Plus on y pense, et plus on se dit que de plus en plus de développeurs, indépendants comme reconnus, se servent des deux opus récents de XCOM en guise de référence. Cela dit, ce n’est pas foncièrement une mauvaise chose, surtout si les développeurs se différencient par rapport à la franchise de Firaxis. Pour le coup, le studio écossais Team Junkfish nous sort Attack of the Earthlings, où nous n’incarnons pas des humains comme dans un XCOM, mais bel et bien des vilains aliens dans une ambiance cartoon, avec un soupçon d’humour noir. Maintenant, et en attendant la sortie prochaine du soft sur PS4 et Xbox One, voyons si la production de Team Junkfish, après avoir développé le sympathique jeu d’horreur et de survie Monstrum, sera à la hauteur.
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ToggleUne corporation contre des swarms !
Passer d’un titre horrifique avec Monstrum à un jeu bourré d’humour noir dans une ambiance cartoon avec Attack of the Earthlings, ce n’est pas une chose aisée. Et il faut croire que le studio écossais Team Junkfish a déjà réussi à retranscrire un univers plutôt sympa dans ce Attack of the Earthlings. Le ton cartoonesque est en soi agréable, avec une direction artistique franchement honnête. Côté scénario, Attack of the Earthlings a le mérite de proposer une histoire qui se laisse suivre notamment avec son humour, même si le tout est affreusement bateau au niveau de la trame.
En effet, avant de commencer le premier niveau, une petite cinématique tout en illustration cartoon bien fichue s’offre à nous pour nous introduire le soft. Elle nous montre qu’une corporation humaine nommée Galactoil, atterrit sur la planète des swarms. Ces derniers veulent en fait forer la terre des aliens, et y récupérer toutes les ressources de leur planète. Bien évidemment les swarms ne l’entendent pas de cette oreille, et partent à l’assaut de l’entreprise Galactoil, où son bâtiment a été fraîchement installé, afin d’éradiquer tous ces vilains humains.
Le scénario est des plus basiques, mais rattrapé par une narration et des dialogues tout simplement savoureux, avec un aspect totalement barré qui fait mouche.
Tout le long du jeu, et en dépit d’un scénario des plus classiques qu’on se le dise, Attack of the Earthling a le don de proposer un univers totalement barré. Les dialogues des divers personnages dans le soft sont littéralement bourrés d’humour, que ce soit le principal méchant de l’histoire comme les divers soldats que vous serez amener à dévorer comme du pain d’épice. Au passage, il faut bien saluer soit dit en passant la narration plutôt bien amenée, et dont la fin est clairement dans le ton du titre, avec son humour noir bien senti.
Le seul point où l’on sera en droit d’être déçu et ce, malgré une atmosphère cartoon, ou bien un humour noir avec des dialogues bien déjantés qui font mouche, ce sera néanmoins son level-design. Dans le fond, il est assez plaisant et s’inspire assez significativement de XCOM sauf que malheureusement, il faudra voir les choses en face : on est beaucoup moins libre que dans la production de Firaxis. Effectivement, Attack of the Earthling dispose malheureusement d’un level-design beaucoup trop linéaire, et où les possibilités ne sont pas bien nombreuses pour progresser dans les sept niveaux du soft. Le cheminement sera donc pratiquement prédéfini, c’est bien dommage car il y avait peut-être moyen de donner un peu plus de liberté aux joueurs, surtout dans un jeu de stratégie au tour par tour à la XCOM.
Un XCOM like où l’on contrôle des Aliens !
Si nous comparons à juste titre Attack of the Earthlings aux deux excellents XCOM récemment sortis, ce n’est pas un pur hasard. Effectivement, le soft de Team Junfish reprend exactement les codes de la production de Firaxis, tout en y apportant sa petite touche personnelle. Car contrairement à XCOM, Attack of the Earthlings vous fait prendre le contrôle de la Matriarche dans chaque début de niveau, qui a tout simplement la capacité unique de créer ses propres unités et bien d’autres joyeusetés que vous pourrez découvrir, afin de mener à bien son objectif final, qui est d’éradiquer tous les humains de la société Galactoil, qui se sont installés sur sa planète en toute impunité.
Et, que ce soit les différentes unités d’aliens – nous y reviendrons plus loin -, ou la Matriarche, le système de déplacement est sensiblement le même qu’XCOM, avec des points d’action qui se dépensent en se déplaçant, ou en dévorant vos victimes par exemple. Vous aurez donc un certain nombre de points d’action pour chaque swarm et bien entendu, vous ne pouvez attaquer qu’une seule fois avec chaque swarm en votre possession par tour, à condition d’être bien placé pour pouvoir attaquer au corps à corps en fonçant dans le tas, en défouraillant les ennemis par derrière – et cela fait pour le coup plus de dégâts -, ou en attaquant à distance.
Le tout marche de surcroît au tour par tour, et le côté tactique est ultra présent, avec une difficulté qui peut devenir punitive si jamais vous ne faites pas attention à certains détails comme oublier de déplacer tel ou tel swarm au risque qu’il se fasse tuer par un garde, et j’en passe. Mais rassurez-vous côté difficulté, le soft est bien plus abordable qu’un XCOM, car le jeu n’est jamais véritablement d’une difficulté insurmontable en soi, ce qui est quand même un peu dommage. Cela dit, l’utilisation des différentes formes de swarms est intéressante. Vous pourrez en contrôler quatre au total, et chacun aura ses propres capacités. Au programme, vous aurez :
- Le Stalker : Cette première créature est clairement une unité orientée infiltration car elle peut commettre des dégâts importants dans le dos des ennemis, et peut même les empêcher d’attaquer.
- Le Disrupter : Une classe un peu plus à distance. Le bougre pourra attaquer ses ennemis avec une attaque à distance ou y aller au corps à corps, mais sera aussi fragile que le Stalker. Cependant, il pourra débloquer d’autres capacités comme aveugler les ennemis pendant un tour, et bien d’autres que nous vous laisserons découvrir.
- Le Graunt : Il s’agit d’une unité totalement basique que la Matriarche créée de base. Ensuite, vous pourrez si vous le désirez le faire évoluer en Goliath, Stalker ou Disrupter. Ce dernier pourra aussi traverser les conduits pour surprendre les ennemis.
- Le Goliath : La classe la plus résistante, et faisant le plus de dégâts en attaque frontale. Il pourra également se protéger des attaques ennemis, ou effectuer par exemple des ondes de choc aux ennemis proches de lui.
Attack of the Earthlings s’inspire grandement de XCOM mais du côté des Aliens cette fois-ci, avec des mécaniques déjà vues certes, mais bien huilées ! Dommage que le titre soit trop court, avec quelques imprécisions et répétitions sur les décors.
Chaque unité est véritablement complémentaire, et il y en a pour tous les goûts pour aborder les diverses situations dans les missions. D’ailleurs, sachez qu’en partie, vous devrez dévorer les cadavres ennemis pour récupérer de la biomass, qui vous donnera la faculté de créer vos unités aliens, mais aussi faire évoluer l’unité de base qu’est le Graunt en Goliath, Stalker ou Disrupter. Le système est franchement bien huilé en soit, tout comme le système de compétences. Effectivement, une fois que vous avez terminé une mission vous gagnerez des points de mutations, vous permettant de donner de nouvelles compétences entre autres à votre Matriarche, et les autres unités. Cela vous donnera des avantages, et sachez par ailleurs qu’il ne faut pas que la matriarche meurt en pleine partie, sinon c’est le game over assuré.
Ce qui surprend également en sus d’un système de compétences et d’unités parfaitement bien maîtrisés bien qu’assez classique sur la forme, ce sont les objectifs de missions finalement d’une assez grande variété. Vous aurez des missions de protection et de survie, détruire des générateurs, quelques moments infiltration, et j’en passe. On ne fait pas tout le temps la même chose dans Attack of the Earthlings, et c’est ça qui est plutôt agréable. En revanche, on pourra quand même reprocher au soft de s’offrir quelques imprécisions agaçantes quand il s’agit de déplacer nos troupes, et surtout d’une caméra pas foncièrement au point pour avoir une assez bonne vue d’ensemble… Et avoir un zoom plus précis n’aurait pas été de trop soit dit en passant.
Autre chose qui cloche dans le jeu, ça va être également la durée de vie, pas réellement gargantuesque pour le coup. Il vous faudra au moins huit heures de jeu voire légèrement plus pour venir à bout des sept niveaux. Il y a d’ailleurs quelques niveaux un peu trop courts à notre goût, et puis en définitive, la rejouabilité sera quasiment nulle, car il n’y a pas vraiment d’autres choses à faire, au vu de la linéarité significative du titre. Pour 22.99 € cela dit, ce n’est pas non plus une arnaque loin de là mais pour un jeu de stratégie au tour par tour, on a vu mieux niveau durée de vie malheureusement.
Un style cartoon, mais une bande-son trop timide ?
Ce qui attire incontestablement à première vue, c’est sa patte graphique, étant un mix entre du cel-shading avec un gros côté cartoon. Cela permet donc d’accentuer le côté totalement barré du titre que ce soit dans l’aspect graphique comme dans les animations d’ailleurs. Techniquement, et on le voit assez rapidement, les textures ne sont pas forcément très folichonnes, et voit que Team Junkfish n’avait pas vraiment les moyens de proposer un moteur graphique digne de ce nom. Ça reste en globalité correct, mais on est bien loin d’une bombe graphique. Bienheureusement, le style graphique vient rattraper le tout, et adoucit le moteur graphique pour le rendre plus agréable à l’œil malgré tout. On pourra juste lui reprocher parfois quelques légers bugs comme l’I.A. ennemie qui tarde à faire bouger ses ennemis quand c’est son tour, ou bien parfois des saccades minuscules, mais n’entravant pas l’expérience de jeu néanmoins.
Dernière partie pas forcément transcendante, c’est tout simplement le sound design. Bon, cela dit, la première bonne note sera les doublages V.O., tout bonnement délicieux avec un bon jeu d’acteur. Par contre, les développeurs auraient pu peut-être doubler les autres personnages moins importants comme les scientifiques ou les soldats qui émettent juste des sons, mais ne parlent qu’avec du texte… Certaines thèmes musicaux sont au-delà de ça plutôt cool en l’état, mais d’autres musiques tombent en revanche vite aux oubliettes, ou se répètent inlassablement. En somme, les développeurs manquaient encore une fois certainement de moyen pour faire mieux. Mais avec les moyens du bord, cela reste honnête, malgré parfois quelques bugs de son un peu désagréables. Pour terminer, il faut savoir que le jeu est en revanche seulement en anglais, et on espère bien évidemment que les développeurs puissent proposer le soft très bientôt dans la langue de Molière.
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