Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream marque non seulement une nouvelle suite directe pour la licence après Atelier Ryza 2, mais aussi l’anniversaire de la franchise du studio Gust qui fête ses 25 ans. Sept ans après les premières aventures de Sophie en tant qu’alchimiste novice, est-ce que cette suite fête dignement cette année 2022 placée sous le signe de la célébration ?
Conditions de test : Nous avons terminé le titre sur PC via Steam en une cinquantaine d’heures en tâtant également du contenu annexe.
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ToggleUn opus rassembleur : Sophie 2022
Atelier Sophie a été l’un des opus les plus lucratifs et appréciés de la franchise, le choix de Gust est donc assez logique. D’autant que ce retour permet d’en apprendre un peu plus sur nos deux héroïnes que l’on retrouve avec plaisir, à savoir Sophie et son amie et mentor, Plachta. Pour autant, il n’y pas besoin d’avoir fait le précédent si jamais vous prenez le train en marche. En plus d’un récapitulatif dans le menu principal, le fait que nos deux héroïnes atterrissent dans un monde totalement inconnu, et interagissent avec de nouveaux personnages, nous permet d’apprendre naturellement ce qu’il faut savoir à travers les interactions.
Arrivé à Erde Wiege, alias le monde des rêves, notre duo se voit séparé et le premier objectif de Sophie sera de retrouver Plachta. Elle est rapidement aidée par les premiers compagnons qui l’accompagneront tout au long de son aventure dont une version jeune de Plachta. En effet, cet endroit rassemble des personnes, provenant de différentes époques, choisies par la déesse d’Erde Wiege en fonction du rêve qu’ils visent, ce qui donne lieu à quelques situations assez surprenantes que l’on vous laisse découvrir. Malgré une seconde moitié de scénario un peu moins palpitante à suivre, Atelier Sophie 2 : The Alchemist of the Mysterious Dream garde cette bonne humeur dans son atmosphère.
Contrairement à bon nombre de JRPG, la série se concentre avant tout sur l’évolution de ses héroïnes grâce à l’apprentissage de l’alchimie et des relations qu’elles entretiennent avec les personnages secondaires au fur et à mesure que l’on en apprend plus sur leurs motivations. L’histoire garde des enjeux importants mais on est loin de la dramatisation habituelle où le destin du monde est en jeu. De temps en temps cela fait du bien. Ce JRPG peut donc aisément être votre première approche avec la série si jamais vous voulez la découvrir.
Atelier vieillit bien ou presque
Atelier, c’est avant tout une recette qui marche depuis des lustres et qui parvient à se renouveler habilement, mais qui garde en même temps des défauts récurrents. Ces derniers concernent surtout les graphismes et plus généralement le moteur du jeu qui est assez vieillot depuis quelques temps. Précisions que le studio Gust ne dispose pas d’un budget pharamineux, mais il est impossible d’ignorer cet état de fait. Les fans savent à quoi s’attendre et ce n’est clairement pas un frein pour en profiter, toutefois il devient de plus en plus urgent de moderniser l’aspect visuel.
Le titre parvient tout de même à nous charmer avec de jolis décors et des personnages bien modélisés (bien qu’un peu aliasés) offrant un rendu « anime » convainquant. Cela rend surtout hommage au travail des illustrateurs NOCO et Yuugen qui n’ont pas perdu la main sur la licence après toutes ses années. Cela nous donne en plus l’occasion de faire de jolies photos grâce un outil assez complet.
L’autre gros hic est que Atelier Sophie 2 ne bénéficie pas d’une localisation en français. Il faut malheureusement se rabattre sur les textes en anglais. En revanche, on apprécie un doublage japonais intégral même pour les évènements annexes. On vous parlait de bonne humeur plus haut : elle ne peut pas être mieux retranscrite qu’à travers la bande son qui nous fait encore une fois profiter de morceaux joviaux et entrainants.
La recette miracle ?
Le gameplay autour de l’alchimie reste heureusement le point fort avec un retour à ce que l’on avait connu avec les débuts de Sophie, agrémenté de petites nouveautés bienvenues. Sans rentrer dans les détails qui sont de toute façon expliqués progressivement via de petits tutoriels succincts, l’important est de savoir que la formule générale est bien rodée. On explore et on combat pour progresser dans le scénario et récolter un maximum d’ingrédients, ce qui nous permet d’avoir le nécessaire pour faire chauffer le chaudron de l’Atelier et confectionner tout un tas de choses.
Des items clés pour la quête principale, des équipements, et même des objets que l’on peut user en combat comme des bombes ou des potions. Avec la progression du niveau d’alchimie et la complétion de défis, de nouvelles recettes se débloquent sans cesse. Petite nouveauté, Sophie n’est plus la seule à pouvoir mettre la main à la pâte car nous pouvons également incarner Plachta. Elle dispose de son propre arbre de recettes, mais il s’agit surtout de souligner la rivalité entre les deux amies. Les liens avec les autres personnages auront en revanche des effets sur vos créations.
Plus l’amitié sera forte, et plus les liens entre les éléments seront puissants. En gros, il s’agit de remplir une grille en disposant le mieux possible les ingrédients pour décupler les effets et obtenir des produits de qualité. Le principe est à la fois simple puisque l’on peut facilement obtenir un résultat correct sans trop d’effort, et à la fois pointilleux car il est possible de pousser au maximum les combinaisons afin de maximiser la qualité et les caractéristiques des créations. Un principe assez addictif qui nous laisse en plus gérer notre temps sans contrainte entre le travail à la maison et les escapades à l’extérieur.
Duos de choc
Venons-en enfin au système de combat. Cela n’a jamais été le point fort de la série malgré quelques fulgurances ; par contre on ne peut pas dire que cela n’ait jamais été une catastrophe non plus. Avec Atelier Sophie 2, on revient à du pur tour par tour en équipe de trois combattants avec un autre groupe de trois en soutien. Cela a au moins le mérite de ne pas nous faire jouer les mêmes personnages en laissant les autres prendre la poussière. Le système se concentre sur les duos où l’on peut effectuer une série d’attaques, ce qui a pour conséquence de changer la personne se battant au front. Même chose pour la défense qui amène quelqu’un de l’arrière pour faire office de bloqueur.
Le principe fonctionne plutôt bien, et on débloque même par la suite des attaques ultimes assez impressionnantes en duo lorsqu’une jauge dédiée est pleine. Cependant, les joutes deviennent rapidement redondantes : Gust a donné aux ennemis un système d’aura faisant office de bouclier. Pour le briser (et ne pas faire de dégâts infimes), il est nécessaire de faire descendre un compteur en martelant les attaques. On comprend que le studio ne voulait rendre les combats trop courts, mais cela a pour conséquence de les rendre parfois trop longs (en particulier les boss) sans pour autant proposer un plus gros challenge.
Saluons tout de même une belle innovation pour la série qui propose désormais des transitions fluides qui permettent d’entrer et de sortir d’un combat plus naturellement. L’exploration n’en est que plus agréable même si elle était plus plaisante et volumineuse dans Atelier Ryza 2. On revient ici à beaucoup moins de verticalité et le changement de météo n’apporte finalement pas quelque chose de vraiment neuf à l’exploration (ni aux combats d’ailleurs) puisque le déblocage des pierres servant à la modifier est trop linéaire.
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