Après un premier essai imparfait mais remarqué avec Mulaka, un jeu action-aventure sorti en mars 2018, Lienzo, un studio mexicain fraichement créé se lançait il y a quelques années dans la création de leur nouveau titre action-aventure, Aztech Forgotten Gods, nous contant l’épopée d’une jeune fille au passé difficile forcée d’accomplir sa destinée pour sauver son peuple.
Les premières images dévoilées par les développeurs de Lienzo nous narraient un univers original et ambitieux avec à la clé des combats épiques et un monde ouvert dynamique, une première pour le jeune studio. Nous avons pu terminer le jeu, il est donc grand temps de savoir si le plein potentiel de ce jeu sorti le 10 mars dernier sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et Nintendo Switch a été exacerbé et respecté. Prêts pour un saut en Amérique latine ?
Conditions de test : Nous avons joué à Aztech Forgotten Gods pendant environ 6h, le temps de terminer une fois la campagne principale et les contenus annexes, ainsi que de débloquer quasi entièrement tout ce qui pouvait l’être, le tout sur PlayStation 5.
Un univers surprenant mais faiblard
Dans Aztech Forgotten Gods, vous incarnez Achtli, une jeune femme qui se retrouve malgré elle au cœur d’une prophétie la poussant à sauver son peuple, et plus largement le Monde, d’une invasion de dieux anciens menaçants. Accompagnée de sa mère Nantsin et de son meilleur ami, la jeune fille va devoir prendre en main sa destinée et s’équiper au fur et à mesure pour affronter ces titans impressionnants. Au fil du jeu, vous comprenez le lourd passé d’Achtli ainsi que les événements l’ayant conduite à ce qu’elle est devenue aujourd’hui avec en toile de fond la disparition de son père.
Tout commence avec l’abandon du projet professionnel de recherches de la mère d’Achtli, mis au rebut par son mystérieux patron alors que les recherches sur un vieil artéfact touchaient au but. Achtli se retrouve alors propulsée dans une destinée épique. Pour cela, très tôt dans l’aventure, Achtli se retrouve dotée d’une sorte de bras mécanique (coïncidant parfaitement bien avec son bras manquant) nommé Gardelumière et de Tez, une sorte d’invocation divine qui pourra lire dans ses pensées et communiquer avec elle pour la guider dans sa Mission.
Et alors même que la trame scénaristique, des plus classiques, se suit facilement, nous ne pouvons pas en dire autant des dialogues qui semblent interminables par moments et ne sont pour la plupart pas des plus intéressants. A noter que, pour venir à bout de l’aventure principale, il vous faudra compter environ 5h et sachant qu’il existe un trophée vous demandant de terminer le jeu en moins de 2h (en évitant les nombreux dialogues et contenus annexes).
Une fois que vous serez parés pour affronter les 6 dieux anciens venus détruire notre Monde, vous aurez à votre guise d’acheter compétences et accessoires vestimentaires pour améliorer votre personnage dans le monde ouvert qui s’offre à vous. Malheureusement, la construction de cette ville est des plus banales et le manque d’ambition dans le level-design porte plutôt préjudice aux équipes de développement tant les textures utilisées notamment sur le sol sans relief en ville, semblent étirées et floues.
La ville n’est pas ailleurs pas très vivante puisque hormis les contenus annexes, les quelques véhicules tournant en boucles, les courses inutiles, les quelques personnages auxquels nous ne pouvons parler et les divers ennemis en petits groupes que vous pourrez allègrement ignorer sans conséquences, il n’y aura aucune autre chose à faire.
Un véritable c’Aztech ?
Restent les combats de boss, ces dieux anciens réellement impressionnants et qui viendront ponctuer votre aventure, entre dialogues interminables et allers-retours incessants dans le monde ouvert prenant place dans cette ville « mésoaméricaine » à l’allure futuriste et aux complexes originaux architecturalement parlant, bien que très peu de bâtiments soient visitables (ce qui n’est pas un mal vu la difficulté de la caméra en intérieur). Les patterns des boss, bien que relativement faciles à apprendre, sont par ailleurs pour l’ensemble efficaces et leur mise en scène apporte une vraie plus-value à un jeu qui en a bien besoin.
En outre, il vous faudra les affronter dans des arènes assez bien ficelées et inspirées au niveau de leur direction artistique. Ces combats pourraient donc relever du meilleur point fort d’Aztech Forgotten Gods, si seulement les déplacements en combat et la gestion de la caméra n’étaient pas si obsolètes. Les combats se résumeront alors à matraquer la touche Carré (sur PlayStation) et d’user de vos déplacements rapides (sauts, boost, jetpack etc.) pour changer de cible. Nous avons cependant été agréablement surpris par la fluidité dans les déplacements libres au sein de la ville grâce aux boosts présents sur le gant tout en « profitant » d’un rendu flou pour camoufler le manque de polish.
A noter qu’un aspect de très légère personnalisation est présent dans le jeu avec la possibilité pour le joueur ou la joueuse d’octroyer de nouvelles tenues et coiffures à Achtli (au global finalement bien modélisée) contre de la monnaie récupérée sur le terrain, mais sans encenser les foules non plus. A noter tout de même la présence d’un arbre de compétences efficace, peu étendu et donc octroyant rapidement les capacités adéquates bien que la plupart pourraient être ignorées n’empêchant pas en soi la finalité de votre histoire.
Ne cherchez pas non plus de thème musical marquant, puisque les quelques mélodies rythmant votre aventure dans Aztech Forgotten Gods sont elles aussi très banales. Petite déception également sur le manque de doublages opérés sur les personnages qui se contenteront uniquement de gesticuler de manière désordonnée avec des bruitages répétés en cesse et pour la plupart peu inspirés. Couplez à cela les bugs très fréquents, notamment de caméras et de collision pour terminer un emballage très faible, là où le fond est pourtant foncièrement bon et prometteur.
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