Souvent imité mais rarement égalé, la formule Left 4 Dead manque aux joueurs depuis le deuxième opus sorti en 2009. Avec des vétérans ayant travaillé sur cette licence, Turtle Rock Studios marche sur les traces du FPS zombifique tout en ayant une certaine légitimité avec Back 4 Blood. A bien des égards, les fans le voient et espèrent obtenir ce Left 4 Dead 3 qu’ils ont tant attendu.
Conditions de test : Nous avons joué une vingtaine d’heures sur PC via Steam. Nous avons terminé le mode campagne avec la difficulté recrue, puis nous avons fait quelques parties rapides en mode vétéran. Sans oublier quelques matchs pour le mode versus « Nuée ». Nous avons également consacré un paragraphe aux versions du jeu sur PS4/Xbox One (merci au collègue Nathan Champion).
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ToggleThe Walking Dead sans le blabla
Back 4 Blood reprend le schéma du FPS coopératif où l’on massacre une tonne de zombies dans une campagne délibérément caricaturale. Concrètement, on ne cherche même pas à savoir les tenants du scénario, on sait juste qu’il y a du mort-vivant à flinguer, mais on apprécie tout de même les dialogues des personnages, parmi les 8 que l’on peut choisir, qui balancent des punchlines ou qui racontent un peu leur vie. A l’image des Left 4 Dead, nous sommes devant un bon défouloir offrant un certain challenge. A travers les 4 actes de la campagne (eux-mêmes divisés en plusieurs missions), nous allons ainsi évoluer dans de nombreux lieux sordides.
C’est d’ailleurs l’occasion de préciser que le titre est très solide graphiquement, mais il fait surtout mouche dans les ambiances avec des décors apocalyptiquement gores grâce à des cadavres, des boyaux et du sang qui jonchent le sol et les murs. Il peut faire aussi bien dans la subtilité avec un brouillard glaçant qui limite notre vision ou encore des champs de maïs en pleine nuit créant une atmosphère pesante. Et enfin, nous avons quelques passages un peu plus fous comme celui du bar où l’on doit faire tourner le jukebox à fond pour attirer l’attention des zombies, transformant le tout en véritable carnage musical.
On regrettera seulement quelques recyclages partiels d’environnements, mais dans l’ensemble tout fonctionne très bien. Nous avons même droit à des objectifs annexes qui nous permettent de varier un peu des « va directement jusqu’au prochain refuge ». Les fans de la licence retrouveront ainsi des sensations qu’ils ont déjà connues avec toutefois une bonne couche de modernité qui fait de Back 4 Blood un jeu à la fois nostalgique, mais qui vit également avec son temps.
Quel vaut le jeu sur les anciennes générations de console ?
Parlons brièvement de la version old gen. Parce que, comme beaucoup d’autres cette année, Back 4 Blood a eu droit à une parution sur PlayStation 4 et Xbox One, en plus de la PS5 et des Xbox Series. Et, comme beaucoup d’autres, il a fallu faire quelques concessions pour le faire tourner sur les machines de la précédente génération. Cela se traduit, pour commencer, par une technique tout juste passable. Nous avons joué sur Xbox One S, via le Game Pass, une machine à laquelle le titre de Turtle Studios ne fait absolument pas honneur.
Si la direction artistique demeure aussi sympathique, tout le reste a moins de charme. La faute à des textures pauvres, certaines plus que d’autres. À des effets d’explosions et de flammes loin des standards actuels. Mais surtout à différents bugs et problèmes techniques récurrents. On notera quelques soucis de physique, comme dans l’édition nouvelle génération. Mais c’est surtout le framerate qui fait peine à voir. Les ralentissements sont en effet plutôt fréquents, principalement quand l’action s’emballe, et il arrive par ailleurs que l’image saccade. Bien que cela n’empêche pas de jouer et de prendre du plaisir sur ce FPS énergique, il faut reconnaître que le confort de jeu est nettement perfectible sur PS4 et One.
Gameplay à la carte
Back 4 Blood a en plus le mérite de nous offrir un FPS digne de ce nom offrant de bonnes sensations avec les armes. Que ce soit, le maniement, le recul ou encore le poids, on parvient à ressentir la différence entre les armes. Comme on le disait précédemment, la variété des environnements nous permet d’apprécier plusieurs situations, et les grandes étendues récurrentes sont propices à l’exploration afin de dénicher des armes, des munitions, et autres ressources importantes.
Ce qui fait le sel de ces aventures horrifiques, c’est bien entendu ce système coopération à l’ancienne où l’on doit s’entraider en permanence afin de contenir les vagues ou bien de sauver des copains pris dans les filets de zombies spéciaux. Ces derniers sont d’ailleurs des redites de ce que l’on a connu avec Left 4 Dead sous d’autres noms et avec quelques variantes. Cela met en exergue le gros problème de ce jeu, chose que l’on aurait également pointé s’il s’appelait Left 4 Dead 3, à savoir un cruel manque de nouveautés. Quelques modes supplémentaires et zombies spéciaux n’auraient pas été de refus car le mode nuée (le mode PVP que l’on avait décrit dans notre preview du titre) est sympathique mais devient vite lassant, et particulièrement en solo.
Il faut garder à l’esprit que nous sommes devant un jeu destiné aux amateurs de la répétition qui voudront refaire la campagne encore et encore avec une difficulté toujours plus grande. Cependant, le titre incorpore un système de cartes qui change la donne. A chaque début de mission, des cartes de corruption sont aléatoirement appliquées, elles activent de nouveaux dangers en renforçant certains zombies spéciaux ou bien en vous proposant des défis vous permettant de ramasser un paquet de pièces de cuivre. La monnaie est primordiale puisqu’elle vous sert à faire le plein en début de partie dans les refuges mais aussi de vous soigner à certains endroits d’une carte.
Grâce à ces cartes épicées, les escapades ne se ressemblent ainsi jamais à 100%, et il faut sans arrêt s’adapter aux défis que l’on nous impose. Un bon moyen de ne pas tomber dans une certaine routine d’autant que le challenge grimpe assez rapidement. Surtout que nous pouvons aussi user de nos propres cartes en composant des decks nous donnant des bonus spécifiques selon le style que l’on a choisi. On peut par exemple miser sur le corps à corps et l’endurance pour être très mobile ou bien répartir le maniement de la gâchette en privilégiant les dégâts des balles ou encore la capacité des munitions.
Gare aux solitaires
Avec ces decks et les personnages jouables qui possèdent chacun un bonus passif unique, on peut alors s’essayer à plusieurs combinaisons pour être une machine à tuer tout en usant de synergies avec nos compagnons. Et outre, plus vous jouez, plus vous pouvez acheter de nouvelles cartes mais aussi des skins pour vos armes et personnages. On remarque d’ailleurs que le contenu au niveau des cosmétiques est assez limité, on a ainsi l’impression d’avoir des restes d’une hésitation concernant un système économique désormais commun à de nombreux titres. Il s’agit là d’une simple remarque, on ne va clairement pas s’en plaindre.
Même si le matchmaking du mode campagne permet de tomber facilement avec d’autres personnes (merci au crossplay et au Xbox Game Pass au passage), il sera difficile de jouer de manière optimale avec des inconnus. Cela passe très bien en « recrue », mais une fois que l’on titille le cran au-dessus, on se rend compte des limites du jeu en solo. Chose que l’on constate d’emblée avec le mode versus d’ailleurs. Des bots sont présents pour remplacer des coéquipiers mais n’espérez pas aller bien loin avec eux. On ne conseillera donc pas Back 4 Blood aux solitaires qui ne pourront pas profiter pleinement de l’expérience.
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