Sur le marché des consoles portables, le Steam Deck pouvait être une bonne alternative jusqu’à présent, lui qui vous donne quand même accès à pratiquement tout le catalogue de Valve, particulièrement bien garni. Mais voilà qu’Asus tente de s’immiscer sur ce marché, en proposant le ASUS ROG Ally. Avec sa nouvelle machine tournant sous Windows 11, contrairement au Steam Deck qui est sous un OS propriétaire, le constructeur Taîwanais a donc pour objectif de proposer un mini-PC qui dispose logiquement d’un catalogue beaucoup plus large, et surtout une console portable que l’on peut emporter partout. Maintenant, cette nouvelle console portable parue en juin dernier se révèle-t-elle aussi solide qu’un Steam Deck ? Réponse dans notre test.
Conditions de test : Nous avons pu tester le ROG Ally d’Asus durant deux bons mois, afin d’essayer toutes les fonctionnalités et l’aspect performance de la bête. Notez que nous n’avons cependant pas eu la possibilité de tester la console portable avec une carte graphique ROG XG portable, censée apporter beaucoup plus de puissance et permettant de faire tourner plus convenablement des jeux gourmands.
Sommaire
TogglePackaging, Design et confort
C’est dans une bien belle boite argentée que nous avons reçu le Asus ROG ALLY. Il faut le dire, le packaging que nous offre Asus est plutôt clinquant, avec une belle boite hermétique et assez pratique pour ranger la console. Concernant le contenu de la boite rien de transcendant, car vous retrouverez les éléments suivants :
- Une notice
- un support en carton pour le ROG Ally
- La console
- Le câble de recharge en USB-C
C’est globalement tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent en matière de contenu. Néanmoins il faut bien avouer une chose : le design du ROG Ally est terriblement réussi. Bien que la console ne soit disponible qu’en blanc – ce qui pourrait en rebuter certains -, force est d’admettre que cette dernière s’offre un design dans l’ensemble sobre et élégant. Le tout, avec un toucher fort agréable, un poids qui reste presque équivalent à une Nintendo Switch, et surtout un peu plus léger que le Steam Deck de Valve. Asus a bien bossé sur le design de la console, qui sera directement reconnaissable, et qui est déjà bien plus jolie visuellement qu’un Steam Deck. Bien entendu, pas sûr que le coloris blanc plaira à tout le monde, étant donné qu’en général cette couleur a tendance à vite se salir.
Concernant son confort, le « mini-PC » du constructeur Taïwanais fait des merveilles. Bien que l’on retrouve en face de nous une épaisseur bien plus importante qu’une Switch, c’est la prise en main qui surprend dans le bon sens. L’arrière de la console est creusé sur chaque côté afin de permettre un grip super agréable, notamment pour les joueurs qui ont tendance à avoir les mains moites. Toutes les touches sont à portée de doigts comme les gâchettes dans le creux de la console, permettant de mapper des touches supplémentaires pour certains types de jeu – FPS pour changer d’armes etc… -. Qui plus est, avec son poids légèrement moindre par rapport au Steam Deck, le confort est de ce fait encore bien meilleur. Il n’y a pas à dire, le ASUS ROG Ally coche toutes les cases pour séduire le joueur.
Caractéristiques du ASUS ROG Ally
- Ecran : 7 pouce LCD avec une résolution de 1920×1080, et un taux de rafraichissement à 120 Hz.
- Processeur : AMD Rysen Z1 Extreme
- Puce graphique : AMD Radeon 780M
- Stockage : 512Go
- Ports : prise jack, Micro SD, USB-C et prise propriétaire Asus pour les cartes graphiques externes ROG XG Mobile
- Poids : 608g
- OS : Windows 11
- RAM : 16 Go
- Compatibilité avec un large catalogue de jeux (Steam, Epic Games, GOG, Battlenet, Xbox, Ubisoft Connect, EA…)
- Capteur d’empreintes
- Prix : 799 €
Une interface en terrain connu, mais une surcouche discutable
En termes d’interface, le ROG Ally tourne sur du Windows 11. C’est à notre sens, le meilleur OS qui puisse être utilisé, même si forcément nous retrouverons un côté un peu lourd en matière de navigation. Par contre, il y a fort à parier que la plupart des utilisateurs pourront se familiariser rapidement avec le système d’exploitation de Microsoft, d’autant que les possibilités tactile du ROG Ally fluidifient rapidement l’ensemble. Mais qu’on se le dise, nous avons eu quand même l’impression que cette version de Windows 11 manquait un peu d’optimisation sur le ROG Ally, en espérant qu’une succession de mises à jour puisse corriger ceci.
Outre Windows 11, c’est la surcouche Armoury Crate d’Asus qui va aussi nous intéresser. Démarrant directement lorsque vous allumez votre ROG Ally, cette interface permet d’effectuer moult choses. Tout d’abord, sachez qu’il est possible d’ajouter pas mal d’options via un centre de commandes qui peut s’afficher en pressant une touche spécifique – celle en dessous de la touche « start » -. Ici, vous pourrez ajouter le mode de contrôle, un limiteur de FPS, le mode turbo sous différents niveaux – silencieux en 10w jusqu’à 25 w en turbo uniquement pour le gaming -, voire ajuster la résolution. La plupart des options proposées sur Armoury Crate est intéressante, et permet une expérience gaming à la carte.
Qui plus est, Armoury Crate donne la possibilité au joueur de mapper ses touches pour chaque jeu. Bien que le principe soit séduisant, ce software s’embourbe vite dans une interface peu intuitive et bordélique, à laquelle on n’a pas envie d’accorder des heures. Enfin, il y a la bibliothèque de jeu. Il est possible d’y voir vos plateformes – Steam, Origin, Ubisoft connect etc… – et vos titres installés. Ces petits raccourcis permettent de ne pas trop perdre de temps pour lancer le jeu de votre choix. Notez que Armoury Crate propose de télécharger directement la plupart des plateformes de jeu sans que vous n’ayez à les cherchez en utilisant un navigateur internet. Dans le fond, la surcouche est pratique, certes, mais souffre encore d’une interface austère et parfois mal optimisée.
Connectivité et son
Il y a pas mal de chose à dire sur sa connectivité, qui reste suffisante dans l’ensemble. En dehors d’une prise jack pour brancher votre casque ou vos écouteurs, et d’un port USB-C donnant la possibilité de recharger votre console portable ou bien de brancher un écran externe, un port de Carte SD est de la partie. Cela autorisera le joueur a étoffer sa capacité de stockage, bloquée rappelons le à 512 Go en SSD PCI 4.0 NVME. Une bonne alternative pour stocker plus de choses en somme. Enfin, le ROG Ally dispose aussi d’un port propriétaire.
Celui-ci vous donne la possibilité de brancher, sur votre ROG Ally, une carte graphique ROG XG mobile de Asus. En branchant l’une des cartes graphique ROG XG Mobile, allant d’une RTX séries 3000 à 4000 en passant par les modèles de AMD, vous serez à même de bénéficier de beaucoup plus de puissance afin de faire tourner les jeux les plus gourmands du moment.
En somme, il faudra en plus du ROG Ally, coûtant déjà 799 €, mettre encore la main à la poche en se délestant cette fois-ci d’au moins 1500 € pour une carte graphique RTX voire AMD... La note sera hélas beaucoup plus salée, et il n’est pas certain que les joueurs plus modestes aient envie de payer une console et une carte graphique… A ce stade, autant se construire directement un PC monté pour le même tarif, en mieux. On regrette par ailleurs que, bien que les connectiques soient suffisantes, quelques ajouts n’aient pas été de la partie. Il faudra souvent bénéficier d’autres accessoires pour profiter pleinement de la console, comme une station d’accueil pour la connecter à un écran, voire une extension de connectiques pour pouvoir brancher plus de choses…
Pour ce qui est du Bluetooth évoqué plus haut, ou bien la wifi, le résultat est convenable. Le Bluetooth marche très bien et ne nous a pas posé de problème particulier au niveau de l’appairage. Le Bluetooth vous donne même la possibilité de connecter votre Dualsense pour un résultat brillant, même si la manette de Sony ne pourra être utilisée que sur des jeux Steam, à notre grand dam. Par ailleurs, le ROG dispose du Wifi 6, pour de très bonnes conditions de jeu chez ceux qui ont la fibre. A l’inverse, les joueurs qui sont encore en ADSL, auront logiquement du mal à jouer à certains jeux en ligne voire surfer sur internet, c’est évident.
Outre ce petit détail, l’aspect sonore de la console en jette. En plus de pouvoir utiliser le Bluetooth afin d’appairer vos écouteurs sans fil, ou la prise Jack pour un casque, le ROG Ally propose une immersion folle avec ses haut-parleurs à la qualité Dolby Atmos. On retrouve ici une qualité sonore qui fait de l’ombre à une Switch ou un Steam Deck, avec un son propre, très fort et permettant ainsi une immersion sans pareille. Il n’y a pas à dire, avec une telle capacité sonore, le ROG Ally nous a fait forte impression, et permet de ce fait d’apprécier aussi des films sur les nombreuses plateformes comme Netflix, Disney+, ou encore Prime Vidéo.
La batterie, un point qui pouvait faire largement mieux…
Le très gros défaut du ROG Ally, c’est la batterie. Dans une utilisation plutôt bureautique, vous pouvez espérer avoir une batterie qui tiendra potentiellement quelques heures. Néanmoins, sur une utilisation purement gaming et avec le mode turbo à 30W ou en dessous, n’espérez pas dépasser les deux heures de jeu maximum, avant de devoir passer par la case recharge.
La faiblesse scandaleuse de la durée de vie de la batterie se veut justement compensée par la charge rapide. Comptez environ 1h pour atteindre les 100%, ce qui reste convenable sur une charge en USB-C. Toutefois, il reste plutôt agaçant de devoir recharger le ROG Ally toutes les deux heures, surtout si vous jouez principalement à des jeux chronophages comme un Baldur’s Gate 3, ou plus récemment un Atlas Fallen voire Cyberpunk 2077.
Performances et jeux
Du côté des performances, le ROG Ally n’est pas si ridicule en face du Steam Deck. Nous avons joué à Trine 4, Rocket League, Rollerdrome ou encore le récent Miasma Chronicles, pour un résultat convaincant, avec cependant des nuances. Effectivement, il faut savoir qu’en l’absence d’une carte graphique externe ROG XG Mobile, vous dépasserez difficilement les graphismes élevés. Il n’est pas rare de dépasser tout juste les 30 FPS sur certains jeux aux graphismes élevés, ce que nous avons notamment observé sur un Trine 4 et un Miasma Chronciles, ces derniers étant quand même des titres plutôt gourmands en ressources.
En somme, vous privilégierez ainsi les graphismes en moyen, histoire d’avoir une expérience de jeu plus optimale. Même si le mode turbo de Armoury Crate, censé se focaliser uniquement sur le gaming, n’offrira qu’une optimisation légère, sans pour autant vous permettre de jouer de manière ultra fluide. C’est ici que l’on découvrira les limitations du ROG Ally, qui décuplera sa puissance en faisant l’acquisition d’une carte graphique externe typée Asus.
Enfin, l’un des points fort de la console réside dans sa ventilation efficace. La machine est dotée de deux ventilateurs qui permettront un très bon système de refroidissement, pour un résultat optimal. Bien qu’en jouant, il va vous arriver de ressentir l’air chaud sortant du système de ventilation, il faut bien admettre que le refroidissement est brillant, tout en demeurant très silencieux, afin d’accentuer le confort en jeu. On notera une qualité d’écran également admirable, et ayant la possibilité de monter jusqu’à du 1080p sans broncher. Une belle performance.
Dernier point positif, le catalogue fourni par le ROG Ally. Tournant sous Windows 11, la console d’Asus aura clairement accès à un nombre de jeux illimité. Entre Steam, Epic Games Store, GOG, Ubisoft Connect ou Origin, il y aura de quoi faire. Face au Steam Deck tournant sur Steam OS – un système d’exploitation propriétaire -, il est évident que le constructeur Taïwanais devance largement Valve sur ce point là, ce qui reste en définitive un argument de vente énorme et indéniable.
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