Ayant pour ambition de sortir du marché mobile pour la scène du jeu indépendant, le studio français Black Potion nous propose de revisiter les jeux de société de stratégie au travers d’Atrium, leur premier titre PC. Néanmoins, sachant que des classiques des jeux de société comme Cluedo ou Carcassonne ont déjà eu leur portage en jeu vidéo, Atrium peut-il leur tenir tête et faire valoir sa place ?
Condition de test : Il nous a fallu à peine trois heures pour faire le tour d’Atrium, de quoi faire plusieurs parties plus ou moins longues pour découvrir la totalité des tuiles disponibles.
Plateau, tuiles, et soldats de bois
Une fois les IA configurées et le tutoriel lancé, les joueurs pourront être charmés par la D.A du titre. En effet, une partie d’Atrium prend place dans un… atrium, dont le fond est recouvert de plaques de bois qui remonteront à la surface lorsque le plateau de jeu aura besoin de s’agrandir. Nous sommes donc plongés dans un cadre original, certes, mais invitant à la réflexion puisque le titre demandera des compétences en stratégie et en gestion pour pouvoir remporter une partie.
Sur le papier, une partie d’Atrium aun cheminement plutôt simple : le jeu se joue au tour par tour, dans lequel chaque joueur posera une tuile (qu’il choisira entre deux proposées au début de chaque tour et possédant des spécificités propres en fonction de celles choisies) sur une case du plateau de jeu et y placera, si il le souhaite, un petit personnage de bois (ici appelé meeple) sur une case libre.
Cependant, si vous voulez gagner, vous devrez placer ces tuiles et ces meeples intelligemment : en effet, vous devrez construire un réseau de routes et de châteaux afin d’accumuler des points de victoire. Le joueur en possédant le plus à la fin de la partie étant désigné vainqueur.
Si dans la pioche les tuiles de château et de routes sont en majorité, vous pourrez tout de même vous servir de cases bonus, ne vont donnant pas de point mais influant sur la partie. Par exemple, une prison construite dans un château ennemi forcera le propriétaire à se débarrasser de l’un de ses meeples, une tour vous permettra de recruter des mages, etc..
Au-delà du placement de vos tuiles et la construction de vos forteresses, Atrium nous donne la possibilité de faire combattre nos petits soldats de bois : deux châteaux adjacents s’attaqueront automatiquement, faites donc bien attention à mettre des meeples puissants lorsque vous êtes décidé à remporter une bataille.
Car oui, les meeples ont différentes classes allant du simple bâtisseur au héros surpuissant. Si vous n’aurez à disposition que les premiers au début de votre partie, les différentes tuiles vous donneront l’occasion de former une puissante armée pour rouler sur vos adversaires. Malheureusement, si une partie d’Atrium a l’air simple à comprendre, il n’en est rien une fois le jeu lancé. Et le titre nous montrera très vite ses défauts.
La chute de Rome
Si les mécaniques de jeu ne sont pas spécialement dures à comprendre, Atrium n’en est pas moins très avare en matière d’informations et de lisibilité. En effet, à moins de relancer le tutoriel à chaque nouvelle partie, il vous sera impossible de connaître les atouts d’une tuile. Ce qui nous oblige donc soit à devoir nous souvenir des caractéristiques de toutes les tuiles, soit à noter scrupuleusement chaque description quelque part ; un petit paragraphe s’affichant au dessus d’une tuile à chaque fois que l’on passe la souris dessus n’aurait donc pas été du luxe.
Aussi, son manque cruel d’animation peut parfois nous faire passer plusieurs dizaines de secondes à chercher un élément sur la carte, comme par exemple un château venant d’être capturé, nous obligeant à chercher nous même alors qu’il aurait pu le montrer dès l’action terminée.
Si le jeu est vendu comme étant un jeu de plateau et proposant seulement des parties locales, l’ajout d’un mode multijoueur en ligne aurait pu être un choix bénéfique pour le titre d’autant plus qu’il est destiné à être joué à plusieurs. Les réglages de la partie sont quant à eux laissés au strict minimum, laissant uniquement la possibilité au joueur de modifier le nombre de tuiles dans la pioche (c’est-à-dire la longueur de la partie) et le nombre de joueurs IA. Ce qui laisse au final un jeu relativement pauvre en contenu qui ne tiendra pas des dizaines de parties.
Sachant que Black Potion en est à son premier jeu sur PC, nous pourrons pardonner une optimisation assez bancale et un sound design plutôt moyen voire de mauvaise qualité (notamment lors des attaques de château), se résumant à des bouts de bois qui s’entrechoquent ou un narrateur peu motivé.
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