix ou Obélix récupéreront plus ou moins de santé selon s’ils ingurgitent une pomme, un jambon ou carrément un sanglier entier, lequel remplit presque intégralement la barre de vie. Une aide bienvenue puisque, vous l’avez compris, les affrontements forment la partie intégrante de Astérix & Obélix : Baffez-les Tous !
Nous l’avons dit en introduction, quoi de mieux que placer la castagne en masse au centre du gameplay d’un jeu mettant en scène notre cher duo de gaulois. Certes, la saga XXL répond également au genre du beat’em up, mais avec ce passage à la 2D teinté d’hommage aux jeux d’arcade, les développeurs s’affranchissent des contraintes de la 3D et privilégient plus que jamais la baston.
Ça va cogner la bagarre
Et pour sauver la Gaule et autres contrées occupées par les Romains, Astérix et Obélix jouissent tous les deux d’une palette de mouvements dont la plupart leur est propre. Astérix, vif et petit, frappe rapidement et peut déclencher une tornade en guise de coup spécial. Il est également en mesure de saisir un ennemi, le faire tournoyer et le jeter droit devant lui.
Quant à Obélix, plus imposant, il tape fort et bénéficie légèrement d’une plus large portée. Son coup spécial consiste à distiller une série de trois baffes puissantes et son lancer s’effectue différemment que celui de son compère. Une fois un ennemi agrippé, Obélix peut lui infliger une farandole de gifles, avec la touche d’attaque normale, jusqu’à le mettre K.O., ou bien il peut s’en servir pour frapper tous les ennemis autour de lui via la touche de coup spécial.
Toutes les actions faites grâce à cette commande consomme de l’énergie, représentée par les éclairs situés près de la barre de vie et qui se rechargent en frappant les adversaires. Enfin tous deux sont capables de sauter, d’étourdir leurs opposants ou de foncer sur eux. Tout ça mis ensemble, on fait face à un gameplay qui se rythme naturellement entre attaques de base et mouvements spéciaux et il en découle dans un premier temps le plaisir de distribuer des torgnoles manette en main.
Cependant, une fois les mécaniques bien assimilées, la répétitivité se ressent petit à petit. Aucun power-up ou autre fonctionnalité du genre n’intervient malheureusement pour varier les plaisirs. On peut casser cette monotonie en jouant en coopération locale, mais il n’est pas question de se reposer sur ses lauriers, puisque l’on peut assez vite se retrouver submergé en cas de passivité ou de mauvais choix de mouvements, d’autant plus lorsqu’une très grande quantité d’ennemis s’affiche à l’écran, réduisant ainsi la lisibilité de l’action.
Le joueur peut tout à fait parer les attaques histoire de limiter un peu les dégâts, mais un tel mouvement dépense également de l’énergie, et il vaut mieux utiliser efficacement ces coups spéciaux que se focaliser sur cette commande. Prêtez d’ailleurs bien attention à la jauge de vie, parce qu’une fois vidée, et même si l’autre héros possède quant à lui encore de le vie, la partie se termine. Pensez donc, en solo, à switcher entre les deux gaulois dès que la situation se corse. Et sachez que plus l’on avance dans les Actes, plus les vagues d’ennemis s’avèrent denses et/ou relevées, jusqu’à rencontrer à certains moments des boss.
Les inévitables centurions font partie de ces adversaires plus coriaces, à la puissance et à la barre de vie accrue, mais on compte également Barbe Rouge, Cornedurus ou encore Olaf Grossebaf parmi eux. Car oui, si les Romains représentent la grande majorité des adversaires d’Astérix & Obélix : Baffez-les Tous !, nos deux gaulois s’échauffent aussi les mains contre les normands, des brigands, des pirates ainsi que des gladiateurs, pour ne citer qu’eux.
Certains niveaux se veulent tout de même plus pacifistes et font vraiment office de petite pause entre deux étapes traditionnelles. Le jeu vous demandera par exemple de démolir tous les objets destructibles dispatchés un peu partout avant le temps imparti. D’autres petits défis consistent à masher un bouton pour terminer une course le plus rapidement possible. Hélas, ces stages spéciaux se font tout de même rares, et on aurait apprécié davantage de contenu de ce genre.
Fidélité à la bande dessinée
Astérix, depuis 1959 et sa toute première apparition en bande dessinée, a vécu bien des péripéties et a dû voyager dans de nombreuses contrées au cours de celles-ci. Parcourir les 6 actes de Astérix & Obélix : Baffez-les Tous !, c’est se replonger dans plusieurs histoires connues du petit gaulois. Astérix chez les Bretons, Astérix en Hispanie ou encore Astérix en Corse, notre héros et son fidèle compère Obélix vont revisiter en accéléré le scénario de ces BD, l’occasion de revoir des personnages issus de ces aventures.
Jolitorax viendra vous demander de l’aide pour repousser l’offensive romaine contre les Bretons, Goudurix passera quelques jours chez les Gaulois pour s’endurcir, et Pépé tentera, grâce à la force et au courage d’Astérix et Obélix, de retourner auprès de son village et de son père, Soupalognon y Crouton. Avec ces visages familiers, les fans se voient directement caressés dans le sens du poil.
Malheureusement, les parenthèses narratives demeurent purement écrites et, hormis le narrateur, seuls Astérix et Obélix bénéficient de quelques lignes de doublage. On peut tout de même compter sur les voix officielles pour nos deux héros, en la présence de Jean-Claude Donda et Guillaume Briat, mais on regrette, certainement emportés par la bonne volonté du titre, de ne pas bénéficier de davantage de dialogues oraux, ne serait-ce qu’entre Astérix et Obélix eux-mêmes.
Pour le reste, la dimension humoristique voire parodique de la licence marche toujours autant, et le titre parvient à nous décrocher un sourire à quelques reprises. Le côté BD des onomatopées lâchés à chaque coup asséné par les gaulois fait également partie de ces détails participant à la familiarité avec les œuvres historiques de Goscinny et Uderzo. Et ce au même titre que les décors réussis et les musiques qui accompagnent la traversée des niveaux, collant idéalement à la contrée parcourue.
Cette belle enveloppe cache tout de même un manque d’appropriation des développeurs de leur propre production. On sent qu’une fois lancé sur les rails d’un schéma identifié assez rapidement par le joueur, on ne les quittera jamais. On regrette alors le manque de prise de risques, qui aurait pu nous faire passer d’un mélange sympathique des aventures d’Astérix à une œuvre à part entière un brin marquante.
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