Bien connue et considérée au Japon, la série Atelier, qui nous revient ici pour de nouvelles aventures, avec Atelier Lydie & Suelle : The Alchemists and the Mysterious Paintings, reste encore un peu méconnue sur le territoire européen. Disponible depuis toute fin décembre 2017 sur les terres nippones, le soft n’est arrivé chez nous que le 30 mars 2018. Ce retard est un phénomène plutôt habituel pour la licence publiée par Koei Tecmo, qui prend toujours quelques mois supplémentaires pour envoyer ce genre de production chez nous. Développée par Gust, celle nouvelle aventure vient conclure la trilogie « Mysterious », et complète ainsi ce que nous avions déjà pu voir dans Atelier Sophie: The Alchemist of the Mysterious Book et Atelier Firis : The Alchemist and the Mysterious Journey, dont les tests sont respectivement disponibles ici et ici. Plutôt appréciée par les rédacteurs du site, cette nouvelle création était attendue au tournant. Allons donc voir ce qu’elle vaut vraiment !
Retour dans le monde de l’alchimie
Comme c’est généralement le cas dans un opus de la série Atelier, l’essentiel de la trame ainsi que des à-côtés de Lydie & Suelle seront centrés sur l’art ancestral de l’alchimie. Ainsi, les deux demoiselles se perfectionneront continuellement dans cette discipline, tandis que leurs puissants alliés se chargeront de défaire les hordes de monstres et autres antagonistes qui fondront sur votre groupe. De la sorte, le duo de sœurs parviendra à confectionner moult objets surpuissants qui pourront drastiquement changer l’issue d’un combat. Par exemple, vous pourrez fabriquer plusieurs types de bombes, que vous pourrez envoyer au visage de vos adversaires afin de les faire littéralement exploser. A l’opposé de ce à quoi nous avons l’habitude dans les JRPG, à l’image d’un Tokyo Xanadu eX+ ou d’un The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel II, les personnages principaux n’ont pas les ressources suffisantes pour sauver à eux-seuls le monde, l’univers, l’espace-temps. Et c’est ce qui fait, d’une certaine façon, le charme de ces chères Lydie & Suelle.
En plus de proposer une certaine originalité dans le cœur même d’une histoire, en mettant l’alchimie au centre de tout, les petits gars de chez Gust nous propose quelque chose de complet, de profond. En effet, chaque recette nécessite des ingrédients, qu’il faudra aller chercher aux quatre coins de la carte. Vous vous surprendrez à affronter pléthores d’ennemis afin de réaliser vos petites créations. Cette mécanique du jeu peut s’avérer quelque peu addictive, tant vous souhaiterez découvrir chaque objet et apprendre à l’utiliser. Bien que parfois … le résultat aura de quoi vous décevoir. Mais toutes les œuvres d’un peintre ne se vendent pas à prix d’or, alors ne boudons pas ces petits objets qui, à première vue, n’auront pas de grand impact sur votre progression.
Autre petit point intéressant, c’est que lorsque vous chercherez à obtenir de meilleures fabrications que celles que vous réalisez déjà, vous devrez passer par un petit jeu, qui vous demandera réflexion et réflexes. Pouvant, au premier abord, décontenancer, cette petite particularité aura de quoi finir par faire sourire. Dommage que d’autres petites mécaniques de gameplay comme celle-là n’ont pas été ajoutées. Pour vous situer, vous devrez participer à un espèce de mini-Tetris, mais je préfère vous laisser découvrir cela par vous-même.
De plus, la façon dont les missions sont agencées, le scénario, les personnages, et ce petit monde coloré et à l’ambiance chaleureuse ne manquera pas de vous donner envie de revenir jouer. Plus de stress, d’énervement, tout s’envole en accompagnant les deux alchimistes dans leurs aventures. Pour un petit moment de détente ou un besoin d’évacuer, mais sans pour autant vous défouler, l’univers pourra vous faire passer le temps, vous enjailler et vous faire oublier vos petits soucis. D’ailleurs, je me rends compte que je n’ai pas encore parlé de tous ces aspects que je valorise, donc je pense qu’il est temps de s’y intéresser.
Atelier Lydie & Suelle… un atelier sans prise de risque
Ce soft qui, rappelons-le, est disponible sur PlayStation 4, Nintendo Switch et PC, puise également sa force dans la construction de son monde, de son univers. Une véritable personnalité est dégagée de l’ensemble des éléments qui s’y trouvent, et une espèce de vie peut être ressentie grâce à cette même personnalité. La ville principale, les régions, voire les chaumières des habitants, tout évacue ladite personnalité.
Bien entendu, et peut-être devrions-nous nous arrêter quelques instants là-dessus, cet opus n’usurpe pas son nom. Contenant dans son intitulé « Mysterious Paintings », soit les peintures mystérieuses, le pitch démarre avec les deux sœurs qui sont aspirées dans une peinture les menant dans un monde féerique. Voilà, je compte plus ou moins m’arrêter là pour le scénario, ne voulant pas vous gâcher le délice de tout découvrir. Les damoiselles vont vite découvrir que certaines peintures, capables de les faire changer d’espace, ont été créées par d’autres alchimistes, renferment d’inconnus et vastes mondes, qu’il va vous falloir explorer pour y découvrir les divers ingrédients qu’ils renferment. Autant vous dire que certains parmi ces derniers sauront vous taper dans l’œil et la variété de ces derniers est une vraie perle pour la découverte et l’aventure.
Cependant, et bien malgré une bande-son enchanteresse, cette création nippone est saupoudrée d’éléments censés rendre le tout joli, alors que les décors et autres personnages se suffisent à eux-mêmes. J’entends par cela des cutscenes bien inutiles, où les personnages échangent quelques petits mots, des quiproquos s’enfilent et tout revient à la normale. Sans parler de certaines réactions immatures de quelques personnages. Une tentative très probable d’infantiliser les scènes, pour les rendre comiques ou mignonnes, mais qui, à mon sens, desservent l’ensemble dans lequel elles sont ajoutées.
Malgré tout, d’autres mécaniques fort intéressantes viennent s’ajouter à la partie, comme le système de temps, qui vous propose de jouer à différentes heures, et par un temps variable, pouvant être ensoleillé, pluvieux, et autres. Ces éléments vont impacter votre progression en matière de récolte d’ingrédients. Certains ne seront disponibles que sous la pluie, d’autres uniquement de nuit. Pouvant sembler un peu trop poussif, cet aspect est pour moi un plus, puisqu’il vous demande d’adapter votre façon de jouer à l’environnement. Cela amène donc une nécessité de synergie entre le joueur et le soft, et vous propose un peu de difficulté, là où simplement tout trouver à vos pieds par tout temps n’aura pas d’autre effet que d’être rébarbatif.
Enfin, j’aimerais également souligner l’excellent travail de l’équipe de développement sur les environnements des mondes à l’intérieur des peintures. Leur variété est telle que l’on ne peut que tout observer, tout analyser, et tout apprécier. Bien entendu, nous retrouverons des décors basiques, comme les grottes enneigées, ou les volcans, mais bien d’autres territoires sauront aussi venir s’inviter à la partie pour donner lieu à de vastes et plaisantes sessions exploratoires. Il ne reste plus qu’à vous laisser enivrer par le monde de Lydie & Suelle, et vous noyer dans la peinture… à l’eau… de ce dernier.
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