Développé par le studio indépendant Danois Bedtime Digital Games, Back to Bed est déjà disponible sur PC depuis le 6 Août 2014 mais aussi sur PS4, PS Vita, iOS et Android. Ce 22 Décembre, le jeu a connu son portage sur Wii U et c’est à cette occasion que l’on vous propose ce test. En tout cas, Back to Bed, ou retourner au lit en français, colle plutôt bien au studio puisque dans la langue de Molière, Bedtime Digital Games veut plus ou moins dire qu’il est l’heure d’aller au lit… La question reste de savoir si les développeurs ne se sont pas reposés sur leurs lauriers pour ce portage.
Une histoire soporifique
Avec Back To Bed, ne vous attendez pas à un scénario de folie avec de la mise en scène et des retournements de situation ! Effectivement et comme on le disait, il s’agit là d’une production indépendante et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils vont droit au but sans s’engager dans des ambitions trop démesurées et au final, comme vous allez vous en rendre compte, l’ensemble fonctionne plutôt bien.
Le jeu nous propose donc d’incarner un duo de personnage à savoir Bob, un homme qui sera en train de dormir tout au long de l’aventure, et Subob, son gardien faisant partie intégrante de Bob puisqu’il est son subconscient. D’ailleurs, il ressemble comme deux gouttes d’eau à un mouton et c’est lui que l’on contrôlera puisque Bob ne serait pas apte à faire quoi que ce soit puisqu’il dort… Par contre, le bougre aura tendance à être sans cesse en déplacement et de ce fait, Subob aura beaucoup de travail pour aider notre somnambule à trouver son chemin dans les niveaux. Enfin, autrement dit, vous allez avoir beaucoup de boulot en tant que joueur.
Cela étant dit, Back to Bed se dote d’une direction artistique simpliste en soit mais sacrément efficace. Les niveaux représentent les rêves de Bob, ils sont intelligemment construits et il faut avouer que la patte artistique est discrète mais plutôt maîtrisée pour nos p’tits yeux. A côté de cela, on retrouve une ambiance parfaitement adaptée à l’histoire que l’on veut nous faire vivre. La musique est encore une fois très reposante et cela nous permet d’être concentrés dans ce puzzle game à la difficulté croissante. A cela, on ajoute de temps en temps des voix pour nous prévenir des dangers ou qui nous expliquent quelques notions du jeu et on se retrouve pris dans ce monde rêve… ou de cauchemar. Tout dépend comment vous vous en sortirez !
Les niveaux s’enchaîneront donc et on découvrira par moment de très jolis plans imagés avec notre Bob, Subob, des ennemis etc. C’est assez agréable d’autant plus que comme nous l’expliquions, pour de l’indépendant, les couleurs, les personnages, les ennemis et l’architecture des niveaux sont très réussis et c’est un bilan très positif à ce niveau-là. A noter également que le jeu propose une traduction en français bien qu’elle soit parfois partielle. Effectivement, il y a parfois des textes en anglais non traduits mais rassurez-vous, même si Back to Bed avait été entièrement en anglais, cela n’aurait pas forcément été un frein pour les anglophobes étant donné le peu de lignes de dialogues.
Bob !!!! Non, pas par là !
Back to Bed propose un gameplay très simple en soi et assez intuitif. Vous devrez donc amener Bob à l’aide de Subob d’un point A vers un point B et plus précisément, vous devez le guider de son spawn de départ vers… son lit. Le soucis, c’est ce que comme vous vous en doutez, le chemin est semé d’embûche et il faudra faire face à des zones de vide, des ennemis allant du réveil en passant par un Cerberus pas content du tout, ou encore différents pièges dispersés dans les niveaux.
Dès le lancement d’un niveau, Bob se mettra à bouger immédiatement ce qui ne vous laisse que très peu de temps pour étudier la zone et voir comment faire pour venir à bout des pièges et autres obstacles. Bob se déplace donc de case en case à vitesse modérée et il bougera toujours dans le sens des aiguilles d’une montre. Ainsi, vous devrez ramasser avec Subob différents objets comme des pommes pour bloquer le chemin ou encore, un poisson qui servira de pont pour faire traverser certains endroits. A cela, on ajoute bien évidemment les nombreux pièges mais aussi, d’autres qui vous serviront également à passer les niveaux.
On pense notamment aux miroirs téléporteurs ou encore, à la douche qui vous asperge d’eau et vous propulse de plusieurs cases. Ainsi, pour passer un endroit comme cela, il faut par exemple poser une pomme devant le jet afin d’empêcher ce dernier de vous propulser au loin. Néanmoins et parfois, ce sont ces mêmes jets qui vous permettront de trouver le chemin du lit. Il faut donc bien étudier les niveaux pour parvenir à trouver la faille.
Un système ingénieux donc d’autant plus que le temps réel est plutôt bien introduit. Entendez par là que l’aspect die and retry est très présent mais qu’il est bien implanté… enfin, presque ! Car oui, l’un des majeurs défauts qui nous a fortement énervé, c’est cet aspect die and retry. En effet, si tomber dans le vide provoque un respawn de Bob immédiat favorisant ce genre de jeu, on appréciera moins que le Cerberus ou que d’autres pièges nous entraînent dans un temps de chargement de quelques secondes.
Si cela vous semble peu, sachez tout de même qu’au fil des niveaux, tout devient plus dur et que l’on retrouve de plus en plus d’ennemis et de plus en plus de choses à penser afin de passer au stage suivant. Ainsi, mourir quatre ou cinq fois d’affilé (voire plus par le suite) pour se retrouver à chaque fois avec un micro-temps de chargement avant de ressayer, c’est diablement frustrant et énervant. Entendez par là qu’on ne reproche pas au jeu de nous forcer à recommencer le niveau du début car nous avons mal placé un objet mais plutôt le fait de nous forcer à avoir un temps de chargement. Les moins patients auront donc tendances à s’énerver facilement d’autant plus que comme on le disait, les niveaux montent en puissance et gagnent en longueur. De ce fait, recommencer du début est plus difficile à tolérer alors que pourtant, il n’y a rien de plus normal surtout dans un die and retry de type puzzle game.
Pour pallier à ce problème, vous pouvez toujours faire en sorte que Bob tourne en rond avant un ennemi, le temps de réfléchir à comment le contourner. D’ailleurs à ce niveau, sachez que si les objets que vous utilisez bloquent ou interagissent avec votre second dormeur, ils fonctionnent aussi sur les ennemis. Il faut donc parfois savoir prendre son temps, bien analyser la situation et prévoir plusieurs coups d’avance dans votre stratégie et placement d’objets. Parfois, le jeu joue également sur votre rapidité et si vous n’avez qu’une pomme, il faudra rapidement appuyer sur B pour la prendre et la poser deux cases plus loin afin que Bob fasse vite demi-tour. C’est ici qu’il y a parfois quelques imprécisions de gameplay avec le joystick du Gamepad. Rien d’alarmant mais c’est parfois frustrant puisqu’au moindre faux pas, Bob se ruera sur un ennemi ce qui vous fera un game over et un temps de chargement cadeau.
Si Bob se déplace de manière, comme nous l’expliquions, « modérée » en terme de vitesse, il est possible d’appuyer sur une touche pour faire passer le temps plus vite et ainsi, accélérer ses déplacements. Cela est plutôt pratique quand vous avez compris les mécaniques permettant de réussir un niveau. Une bonne chose donc. A noter que pour mieux étudier un niveau, il est aussi possible de rapprocher ou éloigner la caméra.
Dernier point à aborder, c’est la durée de vie de Back to Bed. Concrètement, le jeu est loin d’être insurmontable et il se termine assez rapidement pour peu que vous soyez un adepte du genre. Par la suite, vous débloquez le mode cauchemar qui fera revivre l’histoire dans les mêmes niveaux mais qui vous ajoutera une difficulté supplémentaire. En effet, en cauchemar, Bob devra parvenir jusqu’à son lit sauf que la porte de sa chambre sera fermée à clé… Ce sera donc à vous de récupérer la clé de cette dernière pour clôturer le niveau.
Vendu pour 9,99€, Back to Bed n’est donc pas une mauvaise pioche mais cela fait tout de même une somme assez élevée. Avouons-le, on a parfois droit à de véritables petites perles vidéoludiques moins chers que cela et qui nous proposeront un temps de jeu plus conséquent. Néanmoins, pour ceux qui débutent dans le genre, c’est peut-être une bonne manière de débuter bien qu’il va falloir avoir les nerfs solides à chaque fois que vous verrez l’écran du temps de chargement s’afficher à l’écran !
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